religion
Pendant des décennies, les pasteurs suédois, danois ou norvégiens nous ont pourchassés pour confisquer et brûler les tambours des chamans. Ça leur faisait peur. Pensez donc, on pouvait parler avec les morts ou guérir. Ils en ont brûlé des centaines, des tambours.
Auteur:
Truc Olivier
Années: 19?? - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: journaliste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le dernier Lapon, p.41
[
compétition
]
peur
Il y a eu des études où on demandait à des gens de différentes cultures de dessiner des images de leurs ennemis, et toutes ces images se ressemblaient remarquablement. On y voyait toujours des canines exagérées et une certaine expression. Ce qui a donné lieu à des spéculations sur la question de savoir si, à un stade antérieur de l'expérience humaine, nous aurions pas tous été pourchassés par une sorte de carnivore.
Auteur:
Lanier Jaron
Années: 1960 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: compositeur, essayiste et chercheur en informatique, un des pionniers de la réalité virtuelle. Virulent critique du concept de La Sagesse des foules, il décrit Wikipédia comme du "maoïsme numérique"
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
www.psychologytoday.com
[
ancestrale
]
destructivité
Il n’y a qu’une différence quantitative entre les guerres, faites par des armées professionnelles dans des espaces limités, et des guerres dirigées contre des populations entières à l’échelle de tout le globe ; entre l’utilisation des inventions techniques dans le but de libérer le monde de la misère, ou au contraire dans le but de la conquérir et de causer des souffrances ; entre le fait que des milliers de personnes sont massacrées dans des combats et que des millions sont scientifiquement exterminées avec l’aide de médecins et d’ingénieurs ; entre le fait que des exilés peuvent trouver refuge en traversant une frontière, ou qu’ils sont pourchassés tout autour de la terre ; entre le fait que des gens sont naturellement ignorants et le fait qu’ils sont rendus ignorants par une action quotidienne d’information et de divertissement.
Auteur:
Marcuse Herbert
Années: 1898 - 1979
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Usa - Allemagne
Info:
Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 95
[
guerre totale
]
[
conflit permanent
]
révolution française
Les puissances de l’air paraissaient en complicité avec la canaille dont c’était le grand jubilé. Le solstice tempérait ses feux, pour que six cent mille goujats se soûlassent confortablement au milieu des rues transformées en cabarets ; la rose des vents bouclait son pistil, ne laissant flotter qu’un léger souffle pour l’ondulation des oriflammes et des étendards ; les nuages et le tonnerre étaient refoulés, pourchassés au-delà des monts lointains, chez les peuples sans liberté, pour que les bombes et les pétards de l’Anniversaire des Assassins pussent être ouïs exclusivement sur le territoire de la République.
Cette fête, vraiment nationale, comme l’imbécillité et l’avilissement de la France, n’a rien qui l’égale dans l’histoire de la sottise des hommes et ne sera certainement jamais surpassée par aucun délire.
Les boucans annuels et lamentables qui ont suivi ce premier anniversaire ne peuvent en donner l’idée. Il leur manque la bénédiction d’En Bas. Elles ne sont plus activées, actionnées par cette force étrangère à l’homme que Dieu, quelquefois, déchaîne, pour un peu de temps, sur une nation, et qui pourrait s’appeler l’Enthousiasme de l’Ignominie.
Qu’on se rappelle cette hystérie, cette frénésie sans camisole qui dura huit jours ; cette folie furieuse d’illuminations, de drapeaux, jusque dans les mansardes où s’accroupissait la famine ; ces pères et ces mères faisant agenouiller leurs enfants devant le buste plâtreux d’une salope en bonnet phrygien qu’on trouvait partout ; et l’odieuse tyrannie de cette racaille que ne menaçait aucune force répressive.
Dans les autres fêtes publiques, à la réception d’un empereur, par exemple, et lorsque les républicains les plus fiers s’écrasent aux roues du potentat, il est trop facile d’observer que chacun ment effrontément, et tant qu’il peut, aux autres et à lui-même.
Ici, on se trouva en présence de la plus effroyable candeur universelle. En glorifiant par des apothéoses jusqu’alors inouïes la plus malpropre des victoires, cette multitude fraîchement vaincue se persuada, en vérité, qu’elle accomplissait quelque chose de grand, et les rares protestations furent si aphones, si indistinctes, si submergées par le déluge, qu’il n’y eut, sans doute, que le grand Archange penché sur son glaive, Protecteur, quand même, de la parricide Enfant des Rois, qui les pût entendre !
Auteur:
Bloy Léon
Années: 1846 - 1917
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 261-262
[
commémoration
]
[
décadence
]
[
critique
]