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corniche basque

Saint-Jean-de-Luz conserve encore quelques recoins charmants, quelques tranquilles et honnêtes petites rues, empreintes du cachet local : toits débordants ; façades peintes à la chaux, où s'entrecroisent des poutres vertes ou rouges ; grands arbres passant par-dessus des clôtures de jardins ; échappées de vue sur la mer bleue ou les Pyrénées brunes ; paix et silence, entre des murs blancs, sur un pavage de galets marins...

Mais l'horreur des constructions modernes va se multipliant chaque jour. Pas un bout de plage, pas une gentille colline que ne déshonore à présent quelque grande bâtisse coûteuse, conçue par des rastaquouères extravagants, par des snobs en délire...

Quand ce serait si simple, mon Dieu, pour ne pas défigurer ce pays, de bâtir des maisons basques, comme certains rares artistes ont eu le bon goût de le faire !...

Hélas ! hélas ! qui nous sauvera de la pacotille moderne, du faux luxe, de l'uniformité et des imbéciles !...

Auteur: Loti Pierre

Info: Figures et choses qui passaient, 1898

[ urbanisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Puisque je sais tout de vous, qui que vous soyez, il n'est que juste que vous appreniez quelques petites choses de moi. Depuis que j'ai appris à extraire le précis personnel de n'importe quelle personne présente ou absente, je peux vous faire venir ici au complet. Si je ne l'ai pas encore fait, c'est que vous n'en valez pas la peine. Qui que vous soyez, vous n'êtes qu'un fragment, et un fragment d'un certain type. Mais moi, je suis le compendium de tous les types. Les personnes qui sont en moi, les personnes qui sont dans le monde, je les voit comme elles sont. Pas comme elles se voient les unes les autres. Aussi je n'ai pas à attacher une très grande importance à l'apparence où à la présence physique de l'un des fragments. Il n'y a que les personnes très fortes dont la présence ou l'absence compte. Quant aux personnes ordinaires, je les lis aussi bien d'une manière que de l'autre.

Auteur: Lafferty Raphaël Aloysius

Info: Autobiographie d'une machine ktistèque

[ hiérarchie ] [ sélectionner ]

 

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sensibilité

(...) l’émotion ne peut être captée et transcrite qu'à travers le langage parlé… le souvenir du langage parlé ! et qu'au prix de patiences infinies ! de toutes petites retranscriptions ! le cinéma y arrive pas !… c’est la revanche !… en dépit de tous les battages, des milliards de publicité, des milliers de plus en plus gros plans!… de soupirs, sourires, sanglots, qu'on peut pas rêver davantage, le cinéma reste tout au toc, mécanique, tout froid… il a que de l’émotion en toc !… il capte pas les ondes émotives… il est infirme de l’émotion… monstre infirme !… la masse non plus est pas émotive !… certes !… je vous l’accorde, Professeur Y… elle aime que la gesticulade ! elle est hystérique la masse !… mais que faiblement émotive ! bien faiblement !… Y a belle lurette qui y aurait plus de guerre, Monsieur le Professeur Y, si la masse était émotive !… plus de boucheries !… c’est pas pour demain !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: entretien avec le professeur Y (1955, 128 p.)

[ arts ] [ populace ] [ tragédie ] [ inéluctabilité ] [ texte-image ]

 

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bien-être

La vie heureuse est donc celle qui est en accord avec sa nature ; or, on ne peut l'obtenir que si d'abord l'âme est saine et en possession constante de son état sain ; ensuite, si elle est courageuse et ardent, belle et patiente, propre à toutes circonstances, soigneuse du corps et de tout ce qui s'y rapporte, non toutefois jusqu'à s'en tourmenter ; attentive aux autres choses qui pourvoient à la vie sans en admirer aucune ; usant des dons de la fortune sans en être l'esclave. Tu comprends, quand même je ne l'ajouterais pas, que de là résulte une continuelle tranquillité, et la liberté, puisqu'on s'est affranchi de tout ce qui peut irriter ou effrayer. Car, au lieu des voluptés, au lieu de ces jouissances petites et fragiles, funestes même au sein du désordre, une joie grande, inébranlable et assurée nous vient. Alors nous viennent la paix et l'harmonie, et la grandeur avec la bienveillance. Car toute cruauté procède de la faiblesse.

Auteur: Sénèque

Info: Traités

[ équilibre ]

 

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insecte

Les vers-lions peuvent résister à de beaucoup plus longs voyages, même par la poste, que celui de Provence à Paris, j'en ai fait l'expérience. Il y a toute apparence qu'on ne les trouve pas dans les pays du Nord, ou que du moins ils n'y sont pas connus, puisque M. Linnaeus n'en a fait aucune mention dans son Système de la Nature. En Suède, règne une Reine pour qui le plus agréable de tous les délassemens est d'observer & d'admirer les productions de la Nature ; son goût l'a conduite à rassembler celles de tous les genres dans des cabinets qu'elle a formés elle-même, où elle va les étudier dans les momens dont ses grandes occupations lui permettent de disposer. Les vers-lions me semblèrent dignes de paroître devant des yeux auxquels je ne craignois pas que leur petitesse les rendît méprisables, devant des yeux qui voient dans les plus petites êtres animés la puissance sans bornes & la suprême intelligence du Créateur de l'Univers.

Auteur: Réaumur René Antoine Ferchault de

Info: in "Histoire de l'Académie royale des sciences", 1753

[ monarchie éclairée ] [ entomologie ] [ vermileo ] [ échanges internationaux ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

gamins

Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine

Qui des plus douces fleurs embaume son haleine

Quand vous la respirez ;

Mon âme est la forêt dont les sombres ramures

S'emplissent pour vous seul de suaves murmures

Et de rayons dorés !



Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,

Car vos petites mains, joyeuses et bénies,

N'ont point mal fait encor ;

Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,

Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange

À l'auréole d'or !



Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.

Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.

Vos ailes sont d'azur.

Sans le comprendre encor vous regardez le monde.

Double virginité ! corps où rien n'est immonde,

Âme où rien n'est impur !


Auteur: Hugo Victor

Info: Les Orientales - Les Feuilles d'automne

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Australie

En quelques heures, le train était passé d'une chaîne de montagnes à une autre, ne s'arrêtant que quelques minutes dans des petites gares reculées et poussiéreuses, pour prendre quelques passagers.
La jeune femme ne se lassait pas de contempler les moutons broutant l'herbe jaune et cassante. Les montagnes l'avaient éblouie, mais cette terre rouge, ornée d'arbres rabougris, touchait en elle quelque chose de profond. Ses voisins saluèrent avec des cris de plaisir un troupeau de kangourous qui traversait la prairie en bondissant.
La nuit survint rapidement. Grâce à l'obscurité, ajoutée au bercement du train, Jenny réussit à s'endormir.
Dans un flamboiement magique, le jour se leva. Des lambeaux rouge orangé se déployaient au-dessus de la terre et projetaient sur elle leurs nuances chaudes. Jenny but son café en contemplant le ciel incandescent, magnifiant les étendues désolées, où les arbres dressaient bravement sous le soleil leur tronc couleur de cendre, aux feuilles desséchées. Une fois de plus, elle succombait à l'envoûtement qu'exerçait sur elle son pays.

Auteur: McKinley Tamara

Info: La dernière valse de Mathilda

[ voyage ]

 

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question

Quelle est ma capacité de renouvellement ? Quelle est ma chance de produire encore ce que je n’attends pas de moi ? Car ma vie se déroule principalement dans l’à-venir. Elle se fonde sur l’attente. Elle est préparation. Si je peux jouir du présent, c’est seulement dans la mesure où il est promesse de futur. Je cherche la Terre promise. J’écoute la musique des lendemains. Ma nourriture, c’est l’expectation. Ma drogue, l’espoir. Enfant, je ne supportais pas l’absence de but et, avec des riens, me fabriquais ce que j’appelais des " petites lumières "  pour éclairer la journée ou la semaine qui s’annonçait. Si j’écris ce livre sur ma vie écoulée, ce n’est ni pour m’y vautrer avec complaisance ni pour y régler des comptes. C’est pour me donner un but nouveau, donc une existence nouvelle. C’est pour produire de l’avenir avec mon passé. Le déjà-fait m’ennuie. Ne m’excite que l’à-faire. Si j’avais une prière à formuler, ce serait moins " donnez-moi la force " que " donner-moi le désir " de faire.

Auteur: Jacob François

Info: La statue intérieure

[ introspection ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lavage du linge

Dans les sociétés rurales anciennes, la lessive n'était pas une opération quotidienne mais un vaste chantier collectif d'envergure - qu'on appelait la "grande buée" - qui avait lieu deux fois l'an à l'automne et au printemps. Elle durait plusieurs jours et s'accompagnait de festivités qui réunissaient toute la communauté. D'autres petites lessives avaient lieu ponctuellement, en fonction des temps morts du travail agricole. Le lavage s'effectuait de façon sommaire aux points d'eau disponibles avant que des lavoirs couverts ne soient construits - au XIXe siècle pour l'essentiel - dans tous les villages. En ville, la lessive se professionnalise plus tôt, à partir du XVIIe siècle des blanchisseuses professionnelles apparaissent, des bateaux-lavoirs sont installés sur les cours d'eau - on en compte 68 sur la Seine en 1831 - et les lavoirs publics se multiplient. Il s'agissait d'une opération complexe, très ritualisée, fortement genrée et socialement différenciée : les plus riches confiaient leur linge aux lavandières qui allaient tous les jours au lavoir, ou aux blanchisseuses spécialisées.

Auteur: Jarrige François

Info: Dans "La décroissance" n°160 page 10

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maison de retraite

C'est difficile d’être une bonne droguée, peu de gens y parviennent. Les bons drogués, comme les bons buveurs, sont ceux qui savent gérer leur consommation. C'est un point d’équilibre difficile à trouver - maîtriser la substance qu'on aime parce qu'elle vous fait perdre la tête. Elle faisait partie de cette élite. Mais à trente ans, elle a réalisé qu'une bonne gestion ne suffirait pas : elle vieillirait plus vite que les autres. Elle a décroché. Quinze ans plus tard, elle rêve encore de petites cuillères, de dealers en retard et de sommes en liquide. Elle verra, pour la ménopause. Si c’est si difficile qu'on le dit, elle envisage de se remettre aux drogues dures - maintenant que Lancelot est parti, et puisque de toutes façons sa beauté se débine -, pourquoi ne pas prendre du bon temps. Elle a toujours rêvé de maisons du troisième âge dans lesquelles on pourrait choisir sa médecine -MDMA cocaïne haschisch morphine ou crack... puisque c'est foutu, pourquoi ne s éclaterait-on pas ?

Auteur: Despentes Virginie

Info: Vernon Subutex, tome 1

[ rock and roll ] [ plaisir ] [ défonce consciente et organisée ]

 

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