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femmes-par-homme

Ce qui asservit les hommes : leur mépris de la femme, qu’ils ne s’avouent pas à eux-mêmes ; de là pour eux l’obligation de glorifier et de s’aveugler ; quand la réalité les éclaire, ils courent à la suivante, comme si la suivante n’était pas une femme aussi et ils ne peuvent se passer de leur rêve… Ce qu’on méprise : leur passivité, leur coquetterie même là où il s’agit de tout autre chose, la permanence de leur attitude de femme-à-homme, toutes leurs autres préoccupations se révèlent prétextes ou camouflages ou intermèdes, leur soif inétanchable d’amour, leur habitude de se faire servir (allumettes) et d’avoir toujours le droit d’être déçues, en général leur penchant aux reproches (le reproche doit d’ailleurs être deviné), leur pouvoir de silence, elles veulent et peuvent rester opaques à elles-mêmes, leur capacité à tout supporter, leur truc d’être la victime, en outre leur effrayante facilité à être consolées à tout moment, leur aptitude au flirt en plein bonheur, toujours prêtes dans leur ruse à laisser à l’homme la responsabilité de ce qui arrive, et quand l’homme, pour pouvoir agir, voudrait savoir où il en est, de leur art de laisser les portes ouvertes, elles lui abandonnent la décision et du même coup la responsabilité dès le départ, leur fragilité en général, leur besoin de protection et de sécurité, et avec cela leur versatilité fantastique, bref, leur charme… L’homme accentue d’autant plus son attitude chevaleresque qu’il a plus de mépris à dissimuler…

Auteur: Frisch Max

Info: Dans "Le désert des miroirs", page 222

[ différences ] [ personnalité ]

 

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cyclique

Le soleil va entrer dans le signe du Taureau. C'est le moment où sont nés Rome, Hitler et Henry de Montherlant. C'est le mois où mourut le chevalier Bayard, c'est le mois où l'homme inventa le phonographe. L'homme, sujet de toutes nos études et de toutes nos préoccupations, l'homme, l'enfant chéri de cette chronique. Que fait-il en avril ? Il plante la griffe d'asperge, il récolte l'oseille, il protège l'espalier avec des paillassons. Mais encore ? Il les change de place, il les enlève, il les remet mieux. Il s'évertue, il se démène, il sème la lupuline, il fume les vieux houblons. En un mot, il fait le diable à quatre. La poule pond des oeufs de Pâques. Le lièvre en fait autant. Du moins en Alsace et en Allemagne. La femme se livre aux nettoyages de printemps. Elle passe ses ongles à la "super-base", qui supprimera leurs peaux, à l'huile séchante, qui complétera le travail, et à la "laque fixante" qui protégera le vernis; enfin à la "crème abricot" qui stimule la croissance des griffes. Le printemps est là. L'agneau bondit près de sa mère et le poulain pur-sang près de la jument persane. Les épinards sont magnifiques ; et l'homme s'apprête, par les jeûnes du Carême, à célébrer la fête de Pâques dans les humbles dispositions qui conviennent au peu qu'il est : il mange la morue de brandade, il s'excite à s'améliorer. Bientôt, pourtant, il retombe dans l'ornière. Qu'il y croupisse ! Nous n'attendions pas mieux de cet animal mou."

Auteur: Vialatte Alexandre

Info: Chronique des grands micmacs, p.169-170. L'HOMME D'AVRIL

[ printanier ]

 

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école laïque

Cette propension, si contraire à l’esprit et aux espérances du vrai libéralisme, s’expliquerait mal si la sphère des intérêts religieux n’était beaucoup plus vaste qu’elle ne le semble au premier abord. Les préoccupations religieuses, on l’a vu maintes fois dans les dernières années, compliquent et passionnent bien des questions diverses. C’est dans le champ de l’enseignement surtout que les partis politiques sont exposés à des conflits avec l’Eglise ; c’est sur ce terrain glissant que l’Etat est le plus souvent poussé à entrer en lutte avec elle au nom de la raison, de la science ou de l’intérêt national. Oubliant son incompétence en matière de doctrines, il se laisse parfois entraîner à faire contre les idées religieuses ce qu’il a longtemps pratiqué à leur profit. Il se laisse investir du rôle et des fonctions de la religion ; il a ses dogmes philosophiques ou scientifiques qu’il fait prêcher au peuple, et jusqu’à ses catéchismes qu’enseigne une sorte de sacerdoce laïque. Il tend à s’arroger le droit qu’il dénie à l’Eglise, le droit de façonner les générations à sa ressemblance et de couler les âmes dans un moule de son choix, en sorte que si les prétentions de certains croyants nous ramèneraient au moyen âge, celles de certains démocrates nous feraient reculer jusqu’à cette espèce de communisme moral où l’enfant, regardé comme chose publique, était la propriété de la cité. Quelle déconvenue pour les libéraux, qui avaient proclamé le principe de l’incompétence de l’Etat et qui en attendaient la pacification religieuse !

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages XVI-XVII

[ endoctrinement ] [ substitution ] [ éducation ]

 

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psycho-sociologie

Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.

Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste... que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif. 

On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s'interroger, penser, réfléchir.

On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: L'obsolescence de l’homme. 1956

[ pnl ] [ manipulation ] [ infobésité ] [ culture de l'émoi ] [ nivellement pas le bas ]

 

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syndicalisme

Même là où les abus ne vont pas si loin, les délégués ont souvent tendance à accroître l’importance de leur rôle au delà de ce qui est utile. Ils recueillent presque indistinctement les réclamations légitimes ou absurdes, importantes ou infimes, ils harcèlent la maîtrise et la direction, souvent avec la menace du débrayage à la bouche, et créent chez les chefs, sur qui pèsent déjà lourdement les préoccupations purement techniques, un état nerveux intolérable. Il y a lieu d’ailleurs de se demander s’il s’agit seulement de maladresse, ou s’il n’y a pas là quelquefois une tactique consciente, comme semblerait l’indiquer une phrase prononcée un jour par un délégué ouvrier d’une autre région, qui se vantait de harceler son chef d’atelier tous les jours, sans répit, pour ne jamais lui laisser le loisir de reprendre le dessus. D’autre part, le pouvoir que possèdent les délégués a dès à présent créé une certaine séparation entre eux et les ouvriers du rang ; de leur part la camaraderie est mêlée d’une nuance très nette de condescendance, et souvent les ouvriers les traitent un peu comme des supérieurs hiérarchiques. Cette séparation est d’autant plus accentuée que les délégués négligent souvent de rendre compte de leurs démarches. Enfin, comme ils sont pratiquement irresponsables, du fait qu’ils sont élus pour un an, et comme ils usurpent en fait des fonctions proprement syndicales, ils en arrivent tout naturellement à dominer le syndicat. Ils ont la possibilité d’exercer sur les ouvriers syndiqués ou non une pression considérable, et c’est eux qui déterminent en fait l’action syndicale, du fait qu’ils peuvent à volonté provoquer des heurts, des conflits, des débrayages et presque des grèves.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, pages 367-368

[ inconvénients ] [ orgueil ] [ dérives ]

 
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mécanisation

Sous une forme ou une autre, les mesures de distanciation sociale et physique risquent de persister après la fin de la pandémie elle-même, ce qui justifie la décision de nombreuses entreprises issues de différentes industries d'accélérer l'automatisation. Au bout d'un certain temps, les préoccupations persistantes au sujet du chômage technologique s'estomperont à mesure que les sociétés mettront l'accent sur la nécessité de restructurer le lieu de travail de manière à réduire au minimum les contacts humains rapprochés. En effet, les technologies d'automatisation sont particulièrement bien adaptées à un monde dans lequel les êtres humains ne peuvent pas être trop près les uns des autres ou sont prêts à réduire leurs interactions. Notre crainte persistante et peut-être durable d'être infecté par un virus (celui de la COVID-19 ou autre) va donc accélérer la marche implacable de l'automatisation, en particulier dans les domaines les plus sensibles à celle-ci. En 2016, deux universitaires de l'université d'Oxford sont arrivés à la conclusion que jusqu'à 86 % des emplois dans les restaurants, 75 % des emplois dans le commerce de détail et 59 % des emplois dans le secteur du divertissement pourraient être automatisés d'ici 2035. Ces trois industries sont parmi les plus durement touchées par la pandémie et c’est dans celles-ci que l'automatisation, pour des raisons d'hygiène et de propreté, sera une nécessité qui, à son tour, accélérera encore la transition vers plus de technologie et plus de numérique. Un autre phénomène est appelé à soutenir l'expansion de l'automatisation : celui où la "distanciation économique" pourrait suivre la distanciation sociale. À mesure que les pays se tournent vers l'intérieur et que les entreprises mondiales raccourcissent leurs chaînes d'approvisionnement super-efficaces mais très fragiles, l'automatisation et les robots qui permettent une production plus locale, tout en maintenant les coûts à un faible niveau, seront très demandés.

Auteur: Schwab Klaus

Info: Covid-19 la grande réinitialisation

[ crise sanitaire prétexte ] [ homme-machine ]

 
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production marchande

La leçon fondamentale de la "critique de l’économie politique" élaborée par le Marx de la maturité, après le Manifeste, est de démontrer comment cette réduction de toute chimère sacrée à la brutale réalité économique génère sa propre spectralité. Lorsque Marx décrit la folle circulation du Capital dont la trajectoire autofécondante atteint son apogée dans les spéculations méta réflexives* contemporaines sur les marchés à terme, il est bien trop simple de considérer le spectre de ce monstre autoengendré (poursuivant sa trajectoire indépendamment de toute préoccupation humaine ou environnementale) comme une abstraction idéologique : il ne faudrait jamais oublier que derrière cette abstraction il y a de vraies gens et des objets naturels, sur les capacités productives et sur les ressources desquels la circulation du Capital est fondée, et dont celui-ci se nourrit comme un gigantesque parasite. Le problème est que cette "abstraction" n’existe pas seulement dans l’erreur de jugement du spéculateur financier : elle est "réelle", au sens où elle détermine la structure même des processus matériels et sociaux. C’est ainsi que le sort d’une partie entière d’une population – et parfois de pays entiers – peut être décidée par la danse spéculative et "solipsiste" du Capital qui poursuit sa quête effrénée du profit en affichant une indifférence tranquille à la manière dont ses mouvements vont influencer la réalité sociale. C’est en quoi réside la violence fondamentalement systématique du capitalisme, bien plus troublante que la violence socio-idéologique directe des sociétés précapitalistes : cette violence, en effet, n’est plus imputable à des individus concrets, à de "mauvaises intentions" ; elle est purement "objective", systématique, anonyme.

Nous rencontrons ici la différence lacanienne entre la réalité et le Réel : la "réalité" désigne la réalité sociale dans laquelle les gens réels interagissent dans le cadre du processus productif matériel ; le Réel, lui, désigne l’inexorable logique, spectrale et "abstraite", qui détermine la scène de la réalité sociale.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 27-28. *méta-réflexif : qui pense sur ses propres pensées

[ transposition psychanalytique ]

 
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différence sexuelle

Avec le développement autocratique de la science absolue, la question féministe ne se posa même plus. La vie se prolongea indéfiniment par le remplacement progressif des différentes parties du corps. Les hommes ne mouraient plus, un peu comme autrefois du reste, que s’ils le voulaient bien, et les maladies étaient désormais inconnues.

On avait développé, en effet, d’une façon particulière, ce sens très ancien que l’on appelait jadis l’instinct chez les animaux, l’instinct de la conservation physique chez l’homme et qui n’est autre chose qu’une vue intérieure que nous avons des différents phénomènes qui se passent dans notre corps, une prescience certaine des dangers que peuvent lui faire courir tels ou tels germes étrangers.

Lorsque cette vue intérieure fut développée au plus haut point, comme il convenait, les maladies les plus graves furent arrêtées dès leur début. Pour la première fois, lorsqu’il n’y eut plus de médecins, la médecine fut autre chose que du charlatanisme et l’on n’eut plus recours aux vagues indications d’un empirisme inconscient, comme on l’avait fait jadis.

Tout naturellement la question de reproduction de l’espèce devint également sans intérêt. Les femmes ne se distinguant plus des hommes par leurs travaux et leurs occupations, elles ne s’en distinguèrent même plus bientôt par le costume. Elles furent les androgynes primitifs décrits par les religions antiques.

C’est assez dire que l’idée même de la maternité leur devint absolument étrangère.

Au surplus, grâce à des mesures énergiques prises dès le moment de la naissance par les savants du Grand Laboratoire Central, tout ce qui faisait jadis la préoccupation principale et la joie de l’humanité, devint une chose définitivement inconnue et profondément méprisée par des êtres scientifiques qui ne pouvaient connaître par eux-mêmes ce dont on leur parlait et qui considéraient l’amour comme un souvenir historique, comme une déchéance animale intéressant uniquement l’histoire naturelle et ne relevant que des simples recherches anatomiques.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 228-230

[ discours scientifique ] [ indifférenciation ]

 
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hérésies

Tout le développement des luttes dogmatiques soutenues par l’Eglise au cours des siècles, si on l’envisage du point de vue purement spirituel, nous apparaît dominé par la préoccupation constante qu’a eue l’Eglise de sauvegarder à chaque moment de son histoire la possibilité pour les chrétiens d’atteindre la plénitude de l’union mystique. En effet, l’Eglise lutte contre les gnostiques pour défendre l’idée même de la déification comme fin universelle : "Dieu se fit homme pour que les hommes puissent devenir dieux". Elle affirme contre les ariens le dogme de la Trinité consubstantielle, parce que c’est le Verbe, le Logos, qui nous ouvre la voie vers l’union avec la divinité, et, si le Verbe incarné n’a pas la même substance avec le Père, s’Il n’est pas le vrai Dieu, notre déification est impossible. L’Eglise condamne le nestorianisme, pour abattre la cloison par laquelle, dans le Christ même, on a voulu séparer l’homme d’avec Dieu. Elle s’élève contre l’apollinarisme et le monophysitisme, pour montrer que la plénitude de la vraie nature humaine ayant été assumée par le Verbe, notre nature entière doit entrer en union avec Dieu. Elle combat les monothélites, parce qu’en dehors de l’union des deux volontés, divine et humaine, on ne saurait atteindre à la déification : "Dieu a créé l’homme par sa volonté seule, mais Il ne peut le sauver sans le concours de la volonté humaine." L’Eglise triomphe dans la lutte pour les images, en affirmant la possibilité d’exprimer les réalités divines dans la matière, - symbole et gage de notre sanctification. Dans les questions qui se posent successivement, sur le Saint-Esprit, sur la grâce, sur l’Eglise elle-même, - question dogmatique de l’époque où nous vivons, - la préoccupation centrale, l’enjeu de la lutte est toujours la possibilité, le mode ou les moyens de l’union avec Dieu. Toute l’histoire du dogme chrétien se développe autour du même noyau mystique, défendu par des armes différentes contre des adversaires multiples au cours des époques successives.

Auteur: Lossky Vladimir Nikolaïevitch

Info: "Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient", éditions du Cerf, 2005, page 8

[ objectifs ] [ protection ]

 

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sociétés secrètes

En ce qui concerne les premiers [les Illuminés de Bavière], les fondateurs sont connus, et l’on sait de quelle façon ils ont élaboré le "système" de leur propre initiative, en dehors de tout rattachement à quoi que ce soit de préexistant ; on sait aussi par quels états successifs sont passés les grades et les rituels, dont certains ne furent d’ailleurs jamais pratiqués et n’existèrent que sur le papier ; car tout fut mis par écrit dès le début et à mesure que se développaient et se précisaient les idées des fondateurs, et c’est même là ce qui fit échouer leurs plans, lesquels, bien entendu, se rapportaient exclusivement au domaine social et ne le dépassaient sous aucun rapport. Il n’est donc pas douteux qu’il ne s’agit là que de l’œuvre artificielle de quelques individus, et que les formes qu’ils avaient adoptées ne pouvaient constituer qu’un simulacre ou une parodie d’initiation, le rattachement traditionnel faisant défaut tout autant que le but réellement initiatique était étranger à leurs préoccupations. Si l’on considère au contraire le Carbonarisme, on constate, d’une part, qu’il est impossible de lui assigner une origine "historique" de ce genre, et, d’autre part, que ses rituels présentent nettement le caractère d’une "initiation de métier", apparentée comme telle à la Maçonnerie et au Compagnonnage ; mais, tandis que ceux-ci ont toujours gardé une certaine conscience de leur caractère initiatique, si amoindrie soit-elle par l’intrusion de préoccupations d’ordre contingent, et la part de plus en plus grande qui leur a été faite, il semble bien (quoiqu’on ne puisse jamais être absolument affirmatif à cet égard, un petit nombre de membres, et qui ne sont pas forcément les chefs apparents, pouvant toujours faire exception à l’incompréhension générale sans en rien laisser paraître) que le Carbonarisme ait poussé finalement la dégénérescence à l’extrême, au point de n’être plus rien d’autre en fait que cette simple association de conspirateurs politiques dont on connaît l’action dans l’histoire du XIXe siècle.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 84

[ pseudo-initiatique ] [ temporelles ] [ profanes ] [ historique ]

 

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