Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 104
Temps de recherche: 0.0513s

continuité de manifestation

Nous n’insisterons pas sur le reproche qui nous est adressé de parler "comme si la transcendance et la réalité soi-disant extérieure étaient séparées l’une de l’autre" ; si l’auteur [Massimo Scaligero] connaissait notamment ce que nous avons dit de la "réalisation descendante", ou s’il l’avait compris, il aurait sûrement pu s’en dispenser ; cela n’empêche d’ailleurs pas que cette séparation existe bien réellement "dans son ordre", qui est celui de l’existence contingente, et qu’elle ne cesse entièrement que pour celui qui est passé au-delà de cette existence et qui est définitivement affranchi de ses conditions limitatives ; quoi qu’il puisse en penser, il faut toujours savoir situer chaque chose à sa place et à son degré de réalité, et ce ne sont certes pas là des distinctions "d’ordre purement dialectique" !

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Initiation et réalisation spirituelle", chapitre II

[ langage limitant ] [ principe de simultanéité ] [ point de vue humain ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage littéraire

[...] Don Juan cherche la femme, et c’est la femme phallique. Comme il la cherche vraiment, qu’il y va, qu’il ne se contente pas de l’attendre ni de la contempler, il ne la trouve pas, ou il ne finit par la trouver que sous la forme de cet invité sinistre qui est en effet un au-delà de la femme, auquel il ne s’attend pas, et dont ce n’est pas pour rien en effet que c’est le père. Mais n’oublions pas que quand il se présente, c’est, chose curieuse, sous la forme de l’invité de pierre, de cette pierre avec son côté absolument mort et fermé, au-delà de toute vie de la nature. C’est là que Don Juan vient en somme se briser, et trouve l’achèvement de son destin.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 588

[ hommes-femmes ] [ généalogie de la relation amoureuse ] [ point de vue psychanalytique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

impossible

On sait […] que des êtres à une seule dimension, dans un monde à une dimension, ne pourraient voir une ligne comme ligne, mais seulement comme point ; que des êtres infiniment plats, vivant sur une surface, croiraient suffisamment enfermer un trésor T en l’enfermant dans un cercle à l’épreuve des voleurs indigènes V, V’, V’’, mais qu’un voleur évoluant comme nous dans la troisième dimension verrait et pourrait toucher T, sans être obligé de toucher au cercle protecteur. Par analogie, il est aisé de conclure que nos corps solides ont tous leurs points visibles à la fois pour un observateur qui serait dans la quatrième dimension. Les corps solides sont "ouverts" dans la quatrième dimension, comme un cercle est ouvert dans la troisième. Un être quadridimensionnel pourrait voir et percer notre cœur sans toucher à notre peau.

Auteur: Ruyer Raymond

Info: Dans "Néo-finalisme", page 108

[ point de vue ] [ décentrement ] [ spéculation ] [ extraterrestres ] [ multivers ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

coïncidence des opposés

Marx, qui est presque toujours très fort quand il décrit simplement le mal, a légitimement flétri comme une dégradation la séparation du travail manuel et du travail intellectuel. Mais il ne savait pas qu’en tout domaine les contraires ont leur unité dans un plan transcendant par rapport à l’un et à l’autre. Le point d’unité du travail intellectuel et du travail manuel, c’est la contemplation, qui n’est pas un travail. Dans aucune société celui qui manie une machine ne peut exercer la même espèce d’attention que celui qui résout un problème. Mais l’un et l’autre peuvent, également s’ils le désirent et s’ils ont une méthode, en exerçant chacun l’espèce d’attention qui constitue son lot propre dans la société, favoriser l’apparition et le développement d’une autre attention située au-dessus de toute obligation sociale, et qui constitue un lien direct avec Dieu.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, page 431

[ anti-manichéisme ] [ point de vue métaphysique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

crash

Il lui parut que la matière aussi se révoltait. Le moteur, à chaque plongée, vibrait si fort que toute la masse de l’avion était prise d’un tremblement comme de colère. Fabien usait ses forces à dominer l’avion, la tête enfoncée dans la carlingue, face à l’horizon gyroscopique car, au-dehors, il ne distinguait plus la masse du ciel de celle de la terre, perdu dans une ombre où tout se mêlait, une ombre d’origine des mondes. Mais les aiguilles des indicateurs de position oscillaient de plus en plus vite, devenaient difficiles à suivre. Déjà le pilote, qu’elles trompaient, se débattait mal, perdait son altitude, s’enlisait peu à peu dans cette ombre. Il lut sa hauteur "cinq cents mètres". C’était le niveau des collines. Il les sentir rouler vers lui leurs vagues vertigineuses. Il comprenait aussi que toutes les masses du sol, dont la moindre l’eût écrasé, étaient comme arrachées de leur support, déboulonnées, et commençaient à tourner, ivres, autour de lui.

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: "Vol de nuit", éditions Gallimard, 1931, page 137

[ point de vue de l'aviateur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

A l’opposé d’une opinion largement répandue, je ne suis pas d’avis que ce "transfert sur le médecin" soit un phénomène régulier et indispensable au succès du traitement. Le transfert est une projection, et une projection existe ou n’existe pas. Elle n’est en aucune façon nécessaire et en aucun cas on ne saurait "la faire" : car elle jaillit, par définition, à partir de motivations inconscientes. Le médecin peut être propice ou non à la projection d’un sujet. Rien, absolument rien, ne permet de préciser au départ s’il correspond a priori ou s’il ne correspond pas à la pente naturelle de la libido de son malade ; car il est fort possible que celui-ci ait en pensée par-devers lui un objet bien plus important comme réceptacle de sa projection. L’absence de projection sur le médecin peut même, dans certaines conditions, faciliter le traitement de façon considérable car, dans ce cas, les valeurs personnelles, réelles, du sujet peuvent apparaître au premier plan avec une précision plus grande. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie de l'inconscient", trad. Roland Cohen, Livre de Poche, Paris, 1993, page 115

[ dynamique inconsciente ] [ point de vue conscient ] [ psychothérapie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

criminologie

En réalité, ce n’est que sous l’effet d’une pression excessive de son sentiment de culpabilité inconscient qu’une personne en arrive à se livrer à des actes criminels. Le crime, en tant qu’accomplissement substitutif des désirs inconscients tout-puissants propres à l’enfance, est ressenti comme un soulagement dans la mesure où il permet de relier la poussée pulsionnelle du sentiment de culpabilité à quelque chose de réel et d’actuel. Le méfait a pour fonction d’assigner une affectation à ce sentiment de culpabilité devenu trop envahissant. En d’autres termes, le crime sert à fournir une gratification substitutive aux pulsions proscrites et à donner un fondement au sentiment de culpabilité préexistant, tout en le soulageant. Dans ces conditions, le châtiment, qui est, selon l’opinion générale, l’arme de dissuasion la plus efficace contre le crime devient, dans certaines circonstances psychologiques extrêmement communes dans notre culture, la plus dangereuse des incitations inconscientes au crime, étant donné qu’il fournit une gratification au sentiment de culpabilité inconscient qui est à l’origine de l’infraction.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 401

[ point de vue psychanalytique ] [ jouissance masochiste ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

relatif

Un jour, alors que nous venions de parler de ce qu'il est convenu d'appeler la cruauté du Moyen Âge, il déclara : " En vérité, cette cruauté n'en est pas une. Un homme du Moyen Âge serait autrement horrifié par notre mode de vie contemporain qu'il trouverait féroce, effroyable et barbare ! Chaque époque, chaque culture, chaque coutume et chaque tradition a sa spécificité, ses propres aspects délicats ou rudes, séduisants ou atroces ; elle considère certaines souffrances comme naturelles, accepte de supporter avec patience certains maux. L'existence humaine ne devient une souffrance, un enfer que lorsque deux époques, deux cultures, deux religions interfèrent l'une avec l'autre. Un homme de l'Antiquité ayant dû vivre au Moyen Âge aurait lamentablement péri, suffoqué. De la même manière, il est certain qu'un sauvage étoufferait au milieu de notre civilisation. Parfois une génération entière se trouve prise entre deux époques, entre deux styles de vie ; à tel point qu'elle perd toute notion d'évidence, tout savoir-vivre, tout sentiment de sécurité et d'innocence."

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ points de vue ]

 

Commentaires: 0

relativisme

Pour lui [l’homme sécularisé], au contraire, le vrai, le bon et le juste sont là constamment comme des problèmes urgents et des questions brûlantes. Existe-t-il un principe supérieur garantissant que le vrai ne devienne pas le mensonge, que le bien ne devienne pas le mal, que le juste ne devienne pas l’injuste et que la vie humaine ne tourne pas au chaos ?

Certes on ne conteste pas dans notre monde sécularisé qu’il existe des affirmations vraies et fausses, mais ce qu’on désigne comme vrai n’est pas pour autant reconnu comme quelque chose d’absolument valable. La conception dominante est que la vérité est relative et que "chacun se sauve à sa façon", que ce qui est vérité à Halle et Iéna est une mauvaise plaisanterie à Heidelberg. Car tout est instable au Royaume de l’homme. Tout se tranche selon ce qui est momentanément considéré comme "scientifiquement établi" ou en vertu de ce qui est enregistré comme expression de la Volonté populaire souveraine sous forme de suffrage ou de sondage d’opinion.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 33-34

[ indifférence ] [ incertaine ] [ immanente ] [ singularité limitante ] [ points de vue relatifs ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Mon époque et l'existence me pèsent sur les épaules, horriblement. Je suis si dégoûté de tout, et particulièrement de la littérature militante que j'ai renoncé à publier. Il ne fait plus bon vivre pour les gens de goût.

      Malgré cela, il faut encourager ton fils dans le goût qu'il a pour les vers, parce que c'est une noble passion, parce que les lettres consolent de bien des infortunes et parce qu'il aura peut-être du talent : qui sait ? Il n'a pas jusqu'à présent assez produit pour que je me permette de tirer son horoscope poétique ; et puis à qui est-il permis de décider de l'avenir d'un homme ?

      Je crois notre jeune garçon un peu flâneur et médiocrement âpre au travail. Je voudrais lui voir entreprendre une oeuvre de longue haleine, fût-elle détestable. Ce qu'il m'a montré vaut bien tout ce qu'on imprime chez les Parnassiens... Avec le temps, il gagnera de l'originalité, une manière individuelle de voir et de sentir (car tout est là) ; pour ce qui est du résultat, du succès, qu'importe ! Le principal en ce monde est de tenir son âme dans une région haute, loin des fanges bourgeoises et démocratiques. Le culte de l'Art donne de l'orgueil ; on n'en a jamais trop. Telle est ma morale.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: extrait d'une lettre, du 23 février 1873, à la mère de Maupassant

[ point de vue ] [ ambition ] [ conseils ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini