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décroissance

Il n’y a qu’un problème sérieux : la surpopulation. Il est systématiquement esquivé par les écologistes. Au lieu de quoi, ils nous demandent de trier nos déchets, de ne plus rouler en diesel et de circuler à bicyclette. Quelle aimable plaisanterie ! Ils devraient au contraire se réjouir que des virus déciment la planète, supprimer les allocations familiales, se réjouir quand des enfants meurent de faim et renoncer à soigner les vieux. Au lieu de cela, ils entretiennent le mythe d’une planète verte, souriante, pacifique et bienveillante à l’égard de tous. Ils n’ont sans doute jamais lu des livres pour adultes : l’infantilisation est leur horizon ultime. Le plus saugrenu est que tous les partis politiques se prétendent, eux aussi, écologistes dans une sorte de course à la crétinisation générale. L’oncle Bens en rit encore.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Le blog de Roland Jaccard

[ population ] [ monde ] [ utopie ]

 
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Ajouté à la BD par SFuchs

sophistication

La star n'a rien d'un être idéal ou sublime, elle est artificielle. Elle n'a que faire d'être une actrice au sens psychologique du terme : son visage n'est pas le reflet de son âme ni de sa sensibilité : elle n'en a pas. Elle est là au contraire pour déjouer toute sensibilité, toute expression dans la seule fascination rituelle du vide, dans son regard extatique et la nullité de son sourire. C'est là qu'elle atteint au mythe et au rite collectif d'adulation sacrificielle.

L'assomption des divinités cinématographiques, des divinités de masse, fut et reste notre grande événement moderne - il contrebalance encore aujourd'hui tous les événements politiques ou sociaux. Rien ne sert de le renvoyer à un imaginaire des masses mystifées. C'est un événement de séduction qui contrebalance tout l'événement de la production.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.131

[ manipulation ] [ populace ] [ illusion ] [ néant ] [ vedette ] [ superficialité ] [ notoriété ]

 
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démocratie

Malgré un froid à pierre fendre, nous tenons bon. L’immense place de la Victoire est pleine à craquer et des centaines de milliers de corps emmitouflés frémissent à l’unisson dans cette nuit glacée. Jamais, depuis décembre 1989, autant de Roumains ne sont descendus dans la rue. Il aura fallu attendre qu’une parodie de gouvernement fasse voter en catimini un décret d’urgence dépénalisant plusieurs délits de corruption pour que le vase déborde. Chaque soir depuis une semaine, partout à travers le pays, une foule excédée se rassemble pour crier sa colère sous un seul mot d’ordre : #REZIST. 

L’ambiance est bon enfant. On offre des fleurs aux gendarmes. On distribue des boissons chaudes à des inconnus. On crée, à qui mieux mieux, des slogans percutants. 

Assisterait-on enfin au réveil d’une conscience civique en Roumanie, bientôt trente ans après la fin de la dictature ? 

Rien n’est moins certain.

Auteur: Audet-Gainar Sylvain

Info: Du rififi à Bucarest de Sylvain, Février 2017

[ surveillance du peuple ] [ vigilance populaire ] [ citoyenneté ] [ liberté responsable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

illusion

Tout cela ne tiendrait évidemment pas cinq minutes si l’inconscient collectif n’existait pas. Il n’existe pas ? Invention ridicule de Jung torpillée par Freud puis achevée au mortier par Lacan ? Bien sûr, mais ils auraient pu être dix fois plus nombreux à essayer de la liquider, cette illusion, qu’il n’y aurait eu que plus de plaisir pour tout le monde à la recréer naturellement et spontanément. Ce sont les hommes, les femmes, tout le monde, qui inventent et réinventent sans cesse l’inconscient collectif ; Jung n’a fait que prendre le train en marche, si on désigne par la formule inconscient collectif la zone de délire sur l’arrière-monde que nourrit toute collectivité aspirant par ailleurs à l’égalisation en surface. Il est normal d’ailleurs qu’à une politique du collectif corresponde une religion du collectif. Elle est l’angoisse métaphysiquement exprimée, le stéréotype mystique, de la stéréotypie sociale. La mythologie d’avenir d’un monde sans avenir qui ne parle que de l’avenir.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 334

[ mythe populaire ] [ critique ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ecclésiastes

Demain, c’est un laïc ayant reçu les ordres qui présidera aux réunions ordinaires d’une communauté chrétienne. Le ministère ne sera plus alors considéré comme un emploi, mais comme une occupation du temps de loisir. La "diacronie" prendra ainsi la place de la paroisse de naguère, comme unité fondamentale institutionnelle de l’Eglise. Au lieu de voir des étrangers venir au rassemblement dominical, ce seront des amis qui se rencontreront périodiquement. Un scribe ou un fonctionnaire de l’Eglise n’assurera plus la présidence, mais un dentiste, un ouvrier d’usine ou un professeur, bref, quelqu’un possédant un travail indépendant. Le ministre sera alors un homme riche de sagesse chrétienne par suite de sa participation au cours de sa vie, à une liturgie intime, plutôt qu’un diplômé du séminaire qui n’a que des formules "théologiques" pour toute expérience. La plénitude de son mariage, l’éducation de ses enfants justifieront la responsabilité spirituelle du ministre, tout autant que pouvait le faire l’acceptation du célibat comme condition légale de l’ordination.

Auteur: Illich Ivan

Info: Dans "Libérer l'avenir" page 79

[ popularisation ] [ décalcification ] [ rénovation ] [ diacres ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sensibilité

(...) l’émotion ne peut être captée et transcrite qu'à travers le langage parlé… le souvenir du langage parlé ! et qu'au prix de patiences infinies ! de toutes petites retranscriptions ! le cinéma y arrive pas !… c’est la revanche !… en dépit de tous les battages, des milliards de publicité, des milliers de plus en plus gros plans!… de soupirs, sourires, sanglots, qu'on peut pas rêver davantage, le cinéma reste tout au toc, mécanique, tout froid… il a que de l’émotion en toc !… il capte pas les ondes émotives… il est infirme de l’émotion… monstre infirme !… la masse non plus est pas émotive !… certes !… je vous l’accorde, Professeur Y… elle aime que la gesticulade ! elle est hystérique la masse !… mais que faiblement émotive ! bien faiblement !… Y a belle lurette qui y aurait plus de guerre, Monsieur le Professeur Y, si la masse était émotive !… plus de boucheries !… c’est pas pour demain !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: entretien avec le professeur Y (1955, 128 p.)

[ arts ] [ populace ] [ tragédie ] [ inéluctabilité ] [ texte-image ]

 

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science-fiction

- Je vais vous expliquer le déroulement de la procédure. Dès que j'aurais signé votre certificat de libération, des agents vous conduiront au sous-sol du Palais de Justice. De là, un fourgon vous emmènera dans un lieu secret. A midi, vous serez relâché et livré à vous-même. Dès lors, chaque citoyen de ce pays aura la possibilité d'agir avec vous comme bon lui semble, en totale impunité.

(...)

Chaque jour, à dix-neuf heures précises, une série de données vous concernant sera transmise à une plateforme électronique consultable par tous ceux qui ont téléchargé l'application Guily. Outre votre poul et votre Indice de stabilité émotionnelle, le bracelet transmettra votre géolocalisation à cet instant.

(...)

Pour conclure, la loi m'oblige à vous communiquer les données suivantes. Sur les 237 personnes ayant déjà été relâchées dans le cadre de cette procédure, 175 sont mortes après avoir été lynchées par la population, 9 ont réussi à rassembler les preuves de leur innocence et ont bénéficié d'un acquittement. Les 53 autres ont disparu, sans que l'on sache ce qu'elles sont devenues.

Auteur: Tixier Jean-Christophe

Info: Guilty - L'affaire Diego Abrio

[ vindicte populaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sentimentalisme

En gens pressés que nous sommes, nous avons été trop vite avec nos bons moujiks, conclut-il. Nous les avons mis à la mode, et toute une partie de notre littérature s’est jetée dessus comme sur un trésor nouvellement découvert, et s’y est consacrée pendant des années. Nus couronnions de lauriers des têtes pouilleuses. Or depuis qu’il existe, depuis un millier d’années, le paysan russe ne nous a donné que la "Kamarinskaïa". Un poète russe remarquable et non dépourvu d’esprit, en voyant pour la première fois sur la scène la grande Rachel, s’écria, enthousiasmé : "Je n’échangerais pas Rachel contre un moujik !" J’irai plus loin encore : "je refuse d’échanger Rachel contre tous les moujiks russes. Il est temps de voir les choses elles sont et de ne pas mélanger notre vulgaire goudron national au bouquet de l’impératrice."

Lipoutine en convient aussitôt, mais observa qu’au nom de l’idée il était nécessaire en ce temps-là de jouer la comédie et de célébrer le moujik. Il ajouta que des dames de la haute société avaient versé des larmes abondantes à la lecture d’Anton Goremyka, et que certaines d’entre elles étaient même allées jusqu’à écrire de Paris à leurs gérants, pour qu’à l’avenir les paysans fussent traités aussi humainement que possible.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Les démons", trauction de Boris de Schloezer, éditions Gallimard, 1955, page 78

[ classe populaire ] [ apitoiement ] [ hypocrisie sociale ] [ ficelle dramaturgique ]

 

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anti-nucléaire

Nous avons été étonnées, en voyageant en France, qu'on nous demande : “Mais comment avez-vous pu réagir comme ça à Plogoff ?” À Blois, par exemple, on nous a dit : “Nous, on a regardé passer les réacteurs dans les rues de Blois, et personne n'a rien dit, rien fait.”

Et c'est notre réaction à nous qu'on ne comprend pas ! Pourtant, eux, ils n'en voulaient pas et ils n'ont rien fait. Je leur ai répondu : “On n'est pas venu ici pour vous dire ce qu'il faut faire. C'est à vous de prendre votre vie en main et de savoir ce que vous voulez.” Il faut d'abord savoir ce qu'on veut.

Si, dans certaines régions, les centrales s'implantent si facilement, c'est parce que les gens ne bougent pas, ou pas suffisamment. Ici, on s'informe depuis des années ; même les grand-mères de 60, 70 ans sont entrées dans la lutte. On est tous mobilisés. On ne veut pas de la centrale, et on se bat pour ne pas l'avoir.

En ville, c'est vrai, le problème n'est pas le même : les gens n'ont pas les mêmes attaches. Ici on a des terres, on est enracinés depuis des années, c'est pas du tout pareil.

Auteur: Anonyme

Info: Propos rapportés in "Femmes de Plogoff", Editions la Digitale, de Renée Conan et Annie Laurent

[ résistance civile ] [ opposition populaire ] [ attachement territorial ]

 

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classes sociales

La Russie est coupée en deux : la rupture est sensible depuis la réforme de Pierre le Grand, qui aboutit à créer une nouvelle noblesse. Pierre le Grand a réalisé ce dont, plus tard, Napoléon a rêvé, quand il imaginait la Légion d’honneur.

Le résultat est patent. Dostoïevski le rappelle régulièrement, depuis ses Carnets de la maison morte. Les gens du peuple éprouvent pour les privilégiés un sentiment qui prend souvent la figure de la haine. Les privilégiés, de leur côté, ne cessent, par patriotisme, de dire leur admiration pour le peuple, sans oublier pourtant le mépris qu’autrefois leur inspiraient les "puants".

Ce mépris est renforcé depuis que l’occidentalisation des élites leur donne l’impression de participer à la civilisation. Le moujik est un sauvage. Le moujik s’enivre abominablement.

Que le moujik vive dans une grande misère matérielle et spirituelle, Dostoïevski ne songe pas à le nier. Mais il croit fermement – a-t-il tort ? a-t-il raison ? – que le peuple, qui n’est pas un parangon de vertu, a gardé la conscience du bien et du mal, celle qu’on acquise Adam et Eve en mangeant le fruit de l’arbre. Il se persuade par ailleurs que la classe privilégiée est en train de perdre cette conscience. La licence en matière de mœurs est un signe.

Auteur: Backès Jean-Louis

Info: "Dostoïevski et la logique", YCMA-Press, Paris, 2021, pages 320-321

[ valeurs ] [ hiérarchie ] [ sagesse populaire ] [ bon sens ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson