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écrivain-sur-écrivain

Une face ressemblant à une forêt : avec plus de fourrés que de clairières, obstruant tout accès à la vision intérieure. Large et flottant au vent, la barbe de fleuve et de patriarche se presse jusqu'au haut des joues, recouvre de ses flots, pour, pour des dizaines d'années, la lèvre sensuelle et masque l'écorce ligneuse de la peau aux gerçures brunes. Devant le front se hérissent, épais comme le doigt et emmêlés comme des racines d'arbre, de puissants sourcils. Au-dessus de la tête écume grise vague marine, la masse agitée des mèches de cheveux aux entrelacements touffus : partout se dresse l'abondance hirsute et tropicale des poils répandant à la manière de Pan cette exubérance de monde primitif. Exactement comme pour le Moïse de Michel-Ange, cette image du plus viril des hommes, le regard n'aperçoit d'abord dans la figure de Tolstoï que la vague à la blanche écume de cette gigantesque barbe de Père éternel.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Tolstoï

[ portrait ] [ physionomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

D'abord, les adultes se penchent sur toi et rapprochent leur visage distendu dans un sourire. Selon toute vraisemblance, ils subissent une loi physique qui les fait sourire dans de telles conditions. C'est purement artificiel, d'accord, mais tu saisis le plus important : ils ne te veulent pas de mal. Leurs visages sont affreux, grêlés, couverts de taches et de poils, pleins de détails, comme la lune à la fenêtre. Les adultes sont faciles à comprendre, mais il n'y a presque rien à dire sur eux. À part l'écoeurement qu'inspire leur attention fixée sur ta vie. Ils semblent ne rien exiger : ils déposent, l'espace d'une seconde, le rondin invisible qu'ils portent toute leur vie, et se penchent vers toi avec un sourire avant de se redresser et de le reprendre pour le porter plus loin. Mais cela n'est qu'une illusion. En réalité, ils veulent te voir devenir comme eux : il faut bien qu'ils puissent transmettre le rondin à quelqu'un avant de mourir. Ce n'est pas pour rien qu'ils l'ont porté.

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Ontologie de l'Enfance

[ enfance. laideur ] [ hypocrisie ]

 
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préjugé

Je ne sais pourquoi mais j'ai toujours eu tendance à me méfier des hommes qui portent la moustache. Peut-être cela vient-il du fait que les moustachus semblent s'être arrêtés à mi-chemin dans le travail, qu'ils sont des hommes du ni ceci ou ni cela, ni barbus ni rasés : cet espèce de paillasson qui leur surmonte la bouche relève plus d'un ornement maladroit que d'un choix définitif entre deux options; celle de se cacher sous sa barbe ou celle d'afficher son visage dans toute sa nudité. Peut-être que le port de la barbe est la norme ? Elle pousse naturellement et la main de l'homme vient défaire le travail de Mère Nature par le rasage. Personnellement je n'ai jamais réellement décidé de montrer mon visage à nu et pourtant c'est ainsi que je me présente aux autres sauf quand je suis trop occupé pour me raser.
(...)
Ce besoin permanent que j'ai de mettre les gens dans des cases positives ou négatives ne m'a pas beaucoup servi dans ma vie privée ni professionnelle.

Auteur: Thorarinsson Arni

Info: le temps de la sorcière, p 321

[ facies ] [ poils ]

 

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anecdote

Les dermatoglyphes sont, en effet, parmi les plus beaux exemples de l'influence morphogène d'une pensée, d'une représentation, sur la matière vivante. Ainsi, en mai 1921, le Dr Duquet, vétérinaire, fut appelé pour attester d'un fait extraordinaire. Dans une boulangerie niçoise, une chatte avait mis bas trois chatons dont deux portaient écrit en travers du poitrail le chiffre 1921. Après enquête, il s'avéra que la chatte alors gestante, avait poursuivi une souris qui s'était blottie derrière un sac de farine. La boulangère, voulant protéger son sac des griffes de la chatte, l'avait recouvert d'un autre sac vide portant le millésime 1921 surmonté de trois étoiles. Cette chatte était restée de longues heures pendant lesquelles ce chiffre avait -impressionné- sa rétine. Aucune supercherie ne put être décelée, l'analyse des poils des chatons ne révéla aucun colorant artificiel qui aurait pu les décolorer et dessiner 1921, comme le relate le procès-verbal remis au Dr Geley, Directeur de l'IMI, signé par le Comte Prozor, le vétérinaire Duquet, le photographe Rizzo, et Bogdanov du consulat de Russie de Nice.

Auteur: Djohar Si Ahmed

Info: Pour une psychanalyse des expériences exceptionnelles

[ paranormal ]

 

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pédophilie

La pédérastie est, à Athènes, une relation pédagogique entre un jeune époux, un citoyen d'Athènes, qui va initier un jeune pré pubère à la vie sociale et à l'intimité amoureuse pour en faire un 'citoyen'. Il s'agit en quelque sorte d'un rite initiatique de passage à l'âge adulte et à la qualité de citoyen. Il faut encore préciser que ce rite de pédérastie n'existait que dans une certaine aristocratie puis, plus largement, bourgeoisie, mais ce n'était pas la pratique de tous.
L'amant (l'éraste) est un homme jeune d'une trentaine d'années. Il choisit son aimé (l'éromène) pour sa beauté et sa jeunesse. L'aimé a environ douze ans mais surtout il est imberbe. C'est l'absence de pilosité qui guide l'attirance.
[...]
En même temps, il serait inconvenant que cet adulte trouve attirant un autre adulte, l'amour entre hommes étant considéré comme indigne d'un citoyen honorable.
Cette relation est cependant transitoire, elle prend fin quelques années plus tard à l'apparition des premiers poils.
Et plus tard, une fois marié, ce jeune citoyen deviendra l'amant et l'initiateur d'un autre bel éphèbe.

Auteur: Brenot Philippe

Info: Sex story, p. 63-64

[ Grèce antique ]

 

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femmes-par-femmes

[Elle a] feuilleté les journaux en pile que Claudine lisait. Consternation. Sur un ton de connivence amusée, foison de petits conseils pour être une putain à la page. Et se mêlant de tout, que tout rentre dans des cases, et comment il faut jouir, et comment il faut rompre, et comment se tailler, se teindre jusqu'aux poils de la chatte, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile pour être comme il faut.
Après des siècles d'interdiction de montrer, femmes sommées d'exhiber qu'elles ont bien tout aux normes, qu'elles se sont calibrées : voilà mes jambes interminables, glabres et hâlées, mon derrière correctement musclé, mon ventre plat nombril percé, mes seins énormes fermes et moulés, ma belle peau saine et pas vieillie, mes cils sont longs, mes cheveux brillants.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs, il faudra que tout le monde y passe. Ils régissent le truc, au fil des pages : voilà ce qu'on vend, alors voilà ce qu'il faut être.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Les jolies choses, p. 82-83

[ consumérisme ] [ standardisation ]

 

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supermarché

Elle commença à avoir de la difficulté à choisir. On trouvait trop de préparations différentes de nourriture pour chats, trop de formes, de tailles et de marques de stylos à bille, d’espèces de shampoing, de types de tomates en conserve – entières, écrasées, en sauce, en pâte –, les collants se présentaient en d’innombrables teintes, avec empiècements ou bas brillants, très fins ou opaques, en douzaines de fibres différentes, avec les doigts ou l’entrejambe renforcés, taille petite, royale, régulière ou irrégulière. Et il y avait les marques de dentifrice, les brosses à dents de formes multiples et de poils de dureté graduée, les draps dont l’épaisseur de fil offrait une gamme infinie et dont les coloris atteignaient la centaine : floraux, à rayures, à points, à dessins humoristiques, de lin, damassés, de coton égyptien, à carreaux, brodés, monogrammés, de finette. Trop d’espèces de pommes, trop de boissons sucrées, trop de jus de fruits, trop d’eaux minérales venues d’innombrables sources d’une grande pureté – et les magasins eux-mêmes, surréels, éclairés brillamment, clonés en d’extravagants centres commerciaux, source encore de fastidieux et interminables choix qui rendaient impossible un vrai choix.

Auteur: Proulx Annie

Info: Les Crimes de l'accordéon

[ hésitation ] [ perdu ] [ abondance ]

 

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inconnaissable

La parabole bouddhiste de l'éléphant et des aveugles : un roi dans le Nord de l'Inde aurait un jour réuni en un lieu tous les habitants aveugles de la ville. Puis il fit passer devant les assistants un éléphant. Il laissa les uns toucher la tête, en disant - c'est ça un éléphant- D'autres purent toucher l'oreille ou la défense, la trompe, la patte, le derrière, les poils de la queue. Là-dessus le roi demanda à chacun :
- Comment c'est, un éléphant ?
Et selon la partie qu'ils avaient touchée, ils répondirent :
- C'est comme une corbeille tressée... c'est comme un pot... c'est comme la barre d'une charrue... c'est comme un entrepôt... c'est comme un pilastre... c'est comme un mortier... c'est comme un balai...
Là-dessus -continue la parabole- ... ils se mirent à se disputer, et en criant :
- L'éléphant, c'est comme ci, c'est comme ça, ils se jetèrent l'un sur l'autre et se frappèrent avec les poings, au divertissement du roi.
La querelle des religions apparaît aux hommes d'aujourd'hui comme cette querelle des aveugles nés. Car face aux secrets du divin nous sommes, semble-t-il, nés aveugles.

Auteur: Verlinde Joseph-Marie

Info: Quand le voile se déchire

[ théologie impuissante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-par-femme

Et un homme, souvent, ça gratte, ça pique, ça perd ses cheveux et ça laisse trainer ses poils partout, ça sent pas la rose, ça boit de la bière et ça prend de la bedaine, ça sait pas compter fleurette, ça se laisse aller, ça n'aime pas être dérangé, ça n'aime pas discuter mais ça n'aime plus trop bouger non plus, ça se repose sur ses lauriers, ça reste des heures devant l'ordinateur ou les jeux vidéo, ça regarde des films cochons, c'est souvent fatigué et de mauvaise humeur, c'est allergique à la vaisselle et au ménage en général, ça a trop combattu de dragons et ça n'aime plus faire d'efforts, ça a remisé son destrier et son costume pour se mettre au foot en jogging élimé, ça veut avoir raison, ça n'écoute pas et ça ne fait même plus semblant, ça oublie les dates importantes, ça regarde les autres filles, même pas d'authentiques princesses, juste des pouffes siliconées. Mais parfois aussi, ça sait être drôle, ça dédramatise les choses, ça nous fait nous sentir bien, nous sentir belle. Parce qu'un homme, c'est bête, c'est chou, c'est craquant, mais ça n'a plus rien d'un Prince Charmant.

Auteur: Sandner Catherine

Info: Trouver enfin ! l'homme de sa vie On n'est pas des gourdes

[ couple ] [ mal nécessaire ]

 

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hommes-par-hommes

Jamais pu sentir les chasseurs.
Le gros, l'adipeux, le gras du bide avec une tronche de poivrot, la moustache poivre et sel, trois poils sur le caillou, qui roule dans une voiturette sans permis.
Le sec, le nerveux qui tourne en rond, le fort en gueule marié avec une grosse vache, qui tire à l'aveuglette en se prenant pour John Wayne.
Le benêt, le suiveur, qui obéit aux ordres, qui boit tous les matins son Benco préparé par Maman, le sourire ravi de celui qui ne comprend rien mais qui acquiesce quoi qu'il arrive, bon soldat entièrement recouvert de kaki.
Le jeune, tout fier de son fusil neuf, encore plus con que son père, qui laisse sa femme seule le dimanche devant Drucker, sa petite femme toute mignonne qui ne tardera pas à se trouver un autre mec, disponible et sexuellement performant.
Le vieux, nostalgique du casse-pipe, qui voudrait qu'on lâche du fellaga dans la forêt, le vieux encarté chez Nonoeil, bleu marine jusqu'au slip, spécialiste du retour au pays dans un bateau, réformé pour ses pieds plats, qui enrage de ne pas avoir eu vingt ans dans les Aurès pour tourner la manivelle de la gégène.

Auteur: Marcel Jean

Info: Du sang dans le pain

 

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