Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 4
Temps de recherche: 0.0286s

océan

Le peintre Latchinov était demeuré longtemps à la poupe, à regarder les méduses lumineuses, phosphorescentes qui jaillissaient par-dessous l'hélice : elles donnaient à la nuit noire, à ce froid nocturne, à ce ciel sans étoiles, au vent, au silence de l'immensité et au clapotis de l'eau une tonalité fantastique, surgissant dans la ténèbre marine, émergeant en surface pour, en s'éteignant, disparaître de nouveau dans les troubles profondeurs.

Auteur: Pilniak Boris

Info: Le Pays d'Outre-Passe, p 44

[ obscurité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

clarté

Il faudrait un interrupteur pour éteindre les villes, le soir à heure dite tout le pays serait plongé dans le noir comme lorsqu'on éteint la lumière dans la chambre des enfants en leur souhaitant bonne nuit et qu'au plafond sont révélées les étoiles phosphorescentes invisibles en journée. À neuf heures bonsoir, comme disait l'allumeur de réverbères, la nuit serait rendue à la nuit. Mais la consigne a changé. Le monde reste allumé jour et nuit. Il n'y a plus ni repos, ni noir, ni silence et quelque chose même en dormant dans la tête continue de grésiller.

Auteur: Collongues Anne

Info: Ce qui nous sépare

[ incessante ] [ mégapole ] [ artificielle ] [ pollution lumineuse ]

 

Commentaires: 0

typographie

Dans ses rêves, (Il est correcteur pour l'arabe dans une imprimerie) il voyait un océan aux eaux verdâtres dont les vagues s’entrechoquaient par un jour de tempête, coiffées non pas d’écume, mais d’un fourmillement de fautes de langue phosphorescentes. Une mer tachetée de hamza * au-dessus de l’ ali f ** ou en dessous, de verbes d’opinion, de verbes transitifs, de compléments d’objet, de noms assimilés à des verbes, de nombres composés aux subtiles déclinaisons, de particules d’interpellation, de réprimande, d’appel au secours… Au bout d’un certain temps, il fut gagné par la fièvre des fautes. Il en voyait sur les panneaux publicitaires, les affiches politiques, les enseignes des magasins. Chaque fois qu’il en apercevait une de loin, il manquait de reproduire de la main le geste qu’il faisait pour raturer au Bic rouge une hamza mal placée.

Auteur: Douaihy Jabbour

Info: Le Manuscrit de Beyrouth. *Lettre de l’alphabet arabe ( ء ) se prononçant comme un coup de glotte. L’écriture de la hamza est assez complexe. Dans la plupart des cas, elle est accompagnée d’un support graphique qui diffère en fonction de son environnement vocalique et de sa place à l’intérieur du mot. **Lettre hybride traditionnellement présentée comme la première de l’alphabet arabe, qui sert soit de voyelle longue (pour le son a , dit voyelle “ouverte”), soit, dans certaines situations, de support graphique à la hamza.

[ caractères ] [ langage ] [ prononciation ] [ songe ]

 

Commentaires: 0

drogue psychotrope

C'est au summun de notre adolescence, autour des 17-18 ans qu'avec mes copains nous avons pris du LSD. Oh pas des centaines de foi, ni même des dizaines, mais en tous les cas autant que les doigts des deux mains.

L'expérience de l'acide est dit-on indescriptible, incommunicable, à moins de pouvoir prendre quelqu'un avec soi dans son cerveau pour la partager. Une chose est certaine, c'est un voyage fort, biblique, mystique. Mon souvenir conserve de cette expérience que si notre cerveau filtre les informations, le LSD enlève tout ou partie de ces filtres, pas dans le sens d'une désorganisation mais d'un affutage, d'une plus grande capacité cérébrale. Par exemple si je discute avec vous au restaurant je suis normalement focalisé sur vous. Avec l'acide le décor se complexifie, s'enrichit et on a alors l'impression de pouvoir AUSSI suivre les discussions des tables alentours, le bruit du percolateur devient d'une netteté incroyable, le son de la TV du fond de la salle aussi. Vous fixez le coin d'une porte, c'est à dire un angle droit, le voilà beaucoup plus à angle droit qu'auparavant, etc. Le solo de guitare en avant plan de la musique qui passe sur le juke box n'est plus musique, mais pâte brillante qui sort spasmodiquement d'un tube de dentifrice sonore...

Et puis ce que le type en face de vous raconte est d'un prévisible effarant, tant les rapports humains sont basés sur des conventions de langage, situations répétées.... pensées préprogrammées sans surprise aucune.

Et d'un coup on se retrouve sans sollicitation externe ; c'est parti pour un voyage gamberge introspectif. Il me souvient m'être ainsi embarqué dans un long raisonnement, implacable et étayé, dont la conclusion irrévocable fut : "C'est ça, t'es complètement fou, dingo-sinoque irrécupérable"... Constat que j'accueillis avec sérénité ce jour-là, comme une évidence de sagesse.

Ensuite vous vous retrouvez à l'extérieur. Le ballet des mouettes au-dessus de vous écrabouille les meilleurs effets spéciaux de la guerre des étoiles, les oiseaux dessinant par leurs vols croisés d'incroyables trajectoires dont vous comprenez les paramètres comme si vous étiez le frère de la calculatrice qui les aurait créés. Au sol les lignes des zones bleues sur le macadam sont phosphorescentes et font 5 centimètres d'épaisseur...

Vous avez l'impression d'enfin voir et comprendre l'univers, d'avoir vieilli d'un coup. Je me rappelle avoir pensé que cet état "en trip" était celui qui serait le mien à un âge avancé, quand j'aurai beaucoup de recul et une grande sensibilité. Par la suite les quelques fois où je me suis quelque peu rapproché de cette sensation générale ce fut lors d'états de grande fatigue, comme lors de ces journées qui suivent une nuit blanche.

C'était il y a près de quarante ans. Ces expériences nous marquèrent avec force.

Auteur: Mg

Info: 12 sept 2013

[ hyperconscience ] [ simultanéité ] [ témoignage ] [ déséquilibre homéostasique ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0