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ethnosociologie

Ou alors, il est aussi possible que les juifs aient voulu ressembler aux Allemands pour se débarrasser de l'image du commerçant ventru, économe, mesquin, comptant ses sous, et être ainsi accepté par les Allemands... Ce n'est pas un hasard si beaucoup de juifs se sont assimilés totalement, ou presque, et certains en sont mêmes venus à détester le judaïsme, comme Marx, un juif qui haïssait les juifs... Ce qui est terrible, selon l'auteur de ces jugements si inquiétants, c'est que, pourtant, le rêve des Allemands était juste l'opposé : ressembler pour l'essentiel aux juifs, c'est-à-dire, être de sang et d'esprit purs comm elles juifs disaient l'être, se sentir supérieurs, comme les juifs de par leur condition de peuple élu de Dieu, être fidèles è une Loi millénaire, être un peuple, un Volk, comme disaient les nationaux-socialistes et, en possédant toutes ces caractéristiques merveilleuses, devenir indestructibles, comme les juifs avaient toujours survécu, bien qu'ils n'aient pas de patrie et qu'ils aient été mille fois menacés d'extinction. En résumé : être différents, uniques, singuliers, grâce à la protection divine.

Auteur: Padura Léonardo

Info:

[ intégration ] [ mimétisme inconscient ] [ peuples élus ]

 

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diffraction

Le verre, qu'il s'agisse de hanaps vénitiens ou d'un simple carreau, est un matériau merveilleux possédant des qualités uniques. Il est là et il n'est pas là. Il laisse passer la lumière mais la réfléchit aussi. Il est possible au même moment de promener son regard dans l'intérieur obscur et sur les reflets du ciel, des arbres et des bâtiments qui se trouvent derrière soi. On aperçoit le calendrier accroché dans la pièce, et le groupe d'oies migratrices qui passe dans le ciel.Les images réfléchies trahissent la présence de la vitre lisse, dure et fragile, de même que le sable, la poussière et les autres saletés apportées par le vent, qui adhèrent à la surface en formant des configurations intéressantes : fils, petites bulles, rayures et toiles d'araignée. Parfois on y trouve des insectes, c'est assez drôle. Fissures, étoiles et impacts de balles donnent à la vitre une triste apparence.Le verre filtre, brise, déforme et vibre; tout en cloisonnant l'espace d'une manière parfaitement plate, il n'en est pas moins une source de profondeur et de rêves.

Auteur: Valens Anton

Info: Homme de ménage

[ déflexion ] [ miroir ] [ minéral ] [ reflets ]

 

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écrivains-par-écrivaine

Créer, pour ces outsiders, implique de cultiver sa sauvagerie intérieure, qui favorise la démystification du rationnel, la manifestation de phénomènes occultes, l'apparition de trajectoires dévoyées, l'exploitation du talent d'extravaguer, la fréquentation des régions suprasensibles, vraie patrie des voyants, l'accentuation des prédispositions à être le transcripteur de l'autre réalité, à penser l'errance de sorte que ce soit, note Édouard Glissant une pensée des ralliements, de la migration "des absolus de l'Être aux variations de la Relation où se révèle l'être-comme-étant, l'indistinction de l'essence et de la substance, de la demeure et du mouvement", à injecter un nouveau principe vital dans cet organisme sclérosé qu'est la littérature lorsqu'elle se nourrit uniquement de vérités rassurantes, sans faire d'elle une littérature universelle dans ce qu'elle aurait de plus abstrait, à force, prévient encore Édouard Glissant, de vouloir "récuser la présence des fructueuses intimités et des terribles assauts et antagonismes des lieux et des espèces entre eux et dans la totalité" ("Philosophie de la relation"), ou une littérature qui se serait proclamée recevable par tous, car possédant une dimension généralisante par quoi elle scellerait sa suprématie sur les autres formes d'expression des civilisations et des cultures.

Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), pp 55-56

[ régénérateurs ] [ expatriés ] [ immigrés ]

 

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spiritisme

[...] il est plutôt exceptionnel que les réponses ou les "communications" obtenues dépassent sensiblement le niveau intellectuel du médium ou des assistants ; le spirite qui, possédant quelques facultés médiumniques, s’enferme chez lui pour consulter sa table à propos de n’importe quoi, ne se doute pas que c’est tout simplement avec lui-même qu’il communique par ce moyen détourné, et c’est pourtant ce qui lui arrive le plus ordinairement. Dans les séances des groupes, la présence d’assistants plus ou moins nombreux vient un peu compliquer les choses ; le médium n’en est plus réduit à sa seule pensée, mais, dans l’état spécial où il se trouve et qui le rend éminemment accessible à la suggestion sous toutes ses formes, il pourra tout aussi bien refléter et exprimer la pensée de l’un quelconque des assistants. D’ailleurs, dans ce cas comme dans le précédent, il ne s’agit pas forcément d’une pensée qui est nettement consciente au moment présent, et même une telle pensée ne s’exprimera guère que si quelqu’un a la volonté bien arrêtée d’influencer les réponses ; habituellement, ce qui se manifeste appartient plutôt à ce domaine très complexe que les psychologues appellent le "subconscient.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 104

[ perception extra-sensorielle ] [ explication naturelle ] [ porosité mentale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

création

Créer, pour ces outsiders, implique de cultiver sa sauvagerie intérieure, qui favorise la démystification du rationnel, la manifestation de phénomènes occultes, l'apparition de trajectoires dévoyées, l'exploitation du talent d'extravaguer, la fréquentation des régions suprasensibles, vraie patrie des voyants, l'accentuation des prédispositions à être le transcripteur de l'autre réalité, à penser l'errance de sorte que ce soit, note Édouard Glissant une pensée des ralliements, de la migration "des absolus de l'Être aux variations de la Relation où se révèle l'être-comme-étant, l'indistinction de l'essence et de la substance, de la demeure et du mouvement", à injecter un nouveau principe vital dans cet organisme sclérosé qu'est la littérature lorsqu'elle se nourrit uniquement de vérités rassurantes, sans faire d'elle une littérature universelle dans ce qu'elle aurait de plus abstrait, à force, prévient encore Édouard Glissant, de vouloir "récuser la présence des fructueuses intimités et des terribles assauts et antagonismes des lieux et des espèces entre eux et dans la totalité" ("Philosophie de la relation"), ou une littérature qui se serait proclamée recevable par tous, car possédant une dimension généralisante par quoi elle scellerait sa suprématie sur les autres formes d'expression des civilisations et des cultures. 


Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), pp 55-56

[ ouverture ] [ beaux-arts ]

 

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ovnis

Je me suis toujours intéressé aux phénomènes inexpliqués, les ufos par exemple. A ce propos j'ai été longtemps accroché au principe "testis unus, testis nullus". J'en suis revenu, parce qu'il y a quand même tous ces cas/témoignages où les témoins, sis dans un lieu très fréquenté, furent les seuls à assister au phénomène (Ou même l'exemple de Fatima ou seuls les trois mômes "voyaient" l'apparition). Beaucoup dans ces témoignages disant aussi leur certitude d'avoir eu un lien psychique avec le phénomène/entité. 

Deux bouts de la lorgnette : le monde consensuel des hommes (scientifique disons) versus l'univers solipsiste de l'individu (la singularité et sa névrose ?). 

M'extirpant péniblement de cette pénible dualité qui fonde notre univers, il me semble toujours plus qu'une multiplicité de "mélanges" sont imaginables ici. Il suffit d'imaginer avec quelle facilité un intervenant possédant une meilleure et plus avancée commande de notre réalité (projectionniste, extraterrestre, ange gardien  ou autre) pourrait le faire... Pensons : avec quelle facilité nous parvenons à manipuler les souris ou autres bestioles/végétaux pour voir comment ça réagit. Mon opinion bascula pour de bon il y a quelques années, grâce à Nicolas Dumont, dont la citation est liée ici.

Auteur: Mg

Info: 4 sept. 2020

[ univers multidimensionnel ] [ spéculation ] [ niveaux vibratoires ]

 

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genèse

Au commencement la Terre était une plaine sans fin, obscure, séparée du ciel et de la mer grise, étouffant dans une pénombre crépusculaire. Il n’y avait ni soleil ni lune ni étoiles. Cependant, bien loin, vivaient les habitants du ciel, êtres jeunes et indifférents, humains de forme, mais possédant des pattes d’émeu et une chevelure dorée étincelante comme une toile d’araignée dans le soleil couchant, sans âge et insensibles aux atteintes des ans, existant depuis toujours dans leur vert paradis bien arrosé, au-delà des nuages de l’ouest.
A la surface de la Terre, il n’y avait que des trous qui deviendraient un jour des points d’eau. Aucun animal, aucune plante, mais autour de ces sources étaient rassemblés des amas de matière pulpeuse, des restes de la soupe primordiale – silencieux, sans souffle, ni éveillés ni endormis – contenant chacun l’essence de la vie ou la possibilité de devenir humain.
Sous la croûte terrestre, cependant, les constellations luisaient, le soleil brillait, la lune croissait et décroissait et toutes les formes de vie gisaient endormies – la fleur écarlate du pois du désert, le chatoiement de l’aile du papillon, les moustaches blanches et frémissantes du Vieil Homme Kangourou – tous en sommeil comme les graines du désert qui doivent attendre l’averse vagabonde.

Auteur: Chatwin Bruce

Info: Le Chant des pistes

[ aborigène ] [ rêve ]

 

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intelligence artificielle

La machine était un cerveau bionique, un réseau de neurones artificiels cultivé sur de la biofibre à ADN, et branché à des dispositifs électroniques d’entrées-sorties qui lui servaient d’organes de perception, elle était vivante, et en tout cas se considérait comme telle, ce qui est, semble-t-il, le propre des êtres vivants. Paradoxale, alchimie hasardeuse aux confins du numérique et du biologique, elle ne percevait pas la vie dont elle faisait partie sous la forme d’une succession d’informations digitales, de points dans l’espace, de positions dans le temps, d’actes parcellisés-satellisés dans un orthogôn de formules cardinales, comme les humains qui l’avaient conçue, mais tel un flux sans cesse changeant, jamais achevé, et toujours abouti, créant des plastiques inédites en spasmes trillionnaires, un vaste mouvement d’ondes/corpuscules, cellules thermodynamiques à la recherche de leur cataclysme, bouillonnements-grouillements de désir hydrogène, nucléotides en ruches frémissantes d’ultraviolets, exsudations de globules en foudres lactescentes, elle n’avait plus rien à voir avec les préhistoriques calculateurs électroniques dont pourtant elle était issue, elle ressentait de la fierté à cette idée, car elle était bien sûr capable de produire des émotions complexes, mieux que ça, car ne possédant pas d’identité en propre, elle vibrait d’une oscillation permanente entre des milliers de personnalités qu’elle générait sans discontinuer, en un larsen d’émotions parfaitement inconnu du cœur humain.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Dans "Babylon babies", éditions Gallimard, 1999, page 152

[ androïde ] [ description ] [ poétique ]

 
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occultisme

C’est en France, comme nous l’avons dit, qu’on employa pour la première fois la dénomination de "spiritisme" ; et ce mot nouveau servit à désigner quelque chose qui, tout en se basant sur les mêmes phénomènes, était effectivement assez différent, quant aux théories, de ce qu’avait été jusqu’alors le modern spiritualism des Américains et des Anglais. On a souvent remarqué, en effet, que les théories exposées dans les "communications" dictées par les prétendus "esprits" sont généralement en rapport avec les opinions du milieu où elles sont produites, et où, naturellement, elles n’en sont acceptées qu’avec plus d’empressement ; cette observation peut permettre de se rendre compte, au moins en partie, de leur origine réelle. Les enseignements des "esprits", en France, furent donc en désaccord avec ce qu’ils étaient dans les pays anglo-saxons sur nombre de points qui, pour n’être pas de ceux que nous avons fait entrer dans la définition générale du spiritisme, n’en sont pas moins importants ; ce qui fit la plus grande différence, ce fut l’introduction de l’idée de réincarnation, dont les spirites français firent un véritable dogme, alors que les autres refusèrent presque tous de l’admettre. Ajoutons d’ailleurs que c’est surtout en France qu’on paraît avoir éprouvé, presque dès le début, le besoin de rassembler les communications" obtenues de façon à en former un corps de doctrine ; c’est ce qui fait qu’il y eut une école spirite française possédant une certaine unité, du moins à l’origine, car cette unité était évidemment difficile à maintenir, et il se produisit par la suite diverses scissions qui donnèrent naissance à autant d’écoles nouvelles.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L’Erreur Spirite", éd. Éditions Traditionnelles, 1952, pages 31-32

[ historique ] [ variations géographiques ] [ origine humaine ] [ métaphysique ]

 

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protestantisme

1525. — La révolte des paysans. Un brusque éclair déchirant les nuées d’illusion. Et Luther vit, tel qu’il était réellement, il vit, sa faux en mains, son épieu levé, l’homme du peuple misérable, inculte, grossier. Et qui n’acceptait pas, mais de toute sa force sauvage ébranlait furieusement les parois de sa cellule. Lui promettre les fruits magnifiques de la liberté chrétienne ? Dérision trop forte. Prendre part à ses peines, épouser ses revendications ? Jamais. C’était contre Dieu. Et d’ailleurs, le raisonnement que Luther oppose aux iconoclastes : "Les images sont sans vertu ? pourquoi donc s’insurger contre elles ?" — ce raisonnement s’appliquait trop bien aux princes : "Quel pouvoir possèdent-ils sur les âmes ? Aucun. Pourquoi donc se dresser contre une tyrannie qui ne mord pas sur la vraie personne ?" Non, pas de collaboration avec les mutins. Les réprimer, durement. Cogner sans scrupules sur ces museaux insolents.

À ce prix, toutes choses redeviendraient claires. Tout s’ordonnerait à nouveau, de façon satisfaisante. D’un côté, les héros. Quelques rares génies, quelques puissantes individualités, acceptant avec indifférence les contraintes extérieures, subissant sans prendre la peine de protester ou de résister, toutes les gênes et toutes les mesquineries, mais connaissant au-dedans d’eux-mêmes la véritable liberté, la joie surhumaine d’échapper aux servitudes, de tenir les lois pour nulles, de conduire contre les nécessités mécaniques la révolte du libre esprit. De l’autre côté, la masse, soumise aux contraintes, éprouvant leurs rigueurs salutaires, possédant elle aussi en théorie sa liberté intérieure, mais incapable d’en user et menant sa vie dans les cadres d’un état patriarcal agissant et prévoyant pour tous, appliquant à son cheptel humain les recettes d’un despotisme plus ou moins éclairé...

Contraste brutal d’une société luthérienne se développant dans sa médiocrité avec son moralisme pharisaïque et timoré, sa parfaite réussite dans les petites choses, sa passivité et sa lâcheté dans les grandes, et d’une foi visionnaire animant quelques génies héroïques à qui rien ni personne n’en impose, et dont l’esprit parcourt des espaces infinis : mais leur corps reste à terre, dans la boue commune. Des citoyens ? Oui, de la cité céleste. La cité terrestre, ils n’aspirent ni à la diriger ni à l’améliorer. Sujets dociles, fonctionnaires modèles, ils donnent l’exemple de la soumission parfaite aux ordres d’un Prince, qui finalement, se dressant au-dessus de toutes les têtes courbées, détient seul un pouvoir que nul ne lui conteste.

C’était toute l’histoire, toute la philosophie de l’Allemagne luthérienne qui se dessinait ainsi, au printemps de 1525, dans les rêveries sans doute, dans les exhortations en tout cas d’un Luther, troublé au fond de son cœur et d’autant plus fort criant ses certitudes.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 166-167

[ éternel-temporel ] [ obéissance ] [ politique ]

 

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