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écriture

Ma résolution de devenir écrivain s'affermit en lisant les grands auteurs – Flaubert, Dostoïevski, Shakespeare – l'un après l'autre. Mais je commençais à ressentir profondément ma différence. Auparavant, j'étais une Vietnamienne qui parlait mal ma langue et avait la tête farcie de culture française. Maintenant, j'étais une étrangère qui aspirait à écrire aussi bien que l'indigène. Il y avait en moi une fêlure que j'essayais de comprendre en me tournant vers les écrivains qui ont trahi leur langue natale : Conrad le Polonais écrivant en anglais, Cioran le Roumain et Beckett l'Irlandais écrivant en français. Chacun, en investissant la langue qu'il a choisie, m'apparaissait à la fois comme un voleur et un donateur.

Auteur: Lê Linda

Info: Le complexe de Caliban, p. 41

[ décentrage ] [ seconde main ] [ deuxième langue ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

patriotisme

Nous avions libéré en septembre 1939 un grand nombre de criminels des pénitenciers, et les encourageâmes à reprendre leurs anciennes "professions", sous réserve qu'ils limiteraient leurs activités aux Allemands. Nos autorités gardaient les noms et les dossiers de chacun d'eux, de façon à pouvoir en conserver le contrôle après la guerre. Naturellement, il leur a été promis que leurs condamnations seraient réduites proportionnellement au succès de leurs opérations contre les Allemands. Le fait qu'aucun de ces criminels ne commit un seul de ces méfaits contre un Polonais et que l'on pouvait confier à beaucoup d'entre eux les plus sanglantes missions de l'action clandestine est significatif. Il prouve l'intensité de la haine collective contre l'Allemand."

Auteur: Karski Jan Kozielewski

Info: Mon témoignage devant le monde - Souvenirs 1939 - 1943, 1609, Points n° P2543, p. 345/346

[ union sacrée ] [ ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

oppression

En deux mois d'occupation, les Allemands, ont déjà transféré plus de quatre cent mille Polonais de la province incorporée dans le General gourvernement. (...) Les gens de la classe moyenne qui ne se sont pas fait enregistrer comme Allemands sont emprisonnés sans avertissement. Les paysans, les ouvriers et les artisans reçoivent l'ordre d'évacuer leur maison dans les deux heure. Ils sont autorisés à emporter cinq kilos de vivres et de vêtements. Leur maison doit être nettoyée et mise en ordre pour accueillir leurs successeurs allemands, à qui ils doivent laisser tous leurs biens. Souvent la police oblige les enfants à faire des bouquets de fleurs et à les placer sur les tables et les seuls des maisons comme symboles de bienvenus pour l'arrivée des colons allemands.

Auteur: Karski Jan

Info: Mon témoignage devant le monde, p. 133

[ vingtième siècle ]

 

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ville

La nature, c’était Amphion où s’élevait le chalet acheté par ses parents, après leur mariage, à un comte polonais fils naturel de Napoléon. Dans cette "demeure marquée par l’amour", Grégoire de Brancovan avait entrepris des travaux pharaoniques pour transformer l’inconfortable masure en un palais entouré de magnifiques jardins. A l’approche du printemps, toute la famille partait s’installer au bord du lac Léman, le plus souvent jusqu’en septembre. Pour Anna de Noailles, Amphion symbolisa dès lors le paradis sur terre : "Oui, ce fut là le paradis". Durant toute sa vie, elle se partagea entre ces deux lieux à la fois réels et magiques : Amphion symbole du bonheur de l’enfance, de l’éden perdu, et Paris où elle connut l’amour et la gloire, délaissant pour un temps ses racines étrangères.

Auteur: Allard Marie-Lise

Info: Dans "Anna de Noailles, entre prose et poésie", page 61

[ campagne ] [ personnalité ] [ province ] [ aristocratie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nationalisme

Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs (...) Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler... Si vous ajoutez le bruit et l'odeur, hé bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela.

Auteur: Chirac Jacques

Info: 19 juin 1991

 

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camp de concentration

A l'aube du 13 juillet 1942, les hommes du bataillon de police de réserve allemande entrent dans le village polonais de Josefow. Arrivés en Pologne quelques jours auparavant, la plupart d'entre eux sont des pères de famille trop âgés pour être envoyés au front. Dans le civil, ils étaient ouvriers, vendeurs, artisans, employés de bureau. Au soir de ce 13 juillet, se sont emparés des 1800 juifs de Josefow, ont désigné 300 hommes comme "juifs de labeur", et ont abattu à bout portant, au fusil, 1500 femmes, enfants et vieillards. Ces réservistes ordinaires étaient devenus adultes avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir et n'avaient jamais été des nazis militants ni des racistes fanatiques. Pourtant en seize mois, ces hommes vont assassiner directement, d'une balle dans la tête, 38000 juifs, et en déporter 45000 autres vers les chambres à gaz de Treblinka - un total de 83000 victimes pour un bataillon de moins de 500 hommes.

Auteur: Internet

Info:

 

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christianisme

Le premier théologien à être entré dans la plénitude du "Je suis l’Immaculée Conception" est saint Maximilien Kolbe. Ce fils de saint François d’Assise est un prêtre polonais, mort martyr à Auschwitz le 14 août 1941. Fait unique dans les annales de l’horreur concentrationnaire, il offrit spontanément de prendre la place de l’un des dix otages – un père de famille – que les autorités du camp avaient condamnés à mourir de faim dans un bunker, en représailles de l’évasion d’un détenu. Quatorze jours plus tard, après avoir soutenu le courage de ses neuf compagnons et apaisé leur haine dans la prière et les chants religieux, le Père Kolbe fut retrouvé, seul survivant, veillant et priant, et achevé d’une piqûre de phénol. "A la question brutale de Fritsch, le chef du camp, absolument ahuri par l’audace de ce bagnard qui voulait prendre la placé d’un condamné : "Qui donc es-tu ?", Maximilien Kolbe donna cette simple réponse : "Je suis un prêtre catholique"." [Karol Wojtyla, 1971].

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 120-121

[ élément biographique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

faire miroiter

Une défense beaucoup plus attrayante et convaincante de la nécessité occasionnelle d'exagérer les bénéfices potentiels apparaît dans un essai du philosophe polonais Kolakowski : Les améliorations les plus simples des conditions sociales exigent un effort si énorme de la part de la société que la pleine conscience de cette disproportion serait des plus décourageantes et rendrait ainsi tout progrès social impossible. L'effort doit être prodigieusement grand si l'on veut que le résultat soit visible... Il n'est donc pas du tout étonnant que cette terrible disproportion soit très faiblement reflétée dans la conscience humaine si l'on veut que la société génère l'énergie nécessaire pour apporter des changements dans les relations sociales et humaines. Pour cela, on exagère les résultats prospectifs en un mythe pour leur faire prendre des dimensions qui correspondent un peu plus à l'effort immédiatement ressenti.... Le mythe se comporte comme une Fata Morgana qui fait surgir de belles terres sous les yeux des membres d'une caravane et augmente ainsi leurs efforts jusqu'à ce que, malgré toutes leurs souffrances, ils atteignent la prochaine petite oasis. Si de tels mirages tentants n'étaient pas apparus, la caravane épuisée aurait inévitablement péri dans la tempête de sable, privée d'espoir.  

Auteur: Hirschman Albert Otto

Info: Development Projects Observed

[ incitation ] [ encouragement ] [ carotte mieux que bâton ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

judaïsme

Dans un film français d'une durée de neuf heures, intitulé Shoah,il est toutefois, bien plus difficile d'excuser que pas un seul train ne soit mentionné provenant de France ! N'est guère évoquée la relative indifférence de la majorité des habitants de la "ville lumière", et, parmi ceux-ci, des intellectuels qui tuaient le temps au café de Flore ou aux Deux-Magots, pendant que les enfants juifs étaient emmenés au Vélodrome d'Hiver.
...
De plus, en tant que spectateur israélien de l'oeuvre d’un réalisateur qui se définit comme juif, j'ai du mal a accepter que sur toute la durée d'un film sur la mémoire, si attaché au détail, ne soit jamais évoquées d'autres victimes que les juifs dans cette gigantesque industrie de la mort. Ainsi, bien que la majeure partie du film ait été tournée en Pologne, on laisse le spectateur dans l'ignorance que cinq millions de Polonais y ont été assassinés : deux millions et demi d'origine juive et deux millions et demi de catholique.
...
Si l'on évoque les proportions le nombre de Roms (tziganes) assassinés, sur l'ensemble de leurs communautés, s'avère très proche de celui des victimes juives ; Portant ils n'ont pas droit a une mention dans la Shoah lanzmannienne.

Auteur: Sand Shlomo

Info: Comment j'ai cessé d'être juif

[ antisémitisme ] [ racisme ]

 

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roman

Peu à peu, Fédor Mikhaïlovitch consentit à nous parler de sa vie en Sibérie et des mœurs des réprouvés, ses compagnons de bagne. La plupart de ces récits furent inclus ensuite dans les Souvenirs de la maison morte. Ce livre, d’ailleurs, parut dans des circonstances opportunes.

L’esprit de tolérance soufflait sur le pays et pénétrait jusqu’à la censure. Des ouvrages virent le jour dont, peu de temps avant, la publication paraissait impensable. Certes, la censure fut quelque peu troublée par ce livre sans précédent, tout entier consacré à illustrer des vies de forçats, par le fond noir des récits dont les héros étaient d’effroyables criminels et enfin par le fait que l’auteur lui-même était un ancien prisonnier politique, à peine revenu à la vie normale. Cependant, rien ne put détourner Dostoïevski de rapporter exactement ce qu’il avait connu. Aussi les Souvenirs de la maison morte bouleversèrent-ils l’opinion ; leur auteur apparut comme un autre Dante. L’enfer où il était descendu fut d’autant plus terrifiant pour le public que, loin d’être le fruit de l’imagination du poète, il appartenait incontestablement au monde de la réalité. Cependant, sur les instances de la censure, Dostoïevski supprima l’épisode des Polonais déportés et des détenus politiques.

Auteur: Milioukov Alexandre

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 67

[ contexte ] [ réception ] [ circonstances ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson