aventure
Allons ! La piste est devant nous !
Elle est sûre – je l’ai prise – mes propres pieds l’ont essayée – ne lambinez plus !
Laissez inachevé ce que vous écriviez sur votre pupitre, laissez le livre clos sur son rayon !
Laissez les outils sur l’établi ! laissez l’argent ne pas se gagner !
Laissez l’école à sa place ! N’écoutez pas l’appel du professeur !
Laissez le prédicateur sermonner dans sa chaire ! Laissez l’avocat plaider au barreau, laissez le juge édicter la loi.
Camerado, voici ma main !
Plus précieux que l’argent je vous offre mon amour,
Mieux que sermons ou droit, tenez, je m’offre moi-même,
Et vous, vous offrez-vous à mo ? allez-vous voyager avec moi ?
Resterons-nous ensemble toute notre vie ?
Auteur:
Whitman Walt
Années: 1819 - 1892
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de la piste ouverte, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002
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invitation
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école buissonnière
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vagabondage
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liberté
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condamné à mort
J’imagine qu’il devait éprouver un supplice analogue à ce qu’éprouve le criminel qu’on mène au supplice à la potence : il y a encore toute une longue, longue rue à parcourir, et au pas encore, devant des milliers de spectateurs, puis il y aura le tournant dans une autre rue, et au bout de cette rue seulement la sinistre place ! Il me semble qu’au début du trajet le condamné, dans sa charrette d’infamie, doit précisément sentir qu’il a encore une vie infinie devant lui. Mais voici cependant que les maisons défilent, la charrette ignominieuse avance toujours, oh, ce n’est rien, jusqu’au tournant de l’autre rue il y a encore si loin, et il regarde encore d’un air alerte à droite et à gauche, et ces milliers de curieux impassibles dont le regard est rivé à lui, et il lui semble toujours être un homme comme eux. Mais voici déjà qu’on tourne dans l’autre rue, oh ! ce n’est rien, rien, il reste encore toute une rue. Et quel que soit le nombre de maisons qu’il laisse derrière lui, il pense toujours : "il reste encore beaucoup de maisons". Et ainsi jusqu’au bout, jusqu’à la place même.
Auteur:
Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch
Années: 1821 - 1881
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 500-501
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