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province

Madame Staël n'aimait pas les petites villes. "Leur séjour m'a toujours paru très ennuyeux, L'esprit des hommes s'y rétrécit, le coeur des femmes s'y glace ; on y vit tellement en présence les uns des autres qu'on est oppressé par ses semblables. Ce n'est plus cette opinion à distance qui vous anime et retentit de loin comme le bruit de la gloire ; c'est un examen minutieux de toutes les actions de votre vie, une observation de chaque détail, qui rend incapable de comprendre l'ensemble de votre caractère; et plus on a d'indépendance et d'élévation moins on peut respirer à travers tous ces petits barreaux."

Auteur: Staël Madame de Germaine Necker baronne de Staël-Holstein

Info: in Staëlliana de Cousin d'Avallon

[ étroitesse ] [ étouffement ]

 

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excès

C'est le royaume du mauvais goût agressif, de la mégalomanie bruyante, de l'insensibilité définitive, et sonore. C'est la ville où il faut prendre un mégaphone pour dire à sa petite amie qu'on l'aime, où il faut se jeter à l'eau pour prouver qu'on a faim, où il faut brûler des billets de mille dollars pour prouver qu'on est riche. C'est une ville où les abeilles ne peuvent bourdonner qu'en imitant le bruit des avions et où - quand les "parties" sont avancées - on verse de l'alcool à brûler dans le champagne à vingt dollars la bouteille. Une ville où personne ne sait plus aimer, dormir, travailler, manger normalement.

Auteur: Stroheim Erich von

Info: à propos de Hollywood - dans une interview publiée dans "Cinémonde", n°421, 12 nov. 1936 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 451

[ dégoût ] [ spectacle ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

balise

Dans notre petite ville, il y a une sirène qui retentit pour annoncer le couvre-feu. À midi et à vingt-deux heures. Chaque fois qu'elle crie, tous les chiens de traineau se mettent à glapir et j'imagine qu'ils croient à un énorme dieu canin tonitruant qui fait régner la loi de ses hurlements. Je vois ça comme une religion. Une tentative désespérée pour instaurer un ordre raisonnable dans un univers qui nous échappe complètement. La vérité toute simple, c'est que nous sommes la pure expression de l'énergie du soleil. La glorieuse manifestation de la puissance de l'univers. Nous sommes le bout des doigts d'une force qui propulse les étoiles, alors fais ton boulot et ressens.

Auteur: Tagaq Tanya

Info: Croc fendu

[ signal sonore ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

province

Chanfier roulait depuis six heures quand il traversa par l'inévitable rue principale ce bled froid et triste. L'artère étroite n'en finissait pas et les maisons basses qui la bordaient se suivaient, toutes pareilles, sous un ciel aux nuages gris que le vent de l'océan tout proche jetait dans une course rapide. C'était une petite ville, ni plus ni moins sinistre que celles qu'il avait rencontrées tout au long de sa route, sur des nationales, à travers les provinces.
Il était un peu plus de quinze heures, on était en semaine, il n'y avait pas un trainard sur les trottoirs. Le genre de patelin où l'on peut compter les oisifs sur les dents d'un râteau.

Auteur: Siniac Pierre

Info: Femmes blafardes

[ décor ]

 

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automne

Ensuite, arriva la neige. Elle tomba abondamment sur la petite ville, puis il en tomba encore, sans arrêt, il continua à neiger, dans l'air flottaient des dentelles hexagonales, grandes comme des papillons. On n'était qu'au début du mois de décembre, l'avent commençait, les enfants finissaient par croire que ça ne cesserait jamais, qu'il neigerait toujours, jusqu'à la fin des temps et que le monde deviendrait une gigantesque boule de neige, mais alors qui la lancerait ?
Un silence ouaté avait rempli l'espace entre les sons : le timbre de voix lacérant des femmes mécontentes s'était adouci, le pleur des nouveau-nés semblait un appel presque mélodieux, les insultes entre ivrognes lancées à la sortie des Kneipen (bistrots) avaient pris une touche d'élégance.

Auteur: Melandri Francesca

Info: Eva dort

[ flocons ] [ tatouillards ]

 

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introspection

Il fait toujours nuit. Je suis toujours seul. Je vais découvrir tout d'un coup que je suis assis à ma table et que je suis ici, quelque part, tout près. Rien ne bouge. Rien ne change. Cette découverte se répète mille fois et, l'une après l'autre, elles s’additionnent et deviennent une grosse goutte de mercure. Tu ne sais même pas où tu vas. D'où tu viens tu ne le sais pas non plus. Tu sais seulement que tu es quelque part tout près, quelque part tout à fait à l'intérieur, tout au fond et que tu ouvres une grande sphère de bois, puis une autre plus petite contenue dans la première, puis encore une autre plus petite et enfin tu découvres que la dernière est vide.

Auteur: Akhvlediani Erlom

Info: Un moustique dans la ville

[ vacuité ]

 

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départ

Voilà, c'est fini, me dis-je quand nous eûmes dépassé la dernière petite maison, presque ensevelie sous la neige, avec sa barrière inclinée, emprisonnée de part et d'autre par de hautes congères. L'horrible ville nous a laissé passer, elle nous a craché dessus une dernière rafale de mitraillette, lointaine et désormais inoffensive, après quoi les ondes se sont vidées et tues, comme par un fait exprès juste au moment où est apparu le large ruban de la voie fédérale, damé par une multitude de roues et reliant Pétrozavodsk la morte à la lointaine Mourmansk. C'est fini. On n'aura plus jamais à revivre ça, plus d'immeubles en pierre, de ponts, de rues pleines de voitures abandonnées, de vitrines défoncées, de fenêtres barricadées. D'attente pesante de la mort. De peur.

Auteur: Vagner Yana

Info: Vongozero

[ éloignement ]

 

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mégapole

Buenos Aires est ainsi pensa alors Grete, et elle nous l'a répété plus tard: un faisceau de villes réunies en une seule ville, de petites villes anorexiques à l'intérieur de cette unique majesté obèse qui s'autorise des avenues madrilènes et des cafés catalans, à côté de volières napolitaines, de temples doriques et d'hôtels particuliers Rive Droite et derrière tout ça - avait insisté le taxi- il y a malgré tout le marché au bétail, le mugissement des troupeaux avant le sacrifice et l'odeur de la bouse, c'est-à-dire les relents de la plaine, et aussi une mélancolie qui ne vient pas d'ailleurs mais d'ici, de la sensation de fin du monde qu'on a quand on regarde les cartes et qu'on constate combien Buenos Aires est seule, à l'écart de tout.

Auteur: Eloy Martinez Tomas

Info: Le chanteur de tango

[ melting pot ]

 
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bohémiens

D'étranges gens, les Tziganes ! Dès les premiers jours du printemps, les voilà en route. Les uns vont par le train, d'autres empruntent les vapeurs ou des radeaux de bois flottants, d'autres baguenaudent sur les routes dans des carrioles, en suivant d'un regard malveillant les autos qui passent en trombe. Des gens au sang méridional, qui vont nicher dans les trous les plus perdus du Grand Nord... Soudain, ils dressent leur campement près d'une ville ; pendant quelques jours, ils flânent dans le marché, tripotent ce qui est exposé, marchandent, vont de maison en maison, disent la bonne aventure, se disputent, rient, basanés, beaux, des boucles aux oreilles, en costumes voyants. Mais voilà qu'ils sortent de la ville, s'éclipsent de façon aussi inattendue qu'ils ont surgi, et on ne les reverra jamais ici.

Auteur: Kazakov Iouri

Info: La Petite Gare, et autres nouvelles, ARCTURUS, CHIEN COURANT

[ nomade ] [ gitans ] [ littérature ]

 

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paysage

Autant se taire et regarder dehors, par la fenêtre, les velours gris du soir prendre déjà l’avenue d’en face, maison par maison, d’abord les plus petites et puis les autres, les grandes enfin sont prises et puis les gens qui s’agitent parmi, de plus en plus faibles, équivoques et troubles, hésitants d’un trottoir à l’autre avant d’aller verser dans le noir.
Plus loin, bien plus loin que les fortifications, des files et des rangées de lumignons dispersés sur tout le large de l’ombre comme des clous, pour tendre l’oubli sur la ville, et d’autres petites lumières encore qui scintillent parmi des vertes, qui clignent, des rouges, toujours des bateaux et des bateaux encore, toute une escadre venue là de partout pour attendre, tremblante, que s’ouvrent derrière la Tour les grandes portes de la Nuit.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Voyage au bout de la nuit"

[ description ] [ urbain ] [ dérisoire ] [ couchant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson