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poème

Jamais ne se puisse lasser
Ma muse de chanter la gloire
D'un ver petit, dont la mémoire
Jamais ne se puisse effacer :
D'un ver petit, d'un ver luisant,
D'un ver sous la noire carrière
Du ciel, qui rend une lumière
De son feu le ciel méprisant.
Une lumière qui reluit
Au soir, sur l'herbe roussoyante,
Comme la tresse rayonnante
De la courrière de la nuit.
D'un ver tapi sous les buissons,
Qui au laboureur prophétise
Qu'il faut que pour faucher aiguise
Sa faux, et fasse les moissons.
Gentil prophète et bien appris,
Appris de Dieu qui te fait naître
Non pour néant, mais pour accroître
Sa grandeur dedans nos esprits !
Et pour montrer au laboureur
Qu'il a son ciel dessus la terre,
Sans que son œil vaguement erre
En haut pour apprendre le heur
Ou de la teste du Taureau,
Ou du Cancre, ou du Capricorne,
Ou du Bélier qui de sa corne
Donne ouverture au temps nouveau.
Vraiment tu te dois bien vanter
Etre seul ayant la poitrine
Pleine d'une humeur cristalline
Qui te fait voir, et souhaiter
Des petits enfants seulement,
Ou pour te montrer à leur père,
Ou te pendre au sein de leur mère
Pour lustre, comme un diamant.
Vis donc, et que le pas divers
Du pied passager ne t'offense,
Et pour ta plus sûre défense
Choisis le fort des buissons verts.

Auteur: Belleau Rémi

Info:

[ insecte ]

 

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inversion

- Vous n'aviez pas prévenu que vous désiriez voir le film, dit Starr. Je ne pense pas que le projectionniste l'ait déjà rembobiné.
- Qu'il le passe à l'envers. Peu importe.
... la porte de l'ascenseur s'ouvre et se ferme sur la tête du tueur japonais abattu. L'homme revient à la vie, se relève le long du mur. Le trou dans la paume de sa main se referme, il retire la balle de son dos. Il court en marche arrière, traverse un groupe d'écoliers ; une petite fille se redresse, ondoyant au-dessus du sol, la trainée rouge sur sa robe rentre, comme aspirée, dans son ventre. Le japonais atteint le hall principal baigné d'une lumière floue, esquive des morceaux de verre brisé qui se rassemblent d'un coup en forme de porte vitrée. Le deuxième tueur se remet sur pied, saisit une arme automatique au vol ; tous les deux courent en arrière et sortent du champ ; un panoramique accéléré découvre un jeune Israélien étendu à terre ; le flot de sang remonte à sa hanche. Il se redresse d'un bond, court à reculons, attrapant son sac de montagne au passage. La caméra pivote, se fixe sur le second Israélien juste à temps pour voir sa joue se recoller. Il se redresse et le sang reflue dans sa poitrine, la déchirure dans la chemise se répare d'elle même. Les deux jeunes gens marchent à reculons. L'un se tourne et sourit...

Auteur: Trevanian

Info: Shibumi

[ film ]

 

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prière

Ce n’est pas une lâche que mon âme 

Elle ne tremble pas en ce monde tourmenté d’orages : 

Je voix briller les gloires du Ciel

Et la Foi brille à leur égal, me cuirassant contre la Crainte.

 

O Dieu de dedans ma poitrine,

Toute-puissante, toujours-présente Déité!

Vie qui en moi trouves repos

Comme je tire, impérissable Vie, force de Toi.

 

Vaines les mille croyances

Qui émeuvent les coeurs, indiciblement vaines, 

Sans plus de vertu qu’herbes mortes

Ou que l’écume oiseuse de l’océan sans bornes

 

Pour semer le doute en une âme

Si fermement rivée à ton Infinité,

Si sûrement ancrée

A l’immuable roc de l’Immortalité.

 

De cet amour qui tout embrasse

Ton Esprit anime l’éternité des ans;

Des hauteurs où il règne et plane,

Il mue, soutient, défait, créant et vivifiant.

 

Quand bien même Terre et lune auraient disparu,

Quand bien même soleils et mondes cesseraient d’être,

Et ne restât-il que toi seul, 

Toute existence existerait en toi.

 

Il n’y a point place pour la Mort

Ni d’atome qu’elle ait pouvoir d’anéantir,

Puisque tu es l’Etre et le Souffle

Et que ce que tu es – est à jamais indestructible.

Auteur: Brontë Emily

Info: Poèmes, trad. Pierre Leyris, Ce n’est pas une lâche que mon âme, No Coward Soul is mine

[ Éternel ] [ foi chrétienne ] [ poème ]

 

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question

Qu'en est-il si le sens-de-la-vie n'a rien à voir avec la création et l'expansion d'un territoire sous contrôle ? Que se passe-t-il si le but n'est pas de tenir à distance tous ces gens, objets, êtres et émotions que nous craignons si inutilement ? Quoi alors si le but est de ne plus se soucier de ce contrôle ? Qu'en est-il si le sens de la vie, la principale raison de l'existence, est de se coucher nu avec le partenaire de son choix dans un jardin ombragé d'arbres ? Le but n'est-il pas de goûter mutuellement notre sueur et de sentir la délicate pression d'un doigt sur la poitrine, la cuisse sur la cuisse, la lèvre sur la joue? Que se passe-t-il si le but est de s'arrêter, et alors, avec de lents mouvements mutuels, de pouvoir écouter le chant des oiseaux, de regarder les libellules planer, de contempler le visage de l'autre, et ensuite les faces inférieures des feuilles agitées par la brise? Qu'en est-il si le sens est d'inviter les autres dans son mouvement, d'amener les arbres, le vent, l'herbe, les libellules dans sa famille et de ce fait d'abandonner toute tentative de contrôle ? Quoi alors si, dès l'origine, le sens n'est que de s'entendre, d'échanger, d'expérimenter les choses telles qu'elles sont ? De ressentir de la joie quand on est joyeux, de l'amour quand on aime, de la colère lorsqu'on est fâché, d'être pensif lorsqu'on est plein d'idées ? Le point de départ n'est-il pas de simplement d'être ?

Auteur: Jensen Derrick

Info: A Language Older Than Words

[ lâcher-prise ]

 

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rencontre

Elle le forçait de son mépris, le baiser qu'elle me donnait, la courbure dure de ses lèvres, la moquerie de ses yeux, jusqu'à ce que je sois comme un homme fait de bois et qu'il n'y ait plus d'autre sentiment en moi que la terreur et la crainte d'elle, le sentiment que sa beauté était trop grande, qu'elle était tellement plus belle que moi, plus profondément enracinée que moi. Elle m'a rendu étranger à moi-même, elle était toutes ces nuits calmes et ces grands eucalyptus, les étoiles du désert, cette terre et ce ciel, ce brouillard au dehors, et j'étais venu là sans autre but que d'être un simple écrivain, de gagner de l'argent, de me faire un nom et toutes ces sornettes. Elle était tellement plus fine que moi, tellement plus honnête, que j'étais malade de moi-même et ne pouvais pas regarder ses yeux chauds, je réprimais le frisson provoqué par ses bras bruns autour de mon cou et ses longs doigts dans mes cheveux. Je ne l'ai pas embrassée. Elle m'a embrassé, moi, l'auteur du Petit chien qui rit. Puis elle a pris mon poignet à deux mains. Elle a pressé ses lèvres dans la paume de ma main. Elle a posé ma main sur sa poitrine, entre ses seins. Elle tourna ses lèvres vers mon visage et attendit. Et Arturo Bandini, le grand auteur plongea au plus profond de son imagination colorée, Arturo Bandini le romantique, plein de phrases intelligentes, et il dit, faiblement, comme un chaton, 'Bonjour'.

Auteur: Fante John

Info: ask the dust

[ homme effarouché ] [ femme intimidante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Sean, dans son épicerie, pouvait renifler de loin les clients merdiques.
Trois latinos en costume de lin, moustaches fines, bien taillées, entrèrent par ordre de taille décroissant et remplirent, dans le même ordre, trois gobelets à la fontaine de soda. RAS.
Le signal Danger clignota. Le mec de la pompe 4 qui venait d'entrer atteignait 5,9 sur l'échelle des débiles graves.
- Qu'est-ce que t'as foutu tout ce temps, connard ! On le fait pas attendre, le Steve !
- Ca fait 19 $.
Le mec sort un billet de 20 de sa poche.
- Eh, tu me rends ma monnaie, espèce de NEGRE !!
Le plus grand des latinos se trouvait juste derrière Steve dans la file.
- Hé, toi ! Excuse-toi !
- Va te faire foutre, Julio ! Retourne voir les guenons que vous appelez les mères de vos gosses !
Steve ne vit rien venir. Un second latino arriva par derrière avec à la main une bouteille de sauce barbecue grosse comme une balle de bowling. Qui écrabouilla le nez du Steve.
Sean fut alors le témoin d'une catégorie de violence assez inédite. Le plus grand des latinos prit dans chaque main deux broches à hotdogs de la rôtisserie et enfonça les pointes dans le torse de Steve comme on plante des banderilles. L'une transperça le poumon droit, l'autre lui éclata un ventricule.
Steve se tortilla et se mit à râler, deux hotdogs ratatinés et tremblotants dépassaient de sa poitrine comme des oreilles de lapin.
Le grand latino enjamba le corps et s'approcha de Sean.
- On vous doit trois Coca et deux hotdogs.

Auteur: Dorsey Tim

Info: Florida Roadkill

[ violence ] [ contraste ]

 

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poème

Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m'enjambes
tu m'insuportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je te cils et pupilles
et si je n'omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m'aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t'aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris
je t'écris
tu me penses.

Auteur: Luca Ghérasim

Info: Prendre corps, extraits de La fin du Monde

[ couple ]

 

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femmes-hommes

Dans le même temps, les mains peuvent vagabonder sur la poitrine, douce ou velue, vers les petits renflements des mamelons qu'elles peuvent faire doucement rouler entre les doigts, vers le ventre, vers les cuisses, vers les fesses, vers les épaules. Everywhere. Toucher caresser se frotter sucer embrasser mordiller lécher se vautrer passer repasser se rouler se pourlécher.
Elle bascule. Le visage plonge dans les draps.
Pendant que la surface de la langue s'exerce à enrober le gland, les doigts peuvent courir le long de la verge, la soumettant à des pressions variées. Frôlements avec le plat des dernières phalanges ou solide empoignade. Dans le même temps, on s'abandonne à la danse des reins qui frémissent d'impatience. Pendant que la bouche et les mains s'affairent le suc se répand entre les cuisses et les cuisses se frottent l'une l'autre dans la délectation du plaisir donné et promis les hanches se déhanchent le dos louvoie et les seins se glissent dans l'entrejambe. Le corps tourne autour du pivot. Bel axe en vérité.
Elle a les yeux brillants, c'est sûr.
- Et l'assurance de faire mouche à chaque volte de la langue ! On est intimement certaine, dans cette sorte de création, du plaisir donné.
La voix se fait plus rapide.
- Je passe ainsi et ici mes lèvres sur le gland, sans y penser, c'est-à-dire sans le calculer, et le gémissement de l'embouché arrive à mes oreilles ravies. Et la moindre caresse appelle le gémissement et chaque caresse redouble le plaisir donné et chaque fois la bouche embouche sans la moindre hésitation et sans le plus petit calcul, avec la perfection des gestes semi-conscients.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ fellation ] [ excitation ] [ sensualité ]

 

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scène de séparation

Devant la paisible résistance d’Ulrich, son premier sentiment fut d’avoir vieilli. Elle eut honte de sa situation piteuse et obscène, à demi nue sur ce divan, en butte à tous les outrages. Sans plus hésiter, elle se redressa et saisit ses vêtements. Mais le bruissement froufroutant des calices dans lesquels elle se glissait n’induisit pas Ulrich au repentir. Bonadea sentit sur ses yeux le picotement douloureux de l’impuissance. "C’est un rustre, il m’a offensée exprès !" se redisait-elle. Puis, comme une constatation : "Il ne fait pas un pas !" Et à chaque cordon qu’elle nouait, à chaque crochet qu’elle fermait, elle s’enfonçait plus avant dans le profond puits noir d’une souffrance depuis longtemps oubliée, celle de l’enfant qui se sent abandonné. L’obscurité paraissait alentour. Le visage d’Ulrich s’offrait comme dans une lumière définitive, il se détachait avec rudesse et dureté sur l’ombre du chagrin. "Comment ai-je bien pu aimer ce visage ?" se demanda Bonadea ; mais au même instant, elle sentit toute sa poitrine se crisper sur ces mots : "Perdu pour toujours !" 

Ulrich, qui devinait confusément la résolution qu’elle avait prise de ne plus revenir, ne fit rien pour l’en empêcher. Alors Bonadea, plantée evant le miroir, lissa ses cheveux d’un geste violent, mit son chapeau et attacha sa voilette. Maintenant que la voilette lui cachait le visage, tout était consommé ; le moment était solennel comme une condamnation à mort, ou comme quand la serrure d’une malle se ferme bruyamment. Il ne l’embrasserait plus, il ne devinerait pas qu’il perdait ainsi la dernière occasion de le faire !

Aussi, prise de pitié, était-elle tout près de lui sauter au cou, et d’y pleurer toutes ses larmes.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 199

[ pensées contradictoires ] [ humiliation ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incipit

Les murs de la cellule étaient nus, peints à la chaux. Une fenêtre étroite et grillée, percée très haut de façon qu'on ne pût pas y atteindre, éclairait cette petite pièce claire et sinistre; et le fou, assis sur une chaise de paille, nous regardait d'un oeil fixe, vague et hanté. Il était fort maigre avec des joues creuses et des cheveux presque blancs qu'on devinait blanchis en quelques mois. Ses vêtements semblaient trop larges pour ses membres secs, pour sa poitrine rétrécie, pour son ventre creux. On sentait cet homme ravagé, rongé par sa pensée, par une Pensée, comme un fruit par un ver. Sa Folie, son idée était là, dans cette tête, obstinée, harcelante, dévorante. Elle mangeait le corps peu à peu. Elle, l'Invisible, l'Impalpable, l'Insaisissable, l'Immatérielle Idée minait la chair, buvait le sang, éteignait la vie. Quel mystère que cet homme tué par un Songe ! Il faisait peine, peur et pitié, ce Possédé ! Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes ?
Le médecin me dit: "Il a de terribles accès de fureur, c'est un des déments les plus singuliers que j'ai vus. Il est atteint de folie érotique et macabre. C'est une sorte de nécrophile. Il a d'ailleurs écrit son journal qui nous montre le plus clairement du monde la maladie de son esprit. Sa folie y est pour ainsi dire palpable. Si cela vous intéresse vous pouvez parcourir ce document." Je suivis le docteur dans son cabinet, et il me remit le journal de ce misérable homme. "Lisez, dit-il, et vous me direz votre avis."
Voici ce que contenait ce cahier:

Auteur: Maupassant Guy de

Info: La chevelure

[ début ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel