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allaiter
Bois, mon petit, à ma poitrine qui coule,
Je suis ta source – Bois ! – ta tiède fontaine,
Bois ce doux lait qui coule en ta gorge pleine
Avec un bruit de colombe qui roucoule.
Pose ta joue à la place la plus tendre
De ma chair. Mords-moi de ta petite bouche.
Du bout de mon sein mol je tente, je touche
Ta lèvre qui se trompe autour… Viens le prendre !
Bois, mon petit avide, emplis ta faiblesse
De moi qui me penche et qui te suis versée.
Capte ce lait chaud de m’avoir traversée
Au bourgeon de la mamelle… Ah ! tu me blesses !
Le savais-je la douceur d’être blessée,
Ouverte et saignant comme une orange vive
Qui fond en miel et n’est plus sous la gencive,
Plus rien qu’une joie à la gorge laissée ?
Adam ! Adam ! la douceur d’être mangée,
Qui la savait ? Qui savait le cher supplice
D’être la gorgée émouvante qui glisse
Et m’entraîne toute en mon petit changée ?
La douceur de mourir, la tendre aventure
De me perdre sans yeux ni route, en allée
Dans le noir de toi qui m’attendais, mêlée
Aux chemins naissants de ta force future !
Mourir… m’évader de cette solitude,
De ce moi qui tient ma richesse captive
Pour te rejoindre, ô soif qui cherche, l’eau vive,
Et calmer à ton besoin ma plénitude…
Bois. Jusqu’à tes os je ruisselle et j’écoute
Quand le lait heureux chemine en toi, cher être,
Un peu de moi dans tes veines disparaître,
Un peu de moi qui devient toi goutte à goutte.
J’écoute. J’entends dans ma gorge profonde
Que la clarté du lait qui sourd illumine,
Ne parle pas, Adam ! Adam ! je devine
Où passait la joie en s’en venant au monde.
Auteur:
Noël Marie Rouget
Années: 1883 - 1967
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain, poétesse
Continent – Pays: Europe - France
Info:
ÈVE
[
pensée-de-femme
]
[
poème
]
déclaration d'amour
Parthénice, il n'est rien qui résiste à tes charmes:
Ton empire est égal à l'empire des dieux;
Et qui pourrait te voir sans te rendre les armes,
Ou bien serait sans âme, ou bien serait sans yeux.
Pour moi, je l'avouerai, sitôt que je t'ai vue,
Je ne résistai point, je me rendis à toi:
Mes sens furent charmés, ma raison fut vaincue,
Et mon coeur tout entier se rangea sous ta loi.
Je vis sans déplaisir ma franchise asservie;
Sa perte n'eut pour moi rien de rude et d'affreux;
J'en perdis tout ensemble et l'usage et l'envie:
Je me sentis esclave, et je me crus heureux.
Je vis que tes beautés n'avaient pas de pareilles:
Tes yeux par leur éclat éblouissaient les miens;
La douceur de ta voix enchanta mes oreilles;
Les noeuds de tes cheveux devinrent mes liens.
Je ne m'arrêtai pas à ces beautés sensibles,
Je découvris en toi de plus rares trésors;
Je vis et j'admirai les beautés invisibles
Qui rendent ton esprit aussi beau que ton corps.
Ce fut lors que voyant ton mérite adorable,
Je sentis tous mes sens t'adorer tour à tour:
Je ne voyais en toi rien qui ne fût aimable,
Je ne sentais en moi rien qui ne fût amour.
Ainsi je fis d'aimer l'heureux apprentissage;
Je m'y suis plu depuis, j'en aime la douceur;
J'ai toujours dans l'esprit tes yeux et ton visage,
J'ai toujours Parthénice au milieu de mon coeur.
Oui, depuis que tes yeux allumèrent ma
Je respire bien moins en moi-même qu'en
L'amour semble avoir pris la place de mon
Et je ne vivrais plus, s'il n'était plus en moi.
Vous qui n'avez point vu l'illustre Parthénice,
Bois, fontaines, rochers, agréable séjour,
Souffrez que jusqu'ici son beau nom retentisse,
Et n'oubliez jamais sa gloire et mon amour.
Auteur:
Racine Jean
Années: 1639 - 1699
Epoque – Courant religieux: renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: dramaturge
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Stances à Parthénice, le 2 juin 1661 ?
[
poème
]
déclaration d'amour
Pendant le blanc et nocturne novembre
Alors que les arbres déchiquetés par l'artillerie
Vieillissaient encore sous la neige
Et semblaient à peine des chevaux de frise
Entourés de vagues de fils de fer
Mon coeur renaissait comme un arbre au printemps
Un arbre fruitier sur lequel s'épanouissent
Les fleurs de l'amour
Pendant le blanc et nocturne novembre
Tandis que chantaient épouvantablement les obus
Et que les fleurs mortes de la terre exhalaient
Leurs mortelles odeurs
Moi je décrivais tous les jours mon amour à Madeleine
La neige met de pâles fleurs sur les arbres
Et toisonne d'hermine les chevaux de frise
Que l'on voit partout
Abandonnés et sinistres
Chevaux muets
Non chevaux barbes mais barbelés
Et je les anime tout soudain
En troupeau de jolis chevaux pies
Qui vont vers toi comme de blanches vagues
Sur la Méditerranée
Et t'apportent mon amour
Roselys ô panthère ô colombes étoile bleue
Ô Madeleine
Je t'aime avec délices
Si je songe à tes yeux je songe aux sources fraîches
Si je pense à ta bouche les roses m'apparaissent
Si je songe à tes seins le Paraclet descend
Ô double colombe de ta poitrine
Et vient délier ma langue de poète
Pour te redire
Je t'aime
Ton visage est un bouquet de fleurs
Aujourd'hui je te vois non Panthère
Mais Toutefleur
Et je te respire ô ma Toutefleur
Tous les lys montent en toi comme des cantiques d'amour et d'allégresse
Et ces chants qui s'envolent vers toi
M'emportent à ton côté
Dans ton bel Orient où les lys
Se changent en palmiers qui de leurs belles mains
Me font signe de venir
La fusée s'épanouit fleur nocturne
Quand il fait noir
Et elle retombe comme une pluie de larmes amoureuses
De larmes heureuses que la joie fait couler
Et je t'aime comme tu m'aimes
Madeleine.
Auteur:
Apollinaire Guillaume
Années: 1880 - 1918
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: homme de lettres
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Chevaux de frise
[
poème
]
désespérée
Elle ne voulait plus vivre. Elle voulait mourir
mais parce qu'elle ne voulait pas le reconnaître
elle tombait malade chaque jour
d'une maladie nouvelle
elle brûlait à petit feu dans une fièvre éternelle
et se promenait partout avec sa fièvre avec ses maladies
comme on promène une meute de chiots espiègles et fidèles
avec soi en laisse.
Oh. Elle marchait droite et mince dans les rues
et souriait à tout le monde de loin.
Oui. De loin
En réalité elle ne voulait plus vivre
Elle ne désirait rien – que la terre et l'herbe
le ciel et l'eau. Oui. Les éléments purs et éternels
Elle regardait le cœur serré par la pitié
toutes les créatures jeunes et vivantes
car elle avait compris – oh – elle avait très tôt compris
non seulement que la vie n'est que cruauté
mais qu'elle est aussi une épreuve
oui une épreuve : pour rien
et que le surhumain fait sur nous des tests
comme ça
comme nous allons au spectacle
pour passer notre temps
Elle savait qu'il n'existe ni sens ni gloire ni salut
elle savait que dans ce monde plein de dieux tout est inutile
Et elle voulait mourir
Oh oui elle voulait mourir
comme le lin qui s'effiloche en terre
comme le chanvre qui fond dans la rivière
comme l'aigrette du pissenlit qui disparaît dans le vent
Elle ne voulait plus vivre
non
elle avait peur que dans longtemps des siècles plus tard
les éléments de son corps aillent par hasard se réunir
et se souvenir de sa vie de Marta son nom
Aussi souriait-elle à tous écartelée et lointaine
Auteur:
Petreu Marta
Années: 1955 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: philosophe, critique littéraire, essayiste et poète
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
De loin, 15 mai 2004. Traduit du roumain par Ed Pastenague
[
poème
]
prière
L'étoile allait sur sa fin,
le couvre-feu aussi avait sonné
les cieux ouverts chantaient.
Que savaient de destruction
les cieux ?
Que savaient-ils
des larmes amères ?
Que sait le Printemps
du muguet en pleurs ?
Et assigné à résidence
dans la caverne des vallées
j'ai proféré des mots,
j'ai dit des injures,
j'ai prononcé des discours
sur la désolation,
des blasphèmes, des blasphèmes
qui parlaient de la Mort femelle.
Et les cieux grands ouverts chantaient :
regarde-le, il est tout efféminé,
il crie ses amours
et quels bruyants
amours !
Oh, amours,
pauvres amours,
dans cette vallée de larmes,
dans la grotte
trop pleine de pleurs !
… Vient ensuite un temps cruel
qui punit la douceur.
Survient un visage sans visage,
survient une voix sans voix,
un timbre sas timbre,
une face sans face
survient la crapule lumineuse
pourvue d'un millier d'ailes.
Et quelle texture
quelle écriture cunéiforme
– mystérieuse, mystérieuse ! –
quels piquants de hérisson
dans un affreux battement d'ailes.
Pouce, je ne lutte pas avec toi
comme Jacob avec l'ange,
ne me fauche pas, ne me moissonne pas
ne m'appelle pas Jacob
je suis un autre.
Les créatures de mon rêve
sont immaculées
mes mains sont lasses
croisées sur ma poitrine.
Le couvre-feu a sonné
et se fait silence silence.
Et puis plus rien que des cristaux
plus rien que du minéral
dans la grotte de la vallée.
Auteur:
Botta Emil
Années: 1911 - 1977
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: acteur
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
En regardant le tableau de Delacroix : la lutte de Jacob avec l'ange. traduit du roumain par Pierre Drogi
[
poème
]
vocabulaire
Je nettoie les mots.
Je les ramasse la nuit, partout :
Le mot forêt, le mot maison, le mot fleur.
Je m’occupe d’eux pendant la journée
Quand je rêve éveillé.
Le mot solitude me tient compagnie.
Chaque mot a besoin d’être nettoyé et caressé :
Le mot ciel, le mot nuage, le mot mer.
Certains doivent être lavés,
Il faut même les gratter de la saleté des jours et des abus.
Beaucoup de mots arrivent malades,
D’autres arrivent tout simplement usés, déguisés,
Pliés sous le poids des choses qu’ils traînent derrière eux.
Le mot pierre pèse aussi lourd qu’une pierre.
Le mot rose répand son parfum dans l’air.
Le mot arbre a des feuilles, de grandes branches,
Et on peut se reposer à l’ombre de son feuillage.
Le mot chat enfonce ses ongles dans le tapis.
Le mot oiseau ouvre ses ailes pour s’envoler.
Le mot cœur n’arrête pas de battre.
On écoute le mot chanson.
Le mot vent fait voler les papiers et il faut l’enfermer dans la cave
À la fin tous les mots se tournent vers la lumière
Et s’envolent bien loin, légers, nés de ma main une fois de plus :
Le mot étoile, le mot île, le mot pain.
Le mot merci me remercie. Les autres ne le font pas.
Le mot au revoir fait ses adieux.
Les autres sont partis, mots à la surface lisse et lavée,
Comme les cailloux de la rivière :
Le mot jalousie, le mot colère, le mot froid.
Ils partent à la recherche de ceux qui souhaitent les prononcer.
Il suffit de tendre la main
Pour cueillir le mot bateau ou le mot amour.
Je nettoie les mots.
Le mot coquille, le mot lune, le mot mot.
Je les ramasse la nuit, je m’en occupe pendant la journée.
Le mot cuisinier cuisine mon dîner.
Le mot brise me rafraîchit.
Et le mot solitude me tient compagnie.
Auteur:
Magalhaes Alvaro
Années: 1951 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, auteur de livres et de contes pour enfants
Continent – Pays: Europe - Portugal
Info:
[
poème
]
[
termes
]
déclaration d'amour
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qu faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n'a pas changé
Aussi vrai qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l'écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main.
Auteur:
Prévert Jacques
Années: 1900 - 1977
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Cet Amour
[
poème
]
juvéniles divinités
La terre est aujourd'hui comme un radeau qui sombre.
Les dieux, ces parvenus, règnent, et, seuls debout,
Composent leur grandeur de la chute de tout.
Leur banquet resplendit sur la terre et l'affame.
Ils dévorent l'amour, l'âme, la chair, la femme,
Le bien, le mal, le faux, le vrai, l'immensité.
Ils sont hideux au fond de la sérénité.
Quels festins ! Comme ils sont contents ! Comme ils s'entourent
De vertiges, de feux, d'ombre ! Comme ils savourent
La gloire d'être grands, d'être dieux, d'être seuls !
Comme ils raillent les vieux géants dans leurs linceuls !
Toutes les vérités premières sont tuées.
Les heures, qui ne sont que des prostituées,
Viennent chanter chez eux, montrant de vils appas,
Leur offrant l'avenir sacré, qu'elles n'ont pas.
[...]
Toute la terre tremble à leurs métamorphoses ;
La forêt, où le jour pâle pénètre peu,
Quand elle voit un monstre a peur de voir un dieu.
Quelle joie ils se font avec l'univers triste !
Comme ils sont convaincus que rien hors d'eux n'existe !
Comme ils se sentent forts, immortels, éternels !
Quelle tranquillité d'être les criminels,
Les tyrans, les bourreaux, les dogmes, les idoles !
[...]
Et les hommes ? Que font les hommes ? Ils frissonnent.
Les clairons dans les camps et dans les temples sonnent,
L'encens et les bûchers fument, et le destin
Du fond de l'ombre immense écrase tout, lointain ;
Et les blêmes vivants passent, larves, pygmées ;
Ils regardent l'Olympe à travers les fumées,
Et se taisent, sachant que le sort est sur eux,
D'autant plus éblouis qu'ils sont plus ténébreux ;
Leur seule volonté c'est de ne pas comprendre ;
Ils acceptent tout, vie et tombeau, flamme et cendre,
Tout ce que font les rois, tout ce que les dieux font,
Tant le frémissement des âmes est profond !
Auteur:
Hugo Victor
Années: 1802 - 1885
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
La Légende des Siècles. Le cycle des Titans.
[
poème
]
onirisme
Promenade dans les bois. Chemin dégagé et rocailleux.
Bon, me voilà face à un truc insolite.
Ce n'est pas apparent.
Mais je le sais.
Certes, si elle était vraiment inconnue, je ne pourrai la voir, cette chose... La distinguer. Puisqu'elle ne ferait pas partie des objets déjà intégrés dans une case pré établie...
Néanmoins JE LE SAIS.
Elle est devant mes yeux.
La décrire ? Comment créer une nouvelle case ?
Une pierre, grossier parallélépipède grisâtre d'environ 15 centimètres sur le petit côté...
Avec des bords trop bien définis, telles les bordures d'un dessin de Hergé.
Et maintenant voilà que ce machin est autre, mais sans que j'aie pu m'apercevoir du changement. Effet d'une transmutation visuelle magique, fondu-enchaîné parfait dans sa lenteur, mais produit instantanément ?
La chose bouge un peu. Elle a modifié sa couleur, du gris incertain nous sommes passé à ce que je nommerai : bleu terne.
Un bleu épais qui semble scintiller de l'intérieur.
Je suis à genoux devant elle.
L'objet s'est élargi, de telle sorte qu'il fait désormais penser à une demi-étoile de mer, avec des contours imprécis, vaporeux...
Et. Et...
Et le revoilà caillou. Pardonnez les pauvres analogies pour tenter de définir ce truc mais je n'en puis trouver de meilleures.
Maintenant je me transforme. Comme si la pierre restait parfaite, immobilisée dans un espace absolument figé.
... Et mézigue, observateur, votre serviteur envoyé spécial... qui rapetisse...
Ma vision passe désormais par les oreilles.
...
Au pied d'une falaise bleue. De grands nuages tanguent, volutes vertes au-dela de l'horizon.
Feuillus qui bordent le chemin ?
Je peux bouger.
Mais la falaise reste intangible. Je passe au travers.
Sens tactiles floutés par on ne sait quoi.
...
Pas d'exotisme ici.
De paradoxe... Rien.
Tout est évidence.
Simple
Le bizarre est derrière.
Curieuses les sensations d'une vie ? Insolites... Singulières. Surprenantes. Normales ?
Of course not
J'ai quitté notre monde ésotérique, inexplicable... désorientant.
Pour entrer dans le réel.
Auteur:
Mg
Années: 1958 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: musicien, compilateur, sémioticien, directeur, guitariste, compositeur-chercheur, entrepreneur, astacologue, écrivain, imprimeur-éditeur-producteur, linguiste, père de famille, chansonnier, politicien très local, brocanteur, bûcheron, agent-couchettes...
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
5 fév. 2013
[
dernières paroles
]
[
poème
]
déclaration d'amour
Poussant la porte en toi, je suis entré
Agir, je viens
Je suis là
Je te soutiens
Tu n'es plus à l'abandon
Tu n'es plus en difficulté
Ficelles déliées, tes difficultés tombent
Le cauchemar d'où tu revins hagarde n'est plus
Je t'épaule
Tu poses avec moi
Le pied sur le premier degré de l'escalier sans fin
Qui te porte
Qui te monte
Qui t'accomplit
Je t'apaise
Je fais des nappes de paix en toi
Je fais du bien à l'enfant de ton rêve
Afflux
Afflux en palmes sur le cercle des images de l'apeurée
Afflux sur les neiges de sa pâleur
Afflux sur son âtre.... et le feu s'y ranime
AGIR, JE VIENS
Tes pensées d'élan sont soutenues
Tes pensées d'échec sont affaiblies
J'ai ma force dans ton corps, insinuée
...et ton visage, perdant ses rides, est rafraîchi
La maladie ne trouve plus son trajet en toi
La fièvre t'abandonne
La paix des voûtes
La paix des prairies refleurissantes
La paix rentre en toi
Au nom du nombre le plus élevé, je t'aide
Comme une fumerolle
S'envole tout le pesant de dessus tes épaules accablées
Les têtes méchantes d'autour de toi
Observatrices vipérines des misères des faibles
Ne te voient plus
Ne sont plus
Equipage de renfort
En mystère et en ligne profonde
Comme un sillage sous-marin
Comme un chant grave
Je viens
Ce chant te prend
Ce chant te soulève
Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux
Ce chant est nourri par un Niagara calmé
Ce chant est tout entier pour toi
Plus de tenailles
Plus d'ombres noires
Plus de craintes
Il n'y en a plus trace
Il n'y a plus à en avoir
Où était peine, est ouate
Où était éparpillement, est soudure
Où était infection, est sang nouveau
Où étaient les verrous est l'océan ouvert
L'océan porteur et la plénitude de toi
Intacte, comme un œuf d'ivoire.
J'ai lavé le visage de ton avenir
Auteur:
Michaux Henri
Années: 1899 - 1984
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Face aux verrous. AGIR, JE VIENS
[
poème
]