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phonation humaine

Platon définit la voix un souffle de l'âme rendu sensible par la bouche, et une impulsion donnée à l'air, qui la communique à l'âme par l'oreille, le cerveau et le sang. On attribue improprement la voix aux animaux irraisonnables, et même aux êtres inanimés ; et on donne ce nom aux hennissements des chevaux et au bruit que font les corps ; mais la voix proprement dite est un son articulé, qui manifeste une pensée de l'âme. Suivant Épicure, la voix est une émanation produite par les êtres qui parlent, par les corps qui résonnent, et par ceux qui font du bruit. Elle se divise en plusieurs parcelles de même figure que les corps qui l'envoient ; rondes, si les corps sont ronds, triangulaires ou de forme scalène, si telles sont les figures de ces corps ; et ces parcelles venant à tomber dans l'oreille, y font entendre la voix : c'est ce qu'on voit sensiblement dans les outres d'où l'air s'échappe, et dans les étoffes qui ont été gonflées par les foulons. Démocrite dit que l'air se divise en corpuscules de même figure que les corps qui le mettent en mouvement; ronds, si les corps qui l'agitent sont ronds, et que ces corpuscules d'air sont emportés circulairement avec les parcelles de la voix.

Auteur: Plutarque

Info: Oeuvre morales, page 339. Trad RIcard

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

orgies

Les beuveries et la promiscuité à la maison Theobald étaient sans doute prodigieuses. Le portrait du roi de Danemark donné par Harington était loin d'une simple parodie d'ivrogne lubrique. Christian était connu pour avoir tenu un journal dans lequel il marquait d'une croix les jours où il était tellement ivre qu'on devait le porter au lit (et ajoutait des croix supplémentaires s'il avait perdu connaissance).

Il pouvait assumer "30 ou 40 gobelets de vin" dans une soirée, et était sans doute enchanté quand, en honneur de sa visite à Londres, les autorités civiques ont donné l'ordre que "dans les conduits de Cornhill... coule le vin de claret". L'un de ses principaux ministres a noté comment, après une séance de beuverie, Christian se renseignait auprès de lui sur la disponibilité des jeunes filles dans la taverne locale. Le roi danois a engendré au moins vingt enfants avec ses deux femmes et diverses maîtresses. Il est peu probable que Jacques se soit hasardé à rivaliser avec son beau-frère alcoolique, même pas en l'accueillant les derniers jours de sa visite sur le bord de deux navires anglais reliés par une passerelle (où deux nobles anglais étaient tellement ivres qu'ils sont tombés dans la Tamise, et que l'un d'eux est remonté nu à partir de la taille). Les scènes de la beuverie sauvage à bord d'un bateau dans "Antoine et Cléopâtre", où Lepidus doit être emporté ivre mort, ne viennent pas de Plutarque, et pourraient bien devoir beaucoup aux rumeurs sur cette grande débauche pendant la visite de Christian.

Auteur: Shapiro James S.

Info: 1606: Shakespeare and the Year of Lear

[ historique ] [ modèles ] [ ribotes ] [ anecdote ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

néoplatonisme

Afin de mieux introduire sa théologie, je dirais que le philosophe syrien [Jamblique] admet une antériorité (et un au-delà) ontologique de l’Etre : l’Un, identifié au Non-Etre, comme chez Porphyre et Plotin avant lui, même s’il distingue l’Un-Ineffable de l’Un-Etre, hypostases qui se multiplieront chez Proclus. Si le démiurge occupe une place importante dans la théologie jamblichéenne, il se voit supplanté par l’Un. Ajoutons également que s’il entend concilier tous les cultes méditerranéens, Jamblique met davantage l’accent sur les cultes orientaux que sur la religion civique gréco-romaine. Au IVe siècle, les oracles étaient désertés, comme le déplorait déjà Plutarque, et Jamblique, s’il tente de les réhabiliter en théorisant l’inspiration prophétique pour en offrir une vision systématique, s’intéressait tout particulièrement à la révélation de Julien le Théurge (les Oracles Chaldaïques), probablement rendue dans le temple de Zeus-Bêlos à Apamée.

Enfin, je citerai deux points fondamentaux de la doctrine de Jamblique, qui concordent avec celles de nombreux cultes religieux et philosophiques antiques, dont le pythagorisme et l’orphisme : la croyance en une transmigration de l’âme, et le végétarisme, qui supposent un rapport différent à la mort, aux représentations de l’au-delà et à la nature. Car, si Jamblique admet la nécessité des sacrifices, il ne s’agit pas dans le cas de la théurgie de sacrifices sanglants, mais d’offrandes d’herbes et de pierres. Jamblique pensait en effet que les sacrifices sanglants étaient indignes des théurges, et seulement adaptés au niveau le plus bas des êtres humains – ceux qui ne pouvaient pas aspirer à l’union avec le divin et pour lesquels les rites devaient tenir une fonction de régulation sociale.

Auteur: Lemnaru-Carrez Andreea-Maria

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/05/28/mystique-neoplatonisme-jamblique-lemnaru/

[ résumé ] [ paganisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

stratège

Alcibiade, c’est une sorte de pré-Alexandre. Ses aventures de politique sont sans aucun doute toutes marquées du site du défi, de l’extraordinaire, du tour de force, de l’incapacité de se situer, ni de s’arrêter, nulle part – partout où il passe, renversant la situation, faisant passer la victoire d’un camp à l’autre partout où il se promène, mais partout pourchassé, exilé, et il faut bien le dire, en raison de ses méfaits.

Il semble que si Athènes a perdu la guerre du Péloponnèse, c’est pour autant qu’elle a éprouvé le besoin de rappeler Alcibiade en plein cours des hostilités pour lui faire rendre compte d’une obscure histoire, celle dite de la mutilation des Hermès […] qui comportait sûrement dans son fond un caractère de profanation, et, à proprement parler, d’injure aux dieux. […]

Après cette requête du peuple athénien, il passe ni plus ni moins à l’ennemi, à Sparte, à cette Sparte dont il n’est pas pour rien dans le fait qu’elle soit l’ennemie d’Athènes, puisqu’il a préalablement tout fait pour que les négociations de concorde échouent.

Voilà qu’il passe donc à Sparte, et tout de suite, il ne trouve rien de mieux, de plus digne de sa mémoire, que de faire un enfant à la reine, au vu et au su de tous. Il se trouve que l’on sait fort bien que le roi Agis ne couche pas depuis dix mois avec sa femme, pour des raisons que je vous épargne. La reine a donc un enfant de lui. Ce n’est pas par plaisir que j’ai fait ça, dit-il à Oreste, c’est parce qu’il m’a semblé digne de moi d’assurer un trône à ma descendance, et d’honorer par là le trône de Sparte de quelqu’un de ma race.

[…] Alcibiade, après avoir apporté ce présent et quelques idées ingénieuses à la conduite des hostilités, va porter ses quartiers ailleurs, et ne manque pas de le faire dans le troisième camp, celui des Perses. Il se rend auprès de celui qui représente le pouvoir du roi de Perse en Asie Mineure, à savoir Tissapherne, qui, nous dit Plutarque, n’aime guère les Grecs, les déteste à proprement parler, mais par Alcibiade il est séduit.

C’est à partir de là qu’Alcibiade va s’employer à redresser la fortune d’Athènes. Il le fait à travers des conditions dont l’histoire est également fort surprenante, puisqu’il semble que ce soit au milieu d’un réseau d’agents doubles et d’une trahison permanente. Tout ce qu’il donne comme avertissements aux Athéniens est immédiatement, à travers un circuit, rapporté à Sparte, et aux Perses eux-mêmes, qui le font savoir à celui de la flotte athénienne qui a passé le renseignement, de sorte qu’Alcibiade se trouve à son tour être informé que l’on sait parfaitement en haut lieu qu’il a trahi.

Enfin, ces personnages se débrouillent chacun comme ils peuvent. Ce qui est certain, c’est qu’au milieu de tout cela, Alcibiade redresse la fortune d’Athènes. Et en conséquence, sans que nous puissions être absolument sûrs des détails, qui varient selon la façon dont les historiens antiques le rapportent, il ne faut pas s’étonner si Alcibiade revient à Athènes avec les marques d’un triomphe hors de tous les usages qui, malgré la joie du peuple athénien, sera le commencement d’un retour de l’opinion.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 32-33

[ Grèce antique ] [ aventures ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

Homère, disparu au fond des âges, pour autant qu'il ait existé en tant qu’individu. Zoroastre, mort vénéré, mais sans avoir laissé de derniers mots. Les versions de la mort d'Emphédocle sont pléthoriques et légendaires, la plus épique racontant qu’il se serait alors jeté dans le cratère de l’Etna et que le volcan aurait rejeté sa sandale… qui était de bronze! Héraclite d’Ephèse aurait demandé qu’on enduise son corps de fumier. Ainsi, rendu méconnaissable, il aurait été dévoré vif par une meute de chiens! De Lao Tseu, on sait si peu de chose que son existence peut apparaître comme un mythe. Aristote disparut à 63 ans d'une maladie de l'estomac. Pythagore fut massacré par les Crotoniates, à moins qu’il n’ait vécu le reste de sa vie ailleurs, comme d’aucuns le prétendent. La légende raconte que Démocrite décida d’en finir et qu’il diminua progressivement sa ration de nourriture jusqu’à ne plus rien manger. Sans parler de Chrysippe mort de rire en voyant un âne manger des figues… Zeuxis idem, mort d'hilarité en peignant une vieille femme ridée. Nous n’avons rien trouvé sur la fin de Thucydide, d’Hérodote et de Xénophon. A notre connaissance, on ne sait pas non plus comment est mort Plutarque, Tacite encore moins. On dit que Li Taï Po, grand buveur, tomba à l’eau, ivre avant d’être mort. Dù Shàolíng serait décédé d’avoir trop mangé après être resté plusieurs jours à la diète. Maître Eckhart expira en 1328 sur la route d’Avignon où il allait défendre sa cause auprès du pape Jean XXII. Villon, à la suite de son bannissement, s’évanouit dans la nature dès janvier 1463. Spinoza et Leibniz trépassèrent dans l'indifférence de leur époque. Le cardinal de Retz, pris d'un malaise en 1679, meurt dix jours plus tard chez sa confidente, la duchesse de Lesdiguières. Alors qu’il soupait avec appétit, La Bruyère perdit tout d'un coup la parole et montra alors sa tête comme le siège de son mal. Saignée, émétique, lavement de tabac, rien n'y fit. La Fontaine aurait eu, juste avant d’expirer, des remords quand à ses pièces libertines (on réalisa à son décès, oh surprise!, qu'il portait un cilice.) Max Stirner fit le grand saut dans la solitude et le dénuement à Berlin. L'état civil nota laconiquement sur les registres officiels: "Ni mère, ni femme, ni enfants."  Carl Friedrich Gauss disparut pendant son sommeil, comme Théophile Gautier. Nietzsche sombra définitivement dans la démence le 3 janvier 1889. Dans une rue de Turin, mû par une impulsion subite, il s'effondra en larmes au cou d'un cheval qui avait dérapé sur le pavé. Il décédera onze ans plus tard. Zola fut retrouvé à l’état de cadavre, traîtreusement asphyxié par un feu de briquettes sans fumée. René Daumal, mourut à trente-six ans miné par la tuberculose. On vient de retrouver, au large de Marseille, l’avion d’Antoine de Saint-Exupéry, porté disparu depuis 1944 lors d'un vol au-dessus de la Méditerranée. Seize ans après cette disparition, Albert Camus était effacé par un accident d'automobile. Albert Einstein murmura quelques mots en allemand, mais on ne sait pas lesquels. Buster Keaton, mort d’un cancer du poumon, ne pouvait pas décemment laisser de dernière parole. Pierre Dac, homme timide et presque effacé, passera de vie à trépas dans la plus grande discrétion. René Goscinny aurait eu une crise cardiaque sur le vélo de son cardiologue. Glenn Gould disparut prématurément à cinquante ans des suites d'une congestion cérébrale. Tennessee Williams exhala son dernier soupir, délaissé, dans sa chambre d'hôtel new-yorkais. L’écrivain John Fante, aveugle en fin de vie en raison des complications entraînées par son diabète, mourut après avoir dicté son dernier livre à sa femme. Primo Levi se suicida sans dernier message, mais celui-ci nous était transmis depuis longtemps. Marguerite Yourcenar décéda d’une hémorragie cérébrale à l'hôpital de l’île du Mont-Désert où elle résidait depuis longtemps. Isaac Asimov disparaissait un 6 avril à 2 h du matin à cause d’une insuffisance rénale et de problèmes cardiaques. Cioran, le grand vindicatif, s’éteignit à petit feu, miné par la maladie d’Alzheimer, tout comme Alfred E. Van Vogt. En 1980, Alfred Hitchcock ne ressortit pas de son sommeil, Félix Leclerc non plus en 1988, de même que, quatorze ans plus tard, l’essayiste autrichien Ivan Illich…

Auteur: Mg

Info: Dictionnaire des dernières paroles, Favre Ed 2005. Préface

[ manquantes ]

 

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