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acteurs

Je regarde l'état de comédien comme la honte des hontes. J'ai là-dessus les idées les plus centenaires et les plus absolues. La vocation du théâtre est, à mes yeux, la plus basse des misères de ce monde abject et la sodomie passive est, je crois, un peu moins infâme. Le bardache, même vénal, est, du moins, forcé de restreindre, chaque fois, son stupre à la cohabitation d'un seul et peut garder encore - au fond de son ignominie effroyable, - la liberté d'un certain choix. Le comédien s'abandonne, sans choix, à la multitude, et son industrie n'est pas moins ignoble, puisque c'est son corps qui est l'instrument du plaisir donné par son art. L’opprobre de la scène est, pour la femme, infiniment moindre, puisqu’il est, pour elle, en harmonie avec le mystère de la Prostitution, qui ne courbe la misérable que dans le sens de sa nature et l’avilit sans pouvoir la défigurer.

Il a fallu le dénûment métaphysique particulier au xixe siècle et l’énergie surprenante de sa déraison, pour réhabiliter cet art que dix-sept cents ans de raison chrétienne avaient condamné. Il paraît tout simple, aujourd’hui, de recevoir avec honneur et de pavoiser de décorations d’abominables cabots, que les bonnes gens d’autrefois auraient refusé de faire coucher à l’écurie, par crainte qu’ils ne communiquassent aux chevaux la morve de leur profession. Mais vous l’avez dit tout à l’heure, je ne suis pas de ce siècle, j’ai d’autres idées que les siennes, et parmi les choses répugnantes qu’il idolâtre, le prostibule de la rampe est surtout blasphémé par moi…

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 362

[ diatribe ] [ avilissement ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

avènement

Notre temps, qui n’est pas seulement le plus juif, mais le plus féminin de tous les temps ; ce temps pour lequel l’art n’est plus qu’un moyen d’exprimer les humeurs, qui a vu l’origine du besoin artistique dans les jeux d’animaux ; ce temps de l’anarchisme le plus crédule, ce temps auquel ni l’idée de l’État ni celle du droit ne disent plus rien, ce temps de la conception historique la plus plate qu’on ait jamais imaginée, le matérialisme historique, ce temps du capitalisme et du marxisme, ce temps pour lequel l’Histoire, la vie, la science ont été réduites à l’économie et à la technique ; ce temps qui a cru pouvoir expliquer le génie comme une sorte de folie, mais qui ne possède plus un seul grand artiste ni un seul grand philosophe, ce temps si peu original alors qu’il recherche tant l’originalité ; ce temps qui a remplacé l’idéal de la virginité par le culte de la demi-vierge : ce temps a également la gloire douteuse d’être le premier à avoir non seulement affirmé le coït comme une valeur et l’avoir adoré, mais encore à en avoir fait un devoir : non dans l’idée de se perdre, comme le Romain ou le Grec dans les bacchanales, mais dans celle de trouver et de donner enfin un contenu à son propre vide.

Mais ce nouveau judaïsme appelle un nouveau christianisme ; l’humanité attend le nouveau fondateur de religion, et le combat va vers une décision comparable à celle qui a eu lieu en l’an un de notre ère.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.)

[ prophétie ] [ antisémitisme ] [ affrontement ] [ messie attendu ]

 
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création monétaire

Les cinémas, c'est absolument spectaculaire. Les cinémas vides. C'est pas grave qu'ils soient pas pleins, Macron imprime de l'argent. Il distribue aux producteurs, il distribue aux salles de cinéma. Et on s'en fout s'il y a des gens dans les salles, c'est pas un problème. C'est comme en Union soviétique. C'est pas grave s'il n'y a personne dans les cinémas, on s'en fout. C'est des cinémas d'État. Ils vont quand même diffuser ce qu'ils ont à diffuser. Et c'est pareil pour les restaurants. Les restaurants, ils étaient peut-être fermés, mais l'État payait. Donc c'est quoi, c'est les cantines du parti ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Moi j'ai du mal à comprendre les contribuables. [...] Ca n'a aucune logique économique. Ca a une logique politique, mais ça n'a pas de logique économique, et ceux qui sont lésés c'est ceux qui se font piller, c'est les travailleurs parce que c'est leur argent qui est pris et qu'ils seront tenus de rembourser, ou leurs enfants ou leurs petits-enfants en tout cas a priori. Et tout est comme ça. Macron déverse énormément d'argent. [...] C'est pour ça qu'il ne se passe rien aussi. Pourquoi tout le monde se tient à carreaux face au démantèlement complet des libertés publiques et même des libertés anthropologiques - le fait de pouvoir sortir de chez soi pour aller dans l'espace public rencontrer des amis [...] ? Si les gens ne bronchent pas, c'est à cause de ces immenses masses d'argent qui sont imprimées, mais paradoxalement au quotidien, on n'a pas l'impression de crouler sous le fric.

Auteur: Anonyme

Info: Transcription d'un extrait du podcast de Démocratie participative S06E43

[ survie artificielle ] [ covid-19 ] [ effondrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

néospiritualisme

Kastrup propose une ontologie idéaliste qui donne un sens à la réalité de manière plus parcimonieuse et rigoureuse sur le plan empirique que le physicalisme (=matérialisme) classique, le panpsychisme ascendant et le cosmopsychisme. L'ontologie qu'il propose avec quelques collègues parait offrir un meilleur pouvoir explicatif que ces trois alternatives, au sens où elle n'est pas tributaire du "difficile problème de la conscience", ou des problématique soit de combinaison, soit de décombinaison.

Sa thèse peut être résumée ainsi : Il n'existe qu'une conscience cosmique.

Nous, comme tous les autres organismes vivants, ne sommes que des versions dissociées de la conscience cosmique, environnés de ses pensées. Le monde inanimé que nous voyons autour de nous est l'apparence extrinsèque de ces pensées. Les organismes vivants avec lesquels nous partageons le monde sont les apparences extrinsèques d'autres versions (alters) dissociées.

La particularité de Kastrup est qu'il argumente de manière précise et logique, point par point, et qu'il ne fait pas seulement appel à une compréhension générale a priori ou à des convictions métaphysiques. Il attache une grande importance au fait que sa théorie explique les résultats empiriques de la physique quantique et de la recherche neurophysiologique. Il présente ce point de vue de manière suffisamment claire, logique et argumentée qu'on pourra en déduire que le matérialisme (ou physicalisme) et toutes ses variantes, encore actuellement considérés comme "scientifique" dans le discours idéologique dominant, est fondamentalement réfuté - ou que son adéquation en tant que principe explicatif scientifiquement significatif pour une compréhension globale du monde est réfutée.

Auteur: Internet

Info: https://www.freewiki.eu/en/index.php?title=Bernardo_Kastrup. Trad Mg avec DeepL

[ anti-matérialisme ] [ philosophie ] [ post-cybernétique ] [ unicité ] [ désir de conclure ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

époque moderne

C’est seulement depuis la seconde Guerre mondiale que nous sommes entrés dans le temps de la grande moisson du Royaume de l’homme. Nous avons maintenant affaire à une génération sécularisée pour laquelle l’existence matérielle est tout, et la vie spirituelle n’est rien. C’est une génération pour laquelle tout ce qui est symbolique devient toujours plus incompréhensible. C’est une génération qui ne vit plus dans une société vivante, mais dans un monde institutionnalisé où les appareils étatiques, administratifs et industriels se dressent devant la personne humaine comme d’énormes pyramides. C’est une génération qui est en train d’éliminer de sa conscience la notion de famille.

Cette génération est orpheline. C’est pourquoi la fraternité perd aussi son sens, car, pour être frères, il faut un père commun. Et s’il n’y a pas de père, le passé paraîtra comme une absurdité. En conséquence, l’avenir deviendra également absurde, car sans passé il n’y a pas d’avenir. Il n’y a donc plus qu’à essayer de mener une existence sans histoire dans le présent. Il faudra se consoler par un "engagement" dans un monde collectif mais sans identité et revenir à sa propre vacuité qui se manifeste extérieurement sous la forme de la "communauté" symbiotique où la promiscuité doit servir de succédané à la fraternité perdue. [...]

Le chaos dont nous avons été si longtemps préservés dresse sa menace sur nous. Et cette menace ne peut être écartée par les dirigeants sécularisés que d’une manière : par une dictature, une dictature technocratique. En réalité cette dictature a déjà commencé à faire son entrée pas à pas.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 19-20

[ individualisme ] [ tribalisme ] [ pouvoir arbitraire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre civile

Après l’indépendance, tous les Tutsis qui fuient le pays pour l’Ouganda, le Congo ou le Burundi n’ont qu’une envie, revenir au Rwanda. C’est d’ailleurs assez inédit, en Afrique, qu’un peuple veuille à ce point revenir dans son pays. Un parti politique se crée en Ouganda, le Front patriotique rwandais (FRP), qui revendique une place dans la société rwandaise avant 1994. Des accords internationaux obligent le gouvernement rwandais à partager le pouvoir avec le FRP, mais ils ne sont pas respectés. Donc, le FRP envisage d’entrer militairement au Rwanda. Comme ses hommes ne connaissent pas le terrain, ils sont stoppés dans le nord du pays, où ils s’installent, mais ils deviennent une menace pour le pouvoir de l’époque. Et ceux qui symbolisent cette menace, ce sont les Tutsis. Ces amalgames vont aboutir à quelque chose d’inédit, le génocide de proximité. Tout était pensé depuis un moment, parce qu’on ne met pas en place un génocide comme ça. Il y a une stratégie. On commence à mettre des checkpoints dans tous les quartiers pour arrêter les Tutsis et les tuer sur-le-champ. On entend souvent que les gens se sont entre-tués au Rwanda, mais c’est faux. Il y avait une cible, les Tutsis, et une partie des Hutus qui n’adhéraient pas à la doctrine du pouvoir de l’époque. Le FRP est devenu le symbole de la libération, parce que personne n’a aidé le Rwanda durant le génocide. Au contraire, on a permis l’évacuation vers le Congo ou vers l’Europe de beaucoup de génocidaires. Nombre de pays se sont dédouanés alors qu’ils avaient participé à ce chaos.

Auteur: Rolland Sonia

Info: Entretien avec Lauren Bastide pour "La Poudre", 21.09.2019

[ résumé ] [ géopolitique ]

 

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révolution sexuelle

Maintenant, pour en revenir à cette solitude sexuelle d’Homo festivus [...], elle ne peut être comprise que comme l’aboutissement de la prétendue libération sexuelle d’il y a trente ans, laquelle n’a servi qu’à faire monter en puissance le pouvoir féminin et à révéler ce que personne au fond n’ignorait (notamment grâce aux romans du passé), à savoir que la plupart des femmes ne voulaient pas du sexuel, n’en avaient jamais voulu, mais qu’elles en voulaient dès lors que le sexuel devenait objet d’exhibition, donc de social, donc d’anti-sexuel. Nous en sommes à ce stade. Dans une société maternifiée à mort (et où, pour être bien vu, il faut toujours continuer à radoter que le féminin n’a pas sa place, est persécuté, écrasé, etc.), l’exhibitionnisme où triomphent les jouissances prégénitales, devient l’arme fatale employée contre le sexuel, je veux dire le sexuel en tant que division ou différence des sexes (qualifiée de source d’inégalités ou d’asymétries), et en tant que vie privée. [...]

C’est pour cela que je peux diagnostiquer, à partir des avalanches de parties de jambes en l’air qu’on nous montre ou qu’on nous raconte dans des livres, à la fois un désir forcé d’intégration sociale [...] et une volonté plus forcenée encore de mort du sexuel adulte. Il n’y a aucune contradiction entre la pornographie de caserne qui s’étale partout et l’étranglement des dernières libertés par des "lois antisexistes" ou réprimant l’ "homophobie" comme il nous en pend au nez et qui seront, lorsqu’elles seront promulguées, de brillantes victoires de la Police moderne de la Pensée.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1647

[ hommes-femmes ] [ désexualisation ] [ conséquences ]

 

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Grèce antique

Ayant étudié les institutions romaines, il formule dans la théorie de l'anacyclose - admise par Cicéron dans le De Republica et reprise par Machiavel - sa typologie des régimes politiques. Il considère qu'il y a six formes de gouvernement :
- la royauté (régime monarchique librement accepté, gouverne par persuasion, sans violence) ;
- l'autocratie ou despotisme (pouvoir personnel et absolu) ;
- l'aristocratie (régime dans lequel les plus justes et les plus sages sont au pouvoir) ;
- l'oligarchie (dans laquelle la plupart des pouvoirs sont détenus par une petite partie de la société) ;
- la démocratie (quand la volonté de la majorité est souveraine et qu'il y a obéissance aux lois) ;
- l'ochlocratie (si la masse a tous les pouvoirs pour imposer tous ses désirs).
Selon sa théorie cyclique de la succession des régimes politiques, le gouvernement d'un seul (royauté) dégénère en despotisme. Celui-ci entraîne le renversement de la royauté par une alliance entre le peuple et les puissants qui instaure l'aristocratie, qui dégénère elle-même en oligarchie, entraînant la colère du peuple, qui punit les abus et instaure une démocratie. Cette dernière dégénère en ochlocratie lorsque la majorité recours à la force pour imposer son point de vue, entraînant le recours à un homme fort qui instaure une royauté et inaugure un nouveau cycle.
Le meilleur régime, selon lui, est celui qui combine les caractéristiques des trois principaux. Pour Polybe, les consuls romains ont un pouvoir de type monarchique, le Sénat a un pouvoir de type aristocratique et le peuple des citoyens possède, lui, un pouvoir de type démocratique.

Auteur: Polybe

Info: sur wikipedia

[ historique ]

 

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vingtième siècle

Cher vieux max,
Tu as certainement entendu parler de ce qui se passe ici, et je suppose que cela t'intéresse de savoir comment nous vivons les événements de l'intérieur. Franchement, Max, je crois qu'à nombre d'égards Hitler est bon pour l'Allemagne, mais je n'en suis pas sûr. Maintenant, c'est lui qui, de fait, est le chef du gouvernement. Je doute que Hindenburg lui-même puisse le déloger du fait qu'on l'a obligé à le placer au pouvoir. L'homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d'un fanatique. Mais je m'interroge : est-il complètement sain d'esprit ? Ses escouades en chemises brunes sont issues de la populace. Elles pillent, et elles ont commencé à persécuter les Juifs. Mais il ne s'agit peut-être là que d'incidents mineurs : la petite écume trouble qui se forme en surface quand bout le chaudron d'un grand mouvement. Car je te le dis, mon ami, c'est à l'émergence d'une force vive que nous assistons dans ce pays. Une force vive. Les gens se sentent stimulés, on s'en rend compte en marchant dans les rues, en entrant dans les magasins. Ils se sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un vieux manteau. Ils n'ont plus honte, ils croient de nouveau en l'avenir. Peut-être va-t-on trouver un moyen pour mettre fin à la misère. Quelque chose - j'ignore quoi - va se produire. On a trouvé un Guide ! Pourtant, prudent, je me dis tout bas : où cela va-t-il nous mener ? Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.

Auteur: Kressmann Taylor Kahtrine

Info: Inconnu à cette adresse

[ Europe ] [ politique ]

 

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création littéraire

En 1946, il retourne en Irlande, et c'est au cours de ce séjour que survint en lui ce chamboulement qui modifia radicalement son approche de l'écriture et sa conception du récit.
- cette prise de conscience fut-elle progressive ou fulgurante ?
Il parle de crise, d'instants de brusque révélation.
- jusque-là, j'avais cru que je pouvais faire confiance à la connaissance. Que je devais m'équiper sur le plan intellectuel. Ce jour-là, tout s'est effondré.
Ses propres paroles me viennent sur les lèvres :
- j'ai écrit Molloy et la suite le jour où j'ai compris ma bêtise. Alors je me suis mis à écrire les choses que je sens.
Il sourit en hochant la tête.
C'était une nuit. Comme si souvent, il errait en solitaire, et il se retrouva à l'extrémité d'une jetée battue par la tempête. Ce fut alors que tout parut se mettre en place : des années de doutes, de recherches, d'interrogations, d'échecs (et quelques jours plus tard, il aurait quarante ans), prirent soudain un sens, et la vision de ce qu'il lui faudrait accomplir s'imposa comme une évidence.
- j'entrevis le monde que je devais créer pour pouvoir respirer.
Il entreprit Molloy alors qu'il se trouvait encore auprès de sa mère. Il le poursuivit à Paris, puis à Menton, où un ami irlandais lui avait prêté sa maison. Mais achevé la première partie, il ne savait comment continuer.
Il ne connaissait plus la détresse des années passées, mais tout demeurait difficile. C'est ainsi que sur la première page du manuscrit de Molloy, figurent ces mots :
"En désespoir de cause".

Auteur: Juliet Charles

Info: Rencontres avec Samuel Beckett, éditions P.O.L, p. 38 à 40

[ instinct ]

 

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