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femmes-par-hommes

Malgré ses trente deux ans, la comtesse était encore admirablement belle, de cette beauté attirante faite de charme, de douceur et de grandeur tout à la fois ; sa bouche sensuelle de créole découvrait des dents saines, petites et blanches, serties dans des gencives fermes et humides ; les coins de la bouche, légèrement rentrés, dénotaient une pointe de sarcasme dans l'esprit, que démentaient presque des yeux bleus, forts doux, au point de faire de la riche créole une victime. Mais qu'une raillerie vint à toucher sa corde sensible, aussitôt la douceur de ces yeux se changeait en éclairs fulgurants portant droit au but, pour aussitôt revenir au pardon envers qui la blessait.

Auteur: Gérard Joseph

Info: Le Médecin de Madame ou l'Odyssée d'un chaste . Un roman professionnel

[ personnage ] [ cougar ]

 

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télévision

Lire, ne serait-ce qu'un journal, n'est plus vu comme un loisir, une détente. Voyez quelle corvée c'est. Il faut d'abord trouver le lieu de la chose à lire, la choisir parmi une infinité d'autres, se ménager ensuite un petit coin pour y voir, s'installer à son aise ; puis, ouvrir ou étaler la chose devant soi, s'astreindre à tourner les pages et, comble de supplice, parcourir la chose des yeux. Comme il est exigé, en supplément, de décoder les petits signes noirs à n'en plus finir, croyez-moi, il vaut mieux couper court et aller s'écraser devant l'écran de télé. Là, y'a pas de problème, et puisque tout l'monde le fait, fais le con !...

Auteur: Brie Albert

Info: Le mot du silencieux, La majorité incurieuse, Le Devoir

 

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déclaration d'amour

Vous avez un regard singulier et charmant ;
Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
Votre prunelle, où brille une humide paillette,
Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;

Ils semblent avoir pris ses feux au diamant ;
Ils sont de plus belle eau qu'une perle parfaite,
Et vos grands cils émus, de leur aile inquiète,
Ne voilent qu'à demi leur vif rayonnement.

Mille petits amours, à leur miroir de flamme,
Se viennent regarder et s'y trouvent plus beaux,
Et les désirs y vont rallumer leurs flambeaux.

Ils sont si transparents, qu'ils laissent voir votre âme,
Comme une fleur céleste au calice idéal
Que l'on apercevrait à travers un cristal.

Auteur: Gautier Théophile

Info: Recueil, La comédie de la mort, A deux beaux yeux

[ poème ]

 

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secondes

Domino savait que la vie se mesure parfois en intervalles qui, bien que minuscules, sont cruciaux. Ainsi, quand on baisse les yeux pendant juste une seconde pour allumer une cigarette alors qu'un véhicule arrive en sens inverse. Ou si on se torche le cul avec le billet de loterie gagnant parce qu'on a pas d'autre papier dans son portefeuille à part des billets de banque. Ou si on est trop pressé de remonter sa braguette et qu'on coince un peu de peau tendre entre les petites dents de laiton et puis qu'on reste là tout seul devant l'urinoir sans pouvoir baisser ou monter la fermeture éclair, qu'on se débat silencieusement en essayant de ne pas hurler.

Auteur: Brown Larry

Info: L'usine à lapins

[ amorce ] [ erreur ] [ court laps de temps ]

 

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dialogue

KRALIK : Pirovitch, je peux te poser une question indiscrète ?
PIROVITCH : Je t'en prie. Vas-y !
KRALIK : C'est très personnel et très confidentiel.
PIROVITCH : Je t'écoute.
KRALIK : Quand tu t'es marié, Comment tu t'es débrouillé financièrement ?
PIROVITCH (s'illuminant) : Formidable ! Comment s'appelle-t-elle ?
KRALIK : Je ne t'ai pas dis que j'allais me marier. Je voulais juste me faire une idée. Au début, comment vous avez fait pour l'appartement ?
PIROVITCH : Un appartement ? Avec ma femme et le petit, on vit dans une seule pièce !
KRALIK : Mais pour recevoir ?
PIROVITCH : Recevoir ! Tu te prends pour un ambassadeur ? Tu veux recevoir qui ? Crois-moi, les vrais amis viennent après dîner.

Auteur: Laszlo Miklos

Info: La Boutique au coin de la rue, Acte II, Scène 1

[ couple ] [ pauvreté ]

 

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femmes-hommes

C'est un neurone qui arrive dans un cerveau masculin, événement très rare mais ça arrive ! Bref, ce pauvre neurone se retrouve tout seul dans une grande boite vide et noire. " Hou hou " crie ce petit neurone, misère, pauvre petit neurone, personne ne lui répond. " Hou hou " crie encore le petit neurone et il n'entend que l'écho de sa voix. Alors, désespéré, notre pauvre et brave petit neurone masculin s'installe dans un coin et se met à pleurer. Soudain, un autre petit neurone arrive tout essoufflé dans le cerveau masculin et crie à notre petit neurone en pleurs : " Hé bé ! Qu'est-ce que tu fous ? On est tous en bas..."

Auteur: Internet

Info:

[ humour misandre ]

 

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colonialisme

Le cuisinier et l'interprète, les deux hommes essentiels des colonies ! De leur art dépendait la vie du Blanc. Il vivait ou mourait de la marmite du premier ou de la bouche du second. Une petite pincée de sel, celui de la sorcière bien sûr, et votre coeur s'arrêtait de battre après deux jours de rhume ! Un mot mal traduit dans l'oreille des rois nègres, vous étiez bon, selon le rite du coin, pour la case aux serpents ou la strangulation ! Ces deux-là, il fallait les sélectionner, les complimenter matin et soir, les gratifier pour un rien, surtout l'interprète, le poison des mots étant, dans ces contrées, souvent plus redoutable que celui des mets.

Auteur: Monénembo Tierno

Info: Le roi de Kahel

[ proximité ] [ danger ] [ transposition ]

 

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enfance

Le premier souvenir que j'ai et que j'aime à évoquer, c'est l'extraordinaire confiance avec laquelle elle est entrée dans ma maison, s'est laissé soigner par les médecins, et qui a toujours illuminé son petit visage. Parfois, je la voyais assise dans un coin, la joue bandée, toujours occupée à examiner quelque chose avec attention ; qu'elle me vît à ce moment-là, en train d'écrire ou de feuilleter un livre, ou ma femme, en train de vaquer à ses occupations, ou la cuisinière dans sa cuisine, en train d'éplucher des pommes de terre, ou le chien en train de jouer, son regard exprimait invariablement la même pensée : "Tout se qui se fait en ce monde est beau et intelligent. "

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: "Une banale histoire", in "Le duel, et autres nouvelles", éd. Folio-Gallimard, p. 256

[ émerveillement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

vulgarité

[...] - Je t'invite dehors pour le petit-déjeuner, j'ai dit.
- D'accord, a répondu Mercedes. Au fait, on a baisé, hier soir ?
- Nom de Dieu ! Tu ne te souviens pas ? On a bien dû baiser pendant cinquante minutes !
Je ne parvenais pas à y croire. Mercedes ne semblait pas convaincue.
On est allé au coin de la rue. J'ai commandé des oeufs au bacon avec du café et des toasts. Mercedes a commandé une crêpe au jambon et du café.
La serveuse a apporté la commande. J'ai attaqué mes oeufs. Mercedes a versé du sirop sur sa crêpe.
- Tu as raison, elle a dit, on a dû baiser. Je sens ton sperme dégouliner le long de ma jambe.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Women

[ femmes-hommes ]

 

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gamines

Les seules à l’émouvoir un peu, ce sont les petites qui passent, en sortant du primaire, en bande de moineaux. Quand elle les voit sautiller comme ça, pattes maigres et torses plats, Maud se souvient de son enfance comme un paradis perdu. Le goût des BN à quatre heures, qu’elle commençait à manger par les coins, en regardant les dessins animés. L’odeur particulière de la gomme au fond de la trousse, celle des fraises Tagada. Les jeux dans la cour de récré, les amitiés exclusives, jalouses. Les vacances, si longues. Les cadeaux de Noël, mal cachés dans l’armoire, cent fois palpés d’un doigt léger, inquisiteur. Les tours de vélo sur le parking, entre copines, aux soirs d’été. Elle se souvient sans conviction, sans certitude.

Auteur: Roger Marie-Sabine

Info: Un simple viol

[ enfance ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel