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perdu

Et savez-vous bien ce qu'est "le monde" pour moi ? Voulez-vous que je vous le montre dans mon miroir ? Ce monde : un monstre de force, sans commencement ni fin ; une somme fixe de force, dure comme l'airain, qui n'augmente ni ne diminue, qui ne s'use pas mais se transforme, dont la totalité est une grandeur invariable, une économie où il n'y a ni dépenses ni pertes, mais pas d'accroissement non plus ni de bénéfices [...] voilà mon univers dionysiaque qui se crée et se détruit éternellement lui-même, ce monde mystérieux des voluptés doubles, voilà mon par-delà bien et mal, sans but, à moins qu'un anneau n'ait la bonne volonté de tourner éternellement sur soi-même. Voulez vous un nom pour cet univers ? Une solution pour toutes ses énigmes ? Une lumière même pour vous, les plus ténébreux, les plus secrets, les plus forts, les plus intrépides de tous les esprits ? — Ce monde, c'est la volonté de puissance — et nul autre ! Et vous mêmes, vous êtes aussi cette volonté de puissance — et rien d'autre !

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: La volonté de puissance, (Notes écrites en 1883-1888), livre 4, n° 1067. Trad. W. Kaufmann et R. J. Hollingdale et éd. W. Kaufmann (1968), 549-50.

[ définition personnelle ] [ bouillonnement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création thérapie

(Otto) Rank se demandait pourquoi l'artiste évite si souvent la névrose clinique, alors qu'il en est le candidat idéal en raison de son imagination débordante, de son ouverture aux aspects les plus fins et les plus larges de l'expérience et de sa séparation des visions culturelles du monde qui rassurent les gens. La réponse est qu'il absorbe le monde, mais qu'au lieu d'en être oppressé, il le retravaille intérieurement et le recrée via l'œuvre d'art. Le névrosé est précisément celui qui ne peut pas créer, l'"artiste-manqué", comme l'a si bien appelé Rank. Nous pourrions dire que l'artiste et le névrosé mordent plus qu'ils ne peuvent mâcher, cependant l'artiste recrache tout ce qu'il a avalé après l'avoir maché et ruminé de manière objectivée, comme un projet de travail externe et actif. Le névrosé ne parvient pas à synthétiser cette réponse créative incarnée par une œuvre spécifique, et il s'étouffe donc avec ses introversions. L'artiste a des introversions similaires à grande échelle, mais il les utilise comme matériau.

Auteur: Becker Ernest

Info: The Denial of Death

[ égocentrisme ] [ implication personnelle ] [ indépendance ] [ survie ] [ sublimation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

occultisme

L'homme n'est pas composé d'eau, comme on le dit habituellement, mais de soif, disait le petit homme à travers la pénombre, et il y a dans la vie d'autres énergies importantes, comme la peur, la chaleur, la faim, la douleur, etc. Elles forment quelque chose comme une langue oubliée. La mémoire des défunts n'est pas composée de souvenirs des choses physiques, car ils n'ont pas l'idée de ce que cela peut être, mais de souvenirs d' "énergies" qui les ont stimulés dans la vie. C'est pourquoi il existe ce lien entre les vivants et les morts. C'est le matériau immatériel commun aux uns et aux autres, où peuvent se joindre les deux mondes - celui-ci et celui-là. Notez donc sur un morceau de papier toutes vos énergies comme elles vous viennent à l'esprit et sans en changer l'ordre, marquez-les avec les lettres de l'alphabet de A à Z. N'oubliez pas l'amour, la haine, la joie et la tristesse, les parfums et la puanteur. C'est très important pour la suite...

Auteur: Pavic Milorad

Info: fin n°2 du Cahier Bleu, dans "Exemplaire unique" (ce roman propose, dans une boîte distincte, cent fins possibles)

[ outre-tombe ] [ communication ] [ instructions ] [ 2ème personne du pluriel ] [ subjectivisme ] [ au-delà ] [ moteur rémanents ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

petit chef intérieur

En réalité, le développement de la pensée moderne, du protestantisme jusqu’à la philosophie de Kant, peut être caractérisée comme la substitution de l’autorité intériorisée par une autorité externe. Avec les victoires politiques de la classe moyenne montante, l’autorité externe a perdu du prestige et la propre conscience de l’homme a pris la place laissée libre par l’autorité externe. Ce changement est apparu à beaucoup comme une victoire de la liberté. Se soumettre aux ordres extérieurs (du moins d’un point de vue spirituel) est apparu indigne d’un homme libre ; mais la conquête de ses inclinations naturelles et la mise en place de la domination d’une part de l’individu – sa nature – par une autre – sa raison, sa volonté ou encore sa conscience – est apparue comme l’essence même de la liberté. L’analyse montre que la conscience domine avec autant de rudesse que les autorités externes, d’autant plus que fréquemment le contenu des ordres émis par la conscience n’est finalement pas gouverné par des exigences supposant la dignité de normes éthiques.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 160

[ censure personnelle ] [ déplacement ] [ calvinisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Souverain, bien droit, le chapeau vissé sur la tête, la moustache lisse et blanche, un je ne sais quoi (mais évident, têtu) de suranné, relevé parfois d'accords bizarres - une chemise parsemée de caractères d'imprimerie vert acide, assortie à la stricte flanelle grise et au gilet rouge -, Piero Fornasetti ouvrait la porte carillonnante de sa boutique (musée ? cabinet ? bazar ?) de Via Brera.

Rien de moins compatible a priori que le petit monsieur strict, à touche de fantaisie, et cette étrange constellation de porcelaines et de plastiques, de paravents et de plateaux, presse-papiers, serre-livres, boutons de manchette, gilets de soie, sections de visages, pupilles exorbitées, obélisques mappemondes, lampadaires cendriers et pancartes...

(...)

L'invention débridée de Fornasetti, son refus des contraintes, qui pouvaient se traduire par un chaos apparent, se fondaient en fait sur une passion de l'ordre et de la méthode. Jusqu'à la fin de sa vie, il pouvait ainsi désigner sans erreur la place du moindre de ses treize mille projets, dûment étiquetés et catalogués.


Auteur: Mauriès Patrick

Info: Fornasetti : Designer de la fantaisie. Chapitre 1, "Du disegno au design"

[ peintre sculpteur décorateur ] [ liberté ] [ univers personnel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

attachement

Par le don consenti, je romps les liens de la sujétion. C’est pourquoi je dois rester fidèle à l’amour et, en me donnant à lui librement, je subirai le déchirement et par là je deviendrai l’enfant de la grande Mère, j’accéderai à ma nature stellaire, à la libération de la sujétion aux êtres et aux choses. Si je suis lié aux êtres et aux choses, ma vie ne peut pas progresser vers ses destinations, et moi-même je ne puis accéder à ma nature propre, la plus profonde. […] Tant que je ne consens pas librement au déchirement, des parties de mon Soi restent secrètement auprès des êtres et des choses et me lient à eux et elles, et je suis donc contraint, que je le veuille ou non, d’avoir part à leur sort, d’être mêlé et lié à eux et elles. Seule la fidélité à l’amour et le don librement consenti de soi à l’amour peuvent rompre cette sujétion et cette confusion et ramener à moi ces parties de mon Soi qui demeuraient secrètement auprès des êtres et des choses. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, pages 602-603

[ dépassement ] [ idéalisme ] [ individualisme ] [ développement personnel ] [ new age ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solipsismes orthogonaux

Le monde sous jacent, bytié, neutre... mystère d'où nous surgissons... est nécessairement insaisissable et indéterministe.

Prérequis indispensable pour permettre l'apparition de nous autres, idiosyncrates singuliers... dotés de libre arbitre.

Si le mystère créateur qui nous fait exister était totalement déterministe cette liberté, ou marge de manoeuvre de chacun d'entre nous, ne serait pas possible.

Conséquence, même si la source est véritablement neutre et donc déterministe, ce qui est manifesté, la réalité - priméité, réel, univers commun, etc. - ne pourra jamais générer un cosmos anthropique totalement consensuel dans la mesure où chaque émergence-singularité biologique dont nous sommes un exemplaire, étant miroir-original-unique de son environnement (un peu comme un flocon de neige), ne peut témoigner autrement de ce réel admis qu'en le modifiant, plus ou moins légèrement, par une diffraction qui marque son individualité. 

C'est peut-être en ce sens que la recherche du consensus scientifique absolu, sur lequel semblent butter bien des quêtes de théoriciens quantiques, ressemblera pour bien longtemps encore à un cul-de-sac. 

Il se pourrait que pour en sortir une nouvelle approche spirituelle (sur base d'égoïsmes métaphysiques ?) soit nécessaire.

Auteur: Mg

Info: 23 mai 2023

[ spéculation ] [ perspectivisme ] [ non subatomique ] [ autonomie personnelle ] [ croyance propre ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

philosophie

Parmi les nombreuses objections qui ont été adressées à Descartes s’agissant du Cogito, on s’étonne presque de ne pas trouver celle-ci : vous dites bien que pour conclure au je suis à partir du je pense, il faut savoir ce qu’on désigne par les mots pensée et existence, et savoir que pour penser il faut être, et que le doute ne s’étend pas à ces notions ; mais vous ne parlez pas du je ou moi, ego ; et pourtant, ne peut-on dire, comme le dira Wittgenstein : "Le je, le je, voilà le profond mystère" ?

Descartes aurait sans doute répondu que l’usage de ce mot n’a nul besoin d’explication ; qu’il fonctionne, soit dit dans le vocabulaire d’aujourd’hui, comme un indexical, un déictique, un désignateur, de manière basique et le plus souvent transparente, et qu’il ne constitue pas à proprement parler une notion, ni à plus forte raison la notion d’une nature, la nature d’une chose qui existe ou peut exister. Le doute dit "hyperbolique" s’étend encore moins à la grammaire du "je, moi" qu’aux notions communes, c’est-à-dire à la raison humaine en tant que telle ou aux facultés de l’esprit considérées en elles-mêmes.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 108-109

[ explication ] [ évidence ] [ pronom personnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoirs

Les sciences de la découverte sont :

I.  Mathématiques.  Etude scientifique d'hypothèses d'abord formulées et qu'on retrace ensuite jusqu'à leurs conséquences.

II. Cénoscopiques, ou philosophiques. Sur les phénomènes en général, tels qu'accessibles à toute personne à tout moment, et non sur des classes particulières de phénomènes. Sans recours à des expériences ou expérimentations spéciales pour régler des questions théoriques.

III. Idioscopiques, ou sciences spécialisées, qui ont recours à des expérimentations particulières ou autres expériences pour résoudre des questions théoriques. 

Ces trois grandes divisions, constituent ensemble l'agrégat de ces sciences que l'on appelle parfois Sciences Théoriques, mais que je préfère appeler Sciences heurétiques, ou Sciences de la Découverte, parce que d'une part, je ne puis donner un sens précis au mot "théorique" qui soit réellement applicable à ces formes d'activité et à aucune autre, alors que d'autre part, je trouve que plus mes connaissance à leur sujet deviennent intimes, plus elles se montrent clairement détachées de toutes les autres actions humaines du à une singularité presque absolue, proportionnelle à la réussite d'efforts, animés par la même envie  d'apprendre ce qui n'est pas déjà connu, apprentissage qui n'est que l'objet d'un désir pour son propre compte.

 

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: 1906 [c.] Manuscrit Id : MS [R] 601, Catalogue Robin. Trad et réarrangement Mg

[ classifiés ] [ quête personnelle ] [ ordonnés ] [ triade ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Le vieil écrivain était malade.
On feuilletait chez le libraire son dernier bouquin
et il me semblait assister à une vente aux enchères.
Sur la couverture, je m'attendais à voir
ses boutons, de chemise ou leur chiffre bizarre,
ses lunettes et son fume-cigarettes bon marché.

C'est hier qu'il est mort.
Les livres de sa bibliothèque,
des in-folios satinés, bien nourris,
des parchemins pelés et des albums pâlis
seront expédiés aux bouquinistes, en plein hiver.
Le vieux ne supportait pas qu'ils aient froid,
ni qu'ils soient seuls. Ils ont gardé peut-être
l'encre de son sang.

Maintenant tous ces bouquins vont être éparpillés,
leur peau se crispe de terreur,
les miroirs se déchargent de son image,
ses vêtements se liquéfient dans la commode
et dans son paquet de tabac chantent les cigales.

Désormais ces bouquins vont pâlir un peu
et je les empile, rayons compris, dans ma mémoire…
Sans broncher, il me conseillait de ne pas faire l'amour
"en présence des livres"
et c'est la première fois que je ne souris pas.

Les fenêtres s'éteignent,
le matou, plus décrépit que les fauteuils, s'esquive,
et je descends les marches usées de la maison du vieux
lorsque soudain,
à l'improviste, vers la chambre défunte
sortent de l'ascenseur, en me frôlant,
m’écrasant presque,
les jambes de sa fille, gainées de noir...

Auteur: Tomozei Gheorghe

Info: In 30 poètes roumains de Irina Radu, (p. 201-203, traduit du roumain par Irina Radu). Le vieillard et les livres

[ collection personnelle ] [ dispersion ] [ femmes-hommes ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel