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décadence

[...] tout le XVIIIe siècle, ce siècle “spirituel et plat, avec un fond canaille” sera libertin et déjà pornographique ; c’est le commencement du mercantilisme littéraire ; les gens de lettres font fortune avec leurs écrits, ils prétendent arriver à l’indépendance par l’argent, et, soumis à l’opinion, qu’il faut flatter pour régner, ils écrivent des ordures : la royauté de Voltaire devait aboutir à l’“empire pornocratique” de Zola ! Bancocratie et pornocratie ont toujours été de pair.

Auteur: Berth Edouard

Info: Dans "Les méfaits des intellectuels" page 51

[ démagogie ] [ culture populaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Et on sait combien l’apparence et les goûts sont cruciaux sur les réseaux sociaux. On s’est chauffés les uns les autres. Comme une bande d’abrutis. La violence dont on a fait preuve est juste une extension virtuelle de ce qui se passe lors d’un lynchage dans la rue ou lors d’une soirée qui dérape. On retrouve les mêmes réflexes primaires, sexistes, misogynes, homophobes, antisémites, dont raffolent les groupes. C’est même encore plus jouissif sur Internet car il n’y a pas de limite. Tu peux taper sans voir les dégâts que tu provoques.

Auteur: Le Roy Philip

Info: 1, 2, 3, nous irons au bois

[ pulsions égotiques ] [ cerveau reptilien ] [ exaltation populaire ] [ emballement de la foule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

médias

Extraordinaire affaire de la fausse nouvelle donnée hier soir par les journaux, d'après une dépêche américaine, l'Intransigeant et la Presse en tête, de l'arrivée à New York des aviateurs Nungesser et Coli, les deux "héros" selon le langage ridicule en cours à notre époque. Et non seulement l'annonce de leur arrivée, mais encore des détails sur leur débarquement et les propos tenus par Nungesser. Ce matin, rien de vrai, et non seulement rien de vrai, mais la plus grande inquiétude sur le sort de ces deux hommes. Quelle douche pour le Paris hystérique d'hier soir ! Le peuple n'a pas changé. Le même qu'au moyen âge. La même superstition, la même idolâtrie, la même crédulité, avec cette abjection en plus : l'hyper orgueil national. Quelles scènes si on annonçait demain la fin du monde.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986, 10 mai 1927 I p.1944

[ emballement ] [ naïveté populaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

démocratie

Malgré un froid à pierre fendre, nous tenons bon. L’immense place de la Victoire est pleine à craquer et des centaines de milliers de corps emmitouflés frémissent à l’unisson dans cette nuit glacée. Jamais, depuis décembre 1989, autant de Roumains ne sont descendus dans la rue. Il aura fallu attendre qu’une parodie de gouvernement fasse voter en catimini un décret d’urgence dépénalisant plusieurs délits de corruption pour que le vase déborde. Chaque soir depuis une semaine, partout à travers le pays, une foule excédée se rassemble pour crier sa colère sous un seul mot d’ordre : #REZIST. 

L’ambiance est bon enfant. On offre des fleurs aux gendarmes. On distribue des boissons chaudes à des inconnus. On crée, à qui mieux mieux, des slogans percutants. 

Assisterait-on enfin au réveil d’une conscience civique en Roumanie, bientôt trente ans après la fin de la dictature ? 

Rien n’est moins certain.

Auteur: Audet-Gainar Sylvain

Info: Du rififi à Bucarest de Sylvain, Février 2017

[ surveillance du peuple ] [ vigilance populaire ] [ citoyenneté ] [ liberté responsable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

illusion

Tout cela ne tiendrait évidemment pas cinq minutes si l’inconscient collectif n’existait pas. Il n’existe pas ? Invention ridicule de Jung torpillée par Freud puis achevée au mortier par Lacan ? Bien sûr, mais ils auraient pu être dix fois plus nombreux à essayer de la liquider, cette illusion, qu’il n’y aurait eu que plus de plaisir pour tout le monde à la recréer naturellement et spontanément. Ce sont les hommes, les femmes, tout le monde, qui inventent et réinventent sans cesse l’inconscient collectif ; Jung n’a fait que prendre le train en marche, si on désigne par la formule inconscient collectif la zone de délire sur l’arrière-monde que nourrit toute collectivité aspirant par ailleurs à l’égalisation en surface. Il est normal d’ailleurs qu’à une politique du collectif corresponde une religion du collectif. Elle est l’angoisse métaphysiquement exprimée, le stéréotype mystique, de la stéréotypie sociale. La mythologie d’avenir d’un monde sans avenir qui ne parle que de l’avenir.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 334

[ mythe populaire ] [ critique ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sentimentalisme

En gens pressés que nous sommes, nous avons été trop vite avec nos bons moujiks, conclut-il. Nous les avons mis à la mode, et toute une partie de notre littérature s’est jetée dessus comme sur un trésor nouvellement découvert, et s’y est consacrée pendant des années. Nus couronnions de lauriers des têtes pouilleuses. Or depuis qu’il existe, depuis un millier d’années, le paysan russe ne nous a donné que la "Kamarinskaïa". Un poète russe remarquable et non dépourvu d’esprit, en voyant pour la première fois sur la scène la grande Rachel, s’écria, enthousiasmé : "Je n’échangerais pas Rachel contre un moujik !" J’irai plus loin encore : "je refuse d’échanger Rachel contre tous les moujiks russes. Il est temps de voir les choses elles sont et de ne pas mélanger notre vulgaire goudron national au bouquet de l’impératrice."

Lipoutine en convient aussitôt, mais observa qu’au nom de l’idée il était nécessaire en ce temps-là de jouer la comédie et de célébrer le moujik. Il ajouta que des dames de la haute société avaient versé des larmes abondantes à la lecture d’Anton Goremyka, et que certaines d’entre elles étaient même allées jusqu’à écrire de Paris à leurs gérants, pour qu’à l’avenir les paysans fussent traités aussi humainement que possible.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Les démons", trauction de Boris de Schloezer, éditions Gallimard, 1955, page 78

[ classe populaire ] [ apitoiement ] [ hypocrisie sociale ] [ ficelle dramaturgique ]

 

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anti-nucléaire

Nous avons été étonnées, en voyageant en France, qu'on nous demande : “Mais comment avez-vous pu réagir comme ça à Plogoff ?” À Blois, par exemple, on nous a dit : “Nous, on a regardé passer les réacteurs dans les rues de Blois, et personne n'a rien dit, rien fait.”

Et c'est notre réaction à nous qu'on ne comprend pas ! Pourtant, eux, ils n'en voulaient pas et ils n'ont rien fait. Je leur ai répondu : “On n'est pas venu ici pour vous dire ce qu'il faut faire. C'est à vous de prendre votre vie en main et de savoir ce que vous voulez.” Il faut d'abord savoir ce qu'on veut.

Si, dans certaines régions, les centrales s'implantent si facilement, c'est parce que les gens ne bougent pas, ou pas suffisamment. Ici, on s'informe depuis des années ; même les grand-mères de 60, 70 ans sont entrées dans la lutte. On est tous mobilisés. On ne veut pas de la centrale, et on se bat pour ne pas l'avoir.

En ville, c'est vrai, le problème n'est pas le même : les gens n'ont pas les mêmes attaches. Ici on a des terres, on est enracinés depuis des années, c'est pas du tout pareil.

Auteur: Anonyme

Info: Propos rapportés in "Femmes de Plogoff", Editions la Digitale, de Renée Conan et Annie Laurent

[ résistance civile ] [ opposition populaire ] [ attachement territorial ]

 

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classes sociales

La Russie est coupée en deux : la rupture est sensible depuis la réforme de Pierre le Grand, qui aboutit à créer une nouvelle noblesse. Pierre le Grand a réalisé ce dont, plus tard, Napoléon a rêvé, quand il imaginait la Légion d’honneur.

Le résultat est patent. Dostoïevski le rappelle régulièrement, depuis ses Carnets de la maison morte. Les gens du peuple éprouvent pour les privilégiés un sentiment qui prend souvent la figure de la haine. Les privilégiés, de leur côté, ne cessent, par patriotisme, de dire leur admiration pour le peuple, sans oublier pourtant le mépris qu’autrefois leur inspiraient les "puants".

Ce mépris est renforcé depuis que l’occidentalisation des élites leur donne l’impression de participer à la civilisation. Le moujik est un sauvage. Le moujik s’enivre abominablement.

Que le moujik vive dans une grande misère matérielle et spirituelle, Dostoïevski ne songe pas à le nier. Mais il croit fermement – a-t-il tort ? a-t-il raison ? – que le peuple, qui n’est pas un parangon de vertu, a gardé la conscience du bien et du mal, celle qu’on acquise Adam et Eve en mangeant le fruit de l’arbre. Il se persuade par ailleurs que la classe privilégiée est en train de perdre cette conscience. La licence en matière de mœurs est un signe.

Auteur: Backès Jean-Louis

Info: "Dostoïevski et la logique", YCMA-Press, Paris, 2021, pages 320-321

[ valeurs ] [ hiérarchie ] [ sagesse populaire ] [ bon sens ]

 
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récupération

"Utiliser" l'événement — quel que soit l'événement que Jupiter Salopard, présidant aux nuages, t'a fienté d'vant l'nez, plaf, plaf — pour la magnification d'une activité pseudo-éthique personnelle, en fait protubéremment scénique et salement théâtralisée, est le jeu de quiconque, institution ou personne, veut attribuer à la propagande et à la pêche les dimensions et la gravité d'une activité morale. La psyché du dément politique exhibée (narcissiste à contenu pseudo-éthique) agrippe le crime d'autrui, réel ou supposé, et y rugit dessus comme un fauve couillon et furibard à froid sur une mâchoire d'âne : se conduisant de la sorte pour épuiser (pour détendre), sous la vaine apparence d'un mythe punitif, la sale tension qui le contraint à l'acte pratique : à la pratique quelle qu'elle soit, pourvu qu'il y ait pratique, à la pratique "coûte que coûte". Le crime d'autrui est "utilisé" afin d'assouvir la Mégère à la crinière enserpentée, la multitude en folie : qui ne se laisse pas assouvir pour si peu : il est offert, le crime, comme bouc ou faon déchiré, aux échevelées qui le détruiront en lambeaux, suaves en leurs bonds par buissons ou mamelons, omniprésentes et voraces dans la bacchanale qui s'enflamme de leurs cris, et s'empourpre du massacre et du sang : une pseudo-justice, une pseudo-vérité, ou la pseudo-habilitation aux diktats acquérant ainsi cours légal. 

Auteur: Gadda Carlo Emilio

Info: L'affreuse embrouille de via Merulana, Chapitre IV

[ vindicte populaire ]

 

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sotériologie

Dans ma jeunesse, j’ai rencontré une dernière ramification de cette conception moyenâgeuse du monde, grâce à l’expérience suivante. Nous avions, à cette époque, une cuisinière de la Forêt-Noire souabe, à qui incombait la tâche d’exécuter les victimes de la basse-cour destinées à la cuisine. Il s’agissait de poules naines, dont les coqs se distinguent par leur humeur particulièrement querelleuse et par leur malice. L’un d’eux dépassait tous les autres par sa cruauté et ma mère chargea la cuisinière d’exécuter le malfaiteur pour le repas du dimanche. J’arrivai juste comme elle rapportait le coq décapité et disait à ma mère : "Il est mort en chrétien, bien qu’il ait été si mauvais. Il a encore crié : "Pardonne-moi, pardonne-moi !" avant que je lui coupe la tête. Aussi, maintenant, il est allé au ciel !" Ma mère répondit, indignée : "Ne dites pas de sottises ! Seuls les êtres humains vont au ciel", à quoi la cuisinière étonnée répliqua : "Les poules ont aussi un corps, tout comme les gens ont le leur. – Mais seuls les êtres humains ont une âme immortelle et une religion", dit ma mère, tout aussi stupéfaite. "Non, ce n’est pas vrai, répondit la cuisinière, les animaux ont aussi une âme et tous ont leur propre ciel, les chiens, les chats et les chevaux, et cela parce que, lorsque le sauveur des hommes est descendu sur la terre, le sauveur de la volaille est aussi venu parmi les poules, et c’est pourquoi elles aussi doivent se repentir de leurs péchés avant de mourir, si elles veulent aller au ciel."
La croyance de notre cuisinière est un vestige folklorique de cet esprit qui découvrait le drame de la rédemption à tous les niveaux de l’être et le retrouvait, par conséquent, dans les transformations les plus mystérieuses et les plus incompréhensibles de la matière.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, pages 553-555

[ panthéisme ] [ bon sens populaire ] [ homme-animal ]

 

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