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verbe

On dit que Pythagore n’a rien écrit parce qu'il se fiait davantage à la vertu de l'instruction orale. Plus probant encore que la simple abstention de Pythagore est le témoignage non équivoque de Platon, qui a affirmé dans le Timée : "C’est une rude tâche que de découvrir l’auteur et le père de cet univers, et une fois qu’on l’a découvert, il est impossible de la faire connaître à tous les hommes" ; et dans le Phèdre il rapporte une fable égyptienne contre l’écriture -  dont l’usage déshabitue les gens d’exercer leur mémoire et les oblige à dépendre des signes – et dit que les livres ressemblent aux portraits "qui paraissent vivants mais sont incapables de répondre un mot aux questions qu’on leur pose". Pour atténuer ou faire disparaître cet inconvénient, il imagina le dialogue philosophique. Le maître choisit le disciple, mais le livre ne choisit pas ses lecteurs, qui peuvent être pervers ou stupides.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Du culte des livres. Où est évoquée la comparaison entre le livre de Dieu, (l'univers monde) et celui (linguistique-littéraire) des hommes

[ historique ] [ langage figé ] [ bascule ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

auto-confirmation

C’est pourquoi la science peut développer une métaphysique. Il y a en effet en physique contemporaine d’abord des modèles théoriques purement spéculatifs, non-intuitifs, qui postulent par exemple le concept de masse négative, puis des appareils qui vont procurer les data nécessaires à la vérification de ces modèles. La science contemporaine est une métaphysique expérimentale, qui réussit à vérifier les idées de la raison pure, elle n’est plus une phénoménologie, elle est une nouménologie, c’est-à-dire un idéalisme ; le platonisme, le pythagorisme de la physique quantique a été souligné, notamment en France par Bernard d’Espagnat. La physique quantique est un idéalisme métaphysique, et si elle peut l’être, c’est parce qu’elle n’a plus besoin de la médiation de la finitude, elle n’a plus besoin de données sensibles, mais de data numériques : cette nouménologie est phénoménotechnique, c’est-à-dire qu’elle constitue ses phénomènes (et en vérité elle les produit) à partir de moyens techniques.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de-799

[ observateur participant ] [ abstraction ] [ réalité statistique ]

 

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vision du monde

[…] à l’origine, Socrate était un philosophe de la nature – nous avons déjà eu un spécimen du présocratique en Empédocle – jusqu’à ce qu’il ait lu un livre d’Anaxagore, qui disait que le noûs est la cause de toutes choses. Par suite, il s’attendait à ce qu’Anaxagore montre que tout était ordonné de manière raisonnable et belle. Mais Anaxagore n’a pas utilisé son principe intellectuel et, par conséquent, Socrate l’a rejeté. Dans le Parménide, Socrate nous est présenté comme un homme qui dit qu’il n’y a pas d’idée du laid. Cela est encore conforme au premier moment : l’esprit gouverne toutes choses, par conséquent, tout est bien ordonné, ordonné de manière belle. Et l’opinion qu’il soutenait sur eros convient de manière belle : eros est seulement amour du beau. De ce point de vue, la découverte qui a transformé le jeune Socrate en un autre Socrate est la découverte du laid, de ce qui résiste.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 214-215

[ évolution de la pensée ] [ influence ] [ chronologie ] [ parfaite réalité ]

 
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révélation progressive

[…] ses discours sont tout à fait pareils aux silènes qu’on ouvre. En effet, si l’on veut bien écouter ce que dit Socrate, cela peut paraître tout à fait ridicule au premier abord : tels sont les mots, les phrases qui en forment extérieurement l’enveloppe – on dirait en vérité la peau d’un satyre insolent. Il parle d’ânes bâtés, de forgerons, de cordonniers, de tanneurs, et il a toujours l’air de dire les mêmes choses dans les mêmes termes. Aussi n’importe quel ignorant ou quel imbécile peut rire de ses discours. Mais une fois ces discours ouverts, si on les observe et les pénètre, on découvrira d’abord que, dans le fond, seuls d’entre les discours, ils sont intelligents ; puis ils sont absolument divins, ils renferment une foule d’images fascinantes de la vertu, ils sont de la portée la plus haute, ou plutôt ils visent tout ce qu’on doit avoir devant les yeux pour devenir un homme accompli.

Auteur: Platon

Info: Discours d'Alcibiade à propos de Soscrate dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 221e

[ initiatiques ] [ éloge ] [ sagesse ] [ apparence trompeuse ]

 

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éros-thanatos

[…] il est de l’essence de l’homme que d’être constitué par les deux – un désir sexuel sans limite, et la loi. La loi est aussi essentielle à l’homme que le désir sexuel : il faut comprendre l’eros à la lumière de cette dualité. Vous ne pouvez pas négliger le nomos et le regarder comme entièrement extérieur. Cependant, cela signifie qu’il faut comprendre eros à la lumière de l’antagonisme entre la nature et la convention. Eros est en même temps désir de l’étreinte amoureuse et rébellion de la nature contre la convention, mieux, eros est cette rébellion plus qu’il n’est désir sexuel […]. Qu’ils veulent s’étreindre, cela, ils le savent, mais la signification plus profonde qu’ils ne connaissent pas, c’est le désir de l’unité originelle. C’est le désir de la nature ancienne non amoindrie par la convention, de la totalité ou de l’intégrité originelle. Mais si eros est bien cela, son but est inaccessible. Zeus s'en est occupé.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 169-170

[ castration symbolique ] [ cosmogonie ] [ limites ]

 

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écrivain

D’un mot, pourquoi Rabelais ? Parce que toute étude attentive du roman et de la pensée rabelaisienne met en cause, par-delà l’œuvre même, l’évolution totale du siècle qui le vit naître. Qui le fit naître. [...]

Chacun de ses livres scande l’un des temp d’une évolution qu’il enregistre – et qu’il accélère. Pantagruel, 1532 ; Gargantua, 1534 : deux manifestations du premier humanisme, de celui qui se croyait servi par la première Réforme, la servait à son tour. Au Tiers Livre, tout change : le Rabelais de 1546 est un philosophe que le conflit des catéchismes irrite, mais n’intéresse plus directement. Et le Rabelais de 1552 un Gallican nationaliste : son Quart Livre sert la cause du roi de France contre Rome ; elle ne défend point de Credo. Ici, Putherbe l’enragé ; là, Calvin le démoniacle : également révolté par leurs fanatismes rivaux, mais parfois concordants, Rabelais se détourne de leurs fureurs rabiques, et s’abîme, en vrai platonicien, dans la contemplation de Beauté et d’Harmonie.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 24-25

[ historique ] [ bibliographie ] [ société ]

 
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analogie

Nous pensons qu’il devait y avoir deux façons de les envisager, l’une exotérique et l’autre ésotérique : à toute science profane peut se superposer une autre science qui se rapporte, si l’on veut, au même objet, mais qui le considère sous un point de vue plus profond, et qui est à cette science profane ce que les sens supérieurs des écritures sont à leur sens littéral. On pourrait dire encore que les sciences extérieures fournissent un mode d’expression pour des vérités supérieures, parce qu’elles-mêmes ne sont que le symbole de quelque chose qui est d’un autre ordre, parce que, comme l’a dit Platon, le sensible n’est qu’un reflet de l’intelligible ; les phénomènes de la nature et les événements de l’histoire ont tous une valeur symbolique, en ce qu’ils expriment quelque chose des principes dont ils dépendent, dont ils sont des conséquences plus ou moins éloignées. Ainsi, toute science et tout art peut, par une transposition convenable, prendre une véritable valeur ésotérique [...].

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, page 14

[ métaphysique ] [ degrés de manifestation ]

 
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pouvoir

La Fontaine, dans sa fable "Le loup et l'agneau" concluait que la raison du plus fort est toujours la meilleure. A l'épreuve des faits, peut-on conclure qu'il y a une rationalité du droit ? Malgré les apparences, oui, répondra Platon. Car s'il est vrai que les violents qui mènent le monde ont le pouvoir d'édicter les lois qui leur conviennent, le fait même qu'ils éprouvent le besoin d'édicter ainsi une loi et de recourir à une règle devrait nous alerter. N'y a-t-il pas là une contradiction. Soyons cohérents. Quand on est violent, le règle étant la violence, pas besoin d'autre règle, ou bien, comme on dit, c'est qu'il y a un problème. On n'est pas si sûr que cela de la règle de violence que l'on s'est donnée, puisque l'on éprouve le besoin de recourir à une autre règle. Un violent qui est violent ne cherche pas à légiférer et, s'il le fait, c'est qu'il ne se tient déjà plus dans l'ordre de la violence.

Auteur: Cassirer Ernst

Info:

[ justice ] [ paradoxe ]

 

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discours sur le monde

Or de quoi s’agit-il entre la philosophie et la poésie ? C’est un concours de sagesse. Permettez-moi d’illustrer cela par les Nuées d’Aristophane : Socrate y est présenté comme un homme qui fait des recherches sur la nature, sur la nature de toutes choses, ou sur le Tout, et également comme un maître de rhétorique. Il est présenté comme un corrupteur de la jeunesse en faisant représenter à un jeune homme la victoire de l’argument en faveur de l’injustice sur l’argument en faveur de la justice. Il dépasse la vie éphémère, ordinaire, de l’homme, tout ce qui est simplement humain, et dévoile le caractère conventionnel des choses que tous les hommes considèrent comme sacrées. Bien qu’il soit un maître de rhétorique, il est incapable de l’emporter à la fin – il ne peut pas persuader le grand nombre. Son "pensoir" - son école – est entièrement réduite en cendres. Aristophane suggère ainsi que la philosophie, contrairement à la poésie, est incapable de persuader ou de charmer la multitude.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, page 17

[ confrontation ] [ déplaisante ] [ contre-intuitive ]

 
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cartésianisme

Bien que Descartes ne prône ni l’encratisme ni la haine du monde, son dualisme constitue vraisemblablement un des fondements véritables du désenchantement moderne du monde, contrairement à l’opinion qui actuellement cherche à rendre le christianisme responsable de ce phénomène. Notre brève allusion à St Bonaventure et au vestigium, à laquelle bien d’autres références pourraient s’ajouter, devrait permettre une mise en cause assez massive de cette opinion. Le dualisme cartésien ne peut, d’un autre côté, être rapproché de la distinction platonicienne entre le sensible et l’intelligible, dans la mesure où, selon Platon, "la structure mathématique du corps du monde" est directement régie par les Nombres pythagoriciens qui constituent l’intelligibilité essentielle du cosmos dont la réalité, note justement M. Tibon-Cornillot, est "cœxtensive à la nature" et ne peut souffrir aucune comparaison avec le néoplatonisme de surface d’un Galilée. A l’inverse, en faisant de l’âme et du corps deux substances hétérogènes, Descartes fait de la corporéité une structure vide de sens, dépourvue de portée symbolique, bref un agrégat purement matériel.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 122

[ chair-esprit ] [ opposition ] [ historique ] [ critique ]

 

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