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début

Il était une fois au coeur de l'hiver, une reine cousant à sa fenêtre. Par le cadre d'ébène, elle contemplait les flocons de neige qui voletaient dans le ciel, telles des plumes. Soudain, elle se piqua le doigt, et trois gouttes de sang tombèrent sur la neige. Le rouge était si beau sur la blancheur éclatante qu'elle songea :
"Ah! Si seulement j'avais un enfant à la peau blanche comme neige, aux lèvres aussi rouges que le sang et aux cheveux noirs comme l'ébène!"
Peu de temps après, elle mit au monde une petite fille qui avait la peau blanche comme neige, les lèvres aussi rouges que le sang et aux cheveux noirs d'ébène.
Ainsi fut-elle nommée Blanche-Neige.

Auteur: Grimm Jacob

Info: Blanche Neige et les Sept Nains

[ conte ] [ incipit ]

 
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manger

Medhi découpa avec application un petit morceau de son steak et le porta à ses lèvres, avec sa couche de moutarde, en faisant bien attention à ne rien laisser tomber. Dès qu'il eut refermé la bouche, ce fut comme si quelqu'un avait craqué une allumette sur sa langue, comme si des démons se battaient dessus à coups de lance-flammes. Son nez s'emplit d'un nuage acre et il sentit, d'un seul coup, des gouttes de sueur sur son front. Certes, il avait ressenti un tel incendie sur son palais en mangeant les brochettes avec Moktar, à Settat, le samedi précédent ; mais ce qui était nouveau, c'était cette colonne de feu, qui lui remontait par le nez. Ça, c'était français.

Auteur: Laroui Fouad

Info: Une année chez les Français

[ piquant ] [ piment ]

 

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nature

De nombreuses espèces de plantes, qui ne poussent que sur des sols non fumés et sont associées à des conditions d'emplacement bien précises, se sont éteintes, car elles étaient trop sensibles aux apports d'engrais, ou n'étaient plus capables de lutter contre la concurrence d'autres plantes dont la croissance était favorisée par les fumures. Toutes les espèces, qui ne supportaient pas d'être constamment fauchées, ont également disparu.
Faux et faucheuse ne font pas de différence entre les espèces végétales. En revanche, le bétail qui paît établit une sélection : il préfère les herbes les plus succulentes et délaisse les espèces vénéneuses ou piquantes comme l'euphorbe petit-cyprès ou le chardon acaule. Il en résulte un envahissement progressif de ces "mauvaise herbes" dans les prairies.

Auteur: Lippert Wolfgang

Info: Fleurs des prés et des champs, p. 76

[ interactions ] [ liberté ]

 

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crépuscule

Entre-temps le soleil a disparu derrière la crête du K2, et l'air s'est fait piquant. Tout a rapidement changé autour de nous, comme si par enchantement nous nous trouvions transportés ailleurs. Il y a peu de temps encore, chaque pli de la montagne avait un relief et resplendissait, maintenant tout s'est fait opaque, froid et sévère. La montagne est devenue étrangère et hostile, et nous nous sentons immensément fragiles. Je n'ai jamais perçu avec une telle intensité la force du K2 et de tout cet Himalaya qui m'entoure. Depuis une vingtaine de jours je vis dans la zone de la mort, mais c'est seulement maintenant que l'ivresse des 8 000 mètres est en train de s'emparer de moi. Je crois que j'ai peur.

Auteur: Bonatti Walter

Info: Montagnes d'une vie

[ alpinisme ] [ altitude ] [ couchant ]

 

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opinions

Mais les Provinciales [de Blaise Pascal], est-ce un livre que l’on puisse toujours prendre à la lettre ? Les Provinciales sont, sinon un pamphlet, à tout le moins un livre de polémique, et qui dit polémique dit guerre. Pascal, quand il rédigeait ces "petites lettes", se piquait-il d’impartialité ? A-t-il toujours montré, dans ses attaques et dans ses citations, les scrupules d’un critique désintéressé ? Assurément non, et l’historien de Port-Royal, Sainte-Beuve, en a fait la remarque : s’il n’a pas falsifié les textes, Pascal les a souvent écourtés, tronqués ; il les a enlevés de leur contexte, il les a tirés à lui. Nous n’avons pas le droit, par conséquent, de juger Escobar et la morale des jésuites, uniquement, d’après Les Provinciales, c’est-à-dire d’après les réquisitoires de leurs adversaires.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 201

[ parti pris ] [ partialité ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution

Mais Anomalocaris, le plus gros animal de tout le cambrien, n'est nullement un Poisson et demeure un Arthropode, comme ses voisins du schiste de Burgess. Yohoia, Wiwaxia, et Hallucigenia, ses sept paires de piquants pointus et ses sept tentacules, et nul ne sait où sont ni son haut ni son bas, ni son devant, ni son derrière ! Nous ne venons pas d'eux, Arthropodes ou Trilobites, puisque nous sommes des Vertébrés et qu'ils sont des Invertébrés ! Les Trilobites ont disparu, mais quelques Crustacés, Unirames et Chélicérates sont demeurés après que furent décimées la plupart des espèces disparates du schiste de Burgess ! Qui étiez-vous, où alliez-vous quand la vie était belle au paléozoïque ? Je me disais : les espèces disparaissent beaucoup plus lentement qu'elles n'apparaissent.

Auteur: Regnault François

Info: In "L'Origine des Espèces", livret d'une oeuvre de Georges Aperghis

[ paléontologie ] [ musique contemporaine ] [ taxonomie ] [ bestiaire ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

illusion

Il y a bien des années, quand je me piquais encore un peu de littérature, je me souviens avoir écrit une nouvelle très courte, la plus courte que j'aie jamais écrite, et dont je crois qu'elle fut aussi la dernière. Elle tenait en une phrase, et devait s'appeler Le sage. La voici : "Tout à la fin de sa vie, le sage comprit que la sagesse non plus n'avait pas d'importance." C'était encore de la littérature. Que la sagesse n'ait pas d'importance, la plupart le comprennent bien avant, qui ne sont sages qu'à cette condition. La sagesse n'est qu'un rêve de philosophe, dont la philosophie doit aussi nous libérer. La sagesse n'existe pas : il n'y a que des sages, et ils sont tous différents, et aucun bien sûr ne croit à la sagesse...

Auteur: Comte-Sponville André

Info: L'amour la solitude, Ed. Paroles d'Aube 1996 <p.39>

 

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euthanasie

"Nous nous retrouverons en rêve": tels furent les derniers mots que je chuchotai à l'oreille de Brenin pendant que le vétérinaire le piquait dans une veine de la patte droite- je revois la patte, la veine- pour lui injecter une dose mortelle d'anesthésique. Il partait alors que je finissais ma phrase. J'aime à penser qu'il n'était de toute façon plus là: il était en Alabama, à enfouir son museau dans la fourrure de sa mère; il était à Knockduff avec Nina et Tess, à bondir dans des océans d'orge, tandis que le timide soleil irlandais se levait sur une scène d'une splendeur dorée, nimbée de brume; il courrait dans Wimbledon Common, filant dans les bois à la poursuite des écureuils et de ces coquins lapins; il jouait avec elles dans les vagues clémentes de la Méditerranée.

Auteur: Rowlands Mark

Info: Le philosophe et le loup : Liberté, fraternité, leçons du monde sauvage

[ loup ] [ homme-animal ] [ séparation ]

 

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littérature

Jean Cocteau, déjà loin de ses poèmes vénitiens de 1909, risquait un saut qui, pour tout autre, eût été périlleux ; il retombait sur ses pieds, toujours. Plus applaudi que jamais, ayant renouvelé son public, s'étant fait une seconde jeunesse, il était partout à la fois ; il ne pouvait manquer le train puisqu'il courait devant la locomotive ; à la pointe de tout, du piquant des métaphores au bec de la plume, grâce à ses formules-flèches il s'installait dans l'aigu ; son menton interrogeant, son regard en tournevis, les doigts en vrille, il vivait "au bout de lui-même". Se reposer eût été s'émousser. De Cocteau-le-Pointu, l'électricité sortait par tous les angles. En redescendant l'escalier Henri III de l'immeuble de la rue d'Anjou, où il habitait chez sa mère, on se sentait imbécile, attardé, courbaturé, obtus ; lui seul pouvait dormir en dansant, sur les pointes.

Auteur: Morand Paul

Info: Venises, L'Imaginaire Gallimard, p. 93

[ anecdote ]

 

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rêves réalistes

Les meilleures défenses contre les terreurs de l’existence sont les conforts simples de l’amour, du travail et de la vie familiale qui nous relient à un monde indépendant de nos désirs et répondant pourtant à nos besoins. C’est grâce à l’amour et au travail, comme Freud l’a dit dans une de ses remarques particulièrement piquantes, que nous pouvons échanger un conflit émotionnel dévastateur contre un malheur ordinaire. L’amour et le travail permettent à chacun de nous d’explorer un petit coin du monde et de finir par l’accepter selon ses propres termes. Mais notre société tend soit à dévaluer les petits conforts soit à en attendre un peu trop. Nos critères d’un "travail créatif et rempli de sens" sont trop élevés pour survivre à la déception. Notre idéal de "l’amour véritable" pèse trop sur nos relations personnelles. Nous demandons trop à la vie, pas assez à nous-mêmes. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 388

[ assomption de la castration ] [ bonheur durable ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson