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remords

Un peu de honte est vite passée, et nous épargne parfois beaucoup de misère. On raconte des hirondelles de Laponie que, par crainte du froid, elles passent l'hiver plongées dans la vase.

Auteur: Toulet Paul-Jean

Info: Les trois impostures, Laffont, Bouquins 1986<181 p.183>

[ effacer ] [ oubli ]

 

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homme-animal

Alors qu'elles étaient plongées dans ces pensées, leur hôte entreprit de leur expliquer que c'étaient les hommes, et non les bêtes, qui rendaient le monde dangereux. Il suffisait de se plier à quelques règles fondamentales et on pouvait fréquenter tous les êtres vivants en paix.

Auteur: Bergsson Gudbergur

Info: Il n'en revint que trois

[ déséquilibre ]

 

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autofiction

Un récit de 160 pages, progressant au rythme d’imprévisibles plongées en apnées qui maintiennent le regard sous la peau du monde, afin d’en révéler non pas l’envers, mais la couche de perspectives truquées à traverser de toute urgence comme autant de milieux transparents pour enfin connaître la déconcertante matière de ce qui nous arrive.

Auteur: Le Brun Annie

Info: A propos de "Rapport sur moi"

[ écrivaine-sur-écrivain ] [ La Quinzaine littéraire ] [ 1er septembre 2002 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vieillesse

23 janvier. Mathilde est partie.
Hier soir, à mon retour, tout a été si vite, voyant ses fenêtres plongées dans l'obscurité, j'ai sonné, j'ai frappé à sa porte, je l'ai appelée, sans réponse, j'ai téléphoné aux pompiers.
Ils sont passés par la fenêtre du premier et l'ont trouvée assise à sa table, dans la cuisine, la tête dans ses bras. Son coeur s'est arrêté, a dit l'un deux. J'ai pleuré.

Auteur: Chagnard Frédéric

Info: Le Vieux au Rolleiflex

[ mort ]

 

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immobilité

Divine attendit près du canal. Penché sur le parapet, il observa un vieillard et un jeune garçon qui gardaient les yeux rivés sur leurs cannes à pêche et leurs lignes plongées dans l'eau stagnante et lisse. Vingt minutes plus tard, rien n'avait bougé : ni l'homme, ni l'enfant, ni les lignes. Si c'est tout ce que la vie peut nous offrir, pensa Divine, j'aime autant me foutre en l'air tout de suite.

Auteur: Harvey John

Info: Off Minor

[ ennui ] [ déprime ] [ humour ]

 

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femme-par-femme

Beaucoup des tissus qu’on nous apporte sont anciens, avec des motifs et une texture d’un autre temps ; ils sont imprégnés de l’odeur de la femme qui nous les présente. Cette femme a des manières désuètes, son port naturel évoque des couleurs douces et fanées ; elle est paisible, posée et néanmoins profonde, si profonde… Nous prenons ses mesures – épaules, poitrine et hanches – et au contact de la chaleur de son corps, de sa poitrine qui se soulève, nous sommes comme plongées dans un sentiment d’immuable éternité.

Auteur: Li Juan

Info: Sous le ciel de l'Altaï

[ mystérieuse ] [ abîme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déprime

Etre dépressif, ce n'est pas en avoir marre ou un peu ras-le-bol de la vie. Etre dépressif, c'est ne pas pouvoir affronter la journée. Vous vous réveillez, et vous avez l'impression d'avoir des poids énormes accrochés à vos paupières. Le noeud, dans votre vente, a tellement grossi que vous ne savez plus où il finit et où commence le reste de votre corps. La moindre petite chose exige un gros, gros effort, et quand vous le faites, après, vous êtes complètement nase. On avait l'habitude de discuter des descentes et des plongées, et par moments, j'avais la vague idée que c'était un compagnon d'infortune qui me parlait, pas un docteur, mais bon, ce n'était pas à moi de demander. Je regrette de ne pas l'avoir fait. Je regrette qu'il ne m'ait pas raconté ses rêves, comme moi je lui racontais les miens.

Auteur: Campbell Alastair

Info: Tout est dans la tête

[ découragement ] [ incommunicabilité ]

 

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guerre

Les scandales qui se révèlent en ce moment me donnent une jouissance intense. Enfin, il n'y a pas au monde que les imbéciles, je parle des deux côtés, qui se font trouer la peau. Il y a aussi les malins qui emplissent leurs poches. Quel beau pamphlet on pourrait écrire, cinglant, moqueur, joyeux, pitoyable, méprisant, comique, semblable à un grand éclat de rire, sur tout cela. D'un côté les imbéciles, les héros, comme on dit, le malheureux troupeau, parti ivre de grandes phrases, saoulé de mensonges, pour tuer et se faire tuer, leurs veuves plus ou moins plongées dans le chagrin. De l'autre, les grands coquins faisant superbement leurs affaires, tout en criant : La patrie avant tout, gloire aux héros. Ah ! il faudrait un grand talent, quel beau morceau ce serait. Pour moi, je jubile. Mieux, je jouis intellectuellement de cet admirable spectacle social. Je n'aime pas la bêtise, l'imbécillité servile, la jocrisserie. J'apprécie bien autrement les malins qui ont su faire leurs affaires, que les mille pauvres diables qui n'ont su que mourir pour de prétendus grands mots. Au moins, il y aura eu dans cette histoire quelques individus intelligents.

Auteur: Léautaud Paul

Info: 4 octobre 1917 I p.1025

[ spectacle ] [ ironie ]

 

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hypothèse

Les anorexiques sont souvent des jeunes filles […] ayant une perception aiguë des êtres et des choses, "prises" littéralement dans une faim qu’aucune nourriture ne pourra jamais assouvir. La faim, c’est la faim de l’Autre. D’un autre qui n’a pas été là pour vous apprendre à dire "je" et "tu", un autre dont l’indifférence, la cruauté ou l’état dépressif les a plongées bébé dans la prostration ou la sidération (l’évitement de la dépendance). Or la maîtrise que leur donne le fait de ne pas manger ou de se faire vomir […] est préférée au fait de supporter le poids de cette attente d’amour rendue vaine, parce que cela leur donne un pouvoir imaginaire. Le pouvoir fait comme si c’étaient elles qui ne voulaient pas de l’amour maternel, et non l’inverse. Alors qu’en réalité, elles vivent dans l’enfer quotidien de leurs crises l’impossible coupure du lien ombilical. Il faut un certain deuil en direction de la douleur et du manque pour inventer une figure autour de ce vide, de cette absence. C’est une réinvention du monde, semblable à celle que rencontre l’artiste dans son travail quotidien avec la matière, que demande le travail de guérison de ces jeunes femmes dont la faim ne pourra être assumée comme telle qu’à se reconnaître pour ce qu’elle est : sexuelle, mais aussi spirituelle.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "La sauvagerie maternelle", pages 129-130

[ explication ] [ symptôme ] [ trouble du comportement alimentaire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écoute attentive

Denys possédait cette qualité inestimable à mes yeux : il savait écouter une histoire. L'art d'écouter une histoire s'est perdu en Europe. Les indigènes d'Afrique, qui ne savent pas lire, l'ont conservé. Les blancs eux ne savent pas écouter une histoire, même s'ils sentent qu'ils le devraient. S'ils ne s'agitent pas, ou s'ils ne peuvent pas s'empêcher de penser à une chose qu'ils doivent faire toutes affaires cessantes, ils s'endorment. Ces mêmes personnes peuvent fort bien demander quelque chose à lire, un livre ou un journal, et sont tout à fait capables de passer la soirée plongées dans quelque chose d'imprimé, et même de lire un conte. Ils se sont habitués à recevoir toutes leurs impressions par le truchement des yeux.

Denys, qui de manière générale avait l'ouïe très fine et avait développé ce sens durant ses safaris, préférait entendre une histoire plutôt que de la lire. Quand il arrivait à la ferme, il me demandait si j'avais de nouvelles histoires à raconter. En son absence, j'inventais des contes et des histoires. Le soir, il s'installait confortablement devant la cheminée, avec tous les coussins de la maison autour de lui, je m'asseyais en tailleur à côté de lui, telle Schéhérazade, et il m'écoutait raconter une longue histoire, du début à la fin. Il la suivait même mieux que moi, car lorsque, au moment décisif, un des personnages faisait son apparition, il m'interrompait pour me dire : "Cet homme est mort au début de l'histoire. Mais cela ne fait rien, continuez".

Auteur: Blixen Karen

Info: La Ferme africaine

[ concentration ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel