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vacherie

Pour rire (du moins espérons-le), Margot Duras nous avait jadis produit, comme chef-d'oeuvre de la littérature à la fois féminine et contemporaine (rayez l'épithète que vous jugerez en contradiction avec le mot qu'elle qualifie), la liste des commissions de la ménagère. Dieu merci, les choses ne tenait que sur le quart d'une demi-page. Depuis, Gavalda a fait mieux -elle nous en sert des livres, écrits sur le même modèle, dont l'intérêt oscille entre le bon de commande d'une dinde du VIe arrondissement au magasin de surgelés Picard du bout de la rue, le journal intime d'une mongolienne sentimentale en train de tripler sa classe de seconde, et le skyblog d'une attardée de sous chef-lieu de canton, rêvant de son boy's band préféré.

Auteur: Prouvost d'Agostino Pierre-Emmanuel

Info: Journal impossible, Sur Anna Gavalda

[ écrivaine ]

 

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introspection

Je n'étais pas misanthrope, j'étais seulement indifférent à ce que je n'avais pas choisi moi-même. Tel est peut-être le principal enseignement de Thoreau, qui ne fait que reprendre une antienne philosophique remontant aux premiers moralistes chinois et grecs. Je n'avais jamais réussi à convaincre Rupert qu'il s'agissait d'autre chose que d'une manifestation bornée d'individualisme. La plupart des gens ne prétendent respirer que dans l'air vicié du collectif. Quelques-uns tentent de s'oxygéner dans un air plus rare, celui de la solitude assumée qui, sans les faire échapper aux effluves d'une société omniprésente, leur permet de reprendre leur souffle fondamental. De quoi s'agit-il exactement ? On ne l'apprend pas dans les livres ; les livres nous en fournissent un avant-goût. Ceux qui n'ont pas affronté l'affrontement avec eux-mêmes devraient s'abstenir de juger celui qui essaie de le faire.

Auteur: Picard Georges

Info: Le sage des bois, p. 110-111

[ retrait du monde ] [ érémitisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

inégalités sociales

Les vacances sont un sujet épineux. Laetitia n’a pas de maison de campagne, ses parents habitent comme elle à Paris ; elle a bien un frère en Picardie mais il ne les invite jamais. Elle se débrouille pour emmener son fils en vacances deux ou trois semaines par an, et depuis peu il profite aussi des maisons de famille de ses copains de promo. Brandon ne se trouve pas à plaindre, mais il a du mal à endurer les questions saisonnières des bourgeois à ce sujet : où pars-tu en février ? à Pâques ? cet été ? à la Toussaint, à Noël ? À chaque fois il se retient de répondre : où trouves-tu l’argent pour partir tous les deux mois ? qu’est-ce qui te fait penser que tout le monde a le même train de vie ? pourquoi m’agiter tes plaisirs à la figure ? Il ne veut pas faire subir son amertume à Margaux, alors il élude ; et elle, plus subtile que ses copains, n’insiste pas.

Auteur: Gault Vanessa

Info:

[ rapports humains ] [ délicatesse ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-hommes

Jeanne d'Albret ayant voulu suivre son mari aux guerres de Picardie, le roi son père lui dit qu'il voulait que si elle devenait grosse, elle revînt enfanter en sa maison. Cette princesse se trouvant enceinte, et dans son neuvième mois, partit de Compiègne, traversa toute la France jusqu'aux Pyrénées, et arriva, en quinze jours, à Pau dans le Béarn : "ceci étant, et afin que tu ne me fasses pas une pleureuse, ou une rechignée, lui dit son père, je veux qu'en accouchant tu chantes une chanson béarnaise, et quand tu enfanteras, j'y yeux être ".... Entre minuit et une heure, le 13 décembre 1553, les douleurs de l'enfantement prirent à la princesse ; son père, averti, descendit. L'entendant venir, Jeanne chante la chanson béarnaise qui commence par : Notre-Dame du bout du pont, aidez-moi en cette heure... Étant délivrée, le roi mit une chaîne d'or au cou de sa fille, lui donna une boîte d'or où était son testament, et lui dit : " Voilà qui est à vous, ma fille, mais ceci est à moi " prenant l'enfant dans sa grande robe, sans attendre qu'il fût bonnement accommodé, et l'emporta dans sa chambre. Cet enfant était Henri IV.

Auteur: Saint-Foix

Info: Essais hist.

[ accouchement ] [ historique ]

 

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solfège appliqué

La tierce picarde est d'usage ancien, elle a subsisté jusqu’à nos jours. Techniquement c'est lorsqu'une pièce musicale est en mode mineur, c'est à dire un peu triste ou nostalgique, et qu'elle se termine par un accord en mode majeur, ouvert, joyeux, plus lumineux.

On a glosé à l'infini pour expliquer les origines de cette caractéristique finale majeure : Josquin des Près qui usait de cet accord final majeur était né en Picardie. En vieux français "picart" signifiait aiguisé, aigu, piquant. Jean-Jacques Rousseau lui disait : "TIERCE de Picardie. Les Musiciens appellent ainsi, par plaisanterie la tierce majeure donnée, au lieu de la mineure..." Etc. 

La Tierce Picarde aura été utilisée partout et depuis longtemps jusqu’au Beatles et leur chanson "And I love Her", en passant par Bach dans sa musique religieuse,  William Byrd, Granados, Vaughan Williams...

Alors que l'origine de l'utilisation de la tierce picarde est plus pratique puisqu'elle est due au fait que l'harmonique naturelle est majeure (do, mi, sol, sib grosso modo) et que terminer avec un "accord mineur qui dure" dans une église ou les réverbérations sonores se multiplient donne un résultat plutôt moche.

"Ça brasse" diront certains musiciens.

Auteur: Mg

Info: 27 nov. 2023

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

voyages

C'est ainsi que la voleuse de fruits s'était rapprochée, en spirales de plus en plus larges, de la bordure nord-est du plateau, au flanc et au pied duquel se trouvait Chaumont, la seule ville du Vexin picard. Peu de voitures, mais roulant chacune très vite, sur l'étroite route qui bordait le plateau en haut. Elles fonçaient comme si elles poursuivaient quelqu'un ou étaient au contraire elles-mêmes poursuivies. Elles donnaient l'impression d'être plus pressées que les avions, plus nombreux, au-dessus dans le ciel bleu, décollant en une suite rapide de l'aérodrome de Beauvais situé non loin d'ici. Pendant un certain temps, entre le village de Liancourt-Saint-Pierre et le hameau de Le Vivray, le regard, depuis la lisière du plateau en direction du nord-est, allait comme bien au-delà de Beauvais, de sa cathédrale et de son aéroport. La voleuse s'était arrêtée sur le bord de la route et imaginait voir par-dessus toutes les frontières de l'Europe ; dans son regard était l'Oural et, derrière ses montagnes, toute la Sibérie. Aucun avion ne décollait là-bas maintenant mais un aigle de Sibérie, un aigle pêcheur, ses gigantesques ailes dépassant toutes les envergures. En s'approchant, l'oiseau redevint un avion, minuscule cependant, deux sièges seulement, et, seul dans son appareil, le pilote là-haut avait un oeil sur elle, exclusivement sur elle qui se tenait en bas et gardait les yeux rivés sur son appareil : il battit des ailes, un coup à gauche, un coup à droite, lui fit signe.

Auteur: Handke Peter

Info: "La voleuse de fruits, ou Aller simple à l'intérieur du pays" - éd. Gallimard - trad. par Pierre Deshusses

[ mouvements ] [ horizons dépassés ] [ métamorphose ] [ communication ] [ géographies ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

immigration

Il se sentait le fils d'une France sous-alimentée, en proie aux maladies étrangères : pelade pâle des exils russes, acide urique anglais ; eczéma périodique de l'émigration italienne ; taches suspectes d'origine roumaine, colonies de furoncles américains; suppuration levantine, et autres germes pondus entre le cuir et la chair des nations. Avec plus de fatalisme que d'humeur, il considérait tous ces nouveaux venus se chauffant à son soleil provençal, écrémant son lait picard, déménageant ses meubles angevins, crevant les routes basques, coupant les cheveux des Gauloises en servitude, dépréciant sa monnaie et le traquant jusque dans son atelier qu'il était obligé de sous-louer meublé. Au fond, il ne leur en voulait que de déformer sa langue maternelle et de vider les dernières vraies bouteilles. Avec la plus vive curiosité, il observait cette aventure française, cette vivante anecdote absolument nouvelle dans l'histoire, d'un pays victime des agréments qu'il a su se créer et de la convoitise universelle. Il y avait bien eu des migrations de races, des confiscations politiques de nations, des anéantissements militaires, mais jamais ce spectacle d'un peuple disparaissant soudain dans son propre sol, comme par une trappe. "Von Cluck a réussi, se disait Daniel, Paris est bien cerné, et pris."

Il errait sur le trottoir comme une chèvre d'Hubert Robert dans les pierres d'une Rome ruineuse. Son article de demain aurait pour en-tête : Vœ Victoribus. Cela pourrait commencer ainsi : "Pourquoi dans une France anémiée, ne pas choisir des globules germaniques ou anglo-saxonnes, pleins de courage et d'honneur ? Pourquoi l'ignorance des pouvoirs publics laisse-t-elle de préférence verser aux veines de la patrie d'horribles mélanges latins, levantins ou nègres, en ouvrant aveuglément les frontières ?"

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges) p 224, 225, 226

[ métissage ] [ méfaits ] [ processus de destruction ] [ déclin ] [ mauvaise sélection ] [ prophétie ] [ effacement ] [ melting-pot ]

 

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extraterrestres

La cause de la manière extravagante dont le problème ovni est traité par l'humanité terrestre est qu'il lèche le transcendant. La science prétend - depuis Laplace - pour le monde physique, - et depuis Darwin - pour le monde vivant, qu'elle a prouvé l'inexistence de toute transcendance. Elle a décidé que tout fait non répétable est exclu de son champ. Donc tout phénomène paraissant violer les lois de la physique (du moment et fixées par elles) ne peut avoir d'existence réelle et est objet de croyance. L'ovni cumule les deux défauts en question.
L'éthique et le pragmatisme pourraient interdire un contact officiel ouvert et massif qui interdirait notre liberté relative et notre évolution. Incommunicabilité du moins au plus. Le phénomène semble d'ailleurs s'auto nier, en se camouflant, en mimant nos activités, en multipliant absurdités et contradictions. Tout ceci n'est peut-être que la traduction par notre cerveau du non interprétable. Le phénomène n'est peut-être pas prêt de se dévoiler. Il pourrait dépendre de nous de prendre la direction qu'il continuera de nous montrer discrètement. L'ovni pourrait confirmer que la nature a accouché de beaucoup plus que l'homme, nous lui laissant entrevoir, sans intervention directe, ce qui le ferait évoluer. L'ovni nous le lancerait par l'étalage de ses performances.
Bien qu'il reconnaisse que nous ne pouvons rien comprendre du surhumain, ne rien voir de l'absolument nouveau et, dans le nouveau partiel, qu'interpréter par analogie avec du connu, l'auteur s'y essaye, proposant un modèle compliqué. Le fait qu'un phénomène qui pourrait - s'il le voulait - passer inaperçu, mais se laisse voir et manie parfois même l'ostentation y conduit en tout cas.... Par exemple en Belgique, se mêler à la désinformation.... puis se renier... a peut-être une signification en rapport avec notre évolution dans l'Univers. Univers, dont la fonction, inscrite dans les conditions initiales du Grand Boum et la miraculeuse combinaison des constantes universelles réglées à la vingtième décimale, est de créer des êtres pensants. Il semble dans ce cas qu'un psychisme ne peut comprendre d'un psychisme supérieur que la partie qu'ils ont en commun. Le fossé est infranchissable.
Le point sur lequel l'auteur renouvelle l'ufologie, c'est la démonstration d'analogies signifiantes entre le phénomène ovni et l'expérience ante-mortem. L'une et l'autre auraient pour fonction de nous approcher du point oméga de Teilhard, super humanité au cerveau collectif, dont les cerveaux humains seraient les neurones, super organisme faisant franchir à l'espèce un niveau d'organisation aussi fort que le passage de la conscience directe animale à la conscience réfléchie humaine. La rencontre rapprochée ou l'expériences au seuil de la mort pourrait avoir comme effet (Picard est adepte de Kenneth Ring) de métamorphoser l'expérienceur par un changement de la perception du soi et de l'échelle des valeurs, générant une quête du sens, un sentiment de mission à accomplir, une élévation spirituelle hors du cadre dogmatique des religions et éveillant peut-être des capacités paranormales, médiumniques et de rêve lucide pour catalyser l'évolution psychospirituelle de l'humanité vers l'esprit planétaire collectif et transcendant d'une humanité-ruche dont les éléments possèderaient une conscience réfléchie élargie et non pas seulement des instincts. Le Rencontré semblant être sous influence, la preuve en étant qu'on a de nombreuses photos d'ovnis éloignés, aucune d'ovni proche. En bref l'ovni est un révélateur et un stimulant de la pensée sollicitée à ses limites. Nous avons là un livre intéressant qui n'est pas une compilation de plus, les observations ne servent qu'à étayer le raisonnement. S'il devait y avoir des objections la principale serait que l'auteur se veut obstinément optimiste. A mon sens l'univers n'a jamais démontré être une institution particulièrement charitable.

Auteur: MG

Info: critique de : Ovnis, laboratoire du futur, Du camouflage politique et socioculturel à l'hypothèse ET, par Michel Picard, édition JMG, 2002

[ ufos ]

 

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