Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 13
Temps de recherche: 0.0322s

progrès involutif

Oui, comme vous le dites, tout est truqué aujourd’hui ; on veut obliger les gens à vivre artificiellement pour les changer plus facilement en des sortes de machines, et la médecine a sûrement un grand rôle à jouer dans la réalisation de ce plan diabolique. Je regrette souvent de n’avoir ni le temps ni la facilité d’examiner de plus près la dite médecine avec toutes les précisions voulues ; il serait bien à souhaiter qu’il se trouve quelqu’un qui puisse et ose entreprendre cette tâche.

Auteur: Guénon René

Info: Lettre à Louis Cattiaux , 8 juin 1949

[ projet d'étude ] [ déshumanisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

mise en abyme

On va au théâtre pour retrouver la vie mais s'il n'y a aucune différence entre la vie en dehors du théâtre et la vie à l'intérieur, alors le théâtre n'a aucun sens. Ce n'est pas la peine d'en faire. Mais si l'on accepte que la vie dans le théâtre est plus visible, plus lisible qu'à l'extérieur, on voit que c'est à la fois la même chose et un peu autrement. À partir de cela on peut donner diverses précisions. La première est que cette vie-là est plus lisible et plus intense parce qu'elle est plus concentrée. Le fait même de réduire l'espace, et de ramasser le temps, crée une concentration.

Auteur: Brook Peter

Info:

[ but ] [ moyens ] [ perspective ] [ mise en scène ] [ effet loupe ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

vingt-et-unième siècle

Il voit, en effet. On ne publie plus, on donne à lire. On n’expose plus, on donne à voir. On ne joue plus, on donne à entendre. Il imagine des textes courts qui déconstruisent à tout va, écrits la nuit par des types qui se coiffent comme Artaud ou Steve Jobs, qui s’inscrivent en surplomb d’une époque en naufrage et lâchent des voilà fatigués en milieu et en fin de phrase, qui bassinent le lecteur avec des personnages improbables, de la science à deux balles ou des précisions inutiles depuis qu’ils ont découvert Wikipédia, qui ne peuvent pas décrire une mouche sur un camembert sans faire un cours sur les diptères.

Auteur: Gancel Charles

Info: L'Inaccessible

[ perdu ] [ dépassé ]

 

Commentaires: 0

nourriture

La couleur n'est pas un indicatif d'une fiabilité absolue, car elle dépend des élevages mais aussi des attentes du public d'un pays à l'autre. La chair du saumon atlantique sauvage est naturellement colorée en fonction de l'alimentation : les crustacés produisent une chair orangée et les poissons une chair pâle. La couleur orangée est due à un pigment caroténoïde, l'astaxanthine, présent dans les carapaces des crustacés. En aquaculture, on ajoute souvent ce colorant naturel. Un saumon d'élevage très rouge ne sera pas le meilleur, il aura juste reçu plus de caroténoïdes. Préférez donc une chair rose pâle, qu'elle soit fraîche ou fumée. Ces précisions ne s'appliquent pas au saumon sauvage du Pacifique, plus coloré et moins gras que son congénère atlantique.

Auteur: Le Divellec Jacques

Info: Too saumon

[ couleur ]

 

Commentaires: 0

paranormal

La puissance de ce que vous avez vécu brise les liens antérieurs avec le monde ordinaire. Vous avez complètement changé de système de valeurs, mais vous vous sentez isolé dans le quotidien, dans votre travail, dans votre famille. Personne ne peut vous comprendre, vous n’essayez même pas d’en parler, d’expliquer. Si vous avez été très habile, vous n’en avez même jamais parlé à personne ! Vous avez une montagne de questions nouvelles, mille fois plus de questions qu’avant l’évènement. Ce livre est pour vous, vous qui savez. Vous voulez en savoir plus, comprendre plus, avoir une explication générale ? Vous voulez des détails, des précisions ? Ce qui suit vous propose les bases d’une vision plus large et plus juste de la réalité, des réalités.

Auteur: Auburn Marc

Info: 0,001% l'expérience de la réalité

[ initiés ] [ ésotérisme ] [ réconfort ] [ publicité ] [ voyage astral ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

circulation

L'Apocalypse, c'est de découvrir ton passé. Ou de découvrir le présent sauvage. La spécialité des êtres tristes, c'est de se rencontrer à différents moments. Mais en permanence. Nous sommes peu nombreux dans le bus. A l'aube, les autocars disparaissent et il ne reste que les combis qui sillonnent les rues comme des rongeurs. Des rats qui cherchent tout ce qu'ils peuvent phagocyter. Un homme chauve avec un pull multicolore, un enfant avec un sac de bonbons en fin de journée, un type avec un costume gris et la chemise légèrement tachée de sang.

 

García Castro Antonia



Années: 197? -



Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique



Sexe: F



Profession et précisions: écrivain



Continent – Pays: Amérique du sud - Pérou



Info: Tes yeux dans une ville grise. Ecrit avec Mucha Martin

Auteur: García Castro Antonia

Info: Tes yeux dans une ville grise. Ecrit avec García Castro Antonia

[ . ]

 

Commentaires: 0

citation s'appliquant à ce logiciel

FLP est grand jeu francophone qui, par la magie de l'informatique, propose et permet de réfléchir, seul ou ensemble, sur le sens des mots et des phrases. 

Chaque terme isolé peut déjà aller assez loin  en lui-même dans la précision (pour l'anecdote le dernier en date est "hybristophilie", qui définit l’attirance d’une femme par un homme reconnu coupable de crimes atroces). Pour les phrases, évidemment, les possibilités se démultiplient.

Pensons au gamin qui s'ennuie et feuillète distraitement le dictionnaire... pour s'arrêter à la page des avions parce qu'il y a des images et des lance-missiles... ou qui s'attarde sur un mot à la consonnance curieuse et exotique, nouveau, surprenant, etc.  Pensons en parallèle à une personne qui consulte un dico afin de comprendre, ou préciser le sens d'un mot...

Sur FLP on feuillette différement, d'ailleurs on ne feuillette pas, on clique. On peut déjà partir d'un mot unique (qu'on renforcera d'un synonyme proche pour vraiment "centrer" la recherche) afin de voir comment les esprits humains ont rayonnés à partir du terme-concept choisi.  

Mais FLP est plus pensé dans l'autre sens : celui d'une quête par combinaison de mots ou bouts de mots (chaine de caractères donc). Ainsi les possibilités de recherche avec plusieurs termes, ou débuts de termes (radicaux qui permettent d'élargir l'exploration), amènent vers un nouveau "feuilletage" sémantique, qui va vers la complexité, voire l'égarement, vu que la curiosité du lecteur investigateur se voit immédiatement proposer d'innombrables pistes... 

Parlons maintenant du FLPiste initié, conscient et organisé, qui emploie et participe au concept, c'est à dire que s'il tombe sur quelque chose "qui résonne en lui" au cours d'une lecture il pense à FLP. Dans ces termes : "ce bout de texte est-il déjà dans la base de données ?" Et, si ce n'est pas le cas : "ah, je vais pouvoir l'insérer et bien réfléchir à l'étiquetage".

Une fois l'extrait choisi viennent les réflexions qui confrontent sa subjectivité propre avec la supposée objectivité du langage consensus, au-delà d'une réflexivité personnelle Très Importante et à conserver toujours. Elles pourront se développer et se mélanger sur trois axes, dans cet ordre. 1) Recherches web pour vérifications sémantiques et autres précisions des sources et des auteurs 2) Investigations diverses pour trouver des tags adéquats, via les sites de synonymes par exemple. Avec aussi l'usage de FLP en rétroaction, avec son nuage de corrélats qui ouvrira parfois de nouveaux horizons. 3) Discussion entre flpistes, en général via les commentaires pour expliquer, justifier, se mettre d'accord. Ou pas.

Concernant la sandbox, outil pour les écoles ou autres débutants, il est conseillé de ne pas entrer trop rapidement dans les complexités des 3 axes évoqués ci-dessus. Il vaut mieux rester dans l'idée de discussions ponctuelles à partir d'un extrait simple. Déjà pour voir comment telle classe, ou groupe... ou individu... réagissent à l'exercice avant d'aller plus loin. 

Les vrais passionnés pourront ensuite se diriger vers les liaisons de citations et autres chaines. Ces dernières aidant à la continuité d'un raisonnement, souvent chronologique. Espace chaines qui aide à préciser les termes-pensées en les recontextualisant à la sauce du créateur de la chaine.

Auteur: Mg

Info: 10 mars 2022

[ méthodologie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

mesure du temps

Souvent, on se contentait encore de l’évaluer à la paysanne, le jour à l’estime, d’après le soleil ; la nuit, ou plutôt à la fin de la nuit, en écoutant le chant du coq. [...]

Au total, les habitudes d’une société de paysans, qui acceptent de ne savoir jamais l’heure exacte, sinon quand la cloche sonne (à la supposer bien réglée) et qui pour le reste s’en rapportent aux plantes, aux bêtes, au vol de tel oiseau ou au chant de tel autre. "Environ soleil levant", ou bien "environ soleil couché" : notations les plus fréquentes de Gilles de Gouberville, gentilhomme normand, dans son Journal. Quelquefois, il se réfère assez curieusement aux habitudes d’un oiseau qu’il nomme le vitecoq et qui devait être une espèce de bécasse : "il était vol de vittecocz, dira-t-il, quand j’arrivai céans" (28 novembre 1554), ou encore il notera que le 5 janvier 1557-58 après vêpres les compagnons de la paroisse se mirent à "chouler" contre les hommes mariés ; ils y furent "jusques à vol de vittecoqs". Et cependant Gouberville a une horloge, grande rareté, qu’il envoie "racoutrer" en janvier 1563 chez un armurier de Digoville. Et il note les heures avec complaisance – mais toujours en les faisant précéder d’un modeste et prudent "viron" : ils revinrent "viron une heure avant le jour" ou bien : "vismes faire des verres, viron demi-heure" - ce qui est d’une précision tout à fait anormale.

Ainsi, partout : fantaisie, imprécision, inexactitude. Le fait d’hommes qui ne savent même pas leur âge exactement : on ne compte pas les personnages historiques de ce temps qui nous laissent le choix entre trois ou quatre dates de naissance, parfois éloignées de plusieurs années. Quand naquit Erasme ? Il ne le savait pas, mais seulement que l’événement s’était produit la veille de la Saint-Simon et Saint-Jude. – Quelle année naquit Lefèvre d’Etaples ? On essaie de le déduire d’indications fort vagues. Quelle année, Rabelais ? Il l’ignorait. Quelle année, Luther ? on hésite. [...] le mois, on le connaît généralement. La famille, les parents se souviennent : le petit est venu au monde au temps des foins, des blés, ou des vendanges ; il y avait de la neige, ou bien c’était le mois de l’épi, "quand les blés commencent à jeter, ... que déjà le tuyau commence à s’élever" ; précisions géorgiques, elles sont de Jean Calvin. Alors la tradition familiale se fixe ; François est né le 27 novembre et Jeanne le 12 janvier : faisait-il froid quand on le porta sur les fonts ! [...] Pour avoir des actes de naissance en règle, il faut s’adresser aux grands de ce monde – ou aux fils de médecins et de savantes gens, à ceux dont on tire l’horoscope et qui dès lors naissent entourés d’étonnantes précisions : ne savent-ils pas (ou plutôt leurs astrologues ne précisent-ils pas à leur intention) l’année, le jour, l’heure, et la minute non seulement de leur naissance, mais de leur conception ? C’est Brantôme, familier de Marguerite de Navarre par sa mère et sa grand-mère, qui nous en avertit : la princesse naquit "sous le 10e degré d’Aquarius, que Saturne se séparait de Vénus par quaterne aspect, le 10 d’avril 1492 à 10 heures du soir au château d’Angoulême – et fut conçue l’an 1491, à 10 heures avant midi et 17 minutes, le 11 de juillet." Voilà qui est précis !

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 365-368

[ renaissance ] [ historique ] [ approximations ] [ chronologique ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

spéléo

Grand spécialiste de la plongée spéléo le français Eric Establie (1964 - 2010) se retrouva bloqué par pure malchance au fond d'une rivière souterraine immergée. Les meilleurs plongeurs européens convergèrent rapidement pour le secourir, dont les deux pointes anglaises, Richard "Rick" Stanton et John Volanthen, qui connaissaient le français pour l'avoir déjà croisé dans le milieu confidentiel de la spéléo sous-marine. Ils ont raconté leurs plongées afin d'essayer de le secourir. Ce duet de bénévoles était peut-être le seul au monde capable d'effectuer un sauvetage si difficile. En 10 jours, ils plongèrent trois fois à l'intérieur du dangereux conduit de la "Dragonnière de Gaud" au sud de l'Ardèche en France. John raconte : - La visibilité était au maximum de quelques mètres, très difficile d'agir dans ces conditions. A certains moments les sédiments étaient si épais qu'on pouvait à peine voir les lumières de nos casques...
Après 740m de conduit ils tombèrent sur une avalanche sous-marine qui avait complètement brassé la boue de la grotte piégeant le plongeur français par un entassement de gravier limoneux qui obturait la conduit sur plusieurs mètres. Lors de cette deuxième tentative les plongeurs trouvèrent une "étroiture" permettant de passer de l'autre côté, mais leurs équipements trop volumineux les en empêchaient. Toujours avec l'aide de nombreux autres plongeurs en soutien et en relais, ils repartirent allégés pour un troisième essai au cours duquel ils réussirent à passer l'étranglement. Pour trouver une eau plus claire de l'autre côté. Mais pas de plongeur français.
Rick raconte : - Après l'éboulement nous avons nagé peut-être 150 mètres quand, au milieu d'un passage élargi, nous avons vu le corps d'Eric cinq mètres au-dessous de nous. Comme nous ne l'avions pas aperçu de l'autre côté de l'obstruction nous espérions le trouver plus loin dans un espace à l'air libre. Ce fut donc une surprise... Les anglais purent constater ensuite que le français avait essayé de creuser pour passer la partie bouchée. Sans savoir pourquoi son corps était si loin dans le tunnel. (Afin d'essayer de parvenir à une poche d'air ?...) Rick, pompier à Coventry, précise : - La chose la plus importante était de récupérer son ordinateur de plongée de poignet. Nous avons ensuite jeté un coup d'oeil alentours mais pas très longtemps parce que nous étions quand-même dans une situation extrême... (Il reconnaîtra plus tard que c'est à ce jour la plongée la plus difficile à laquelle il ait été confronté). L'ordinateur bracelet fut ensuite remis à la police française, révélant qu'Establie avait poursuivi l'exploration au-delà des repères connus à 1040 m (environ 200 m plus loin) avant de revenir et se retrouver à se battre jusqu'à être probablement victime d'une hypoxie, car la visibilité ne permettait plus de lire correctement les instruments qui permettent de régler les mélanges gazeux qu'il respirait. Le procureur de Privas a déclaré :
"Son ordinateur a enregistré soit une remontée du boyau vers la surface soit l'existence d'une poche d'air."
La paire anglaise, en accord avec les secouristes français, décida de ne pas prendre le risque de remonter la dépouille. "Au retour il y avait un danger qu'il reste coincé dans le passage étroit au-dessus de l'éboulement. Comme l'un de nous aurait dû rester derrière le corps il pouvait se faire piéger." Ajoutant finalement : - Nous savons qu'il aurait fait la même chose pour nous si nous avions été en difficulté.
Le corps d'Eric Establie reste prisonnier de la Dragonnière de Gaud.

Auteur: Mg

Info: 20 août 2014, grand merci à Arthur, dit le crapaud, fils d'Eric Establie, pour les précisions.

[ plongée ] [ denières paroles ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Il ouvre un oeil, glisse la main sur sa cuisse et dit, sa plaisanterie habituelle, quand je pense que cette belle bouche, qui me dit des mots si doux, si raffinés me fait des choses si, si... Elle lui décoche une grimace. - Comment peux-tu faire ces choses ? Dit-il avec un sourire de ravissement. Explique. - Elle se défend, c'est le jeu, il joue, il la provoque, elle se défend et le traite d'affreux menteur avec des accents de menteuse qui joue, il hausse les yeux comme dans l'extase d'une réminiscence, elle dit d'accord, la main droite posée cérémonieusement sur l'épaule gauche, image de la sainteté même, mais alors écoute bien... et pardonne, si tu peux.
D'abord, si l'on se penche sur la verge, c'est qu'il y a envie de l'emboucher. L'envie générale.
Il faudrait pouvoir expliquer ce que c'est que cette envie générale d'emboucher la verge et tout ce qui s'ensuit. Non, ce qui s'ensuit n'apparaît pas encore. D'abord l'envie générale. On se frotte un peu contre le corps de l'autre pour qu'elle bande ; "elle", c'est l'objet du désir. Pas une femme. Ça n'est pas une histoire de femmes. Encore que la douceur de la peau de la verge a quelque chose qui rappelle la douceur des peaux de femmes, des lèvres de femmes.
Elle vient de donner ces dernières précisions en se tournant vers un public imaginaire.
- Le membre est peut-être déjà prêt. L'envie générale cependant ne permet pas à coup sûr de commencer avec enthousiasme. Il y a d'abord un instant de lassitude qui suit le premier contact. Comment, se dit-on, tenir plus de quelques minutes, ne pas se lasser, à répéter toujours le même geste lent, la même langue allant, le même mouvement ?
Il y a, c'est certain, un premier instant d'inquiétude que seuls les ans permettent d'adoucir : on finit par savoir que le plaisir viendra. Mais il y a cet instant. Parce qu'on passe consciencieusement ses lèvres et sa langue sur quelques centimètres de peau, douce, certes, mais quelques centimètres, et - vers le public - quels centimètres ! Si contraignants, loin d'être page blanche dont la surface plane se prête à tous les desseins, ce sont centimètres définitifs et imposants. Rien de moins propice, semble-t-il, aux jeux de l'imagination que ces centimètres-là. Pourtant, diras-tu, il pourrait bien exister certains rapports... décisifs, entre la forme de la bouche et celle de l'objet... Certes, certes. Mais ici l'affaire, sais-tu bien, n'est pas conditionnée par la facilité ou par le plus ou moins d'aisance que la bouche trouve à emboucher.
A cet instant de lassitude, cet instant d'inquiétude que les ans permettent d'adoucir, on pensait encore. On se préoccupait de l'axe, de la profondeur de la langue. Technique. Non qu'il faille proscrire la technique, rien de plus funeste que le romantisme, en toutes choses et en celle-là, mais l'enthousiasme...
- Je bande.
- Mais l'enthousiasme ne vient que plus tard, qu'après l'instant de lassitude. Instant qui peut être, note bien, fort court. Le passage se fait très vite ; soudain les lèvres sont prises d'un feu sacré. Exaltation, joie, enthousiasme ! Enfin lis les vieux Grecs et tu sauras ce qu'il en est de l'enthousiasme. La chose a été largement décrite, rien de neuf là-dessous, une histoire de Muses, l'enthousiasme enfin !
Ponctué d'un hochement sec et doctoral du menton. Rien à ajouter.
- Maintenant il faudrait pourtant dire ce que c'est que cet enthousiasme des lèvres autour de la verge, cet état, rien de romantique, qui permet de dépasser la technique, ce pur plaisir des lèvres et des mains, l'assurance du plaisir donné, l'intime communication avec la jouissance de quelqu'un d'autre.
- Je bande.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ fellation ] [ excitation ] [ sensualité ]

 

Commentaires: 0