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diversification

Quincailler est un métier qui appelle la curiosité et l'ouverture d'esprit. Il faut toujours être prêt à entendre la demande du chaland et à la contenter. Aussi, à côté des clous, des vis et autres marteaux, voit-on apparaître des cabas, des boutons, des bobines de fil, des bougies, des miroirs, des martinets, des tabliers, des balais, des ramasse-poussière, des ouvre-boîtes, des pneus, des cafetières, des napperons, des ouvrages à broder, des livres, des ballons, des pompes à vélo, des porte-clefs. Entre autres.

Auteur: Wolniewicz Claire

Info: Sainte Rita, patronne des causes désespérées, Finitude, 2005, p. 50

[ taillanderie ]

 

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mégapole

Manhattan apparaît plus nettement autour d'elle, avec ses immenses gratte-ciel aux sinistres façades géométriques; ses larges chaussées sur lesquelles les taxis filent vers une ligne d'arrivée invisible; ses échafaudages et ses grues semblables à des ailes de chauves-souris tendues vers un morceau de ciel bleu; ses odeurs d'égouts et d'urine chaude répandues par la vapeur jaillissant du sous-sol, pareille au souffle d'un dragon; sa cacophonie de langues étrangères, digne de la tour de Babel, exaspérante quand elle s'unit au hurlement des klaxons, au crissement des pneus, au son aigu des sirènes.

Auteur: Dennis-Benn Nicole

Info: Si le soleil se dérobe

[ caravansérail ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

espérance

De toute façon, c'est ça que les jeunes Nigérians veulent, qu'on leur vende du rêve, ils veulent boire du champagne dans la voiture de course, ils veulent visiter le penthouse avec vue sur la mer, ils veulent qu'on leur dise qu'ils ont beau se réveiller chaque matin dans leur baraque de tôle pourrie au milieu des pneus abandonnés et des rats crevés, la richesse et la gloire sont au coin de la rue, oui d'accord, pour un sur un million, mais qu'est-ce qu'ils en ont à foutre, puisque ce sera eux, forcément.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: L'anomalie

[ mensonge délibéré ] [ publicité ] [ propagande occidentale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

éloge

Le seul à avoir compris, réussi, moi je l’admire vraiment, c’est Planchon. Dans ses spectacles, il s’est toujours arrangé pour offrir d’une part un sujet, un thème d’inspiration sociale, de l’autre des gens qui bougent, chantent ou dansent, des couleurs, des lumières, des formes, des choses rigolotes, quoi. Alors le mec qui vient de passer huit heures devant une chaîne de pneus, il pourra dire : "J’ai rien compris, mais c’était beau." Il en aura eu plein la vue. Ce qui ne l’empêchera pas, peut-être, de jeter à la sortie un regard neuf sur le monde. Au fond, c’est exactement ce que j’essaye de faire au cinéma.

Auteur: Yanne Jean

Info: Interview, Le Monde, 1974

[ théâtre ]

 

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fiente

Pendant une seconde, le soulagement m'a paru meilleur que toutes les drogues, mais tout de suite après j'ai entendu des pneus crisser sur le gravier derrière moi. En me retournant, j'ai vu une voiture de police qui approchait lentement. J'étais piégé, en train de montrer mon cul à deux officiers de police. Et pas moyen de m'arrêter - ça sortait de moi comme de la pâte à crêpes. Je leur ai fait un petit signe de la main, les maudissant tout bas. Quand les deux flics sont descendus de leur voiture de patrouille j'ai essayé de me redresser, mais une autre crise m'a forcé à me remettre à croupetons. Je voyais des éclaboussures de chiasse partout sur mon jean, dehors comme dedans.

Auteur: Pollock Donald Ray

Info: Knockemstiff

[ diarrhée ] [ honte ]

 

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rapidité

Une voiture rouge portée par quatre pneus noirs passe devant Victor en vrombissant, puis la rue redevient calme sous le vent froid. Une vieille dame traverse au passage pour piétons en un mouvement éternisé comme le footballeur qui s'avance vers le filet adverse dans la séquence rediffusée au ralenti. Victor accélère le pas, se rue dans la boulangerie, en ressort avec un petit pain gris coupé et repart vers son chez lui. Il avale les six volées de marches, enfonce la clef dans la serrure et se précipite dans le salon. Merde. Pas de message. C'est toujours comme ça, le téléphone. Les messages ne viennent jamais quand on les attend. Pire, quand ils arrivent enfin, ils sont tellement désespérants qu'on aurait voulu ne jamais les entendre.

Auteur: Ancion Nicolas

Info: Ecrivain cherche place concierge

[ lenteur ]

 

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hiver

Un peu à l'ouest où je passai la nuit suivante se trouve le lieu habité le plus froid du monde : -72.1°C. Un froid bien moindre suffit pour que l'acier se brise, que les pneus éclatent et les mélèzes lancent des gerbes d'étincelles au contact d'une hache. Le thermomètre chute et votre haleine gèle aussitôt, elle forme des cristaux qui tintent en touchant le sol avec un léger bruit surnommé "le murmure des étoiles".
Selon un mythe des peuples autochtones, les paroles elles-mêmes gèlent et tombent par terre dans le froid extrême. Elles se réveillent au printemps et se mettent à parler : l'air s'emplit soudain de cancans périmés, de plaisanteries qui n'ont encore chatouillé aucune oreille, de cris causés par des douleurs oubliés, de mots d'amours inspirés par une flamme depuis longtemps éteinte.

Auteur: Thubron Colin

Info: En Sibérie

[ Asie ] [ glacial ]

 

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alcool

Tu rentres saoul tous les soirs mais la police ne t’a jamais interpellé parce que ta voiture, une Ford LTD de 1971, est magique. Tu as vingt minutes de trajet depuis le bar jusque chez toi à travers des rues et des autoroutes désertes et normalement tu aurais dû être arrêté des centaines de fois, mais les pouvoirs de la voiture sont tels que même lorsque des flics roulent derrière toi ils demeurent aveugles et sourds à ta conduite hasardeuse et au crissement de tes pneus. Parfois tu ne te souviens même pas d’être rentré en voiture et tu t’aperçois ensuite que les ailes avant et arrière sont cabossées et rayées, pourtant tous les matins tu te réveilles dans ton lit, pas dans une cellule, et tu te demandes si la voiture est devenue magique après que tu en as fait l’acquisition ou si elle l’était déjà en sortant de l’usine.

Auteur: deWitt Patrick

Info: Ablutions

[ automobile ] [ ivresse ]

 

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vie quotidienne

Lorsqu’un homme a exercé la même profession pendant des années, il a perdu la notion du temps. Même si sa journée de travail se limite à huit heures de présence, elle ne s’achève pas quand la maîtrise siffle l’heure de la sortie. Il faut encore y ajouter la durée du trajet entre sa boîte et chez soi, sans oublier les longues minutes qu’on va devoir consacrer à manger, à se laver, à s’acheter de nouveaux vêtements, ou une voiture, à remplacer ses pneus, ou sa batterie, à payer ses impôts, à copuler, à recevoir des amis, à se soigner, à se remettre d’un accident, à faire sa lessive, à éviter de se faire voler, à s’inquiéter de la météo, à dormir, à faire des insomnies, et je laisse de côté toutes ces choses dont la décence nous interdit de parler, BREF l’être humain n’aura au bout du bout que TRES PEU DE TEMPS à se consacrer. Il arrive même que les heures supplémentaires le privent de quelques-unes de ces tâches de première nécessité, comme de baiser. Bordel de merde ! Et ce genre d’existence vous bouffe six jours de la semaine et, comme le dimanche, vous êtes censé fréquenter l’église ou manger en famille, parfois les deux, parlez d’un rêve éveillé !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 212

[ salariat ] [ collectif-personnel ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

choc psychologique

Et ce n'est que maintenant, des jours plus tard, alors que je redonne forme à ces instants, que je retrouve à nouveau ce que ce trip a brièvement abrité ; le souvenir-écran en permanence relié à tout ce qui l'a précédé et du coup interdisant l'accès à tous les autres, les bons, si différents soient-ils, si béats, éclipsés par le semi-remorque accidenté sur l'autoroute, la cabine plantée dans le fossé derrière l'accotement, une fumée grasse qui monte dans la nuit en tourbillons, à peine atténuée par le crachin cinglant, les flammes qui grimpent sous les réservoirs d'essence perforés, dénudent les peintures, calcinent les pneus et noircissent le verre brisé, le pare-brise heurté de l'intérieur, chaque ligne brisée racontant l'histoire d'un coeur brisé qu'aucun gamin de dix ans ne devrait jamais se rappeler et encore moins voir, même en demi-teinte, l'encre, toute l'encre, encore et encore, se rassemblant finalement à la pointe de ses doigts délicats, comme si en suivant l'image imprimée dans le journal il pouvait d'une certaine façon escamoter les détails de la mort, faire disparaître le taxi où l'homme qu'il considérait comme un dieu a agonisé et est mort sans prononcer un seul mot, illisible ou autre, sans le moindre dieu, et en dissolvant ainsi le ciel noir faire revenir celui qui était bleu.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ trauma obscurcissant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel