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subconscient

Affectif n'est pas la même chose qu'affectueux. Ce qu'il faut entendre sous le mot, c'est une liaison plus étroite des pensées avec les sources de la vie ; cette liaison s'observe chez tous les malades, quel que soit le sexe ; mais elle est normalement plus étroite chez la femme, par la prédominance naturelle des fonctions de grossesse et d'allaitement, et de tout ce qui s'y rattache. D'où des changements d'humeur dont les causes sont naturelles, mais dont les effets donnent souvent l'apparence de la fantaisie, de l'incohérence, de l'obstination. Sans aucune hypocrisie ; car il faut une profonde sagesse, et fort rare dans le fait, pour expliquer un mouvement d'humeur par ses véritables causes, attendu que la vraie cause change aussi nos motifs. Si une fatigue à peine sentie m'enlève le goût de la promenade, elle me fait trouver aussi des raisons de rester chez moi. On entend souvent sous le nom de pudeur une dissimulation des vraies causes ; je crois que c'est plutôt une ignorance des vraies causes et comme une transposition naturelle et presque inévitable des choses du corps en langage d'âme.

Auteur: Alain

Info: Propos II, la Pléiade, nrf Gallimard 1970 <14 décembre 1912, p.283>

 

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extraterrestre

(Rapport de Sielxthblootrd Lmasklz, envoyé spécial auprès des humains)
Les humains sont des animaux, ils n'ont aucune dignité. Ils vivent, parqués les uns sur les autres, dans des boîtes infectes qu'ils osent appeler "maisons". Ils se collent les uns aux autres, ils se déplacent en troupeaux, ils n'ont aucune minute à eux, comme si être seul leur faisait peur.
[....]
Les humains sont des parasites. Ils vivent aux crochets des autres espèces. Lorsqu'ils ont débarqué sur cette planète, les darztls les ont aidés du mieux qu'ils le pouvaient. Ils leur ont indiqué où ils seraient plus au frais. En effet, ils supportent si mal la chaleur qu'on dirait une espèce troglodyte, faite pour vivre dans les caves plutôt qu'à la lumière. Les habitants de ce pays leur ont indiqué où se trouvaient les points d'eau dans le désert du Nord. Ces créatures ont besoin de tellement d'eau, il n'est pas étonnant qu'ils suintent tant de ce liquide nauséabond lorsqu'ils ont chaud.
[...]
Les humains sont pareils à la vermine. Ils envahissent tout, ils s'étendent dans le Remldarztl, ils grignotent peu à peu ce monde.

Auteur: Bérard Sylvie

Info: Terre des Autres

[ science-fiction ] [ transpiration ]

 

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spiritualité

Quand nous lisons "bien" Tolstoï et Dostoïevski (pour paraphraser Richards), la question de la croyance ou de l'incroyance se pose a tout instant, non par leur "faute" ou la nôtre, mais à cause de leur grandeur et de notre humanité.

Comment, alors, devrions-nous les lire ? Comme nous lirions Eschyle et Dante plutôt que, mettons, Balzac ou même Henry James. Parlant de la fin de la Coupe d'or, qui est si près d'être un roman religieux, Fergusson écrit : "Maggie n'a pas un Dieu à qui renvoyer le Prince, pas plus que n'en avait James."

Ce renvoi à Dieu, et à un Dieu si terriblement proche de la vie de l'âme, est le centre même et la base de l'art des maîtres russes. La cosmologie d'Anna Karénine et des Frères Karamazov, comme celle du théâtre antique et du théâtre médiéval, est ouverte d'un côté au danger de la damnation, de l'autre à l'action de la grâce. Nous ne pouvons en dire autant du monde d'Eugénie Grandet, ou des Ambassadeurs, ou de Madame Bovary. Il s'agit ici d'un jugement non de valeur, mais de fait.

Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ littérature ] [ Éternel ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

surrégulation

...Je crois que nous vivons dans une société beaucoup trop régulée. Le degré de liberté qu'avaient mes parents était bien supérieur à celui dont jouissent les jeunes générations d'aujourd'hui. A peu près tous les domaines de notre vie sont normalisés: comment nourrir ses enfants, comment les élever, leur scolarisation. Enfant, je me souviens de jeux innocents consistant à franchir les murs mitoyens et à pénétrer chez le voisin. Aujourd'hui vous risquez de finir au tribunal pour mineurs. Tout est régulé et contrôlé: marcher dans la rue, conduire une voiture, etc. Et puis, il y a les polices intellectuelles, le "politically correct" qui surveille subrepticement nos comportements les plus intimes. Plus une société est civilisée et normée, moins elle a de choix moraux à faire. Aujourd'hui, le seul dilemme auquel on est confronté est le choix entre deux paires de baskets. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que cet ensemble de conventions, de régulations et de lois a toujours été perçu de façon positive, comme faisant partie des dernières contractions des Lumières. Les dictatures du futur seront obséquieuses et patelines plutôt qu'ouvertement violentes, elles seront douces mais sinistres.

Auteur: Ballard James Graham

Info: interview par Henriette Korthals-Altes dans l'express 01/07/2001

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

disparition

Un jour, vraisemblablement en été, en une heure manifestement crépusculaire un Romain triomphateur et velu égorgea le dernier des samnites : une brute sentant la chèvre, illettré, conforté par une théologie "pauvre", bon à apprivoiser les vipères, empêché et empêtré par les "cioce' (*) d'une langue bornée, défensive et rude. Il est probable que ce meurtre final arriva tout à fait par hasard et que le Romain ignora à jamais qu'il avait résolu définitivement la "question samnite", alors que le samnite devait avoir plus qu'un soupçon d'être le dernier : cela faisait trop longtemps qu'il ne trouvait d'interlocuteurs, sinon dans les rêves, dans les longs cauchemars qui évoquaient les banquets gloutons et âpres de ses montagnes. Peut-être ne lui déplut-il pas de mourir, et, si sa culture le lui avait permis, il aurait apprécié l'occasion de faire de son propre corps le mot "fin" à un chapitre de l'histoire de la péninsule.
La fin du dernier des samnites libéra une armée de fantômes à travers l'Italie : ils n'étaient pas particulièrement redoutables, ils se montraient plutôt couards, ils étaient frustes, tour à tour déprimés ou euphoriquement fanfarons.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "L'almanach de l'orphelin samnite", éd. W, 4ème de couverture - (*) cioce : anciennes chaussures de l'Italie

[ conflit ethnique ] [ hantise ] [ antiquité ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

lâcher prise

La rêverie n’est pas toujours et de bout en bout matérielle, liée qu’elle est, comme le pense Gaston Bachelard (elle l’est sans doute le plus souvent) à l’emprise de quelque génie élémentaire qui s’éveillerait dans la matière comme son cœur noir. La rêverie fascinée — la plus exclusive, la plus obsédante de toutes — conduit sans doute par un chemin descendant, selon une pesanteur spécifique, vers ces régions frontières où l’esprit se laisse engluer par le monde, et presque intégrer dans un de ses règnes. Mais il existe une autre rêverie, plus rare, à laquelle sont liés d’autres privilèges et que signale presque toujours le sentiment de liberté, et souvent d’ubiquité foudroyante qui s’attache aux plus beaux rêves de vol : rêverie ascensionnelle tendant, non vers l’Indistinction finale et vers la sécurité de l’élément, mais plutôt vers la totale liberté d’association qui remet sans trêve dans le jeu les significations et les images : son climat exclusif est la vitesse, et son trajet d’élection le court-circuit. Une légèreté irréelle, un certain sentiment de bonheur aussi dans la légèreté auquel rien ne ressemble, dès qu’on s’y engage s’empare de l’esprit.

Auteur: Gracq Julien

Info: Les eaux étroites, p 46-47

[ flottement ] [ indétermination ] [ voyage ] [ hypnagogie ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

humilité

Si ce célèbre Ancien qui riait de tout vivait de notre temps, il mourrait de rire, sans doute. Pour ma part, ces troubles ne m'incitent ni au rire, ni, non plus, aux larmes ; ils m'engagent plutôt à philosopher et à mieux observer ce qu'est la nature humaine. Car je n'estime pas avoir le droit de me moquer de la nature, et bien moins encore de m'en plaindre, quand je pense que les hommes, comme les autres êtres, ne sont qu'une partie de la nature, et que j'ignore comment chacune de ces parties s'accorde (conveniat) avec le tout et lui est conforme, comment, par ailleurs, chaque partie se rattache aux autres ; ce n'est que par ce défaut de connaissance que certains êtres de la nature, dont je n'avais qu'une perception incomplète et mutilée, et qui n'étaient guère ainsi conformes à un esprit philosophe, m'ont paru jadis vains, désordonnés et absurdes. Mais, maintenant, je laisse à chacun la liberté de vivre selon son naturel (ingenio) ; ceux qui le veulent, certes, peuvent mourir pour leur bien, pourvu qu'il me soit permis à moi de vivre pour la vérité.

Auteur: Spinoza Baruch

Info: Lettre XXX à Henri Oldenbourg

[ voie ] [ nécessité ] [ tempérament ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution

L'érosion des différences entre auteur et lecteur telle qu'elle se déploie dans l'environnement numérique actuel est un écho fidèle des anthologies populaires de la Renaissance et des livres de "lieux communs" qui circulaient librement avant le siècle des Lumières. La culture numérique se constitue alors en avatar de pratiques lettrées répandues avant le XVIIIe siècle ! Ainsi, les utilisateurs d'aujourd'hui forment des sélections de textes, d'images ou de n'importe quel matériel disponible sur la toile, et partagent leur choix tout en l'insérant dans des contextes divers et souvent indépendants de leurs origines. Le lecteur devient auteur non pas en éliminant la trace du créateur original mais plutôt en déplaçant le morceau choisi, en lui trouvant un contexte inédit, en le faisant circuler dans le voisinage d'autres objets. Mieux encore, ces morceaux choisis peuvent circuler dans des espaces nouveaux, dans les mondes virtuels et dans des formats variables mais compatibles. Ainsi, le choix du format est un concentrateur de la conception de l'objet livre : il devient un cas exemplaire des différentes options, parfois conflictuelles, qui se présentent quand on réfléchit sur l'avenir du livre et de ses supports.

Auteur: Milad Doueihi

Info: La Grande Conversion numérique. Le livre à l'heure du numérique : objet fétiche, objet de résistance.

[ lecture ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 
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métaphysique

La philosophie hégélienne apparaît ainsi comme l’essence même de la pensée oraculaire : elle annonce dans le réel la manifestation d’un Réel autre dont on ne saurait douter, puisqu’il est déjà tout entier présent au niveau du réel immédiatement perçu. Et peu importe que, chez Hegel, ce réel et ce Réel ne soient qu’un ; tout au contraire : cette duplication rigoureuse n’en épouse que de plus près la structure oraculaire, dont la fin est de faire coïncider, en un événement unique, la surprise et la satisfaction de l’attente. […] Ainsi la structure hégélienne du réel se retrouve-t-elle en toutes lettres dans la structure du réel selon J. Lacan. Peu importe que chez Lacan le réel ne soit pas garanti, comme chez Hegel, par un autre réel, mais plutôt par un "signifiant" qui "n’est de par sa nature symbole que d’une absence" [Écrits, p25]. Ce qui compte est l’égale insuffisance du réel à rendre compte de lui-même, à assurer sa propre signification comme chez Lucrèce ; l’égal besoin de rechercher "ailleurs" - fût-ce en une "absence" plutôt qu’en un "au-delà" - la clef permettant de déchiffrer la réalité immédiate.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le réel et son double" in L'école du réel, page 49

[ psychanalyse ] [ idéalisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

métaphysique

Le centre de la croix est donc le point où se concilient et se résolvent toutes les oppositions ; en ce point s’établit la synthèse de tous les termes contraires, qui, à la vérité, ne sont contraires que suivant les points de vue extérieurs et particuliers de la connaissance en mode distinctif. Ce point central correspond à ce que l’ésotérisme islamique désigne comme "Station divine", qui est "celle qui réunit les contrastes et les antinomies" (El-maqâmul-ilahî, huwa maqâm ijtimâ ed-diddaîn) ; c’est ce que la tradition extrême-orientale, de son côté, appelle l’"Invariable Milieu" (Tchoungyoung), qui est le lieu de l’équilibre parfait, représenté comme le centre de la "roue cosmique", et qui est aussi, en même temps, le point où se reflète directement l’"Activité du Ciel". Ce centre dirige toutes choses par son "activité non agissante" (wei wou-wei), qui, bien que non-manifestée, ou plutôt parce que non-manifestée, est en réalité la plénitude de l’activité, puisque c’est celle du Principe dont sont dérivées toutes les activités particulières ; c’est ce que Lao-tseu exprime par ces termes : "Le Principe est toujours non-agissant, cependant tout est fait par lui". 

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le symbolisme de la croix"

[ immanence-transcendance ] [ religions comparées ] [ éternel indiscriminé ] [ symbole ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson