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rétrocausalité

Ce que nous appelons "réalité" est en fait l’objectivation de nos formations de pensées antérieures. J’ai lu le Livre des morts tibétain à la fin des années 1950 ou au début des années 1960 et j’ai senti que c’étaient en fait notre monde, notre condition qui y étaient décrits, et non un monde, une condition qui suivent la "vie". Les êtres du Bardo Thödol n’ont pas conscience de se trouver dans cet état précis : ils ignorent que les bons et les mauvais esprits (événements, êtres, choses) qu’ils y rencontrent sont leurs propres idéations (antérieures) projetées sur un pseudo-monde, et que contrairement aux apparences, ils peuvent créer, modifier et abolir la réalité future (et non pas présente, puisqu’il y a un décalage).

Avant de lire le Livre des morts tibétain je tendais vers un acosmisme radical (gnostique) ; c’est pourquoi j’ai (inconsciemment, c’est-à-dire par l’effet de ma volonté) correctement déconstruit le Livre des morts comme peu de gens l’ont fait. Très vite, des choses impossibles ont commencé à arriver ; je me suis retrouvé dans le genre d’univers métastatique en pâte à modeler que je décrivais dans mes livres.

C’est de la gnose ésotérique au degré le plus élevé. Nous ne vivons pas dans un univers réel. C’est un rêve. Mais qui ne réagit pas ouvertement à nos croyances (nos peurs et aspirations, notre vision du monde/idéologie). Sa réaction est retardée, randomisée. Pour s’en rendre maître, il faut absolument bénéficier des conditions sine qua non (sagesse, idéologie pragmatique, etc.), savoir formuler les bonnes hypothèses, en faire une évaluation juste.

Nous devons changer de "sillon" afin d’améliorer notre condition.

Auteur: Dick Philip K.

Info: L’Exégèse vol.2 (trad. Hélène Collon)

[ intentionnalité ] [ performatif ] [ responsabilité individuelle ] [ monde intermédiaire ]

 
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rétrocausalité

En voyageant à Berlin, j'ai vérifié mes courriels et scanné FB depuis mon hôtel, raconte Roger Nelson. J'ai appris l'incendie de Notre-Dame vers 20 heures, heure européenne. Une recherche rapide a montré que des traînées de fumée avaient été remarquées une heure plus tôt. Au cours de cette heure, une étincelle et une combustion lente sont devenues un enfer qui a fait rage, malgré les efforts de 400 ou 500 pompiers très efficaces, pendant encore 8 ou 9 heures jusqu'à ce qu'il soit contrôlé. La couverture télévisée était constante et comprenait l'expression des peurs et de la tristesse des parisiens, des touristes et du monde. Notre-Dame est autant un symbole qu'une église et il ne faisait aucun doute que les gens du monde entier étaient unis émotionnellement par cette tragédie. Heureusement, il n'y a pas eu de morts et la structure principale de la cathédrale, y compris les clochers emblématiques, a pu être sauvée. Un certain nombre de personnes ont suggéré qu'il s'agissait d'un événement mondial que nous devrions évaluer. Hypothèses spécifiques et résultats : L’événement GCP* a été programmé pour une période de 7 heures commençant à 19h00 heure locale (17h00 à minuit UTC). Le résultat est une déviation forte et persistante vers le bas, aboutissant à un Z-score de -1,751. Ceci est opposé à notre prédiction standard, mais correspond à un grand sous-ensemble d'événements qui incluent la méditation et les prières pour la paix. Comme l'a suggéré mon collègue William Treurniet, qui a réalisé une analyse indépendante, cet événement était certainement celui dans lequel un nombre considérable de personnes priaient ensemble, dans l'espoir que Notre-Dame puisse être sauvée.

Auteur: Nelson Roger D.

Info: *Global Consciousness Project

[ synergie collective ] [ parapsychologie ] [ noosphère ]

 

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conflit intérieur

En physique, plus des particules de même charge s’approchent l’une de l’autre, plus s’accroît la force de répulsion, jusqu’à ce que, ayant dépassé une certaine limite, elles fusionnent. Psychologiquement, l’approche de la part inconsciente de la personnalité et de ce noyau intérieur qu’est le Soi produit souvent des effets semblables, c’est-à-dire une réaction simultanée d’attraction et de terreur : on veut et on ne veut pas l’atteindre, on est repoussé à l’extrême sans être capable de s’en éloigner ni d’abandonner le contact. On voit certaines personnes rester en suspens pendant des années entre ce "oui" et ce "non" avant que ne se produise l’instant de détente qui permettra de franchir le seuil de répulsion du Soi. Parfois, et ce n’est pas seulement dans ces moments très importants, on sent que l’inconscient va proposer quelque chose, et l’on se dit : "Très bien, j’accepte tout, mais j’espère pourtant que ce ne sera pas ceci ou cela." Et l’on peut être certain que ce sera justement "ça" ! On avait une intuition que cette chose dont on disait : "J’accepte de faire face à n’importe quoi, sauf à cela" faisait déjà partie de la personnalité et de son destin.
Très souvent, les étapes ou les épisodes les plus importants de la vie sont entourés d’une nuée de résistances et de peurs de ce genre. Si l’on est tout à fait honnête avec soi-même, on ne sait même pas ce qui domine, du désir ou de la crainte, car les deux s’équilibrent. Cet étrange sentiment qui nous conduit à penser : "Je sais que cela me concerne, mais je n’en veux pas." semble caractériser les domaines de réalisation que le Soi nous propose.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'individuation dans les contes de fées"

[ stase psychologique ] [ tournant de la vie ]

 

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Préambule pour la chaîne : AI, intelligence artificielle ou bêtise humaine ?

Devant l'hyper complexité, la puissance et la versatilité du monde, l'humanité apparait comme bien peu sage et fragile. Nous autres primates retors et pleins d'astuces sommes embringués dans un processus général d'affaiblissement de la race, dégénérescence commencée dès l'usage du premier outil - la première béquille, stigmate de notre éloignement et de notre différenciation égoïste au sein du système Gaïa. Ou de notre spécialisation.
Ce tropisme anthropomorphe toujours plus techno dépendant a apporté au vingtième siècle des résultats étonnants : surpopulation, démolition des biotopes et de la diversité des espèces animales, pollution, épuisement des ressources, réchauffement climatique...
En début de 3e millénaire, plutôt que réagir vigoureusement, les humains semblent entraînés sur une pente trop inclinée et glissante pour pouvoir stopper cette chute sans gros dégâts.
Dans ce tableau, heureusement, un certain optimisme reste de mise, on espère beaucoup des technosciences pour nous en sortir. Dépendance toujours.
C'est ici, vitesse de l'esprit et du développement des inquiétudes, qu'informatique et intelligence artificielle viennent autant nourrir nos espoirs que nos peurs. Il est avancé d'un côté que l'AI permettra de gérer (résoudre?) nos problèmes. De l'autre on prédit la "singularité", ce moment T où les machines surpasseront l'homme pour prendre le pouvoir. Une troisième tendance, mieux balancée peut-être, prévoit que l'humanité virus sera sous la coupe d'une petite oligarchie sur-argentée, installée dans quelque paradis "prévus pour", un peu comme dans le film Elysium, oligarchie tenant les commandes d'un système big brothérien en regard duquel celui d'Orwell fera figure d'aimable gag.
Voici donc l'état d'esprit du concepteur de cette chaîne - le surplomb. Les extraits, contradictoires parfois, sont disposés de manière à tenter d'informer au mieux, avec les meilleurs spécialistes, pour séparer le bon grain de l'ivraie. D'y voir un peu plus clair. N'hésitez pas à en proposer, à nourrir le débat.
Ou proposer une chaîne à la thématique mieux précisée.

Auteur: Mg

Info: On pourra aussi nourrir sa réflexion en cherchant directement dans la base de données avec des termes comme "homme-machine" et bien sûr "intellige" et "artifici", entre autres exemples.

[ machine learning ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

insomnie

Le "cauchemar" se manifeste durant la phase de sommeil paradoxal.
Les cauchemars et mauvais rêves sont généralement le signe chez le rêveur d'une angoisse liée à une peur récente. Ils peuvent être aussi causés par une maladie ponctuelle, par des douleurs chroniques ou plus simplement par une mauvaise digestion ; ils parlent alors, dans la majorité des cas, d'un événement (presque) anodin et récent ou plus lointain.
Dans d'autres cas, cauchemars et mauvais rêves sont en lien avec une tension psychique présente dans la vie quotidienne, ou encore sont attachés au souvenir d'un événement traumatisant (accident, rupture, perte d'un être cher ...) : ils sont alors généralement récurrents et répétitifs.
Mais dans tous les cas, le rêveur se réveille mal à l'aise, souvent le coeur battant, parfois en nage, apeuré, voire désorienté.
Il est aujourd'hui prouvé, nous disent les pédiatres, que les enfants font plus de cauchemars que les adultes. La raison en est simple : le bébé ou le jeune enfant est dans une phase d'apprentissage de la vie et rencontre tous les jours de nouveaux sons, images, sensations, odeurs, émotions plus ou moins fortes.
La période de sommeil lui permet alors de "gérer" et/ou "d'éliminer" ce trop-plein d'information accumulé quotidiennement par son cerveau. (...)
Les cauchemars perturbent le fonctionnement psychologique pendant la journée. Les affronter permettra une évolution vers des rêves moins menaçants et donc, un sommeil plus serein.
Certains psys n'hésitent pas à dire même que c'est là un très bon moyen de dépasser ses peurs et de faciliter sa propre évolution spirituelle.
La méthode la plus simple demande de prendre quelques minutes, tous les soirs avant de s'endormir, de se placer dans une ambiance olfactive favorable en choisissant une ou deux huiles essentielles aux vertus apaisantes pour le psychisme, et de visualiser ou d'écrire le scénario du cauchemar récurrent, mais en changeant son déroulement ; ainsi, en réinventant l'histoire soir après soir, l'inconscient enregistre le nouveau scénario plus positif.

Auteur: Gérault Guillaume

Info: Retrouver le sommeil

[ thérapie ] [ songe ]

 

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imagination enfantine

Je suis couché dans mon lit, à mon cinquième étage, et mon jour, que rien n'interrompt, est comme un cadran sans aiguilles. De même qu'une chose qui était longtemps perdue, se retrouve un matin à sa place, ménagée et bonne, presque plus neuve qu'au jour de la perte, comme si elle avait été confiée aux soins de quelqu'un, - de même se retrouvent ça et là sur la couverture de mon lit des choses perdues de mon enfance et qui sont comme neuves. Toutes les peurs oubliées sont de nouveau là.

La peur qu'un petit fil de laine qui sort de l'ourlet de la couverture ne soit dur, dur et aigu comme une aiguille en acier ; la peur que ce petit bouton de ma chemise de nuit ne soit plus gros que ma tête, plus gros et plus lourd, la peur que cette petite miette de pain ne soit en verre lorsqu'elle touchera le sol et qu'elle ne se brise, et le souci pesant qu'en même temps tout ne soit brisé ; qu'à jamais tout ne soit brisé, la peur que ce bord déchiré d'une lettre ouverte ne soit un objet défendu, un objet indiciblement précieux pour lequel nul endroit de la chambre ne serait assez sûr ; la peur d'avaler, si je m'endormais, le morceau de charbon qui est là devant le poêle ; la peur qu'un chiffre quelconque ne puisse commencer à croître dans mon cerveau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus place pour lui en moi ; la peur que ma couche ne soit en granit, en granit gris ; la peur de crier et qu'on n'accoure à ma porte et qu'on ne finisse par l'enfoncer ; la peur de me trahir et de dire tout ce dont j'ai peur, et la peur de ne pouvoir rien dire, parce que tout est indicible, et les autres peurs.. les peurs.

J'ai prié pour retrouver mon enfance, et elle est revenue, et je sens qu'elle est toujours dure comme autrefois et qu'il ne m'a servi à rien de vieillir.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: Les Cahiers de Malte Laurids Brigge

[ regret ] [ ravivée ]

 
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repli narcissique

Et pourtant, de nombreux ex-radicaux ont eux-mêmes embrassé la sensibilité thérapeutique dans les années 1970. Rennie Davis abandonne le radicalisme politique pour suivre Maharaj Ji, le gourou adolescent. Abbie Hoffman, l’ancien chef des Yippies, décide qu’il est plus important de rassembler ses esprits que de mouvoir les multitudes. Son associé d’antan, Jerry Rubin, lorsqu’il atteignit l’âge terrible de trente ans, se trouva confronté à ses peurs et à ses anxiétés secrètes ; il déménagea alors de New York à San Francisco, et se mit à acheter – avec des revenus apparemment inépuisables – tous les produits offerts par les supermarchés spirituels de la côte Ouest. […]

Dans ses mémoires, modestement intitulées Grandir à trente-sept ans, Rubin témoigne des effets salutaires du régime thérapeutique. Après avoir négligé son corps pendant des années, il se donna "la permission d’être en bonne santé", et perdit rapidement quinze kilos. Nourriture diététique, jogging, yoga, saunas, chiropraxie, acupuncture lui donnèrent l’impression, à trente-sept ans, "d’en avoir vingt-cinq". Sur le plan spirituel, ses progrès se révélèrent tout aussi satisfaisants et indolores. Abandonnant son armure protectrice, son sexisme, sa "manie de l’amour", il apprit "à s’aimer suffisamment soi-même pour n’avoir pas besoin d’un autre pour se rendre heureux", et parvint à comprendre que sa politique révolutionnaire cachait un "conditionnement puritain" qui provoquait parfois en lui un certain malaise, à cause de sa célébrité et des avantages monétaires qu’elle lui valait. C’est apparemment sans efforts psychiques épuisants que Rubin a réussi à se convaincre « qu’il n’y a pas de mal à "goûter les bienfaits de la vie qu’apporte l’argent". […]

Pourtant, cet "énorme auto examen" donne peu d’indications touchant la compréhension de soi auquel il serait parvenu sur le plan personnel ou collectif. Sa conscience de soi demeure embourbée dans les clichés de la libéralisation des mœurs. Rubin examine "la femme en lui", son besoin de se faire une conception plus tolérante de l’homosexualité et son envie de "faire la paix" avec ses parents, comme si ces lieux communs apportaient des révélations difficilement acquises sur la condition humaine. […]

Comme tant d’anciens radicaux, Rubin n’a fait que substituer des slogans thérapeutiques en vogue aux slogans politiques de naguère, qu’il utilise dans l’un et l’autre cas sans tenir compte de leur signification.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pp. 35-38

[ itinéraire ] [ critique ] [ autosatisfaction ] [ beat generation ]

 
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mère-fils

Un jour, une dame très comme il faut est venue me voir après une conférence. Par très comme il faut, je veux dire : coiffure irréprochable, tenue vestimentaire impeccable... Voici son récit :
"J'ai participé à votre stage l'année dernière. En rentrant chez moi, mes seules pensées concernaient mon fils âgé de dix-huit ans. Chaque soir, lorsque je rentrais à la maison, je le trouvais assis sur la table de la cuisine, portant cet horrible T-shirt délavé qu'une de ses copines lui avait donné. J'avais toujours peur que mes voisins ne le voient avec cette horreur et pensent que j'étais pas capable d'habiller correctement mes enfants. Il restait là à traînailler avec ses amis. (Quand elle prononça le mot "amis", son visage se tordit de dégoût.) Chaque soir, je lui faisais des remarques, en commençant par "ce T-shirt". Bref, vous pouvez imaginer le genre de relation que j'entretenais avec mon fils...
Et puis, un jour, j'ai repensé à l'exercice sur la fin de vie que nous avions accompli pendant le stage. J'ai réalisé que la vie est un don qui n'est pas éternel. De même, les êtres qui me sont chers ne seront pas toujours là. Je me suis alors posé des questions essentielles. Si je mourrais demain, quelle vision aurais-je de ma vie ? Je me dirais que j'ai bien vécu, même si ma relation avec mon fils n'a pas été parfaite.
Ensuite, je me suis dit : "Si mon fils mourrait demain, aurais-je bien rempli mon devoir de mère ?"
J'ai pris conscience que j'éprouverais un énorme sentiment de perte et un profond conflit par rapport à notre relation. En déroulant cet horrible scénario dans mon esprit, j'imaginais son enterrement. Je n'aurais pas aimé qu'il soit enterré revêtu d'un costume, car ce n'est vraiment pas son genre. J'aurais aimé qu'il soit enterré avec ce satané T-shirt qu'il aimait tant.
C'est ainsi que je pourrais lui rendre hommage.
Quelque chose m'a alors frappée : j'étais prête, s'il venait à disparaître, à l'aimer pour ce qu'il avait été et pour ce qu'il avait lui-même aimé, mais je n'étais pas disposée à lui faire ce cadeau de son vivant. J'ai alors compris que ce T-shirt avait une énorme importance pour lui. Pour une raison que j'ignore, c'était son vêtement préféré. Ce soir-là, quand je suis rentrée, je lui ai dit qu'il pouvait porter ce T-shirt autant qu'il le souhaitait. Je lui ai dit que je l'aimais tel qu'il était. J'ai ressenti un formidable soulagement en me libérant de vouloir à tout prix décider pour lui et en me contentant de l'aimer tel qu'il est. Et maintenant que je ne cherche plus à ce qu'il soit parfait, je m'aperçois qu'il est tout à fait charmant comme ça.

Auteur: Kübler-Ross Elisabeth

Info: Leçons de vie : Comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs

[ lâcher-prise ] [ préjugés ]

 

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self-contrôle

Il n’y a pas de contact physique dans notre sport mais il y a quand même beaucoup de contacts visuels quand on change de côté, quand on est assis et qu’on voit l’adversaire boire sur l’écran géant, je le regarde. Comment boit-il ? Transpire-t-il plus que d’habitude, respire-t-il profondément ou pas ? Je regarde comment il communique avec son équipe. Tous ces éléments affectent la performance.

- La force mentale semble être votre plus grand don.

Je dois vous corriger. Ce n’est pas un don. Cela vient avec le travail.

- Vous travaillez votre mental comme vous travaillez votre service ?

Absolument. Il y a différentes techniques. La respiration consciente est une partie importante dans les gros moments de tension. Je donne l’impression d’être imperméable mais il y a une tempête à l’intérieur, croyez-moi. La plus grosse bataille est avec soi-même. Vous avez des doutes et des peurs. Je le ressens à tous les matches.

Je n’aime pas cet état d’esprit que je vois beaucoup dans le sport où l’on dit : Ne pense qu’à des choses positives, soit optimiste. Il n’y a pas de place pour l’échec, pas de place pour les doutes. C’est impossible ! Tu es un être humain. La différence entre les plus grands champions et ceux qui ont des difficultés à atteindre le plus haut niveau est la capacité à ne pas rester dans ces émotions trop longtemps. Pour moi, c’est très court. Dès que je les ressens, j’en ai conscience, peut-être que j’explose, que je crie, peu importe, mais ensuite je suis capable de rebondir et de me recentrer.

La quantité de pression et de stress est tellement plus élevée si vous avez le public contre vous. La plus grande partie de ma carrière, j’étais dans un environnement hostile. J’ai appris à évoluer dans cet environnement et les gens pensent que c’est mieux pour moi si les gens ne m’aiment pas car je peux jouer à mon meilleur niveau. C’est arrivé mais j’apprécie plus être dans un environnement où je suis soutenu.

Je joue Nadal à Roland-Garros et mon casier est à côté du sien. On est très proche. On essaye de se donner de l’espace. Mais le vestiaire n’est pas si grand. Et Nadal saute partout avant d’entrer sur le court. Dans les vestiaires, il fait des sprints à côté de toi. Je peux même entendre la musique qu’il écoute. Donc cela m’énerve. Au début de ma carrière, je n’avais pas réalisé à quel point cela fait partie d’un scénario. Donc j’étais intimidé par cela. Mais cela me motivait aussi à faire des choses pour lui montrer que j’étais prêt. Je suis prêt pour le combat, pour la guerre.

Auteur: Djokovic Novak

Info: CBS, 60 Minutes, 2023, extraits

[ distanciation ] [ sport individuel ] [ introspection ] [ un contre un ] [ concentration ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

projections

Il y avait une fille, et son oncle l'a vendue. Dit comme ça, ça parait simple.

Aucun homme, proclamait Donne, n'est une île, et il avait tort. Si nous n'étions pas des îles, nous serions perdus, noyés dans les tragédies des autres. Nous sommes isolés (mot qui signifie littéralement, rappelez-vous, transformés en îles) de la tragédie des autres, par notre nature insulaire et par la forme répétitive des histoires. La forme ne change pas : il y avait un être humain qui est né, a vécu et puis, par un moyen ou un autre, est mort. Voilà. Vous pouvez compléter les détails à partir de votre propre expérience. Aussi peu originale que n'importe quelle autre histoire, aussi unique que n'importe quelle autre. Les vies sont des flocons de neige - formant des motifs que nous avons déjà vus, aussi semblables les uns aux autres que des pois dans une gousse (avez-vous déjà regardé des pois dans une gousse ? Je veux dire, vraiment regardé ? Il n'y a aucune chance que vous confondiez l'un avec l'autre, après une minute d'observation attentive), bref elles restent uniques.

Sans individus, on ne voit que des chiffres, un millier de morts, cent mille morts, "les pertes pourraient atteindre un million". Avec les histoires individuelles, les statistiques deviennent des personnes - mais même ça c'est un mensonge, car les gens continuent de souffrir au sein de chiffres eux-mêmes anesthésiants et sans signification. Regardez, voyez le ventre enflé, gonflé de cet enfant, les mouches qui s'agitent aux coins de ses yeux, ses membres squelettiques : vous sera-t-il plus facile de connaître son nom, son âge, ses rêves, ses peurs ? De le voir de l'intérieur ? Et si c'est le cas, n'est-ce pas rendre un mauvais service à sa sœur, qui gît dans la poussière brûlante à ses côtés, distendue caricature d'enfant humain ? Et là, si nous avons de la compassion pour eux, sont-ils maintenant plus importants pour nous que mille autres enfants touchés par la même famine, mille autres jeunes vies bientôt devenues nourriture pour les myriades de bébés mouches elles-même ?

Nous traçons nos lignes autour de ces moments de douleur, depuis nos îles, et ils ne peuvent nous blesser. Elle sont recouvertes d'une couche lisse, solide, nacrée, il suffit de les laisser glisser, comme une perle, hors de nos âmes intouchées d'une douleur réelle.

La fiction permet de nous glisser dans ces autres têtes, ces autres lieux, et voir à travers d'autres yeux. Et puis, dans le conte, nous nous arrêtons avant de mourir, ou nous mourons par procuration, indemnes, et, dans le monde au-delà du conte, nous tournons la page ou fermons le livre, et reprenons le cours de notre vie.

Une vie qui est, comme toutes les autres, différente de toutes les autres.

Et la simple vérité est la suivante : Il y avait une fille, et son oncle l'a vendue.


Auteur: Gaiman Neil

Info: American Gods

[ monades réflexives ]

 

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