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vacherie

Bernard-Henri Lévy naît en Algérie, en 1948, puis s'installe à Neuilly, qui a l'avantage d'être plus proche du Flore. A Paris, il fait de brillantes études en philosophie et marketing et réalise que, comme l'écrit Deleuze, "plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d'importance". Fort de cette Weltanschauung révolutionnaire, il invente la "nouvelle philosophie", dépose le concept, déboutonne sa chemise, se fait une permanente et passe à la télé. Le succès est immédiat et pas que chez les coiffeurs. Touche-à-tout de génie, il écrit aussi bien (ou aussi mal selon les anciens philosophes aigris) des pièces de théâtre, des essais, des romans, des articles et des cartes postales de partout. Visionnaire, il aide François Mitterrand à se faire élire, en 1981, en cessant de le conseiller dès 1976. Tout comme ses fameux décolletés, son sens du contact humain est vertigineux : une rencontre de quelques heures avec le chef afghan Massoud lui suffit pour devenir aussitôt son ami de vingt ans. Critiqué, démenti, entarté, jamais Bernard-Henri ne se décourage. Toujours il reprend sa plume et la route des pays ravagés par la guerre, et chacun de ses livres est un événement salué comme il se doit par une critique nullement intimidée ni par son bras, qu'il peut avoir long, ni par ses idées, qui savent rester courtes.

Auteur: Fioretto Pascal

Info: Concentré de best-sellers - Pastiches, p. 56

[ humour ] [ parisianisme ] [ BHL ]

 

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vision du monde

Rambam [Moïse Maimonide] était unique parmi nos sages à bien des égards, dit le rabbin. Ce prince de la déduction logique, le codificateur de nos lois, était la fois chirurgien, philosophe, homme de science et kabbaliste. Il intégra la sagesse profane de l’Europe et de l’Arabie, les conceptions religieuses des mahométans et des chrétiens ainsi que notre propre tradition. Il composa à partir du savoir qu’il avait accumulé et de ses visions des livres qui n’ont guère d’équivalents parmi les œuvres des autres mortels. Il consacra à la réalité un chapitre de son Guide des Egarés. Il affirme que l’univers est composé d’atomes. Qu’il existe du vide entre les atomes. Que le temps est composé d’atomes. D’atomes de temps. Que dans chaque atome de matière et chaque atome de temps résident des accidents nombreux, et qu’ils en sont inséparables. Que donc ni la matière ni le temps ne sont inséparables d’accidents nombreux. […] Selon Rambam, la nature de la matière et ses changements dans le temps sont une combinaison de processus aléatoires et de processus prédéterminés. Et cette caractéristique a été inoculée à la nature de la matière comme à celle du temps à leur niveau le plus fondamental, celui de leurs propres atomes. Il s’ensuit que toute création doit inclure le rationnel et le prévisible aussi bien que l’accidentel et l’irrationnel.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 191-192

[ résumé ] [ pléromatique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

culture

Ce que l'on a voulu principalement montrer ici, c'est une aptitude caractéristique de ce que certains désigneront comme le génie iranien, d'autres comme la vocation imprescriptible de l'âme iranienne : une aptitude éminemment à édifier un système philosophique du monde, sans que soit jamais perdue de vue la réalisation spirituelle personnelle en laquelle doit fructifier la méditation philosophique, et faute de laquelle la philosophie n'est qu'un jeu stérile de l'esprit. Aptitude, par conséquent, à conjoindre la recherche philosophique et l'expérience mystique ; le refus de les dissocier donne à l'une et à l'autre un caractère si spécifique, qu'il faut déplorer que cette philosophie iranienne, irano-islamique, ait été jusqu'ici absente de nos histoires de la philosophie. Cette absence a appauvri, amputé, notre connaissance de l'homme. Depuis plus d'un millénaire, notamment encore et surtout au cours des quatre derniers siècles, la production des philosophes et spirituels de l'Iran a été considérable. Leurs problèmes recroisent ceux de nos philosophes, mais en y apportant, le plus souvent, des points de vue et des réponses que les vicissitudes des polémiques ont fait tenir à l'écart en Occident. Et pourtant cette voix iranienne est à peine parvenue à se faire entendre hors des frontières de l'Iran, si bien qu'aujourd'hui les Iraniens n'ont pas toujours conscience que leur culture traditionnelle peut recéler un message pour l'humanité actuelle, et voient encore moins comment "actualiser" ce message.

Auteur: Corbin Henry

Info: En Islam iranien

[ Islam ] [ civilisation ]

 

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société du spectacle

Le capitalisme, c’est la réduction de toute chose à sa valeur d’échange, forme abstraite devenue indifférente à tout contenu matériel, qui peut ainsi circuler indéfiniment dans l’espace-temps du marché : le spectacle parachève ce processus en réduisant toute chose à sa représentation, et en instituant ainsi un milieu universel et abstrait où circulent indéfiniment des images détachées de la vie réelle. L’univers spectaculaire est ainsi l’espace public produit par le dispositif capitaliste de production (qui pulvérise donc l’espace politique de la res publica). Cet univers médiatique est entièrement technique : il est fondé sur une infrastructure cybernétique et un réseau planétaire, où les écrans servent d’interface entre les hommes réels en chair et en os, et ce milieu numérique et virtuel. Or un écran de télévision, d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, c’est une machine phénoménologique (phénoménotechnique, plutôt) qui produit des apparitions phénoménales. D’où l’importance de la Critique de la raison pure pour analyser le dispositif contemporain, puisque l’on se retrouve là avec des phénomènes, des représentations ou des objets, qui ne sont plus résultats d’activités de constitutions immanentes à la subjectivité : ce sont des phénomènes intégralement objectifs, où les fonctions de la sensibilité, de l’imagination productive et de la synthèse catégoriale sont prises en charge par la machine, des phénomènes donnés à un sujet passif et réceptif qui retrouve ainsi la position contemplative du philosophe idéaliste.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de

[ immatériel ] [ cyberespace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

Aristote associe en effet exposé scientifique et références mythiques en liant la mélancolie à l’écume spermatique et à l’érotisme et en se référant explicitement à Dionysos et à Aphrodite (953b31-32)[Problemata]. La mélancolie qu’il évoque n’est pas une maladie du philosophe, mais sa nature même, son éthos. [...] Avec Aristote, la mélancolie, équilibrée par le génie, est coextensive à l’inquiétude de l’homme dans l’Être. On a pu y voir l’annonce de l’angoisse heideggerienne comme Stimmung de la pensée. Schelling y découvrait, de manière similaire, l’ "essence de la liberté humaine", l’indice de la "sympathie de l’homme avec la nature". Ainsi le philosophe serait-il "mélancolique par surabondance d’humanité".

Cette vision de la mélancolie, comme état limite et comme exceptionnalité révélatrice de la véritable nature de l’Être, subit une profonde mutation au Moyen Age. D’une part, la pensée médiévale revient aux cosmologies de l’Antiquité tardive et lie le mélancolique à Saturne, planète de l’esprit et de la pensée. La Mélancolie (1514) de Dürer saura magistralement transposer dans l’art plastique ces spéculations théoriques qui trouvaient leur apogée chez Marsile Ficin. La théologie chrétienne, d’autre part, fait de la tristesse un péché. [...] Avoir un "cœur morne" signifie avoir perdu Dieu, et les mélancoliques forment "une secte des chétifs fâcheux à Dieu et à ses ennemis" : leur punition est de n’avoir "point d’espérance de mort" [Dante, La divine comédie].

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 17-18

[ historique ] [ littérature ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

choc littéraire

Bref, il m'a donné un exemplaire du livre de Céline — Comment ça s'appelle ? – Voyage au bout de la nuit. maintenant écoutez, la plupart des écrivains me rendent malade. Leurs mots ne touchent même pas le papier. Mais Céline, il m'a donné honte du pauvre écrivain que je suis, j'ai eu envie de tout jeter par la fenêtre. Un foutu maître chuchotant dans ma tête. dieu, l'impression d'être redevenu un petit garçon. Tout ouïe. Entre Céline et Dostoïevski il n'y a rien, si ce n'est Henry Miller. Enfin, passé le vertige qui m'a saisi en découvrant combien j'étais insignifiant, j'ai repris la lecture, et je me suis laissé mener par la main, volontiers. Céline était un philosophe qui savait que la philosophie était vaine ; un queutard qui savait que la baise était du vent ; Céline était un ange, il a craché dans les yeux des anges et puis il est descendu dans la rue. Céline savait tout ; je veux dire il en savait autant qu'il y a à savoir quand on a deux bras, deux pieds, une bite, quelques années à vivre ou moins que ça, mais avant toute chose. bien sûr, il avait une bite. vous saviez ça, il n'écrivait pas comme [Jean] Genet, qui écrit très très bien, qui écrit trop bien, qui écrit si bien qu'il vous fait piquer du nez. [...]

Auteur: Bukowski Charles

Info: À Henry Miller 16 août 1965

[ éloge ] [ admiration ] [ inspiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Toujours pour ceux qui ont connu la guerre de 68, il y avait un philosophe à l’époque qui s’appelait Marcuse – Herbert Marcuse, c’est un Allemand – un type incroyable… Il avait des élèves, comme Angela Davis – qui a fichu une pagaille aux Etats-Unis avec les noirs, après ! Ce type nous avait prévenus, il avait compris le truc, il avait dit : "Attention, Mesdames et Messieurs, nous sommes en train de vivre dans le monde – ça touchait le monde entier en 1968 : le Mexique, les Etats-Unis… – nous sommes en train de vivre la toute dernière critique efficace du capitalisme !" Après, Il y aura encore des critiques. Mais elles seront totalement inefficaces. Parce qu’il est en train de s’opérer une révolution dans l’ordre des langages, qui fait qu’on nous enlève tous les mots qui nous servent à nommer négativement le capitalisme – comme "exploitation" – et on nous met à la place des mots qui le nomment positivement, comme "libéralisme", "développement" – (il y en a même qui voudraient qu’il soit durable ! ).
Marcuse appelait ça des concepts "opérationnels", par rapport à un concept, tout court. Vous savez qu’un concept, c’est un truc qui sert à penser une réalité. Un concept opérationnel, ça ne sert plus à penser : ça sert à agir. Dans le sens dans lequel le pouvoir souhaite que vous agissiez.

Auteur: Lepage Franck

Info:

[ manipulation ] [ subversion ]

 

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pouvoir scientifique

Comme l'écrit Rochard (*) :

"Déjà l'influence croissante de l'hygiène porte ombrage à plus d'un fonctionnaire. "Ces médecins sont bien envahissants", disait, il y a quelques années, un ministre que gênait quelque peu le bruit fait par la fièvre typhoïde dans les sociétés savantes et les retentissements de leurs discussions dans la presse extra-médicale. Il faut s'attendre à ce qu'on nous trouve encore bien plus encombrants le jour où nous ordonnerons au lieu de conseiller, où la direction compétente et autonome que nous réclamons, contraindra les municipalités à prendre les mesures nécessaires et fera inscrire d'office à leurs budgets les sommes que ces mesures réclameront." (1887, 24.9.°°, p.388)

Lecteur de Serres avant l'heure, notre Rochard y va de sa parasitologie (**). La fièvre typhoïde fait du bruit ; ce bruit gêne le ministre ; mais le bruit devient une voix d'abord peu sûre d'elle-même ; puis une voix qui conseille ; enfin une voix qui ordonne. La raison de cette assurance nouvelle est facile à concevoir : ils savent au nom de quoi ils parlent ; ils parlent au nom de la science bactériologique, qui, à son tour, parle au nom de cette population invisible de microbes qu'elle seule peut contrôler. L'hygiène militante a commencé. Il faut, continue notre militant, "habituer les esprits à subir le joug tutélaire de cette autorité nouvelle" (id.)

Auteur: Latour Bruno

Info: in "Les microbes, guerre et paix", éd. Métailié, p. 65-66 - (*) Jules-Eugène Rochard (1819-1896) : médecin, hygiéniste - (**) Michel Serres, philosophe, auteur de "Le parasite"

[ contagion ] [ reformulation ] [ référence philosophique ] [ citation ] [ pré-dictature sanitaire ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

philosophe-sur-philosophe

Lorsque j'ai rencontré Wittgenstein, j'ai vu que les avertissements de Schlick étaient pleinement justifiés. Mais son comportement n'était pas dû à une quelconque arrogance. En général, il était d'un tempérament sympathique et très gentil ; mais il était hypersensible et facilement irritable. Ce qu'il disait était toujours intéressant et stimulant et la façon dont il l'exprimait était souvent fascinante. Son point de vue et son attitude envers les gens et les problèmes, même théoriques, ressemblaient beaucoup plus à ceux d'un artiste créatif qu'à ceux d'un scientifique ; on pourrait presque dire à ceux d'un prophète religieux ou d'un voyant. Lorsqu'il commençait à formuler son point de vue sur un problème spécifique, nous sentions souvent la lutte interne qui se déroulait en lui à ce moment précis, une lutte par laquelle il essayait de pénétrer de l'obscurité à la lumière vie une intense et douloureuse tension, qui était même visible sur son visage expressif. Lorsque finalement, parfois après un effort ardu et prolongé, ses réponses surgissaient, sa déclaration se dressait devant nous comme une œuvre d'art nouvellement créée ou une révélation divine. Non pas qu'il affirmait ses vues de façon dogmatique... Mais l'impression qu'il faisait sur nous était comme si cette perspicacité lui venait comme par une inspiration céleste, de sorte que nous ne pouvions nous empêcher de penser que tout commentaire rationnel sobre ou analyse de celle-ci serait une profanation.

Auteur: Carnap Rudolf

Info: The Philosophy of Rudolf Carnap, Volume 11

[ charisme ] [ admiration ] [ présence envoûtante ]

 

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évolution historique

Les justifications humaines se ramènent au slogan de Hegel : tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel. Et comme une justification statique ne suffisait plus à une époque où le cours de l’Histoire s’accélérait, Hegel dut introduire la dimension du temps dans la métaphysique ; il le fallait bien pour que celle-ci puisse valoriser les avatars d’un monde en constant changement. Le devenir de l’histoire c’est le devenir de l’esprit. Et l’esprit absolu au siècle du nationalisme et de l’armée, c’est comme par hasard l’État, prussien comme le philosophe : Berlin est sa Jérusalem céleste et son temple la faculté où il enseigne. La dialectique : la négation des contraires par le cours du temps et du discours est de nos jours le moyen le plus commode pour faire du chaos l’ordre. Le calendrier s’en charge : hier la thèse, aujourd’hui l’antithèse. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, demain – toujours demain – on rasera gratis. Ce sera la synthèse. La formule de Hegel vaut pour n'importe quel système politique qui veut donner au relatif toute la rigueur de l’absolu : pour l’idéologue réactionnaire qui voit dans l’état social l’image du divin, et pour l’idéologue progressiste qui divinise une société dont le mouvement est l’état. Dans la voie de Hegel le marxisme n’est que la conclusion d’une pensée toujours possédée par le démon de l’Absolu bien qu’elle n’ait plus d’au-delà.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 220-221

[ philosophie ] [ critique ] [ immanence ]

 

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