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quête

Comme tous les hommes de la Bibliothèque, j'ai voyagé dans ma jeunesse ; j'ai effectué des pèlerinages à la recherche d'un livre et peut-être du catalogue des catalogues ; maintenant que mes yeux sont à peine capables de déchiffrer ce que j'écris, je me prépare à mourir à quelques courtes lieues de l'hexagone où je naquis. Mort, il ne manquera pas de mains pieuses pour me jeter par-dessus la balustrade : mon tombeau sera l'air insondable ; mon corps s'enfoncera longuement, se corrompra, se dissoudra dans le vent emporté par la chute, qui est infinie.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Fictions, la bibliothèque de Babel, p 72, trad. Ibarra, 1941

[ littérature ] [ vertige ] [ dernières paroles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

préciosité

S’il y a une activité qui fait d’emblée délirer, c’est bien la danse. On en parle comme si on en rêvait, on la chante comme sous hypnose, on la célèbre avec des airs mystérieux, c’est tout de suite l’hallucination, le respect sacré, le vertige, un secret essentiel quasiment alchimique y est caché, il ne faut pas y toucher, ou à peine, avec des précautions infinies, l’effleurer serait déjà de trop, soupirons en chœur, communions, restons dans le vague de la rumeur pieuse, ne descendons pas de la poésie. Ne prononçons plus un seul mot. Musique. Mouvement. Et puis c’est tout.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 385

[ opinion réflexe ] [ chichis ] [ sacralisation ] [ ballets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sacrement chrétien

N’oublions pas que, de l’an mille aux premières années du XVIe siècle, l’usage pour les personnes très pieuses, les membres des tiers ordres, les moniales, les extatiques même, était de communier, au plus, trois ou quatre fois par an. [...] Ce n’est qu’à partir du Concile de Trente ; disons, moins abstraitement, et en songeant à la France, ce n’est qu’à partir de l’Introduction à la vie dévote que la fréquente communion s’établit ; qu’une mystique de l’Eucharistie se fait de plus en plus prenante ; qu’on définit enfin, avec Antoine Arnauld, la perfection chrétienne, la possibilité de s’approcher, chaque jour, du fils de Dieu...

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 295

[ historique ] [ christianisme ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

joie

La porte se referma derrière le secrétaire. Pendant quelques secondes lourdes de sous-entendus, le prélat garda le silence et se contenta de jauger son visiteur. "Vous les avez trouvés ?" s'enquit-il enfin.
- Oui, répondit Rufo.
Un instant, il sembla que Sa Sainteté allait sauter de joie et frapper dans ses mains. Ses robes voletèrent lorsqu'il arrondit le dos comme pour se préparer à bondir. Ses mains papillonnèrent comme pour bénir la foule, se rapprochèrent l'une de l'autre : allait-il réellement applaudir ? Non, il se ressaisit. Le sautillement se transforma en double révérence, l'applaudissement en poignée de main réfléchie et pieuse. Il abaissa ses lèvres sur ses phalangines réunies.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le rhinocéros du pape, p.351

[ dissimulation ] [ contentement ] [ contenu ]

 

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réconfort sémantique

Aussi, pendant que les autres considèrent les lois de la physique comme une législation, et Dieu comme une forme humaine, dont la barbe se mesurerait en années-lumière et les sandales seraient de nébuleuse, ceux de la race de Fausto sont-ils seuls astreints à vivre dans un univers de choses qui, simplement, sont, et à draper cette indifférence innée de rassurantes et pieuses métaphores, afin que la moitié "pratique" de l'humanité puisse demeurer dans le Grand Mensonge, avec la conviction que leurs machines, leurs édifices, leurs rues et le temps qu'il fait partagent avec eux les mêmes mobiles humains, les mêmes traits de caractère et les mêmes accès de mauvaise humeur.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V.

[ consensuel rassurant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sociologie

Docile à l’Esprit du temps, Spinoza expose la doctrine de Descartes et glorifie la clarté et la distinction. Mais dans les profondeurs de son âme, Spinoza, tout comme Pascal, vénère pieusement le Mystère, méprise et hait tout ce qui est conçu distinctement et clairement. Ce qui est patent n’est nécessaire que pour la foule dont il dit lui-même : terret vulgus nisi paveat. Il faut tenir la foule par la bride, la menacer par les lois et par le châtiment infligé à ceux qui désobéissent aux exigences claires et distinctes des lois. Quant à Spinoza lui-même, il n’oubliait pas les paroles de saint Paul l’apôtre : "La loi est venue pour que le crime augmente."

Auteur: Chestov Lév Léon

Info: Dans un article sur Descartes et Spinoza, paru dans Le Mercure de France en 1923

[ législation ] [ déresponsabilisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lucidité

Je travaille tout le jour comme un moine et la nuit j'erre, comme un matou en quête d'amour... Je proposerai à la Curie de me sanctifier. Car, je réponds à la mystification par la douceur. Je regarde avec l'oeil d'une image pieuse les préposés au lynchage. J'observe mon propre massacre avec le serein courage d'un scientifique. Je parais éprouver de la haine quand au contraire j'écris des vers pleins de ponctuel amour. J'étudie la perfidie comme un phénomène fatal, comme si je n'en étais pas l'objet. J'ai pitié des jeunes fascistes, et aux vieux, que je considère formes du mal le plus horrible, j'oppose la seule violence de la raison. Passif comme un oiseau qui voit tout, en volant, et porte dans son coeur, pendant son vol dans le ciel, la conscience qui ne pardonne pas.

Auteur: Piniau Betti et Zigaina

Info: L'univers esthétique de Pasolini, album de l'exposition a paris Sorbonne, nov-dec. 1984.

[ souffrance ] [ vieillesse ] [ littérature ]

 

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pornographie

Dans l'auberge du Simplon, dont le papier représente les Anglais en Chine, comme un roman de Méry, un parapilla ailé et monstrueux s'introduit dans la bouche de Lady Bentinck, qui s'écrie "Very delicious !" Les canons sont transformés en membres qui déchargent, les roues forment les couilles, les canons, la pine, et la fumée simule la mousse éjaculatoire : ces embellissements priapiques sont dûs au crayon libidineux de jeunes rapins français.
A Domodossola, les lieux, que quinze heures de route nous faisaient un devoir de visiter pieusement, pour y déposer nos libations, présentaient un aspect enchanteur et féerique ; ils étaient peints à fresque et représentaient des bouquets de roses qui s'épanouissaient comme des trous du cul de blondes, avec une touche de pourpre au milieu. Il est fort agréable de s'accroupir, ayant l'oeil sur ces anus fleuris, ou sur ces fleurs anales, dépliant leurs pétales : les fronçures d'un sphincter, prêt à boire une pine, ou à vomir un étron.

Auteur: Gautier Théophile

Info: extrait d'une Lettre à la Présidente 1850

[ littérature ]

 

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voix discordante

La Révolution [de 1830], en effet, a produit tout un discours officiel sur son propre soleil : les allocutions officielles de juillet 1831 au Panthéon, l’Hymne de Hugo qu’on exécute ce jour-là ("Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie..."), les inscriptions sur la colonne de Juillet place de la Bastille, l’Introduction à l’histoire universelle de Michelet (mars 1831), les divers exercices interprétatifs de tous ceux que l’événement avait sommés de faire le point sur le déroulement de l’Histoire. Les anciens libéraux triomphaient. Les convertis, les néophytes embouchaient la trompette. Les articles de Sainte-Beuve dans Le Globe saint-simonien parlent d’avenir industriel et démocratique de l’humanité... Balzac dit exactement et par ses énoncés explicites, et par la forme de son roman, le contraire. L’originalité de La peau de chagrin c’est de refuser à la fois le nouveau triomphalisme de gauche et le style fidèle et malheureux de droite. [...] Balzac définit un autre espace où s’exprime et se manifeste le nouveau héros-jeune homme, venu des dernières années de la Restauration mais qui prend une nouvelle et sinistre jeunesse.

Auteur: Barbéris Pierre

Info: Commentaires dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 371

[ auto-célébration historique ] [ écrivain critique ] [ opposition ] [ réalisme littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-hommes

Trois jours plus tard, de ma chambre d’hôtel me parvenait le brouhaha assourdissant de ce qui semblait être une manifestation. De la fenêtre ouverte, on pouvait voir la rue recouverte de noir. C’était une manifestation de femmes. Des milliers de corps enveloppés de noir, en rangs serrés, tenant par la main chacune un jeune enfant, fille ou garçon, car “une femme pieuse ne va pas seule dans la rue”, selon la vulgate salafiste. Le flot de femmes était précédé de banderoles marquées de slogans qui semaient en moi la confusion : “La charia autorise quatre épouses”. Celui-ci illustré avec l’image d’une main à quatre doigts, le pouce étant retourné vers l’intérieur de la paume. Un autre slogan annonçait : “Le projet qui interdit la violence contre les femmes est discriminatoire et va à l’encontre des principes de la charia islamique.” Sur une troisième banderole, on pouvait lire : “Le projet interdisant de battre sa femme porte atteinte aux droits de l’homme, tels que définis par le verset 34 de la sourate des femmes.” La rue était parcourue d’un déluge noir impressionnant, plus effrayant dans sa réalité qu’un film d’horreur. Il suscitait en moi, moderniste particulièrement allergique aux ténèbres et à la terreur, une envie de vomir et de me boucher les oreilles !

J’étais à la fenêtre et je scrutais ce paysage surréaliste qui suscitait mon horreur......

Auteur: Habib Abdulrab Sarori

Info: La fille de Souslov, Ce n'est malheureusement pas de la fiction

[ oppression ] [ musulmanes ]

 

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