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ennui

Comment peut-on naître au sein de ce merdier ? J'ai grandi ailleurs, en Capitale, avec des saisons nettes, malodorantes et noyées d'oxyde de carbone, mais bien découpées. Un printemps sans oiseaux, un été vaseux dans les jupes des filles, un automne à contempler les balayeurs des parcs miteux, leur outil glissant le long des mains relâchées, un hiver de neige grise, sous le ciel gris, et toujours sans le moindre pigeon estropié pour venir picorer les miettes de pain lancées par des vieillards oubliés et oubliant. Une misère de vie citadine bien balisée par la monotonie.

Auteur: Di Rollo Thierry

Info: La lumière des morts

[ morne ] [ grisaille ] [ ville ]

 

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décor estival

Délectable, sur la pierre de tuffeau des façades, du pigeonnier, d'une tourelle d'angle et des balustres entre jardins et terrasse, la lumière de juillet ruisselait, teintée d'un indécidable vermeil azuré au plus intime du faux relief des ombres et sur les délicats filigranes d'horizons des collines, par-delà le feuilletage ocré des prairies. Derrière les rideaux de peupliers géants qui balancent leurs nuques songeuses et les haies vives palpitant de mille essaims d'abeilles, s'étendaient les coteaux bouclés des vignes angevines et les forêts d'où jaillissent, comme la fumée d'une charbonnerie battue par le vent, d'immenses remuées d'étourneaux et de freux.

Auteur: Haddad Hubert

Info: L’invention du diable, ncipit

[ clair-obscur ] [ fignolé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guerre

Le canon de mon fusil pivota comme une longue et délicate antenne vers la droite, savoir le nid de mitrailleuse où une grande tête d’Allemand sanglante et douce, un jeune visage sain gâté archi-gâté léché d’amour maternel avec la bouche trop ronde de tous ces mignons petits grassouillets qui s’occupent de leur rectum depuis l’adolescence, sortit en pleurant, sortit lourdement en souriant par-dessus le rebord de son trou, "Salut la mort !", le sang et la boue sur sa poitrine comme l’enseigne de la sodomie, et j’appuyai sur la détente comme sur la gorge tendre du plus tendre des pigeons qui ait jamais volé […].

Auteur: Mailer Norman

Info: Dans "Un rêve américain"

[ meurtre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Mais cette armoire continue à l'impressionner comme la première fois qu'il la ouverte pour chercher un mouchoir, il s'en souvient très bien. Maintenant encore, il est retenu par cette provocation : les couleurs joyeuses, les robes qui suggèrent son corps et surtout, surtout, l'odeur, les odeurs qui dilatent ses narines.
Cette armoire n'est pas qu'une grosse boite, elle est beaucoup plus. Ces portes s'ouvrent sur une chambre secrète, un temple aux trésors mystérieux. Les étoffes pendues lui rappellent les passes d'oiseaux dans la montagne où on tend les filets pour attraper les pigeons ramiers; comme un un ramier, son cœur s'empêtre dans une telle promesse, dans ces révélations intime.

Auteur: Sampedro José Luis

Info: Le sourire étrusque

[ sensations ] [ imagination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guerre

À l'Élysée, le président de la République se tourne vers la haute autorité militaire que représente le maréchal.
- Enfin, monsieur le maréchal, comment expliquez-vous cette débâcle sans précédent?
M. Albert Lebrun vient ainsi de poser la question clé. Nous devenons encore plus attentifs. Tout le problème stratégique de la guerre est posé à travers la question. et j'ai dans l'oreille la réponse du maréchal.
- Peut-être a-t-on trop développé les transmissions électriques. Elles ont été coupées. Peut-être avons-nous renoncé trop vite aux colombophiles et aux pigeons voyageurs. Peut-être faudrait-il disposer à l'arrière d'un pigeonnier grâce auquel le Grand Quartier général resterait en communication permanente.
Nous nous regardons suffoqués.

Auteur: Laurent-Eynac Victor André

Info: Pétain et de Gaule, Plon éd.

[ défaite ] [ sénilité ]

 

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maigreur

Recours excitant, enfin, celui de l'électricité : le fluide et ses commotions, les chocs "expérimentés" au milieu du XVIIIe siècle par quelques amateurs et savants. Schwilgué propose un bain froid doté de courant électrique dont il attend resserrements et sécrétions. L'abbé Nollet conseille une électrisation directe dont il dit chiffrer les effets : "Un chat électrifié fut plus léger de 70 grains, un pigeon de 35 à 37 grains, un moineau de 6 ou 7 grains." Calculs dérisoires s'ils ne révélaient la préoccupation de l'amaigrissement autant que celle de sa vérification ; calculs plus suggestifs, en revanche, une fois appliqués au corps humain : "Un jeune homme et une jeune femme de l'âge de 20 à 30 ans, ayant été électrifiés pendant cinq heures de suite, perdirent plusieurs onces de leur poids.

Auteur: Vigarello Georges

Info: Les métamorphoses du gras : Histoire de l'obésité du Moyen Age au XXe siècle

[ charlatan ] [ guérisseur ] [ médecine ]

 

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écriture

La première réaction d'un animal frustré est généralement d'essayer avec plus de force d'atteindre son but. Par exemple une poule affamée (Gallus domesticus), empêchée d'obtenir sa nourriture par une clôture en fil de fer, tentera avec des efforts de plus en plus frénétiques de passer au travers de cette clôture. Peu à peu, cependant, ce comportement sera remplacé par un autre, apparemment sans objet. Ainsi les pigeons (Colomba livia) becquettent fréquemment le sol lorsqu'ils ne peuvent obtenir la nourriture convoitée, alors même que le sol ne comporte aucun objet comestible. Non seulement ils se livrent à ce becquetage indiscriminé, mais ils en viennent fréquemment à lisser leurs ailes?; un tel comportement hors de propos, fréquent dans les situations qui impliquent une frustration ou un conflit, est appelé activité de substitution. Début 1986, peu après avoir atteint l'âge de trente ans, Bruno commença à écrire.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Les particules élémentaires

[ palliatif ] [ impuissance ]

 

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oisiveté

Aujourd'hui, je lis, je dors, j'écoute les concerts à la radio, je flâne dans Paris, je bavarde avec les gens, je vais au cinéma, je fais la sieste, je nourris les chats du quartier et quand je n'ai plus un rond, je me faufile entre les mailles du filet ou je vais bosser. Le minimum vital. Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie. Le scandale, ce n'est pas l'exploitation, c'est notre connerie. Ces contraintes qu'on s'impose pour avoir le superflu et l'inutile. Le pire, c'est les pigeons qui triment pour des prunes. Le problème, ce n'est pas les patrons, c'est le fric qui nous rend esclaves. Le jour de la grande bifurcation, celui qui a eu raison, ce n'est pas le couillon qui est descendu de l'arbre pour devenir sapiens, c'est le singe qui a continué à cueillir les fruits en se grattant le ventre. Les hommes n'ont rien compris à l'Évolution. Celui qui travaille est le roi des cons.

Auteur: Guenassia Jean-Michel

Info: Le club des incorrigibles optimistes

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tranquillité

Je me suis demandée pourquoi les endroits sont si beaux quand on est seule. Comme ce serait banal et stupide si j'avais un ami maintenant, assis à côté de moi, quelqu'un que j'avais connu à l'école, qui dirait : "Au fait, j'ai vu la vieille Hilda l'autre jour. Tu te souviens d'elle, celle qui était si douée au tennis. Elle est mariée, avec deux enfants." Avec les campanules à côté de nous sans qu'on les remarque, et les pigeons au-dessus de nos têtes sans qu'on les entende. Je ne voulais personne avec moi. Pas même Maxim. Si Maxim avait été là, je ne serais pas allongée comme je le suis maintenant, à mâcher un morceau d'herbe, les yeux fermés. J'aurais dû le regarder, observer ses yeux, son expression. Me demander s'il aimait ça, s'il s'ennuyait. Me demander à quoi il pensait. Maintenant je pouvais me détendre, aucune de ces choses n'avait d'importance. Maxim était à Londres. Comme c'était agréable d'être à nouveau seule.

Auteur: Du Maurier Daphné

Info: Rebecca

[ solitude ] [ contemplative ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

utopie

Mon Dieu, faites qu'il pleuve tous les jours, à peu près de minuit à trois heures du matin, mais que ce soit une pluie lente et tiède, afin que la terre puisse bien s'imbiber ; qu'il ne pleuve pas sur la lavande et toutes les autres plantes qui Vous sont connues, dans Votre infinie bonté, comme des plantes amies de la sécheresse ; si Vous voulez, je vous en écrirai la liste sur un bout de papier ; et que le soleil brille toute la journée, mais pas partout (par exemple pas sur les rhododendrons), et qu'il ne soit pas trop ardent ; qu'il y ait beaucoup de rosée et peu de vent, une quantité raisonnable de vers de terre, pas de pucerons ni de limaces, pas de moisissures, et que, une fois par semaine, il pleuve du purin étendu d'eau et de la fiente de pigeon. Amen" Car, sachez-le, il en était ainsi au paradis terrestre ; sinon, ça n'aurait pas si bien poussé là-bas, voyons.

Auteur: Capek Karel

Info: L'Année du jardinier, p.79

[ Eden ]

 

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