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jésuites vs. jansénistes

[…] et vous finissez en disant que Jansénius serait catholique s’il défendait la grâce efficace selon les Thomistes et conforme à Calvin, qui nie le pouvoir de résister à la grâce. Je n’examine pas ici, mon Père, ce point de fait ; savoir si Jansénius est en effet conforme à Calvin. Il me suffit que vous le prétendiez, et que vous nous fassiez savoir aujourd’hui que par le sens de Jansénius vous n’avez entendu autre chose que celui de Calvin. N’était-ce donc que cela, mon Père, que vous vouliez dire ? N’était-ce que l’erreur de Calvin que vous vouliez faire condamner sous le nom du sens de Jansénius ? Que ne le déclariez-vous plus tôt ? Vous vous fussiez épargné bien de la peine. Car sans Bulles ni Brefs tout le monde eût condamné cette erreur avec vous. […] Nous savons maintenant que l’erreur qu’ils ont eu dessein de condamner sous ces termes du sens de Jansénius n’est autre chose que le sens de Calvin, et qu’ainsi nous demeurons dans l’obéissance à leurs décrets en condamnant avec eux ce sens de Calvin qu’ils ont voulu condamner. […]

Je vous déclare donc, mon Père, que vous n’avez plus rien à reprendre en vos adversaires, parce qu’ils détestent assurément ce que vous détestez. Je suis seulement étonné de voir que vous l’ignoriez, et que vous ayez si peu de connaissance de leurs sentiments sur ce sujet, qu’ils ont tant de fois déclarés dans leurs ouvrages.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Dix-huitième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 293-294

[ nullité de l'accusation ] [ réfutation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vocabulaire

Exousiaokrator, exousiarches, exousiastes [variations sur souverain "extérieur"] ; archonte des archontes, archegos, archegetes, archonte, exarchonte [tirés d'un ancien terme désignant un souverain ou un officiel de haut rang, signifiant à peu près "prince"] ; pro(h)egemon, hegemonarchos, hegemon, kathegemon [variantes de "suzerain"] ; dynastes, prohegetor, hegetor, protos, ephoros ["surveillant", à Sparte] ; hyperechon, diataktor, panhypertatos, hypertatos, koiranons, megalodoxos ["illustre souverain"] ; rex [roi] ; prinkips [princeps romain, c'est-à-dire "premier des citoyens", titre qui eut la faveur d'Auguste comme déguisement de ses vastes pouvoirs, et dont dériva "prince"] ;doux [dux, commandant de région, dont dériva "duc"] ; synkleitikos, ethnarches ["chef de tribu"] ; patrarchos, strategos, stratarches, stratiarchos, stratelates [quatre variantes de "général"] ; taxiarchos, taxiarches [commandant de formation d'infanterie] ; megaloprestatos ["magnifique"] ; megaloprepes, peopthemenos, endoxotatos ["très estimé"] ; endoxos, periphanestatos, peiphanes, peribleptos, peribleptotatos [variations sur "distingué"] ; eugenestatos, eugenes [deux versions de "bien né"] ; ariprepestatos, ariprepes, aglaotatos, aglaos, eritimotatos, eritimos, gerousiostatos, gerousios, phaidimotatos, phaidimos, kyriotatos, kyrios [ces deux derniers termes signifiant "seigneur"] ; entimotatos, entimos, pro(h)egoumenos, hegoumenos [aujourd'hui, "abbé"] ; olbiotatos, olbios, boulephoros, arogos, epikouros, epirrophos, amantor.
Cette grande diversité était manifestement utile car elle créait une irrémédiable confusion dans la hiérarchie des rangs. Si un chef de clan tout fier de porter le magnifique titre de megaloprestotatos rencontrait un très distingué megalodoxos, l'un et l'autre pouvaient se sentir investis du plus grand honneur de la part de l'empereur, et, par conséquent, contraints de faire preuve de la plus grande loyauté.

Auteur: Luttwak Edward Nicolae

Info: La Grande Stratégie de l'Empire Byzantin, p. 256

[ dirigeant ] [ prébendes ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Balzac ne refléchit pas longtemps. Chaque fois qu'on lui parle d'une affaire, c'est son imagination débridée et non sa raison calculatrice qui mène l'argumentation, et spéculer fut pour lui, sa vie durant, une jouissance, tout comme écrire et créer. Jamais Balzac n'a dédaigné, par vanité littéraire, de faire du commerce. Il était disposé à trafiquer de tout : livres et tableaux, actions de chemin de fer, terrains, bois et métaux. Son unique ambition était de dépenser ses forces et de percer, peu importe dans quel domaine et par quels moyens. Le jeune Balzac n'a qu'une volonté, la volonté d'arriver, la volonté de puissance... Et avec la même rapidité qu'il perçoit, dans la première vision artistique, toutes les intrigues et leurs dénouements, son avidité hypertrophiée découvre, dans chaque spéculation, des bénéfices par millions... Le 6 avril 1828... Balzac fait banqueroute, et trois fois banqueroute, comme éditeur, comme imprimeur et comme propriétaire d'une fonderie de caractères... Il doit à 29 ans presque cent mille francs à sa famille et à son amie... Ces cent mille francs de dettes, fruits des trois années de son activité commerciale, seront le rocher de Sisyphe qu'il remontera toute sa vie en déchirant presque ses muscles et qui toujours le précipitera à nouveau dans les abîmes. Cette première et unique faute de sa jeunesse le condamne à rester éternellement endetté; jamais ne se réalisera le rêve de son adolescence, pouvoir travailler librement, être indépendant.


Auteur: Zweig Stefan

Info: Balzac : Le roman de sa vie, pp.91 à 108

[ engrenage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humanité

Si nous avions pu refouler plus longtemps derrière nous les foules humaines et l’environnement non humain, nous aurions probablement pu continuer à croire que les temps modernes passaient en effet pour de bon en éliminant tout sur leur passage. Mais le refoulé est de retour. Les masses humaines sont à nouveau là, celles de l’Est comme celle du Sud et l’infinie variété des masses non humaines, celles de Partout. Elles ne peuvent plus être exploitées. Elles ne peuvent plus être dépassées car plus rien ne les surpasse. Il n’y a rien de plus grand que la nature environnante ; les peuples de l’Est ne se résument plus à leurs avant-gardes prolétariennes ; quant aux masses du tiers monde, rien ne les circonscrira. Comment s’en débarrasser, se demandent les modernes avec angoisse ? Comment les moderniser toutes ? On le pouvait, on croyait le pouvoir, on ne peut plus le croire. Comme un grand paquebot freiné puis empêtré dans la mer des Sargasses, le temps des modernes s’est finalement suspendu. Mais le temps ne fait rien à l’affaire. C’est la liaison des êtres qui fait le temps. C’était la liaison systématique des contemporains en un tout cohérent qui faisait le flux du temps moderne. Maintenant que ce flux laminaire est devenu turbulent, nous pouvons abandonner les analyses sur le cadre vide de la temporalité, et revenir au temps qui passe, c’est-à-dire aux êtres et à leurs relations, aux réseaux constructeurs d’irréversibilité et de réversibilité.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. Une contre-révolution copernicienne. p 49

[ isolement ] [ rationalisme impuissant ] [ diversité non syntonisable ] [ égarement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monothéïsme

En lui donnant une identité, un corps, y compris le cerveau, et en créant les lois de la nature qui doivent s'appliquer à l'homme, mais qui peuvent aussi être comprises et interprétées par l'homme, Dieu nous a donné la liberté de la volonté, et donc la responsabilité personnelle. Nous ne sommes pas des machines! Ceci doit être considéré comme un don de Dieu, ou un acte ultime de la grâce divine. En aucun cas notre libre arbitre n'interfère avec la toute-puissance ou l'omniscience de Dieu; cela empêche que nos vies ne deviennent des processus mécanisés préétablis, laissant la place à l'offrande de conseils, d'amour et d'aide de Dieu par la prière ou la méditation. C'est bien sûr notre libre arbitre qui permet la poursuite du mal. On pourrait se demander, pourquoi Dieu créerait-il un monde dans lequel le mal est permis? C.S. Lewis a répondu très clairement à ce problème dans son livre Mere Christianity. Le libre arbitre, même s'il rend possible le mal, est aussi la seule chose qui rend possible tout amour de bonté ou de joie qui en vaut la peine. Un monde d'automates - de créatures qui fonctionnent comme des machines - ne vaudrait pas la peine d'être créé." C'est par cet acte de grâce divine que Dieu nous permet de l'accepter ou de le rejeter, de chercher la connaissance ou de rester ignorants. Pourtant, tout cela ne diminue en rien son pouvoir et sa connaissance universels.

Auteur: Margenau Henry

Info: Postface de : The Miracle of Existence

[ religion ]

 

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non-voyant

La beauté, c'est quelque chose de chaud et doux, ou une certaine harmonie. J'ai perdu la vue à l'âge de 6 ans, mais je percevais encore les couleurs. Et puis j'ai perdu les couleurs. Ça a été très dur. Quand mes enfants sont nés, j'ai fait comme toutes les mamans : j'ai trouvé qu'ils étaient les plus beaux du monde. Je les ai touchés, sentis, écoutés. Maintenant qu'ils ont grandi, je fais encore comme toutes les mamans : je les touche moins... Je sais que Gaëlle est belle. Elle a presque 18 ans, c'est une grande jeune fille brune, mince et coquette. Damien, lui, a 14 ans. Il est passionné de dessin depuis qu'il est tout petit. C'est une grande frustration, de ne pas voir ce qu'il dessine. Alors il me le raconte.
Enfant, il me faisait même toucher ses dessins. Peut-être qu'il deviendra un grand dessinateur, dont je serai très fière sans jamais avoir vu ses oeuvres... C'est compliqué, pour une femme, de ne pas pouvoir se voir. Mais je fais attention à l'image que je renvoie. Et mes enfants ne se gênent pas pour me faire remarquer quand je suis mal habillée ! Je trouve ça bien. Nous vivons dans un monde très visuel. C'est un important sujet de discussion, à la maison. Mais mon mari et moi, nous ne voudrions pas que nos enfants oublient d'écouter, de sentir, de développer autre chose, et qu'ils soient happés par ce monde...

Auteur: Claudite

Info: in Aveugle de Sophie Calle, Actes Sud 2011, à la question : qu'est-ce que la beauté pour vous

[ témoignage ]

 

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détermination

Dans cette histoire [la fable des disques blancs et des disques noirs], un couple de signes distinctifs, blanc ou noir, permet de discriminer le rapport d’un sujet avec deux autres. Chaque sujet se repère en se référant à la recherche que font ces deux autres en fonction de ce qu’ils voient de lui-même et de l’un d’entre eux. Les trois passent par une succession d’oscillations synchrones qui finit par les déterminer de façon conclusive à ce que j’appellerai ici un Wahl, un choix fondamental, par quoi chacun décide de ce qu’il est effectivement, blanc ou noir, et s’avère prêt à le déclarer, ce pour quoi la fable est construite.

Eh bien, n’est-ce pas là ce qui nous est familier dans la structure de la pulsion ?

Nous y trouvons l’identification relative, la dénégation, le refus d’articuler, la défense, qui sont aussi cohérents avec la pulsion que l’envers et l’endroit d’une même chose. L’affaire se conclut par une décision qui devient pour le sujet la marque de ce que, en fait, il fait toujours le même choix, dans les mêmes situations. Ce pouvoir de répétition, nous l’appelons selon les sujets comme nous pouvons – une tendance masochiste, un penchant à l’échec, le retour du refoulé, l’évocation fondamentale de la scène primitive – il ne s’agit que d’une seule et même chose, la répétition, dans le sujet, d’un type de sanction dont les formes dépassent de beaucoup les caractéristiques du contenu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 466

[ inconscient ]

 
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onirisme

Je rêvais que je dormais. Naturellement, je ne me laissais pas prendre, sachant que j'étais éveillé, jusqu'au moment où, me réveillant, je me rappelai que je dormais. Naturellement, je ne me laissais pas prendre, sachant que j'étais éveillé, jusqu'au moment où, m'endormant, je me rappelai que je venais de me réveiller d'un sommeil où je rêvais que je dormais. Naturellement, je ne me laissais pas prendre, sachant que j'étais éveillé, jusqu'au moment où, me réveillant, je me rappelai que je dormais. Naturellement, je ne me laissais pas prendre, jusqu'au moment où, m'endormant, je me rappelai que je venais de me réveiller d'un sommeil où je rêvais que je dormais. Naturellement, je en me laissais pas prendre, jusqu'au moment où, perdant toute foi, je me mis à me mordre les doigts de rage, me demandant malgré la souffrance grandissante si je me mordais réellement les doigts ou si seulement je rêvais que je me mordais les doigts de ne pas avoir si j'étais éveillé ou endormi et rêvant que j'étais désespéré de ne pas savoir si je dormais, ou si seulement je... et me demandant si... Et ainsi d'insomnies en inutiles sommeils, je poursuis sans m'abandonner jamais un repos qui n'est pas un repos, dans un éveil n'est pas un éveil, indéfiniment au guet, sans pouvoir franchir la passerelle quoique mettant le pied sur mille, dans une nuit aveugle et longue comme un siècle, dans une nuit qui coule sans montrer de fin.

Auteur: Michaux Henri

Info: Face aux verrous

[ littérature ] [ poésie ] [ absurde ]

 

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prière

Ce n’est pas une lâche que mon âme 

Elle ne tremble pas en ce monde tourmenté d’orages : 

Je voix briller les gloires du Ciel

Et la Foi brille à leur égal, me cuirassant contre la Crainte.

 

O Dieu de dedans ma poitrine,

Toute-puissante, toujours-présente Déité!

Vie qui en moi trouves repos

Comme je tire, impérissable Vie, force de Toi.

 

Vaines les mille croyances

Qui émeuvent les coeurs, indiciblement vaines, 

Sans plus de vertu qu’herbes mortes

Ou que l’écume oiseuse de l’océan sans bornes

 

Pour semer le doute en une âme

Si fermement rivée à ton Infinité,

Si sûrement ancrée

A l’immuable roc de l’Immortalité.

 

De cet amour qui tout embrasse

Ton Esprit anime l’éternité des ans;

Des hauteurs où il règne et plane,

Il mue, soutient, défait, créant et vivifiant.

 

Quand bien même Terre et lune auraient disparu,

Quand bien même soleils et mondes cesseraient d’être,

Et ne restât-il que toi seul, 

Toute existence existerait en toi.

 

Il n’y a point place pour la Mort

Ni d’atome qu’elle ait pouvoir d’anéantir,

Puisque tu es l’Etre et le Souffle

Et que ce que tu es – est à jamais indestructible.

Auteur: Brontë Emily

Info: Poèmes, trad. Pierre Leyris, Ce n’est pas une lâche que mon âme, No Coward Soul is mine

[ Éternel ] [ foi chrétienne ] [ poème ]

 

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subversion

Jung, par exemple, n’a certes pas ramené les figures du mythe sexuel à de simples fantaisies et inventions poétiques, il a même pressenti en elles la dramatisation d’"archétypes", précisément, ayant un haut degré d’universalité et une réalité autonome ; mais cette réalité, il l’a comprise en des termes purement psychologiques, réduisant tout à des projections mentales de l’inconscient collectif et aux "exigences" que ferait valoir, chez l’homme, la part obscure et atavique de son psychisme, contre la part consciente et personnelle. Il n’y a pas là seulement une évidente confusion de plans ; il y a là également, à travers le recours abusif à la notion d’inconscient et la mobilisation d’une phénoménologie de psychopathes, la confirmation de la tendance générale moderne à ramener toutes choses à des mesures purement humaines. Si tout principe ayant, d’une manière ou d’une autre, un caractère transcendant, doit pourtant devenir, pour pouvoir être expérimenté, un "phénomène psychologique", il y a toutefois une différence fondamentale entre les deux attitudes suivantes : ou bien l’on fait tout commencer et finir dans la psychologie, ou bien l’on interprète la psychologie en fonction de l’ontologie. De fait, toutes les interprétations de Jung s’achèvent sur un plan très banal, et son intuition de la réalité supra-individuelle et éternelle des "archétypes" sexuels est vaine, ou bien tombe au niveau de quelque chose de contrefait, à cause d’une déformation mentale professionnelle (il s’agit d’un psychiatre et d’un psychanalyste) et de l’absence de références doctrinales adéquates.

Auteur: Evola Julius

Info: Dans "La métaphysique du sexe", éd. L'âge d'homme, page 159

[ critique ] [ incohérence ] [ dénigrement ] [ théories hors-sol ]

 

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