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turbosieste

Le prototype parfait de la sieste flash est le système qu'utilisait le peintre Salvador Dali : il s'agit de s'asseoir dans un fauteuil avec une cuillère tenue entre le pouce et l'index, en ayant soin de disposer au préalable une assiette en étain sur le sol à la verticale de la cuillère. Lorsque le sommeil arrive, les muscles de la main se relâchent, la cuillère tombe dans l'assiette et le bruit réveille le dormeur : la durée du sommeil est donc automatiquement très courte. Dali prétendait que le sommeil obtenu avant le choc de la cuillère était particulièrement bienfaisant et qu'il s'en relevait frais et dispos.

Auteur: Comby Bruno

Info: Eloge de la sieste

[ roupillon ]

 

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hommes-par-femme

Ma mère relisait Anna Karénine. Selon elle, le roman prétendait qu'il existe deux types d'hommes : ceux qui aiment les femmes (Vronsky, Oblonski) et ceux qui ne les aiment pas vraiment (Lévine). Avec Vronski, Anna s'était sentie d'abord flattée par ce séducteur, mais comme il ne l'aimait pas elle spécialement, elle n'avait eu d'autre issue que de se tuer. A l'inverse, Lévine était maladroit, rasoir et pour le moins pénible, lui qui semblait s'intéressait davantage à l'agriculture qu'à Kitty, mais il était cependant un conjoint plus fiable, lui qui au fond de son coeur n'aimait guère les femmes. Anna avait donc fait le mauvais choix et Kitty, le bon. Voilà, selon ma mère, de quoi parlait Anna Karénine.

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ personnages littéraires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnage

Auparavant, Peredonov avait tenu à exposer ses livres comme pour témoigner de ses idées libérales. En fait, il n'avait ni idées ni même envie de réfléchir. Il gardait ces livres pour la façade, mais ne les lisait jamais. D'ailleurs, il y avait longtemps qu'il n'avait lu le moindre livre; il prétendait n'avoir pas le temps; il n'était abonné à aucun journal et ne se tenait au courant des événements que par les conversations. Il n'avait pas grand-chose à apprendre, car rien ne l'intéressait dans la vie, à part sa propre personne. Il allait même jusqu'à se moquer des abonnés aux journaux, leur reprochant de gaspiller leur argent et leur temps. Il faut croire que son temps lui paraissait éminemment précieux.

Auteur: Fyodor Sologoub

Info: Un démon de petite envergure

[ superficiel ] [ paresseux ] [ égoïste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Il était resté à distance des choses, n'avait jamais vraiment approfondi un sujet. Touche-à-tout bricoleur il prétendait de fait se dissocier de la perfection de produits finis et glacés auxquels il ne croyait pas, y voyant là un des plus grands défauts de l'homme, à savoir une quête de la perfection qui ne conduit nulle part. Il répétait sans arrêt des phrases comme : où il y a de la vie y'a de la merde... ou : quand on voit où en est l'homme aujourd'hui je n'ai aucune honte à conchier sa quête égocentrée du parfait, car on sait bien qu'il n'y a là qu'une volonté anthropocentrique inconsciente de se rassurer. L'homme, cet imbécile, ne pense qu'à lui-même.... et utilise tout le reste pour son confort propre.

Auteur: Mg

Info: 22 juillet 2012

[ stupide ] [ bêtise ] [ misanthrope ]

 

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obèse

L'embonpoint monstrueux du prince Arnold Van Ravesteyn donna lieu de lui jouer un tour assez plaisant. Lorsque son devoir de professeur et de doyen était rempli à l'Académie, où il présidait, il en sortait d'ordinaire sur le soir, enveloppé dans un épais manteau. On alla dire au commis des fermes que cet homme, qu'ils voyaient toujours passer aux approches de la nuit, et qu'ils ne connaissaient point, portait sous son manteau de l'eau-de-vie en fraude, mais si maladroitement que son extrême grosseur, produite par les barils qu'il prétendait cacher, devait aisément frapper tous les yeux. Les commis le guettèrent aussitôt, le saisirent et l'emmenèrent dans leur bureau, croyant avoir trouvé leur proie ; mais, au lieu de marchandises de contrebande, ils ne découvrirent qu'un ventre énorme, dont le porteur se serait défait très-volontiers.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Anecdotes des Beaux-Arts

[ farce ]

 

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réassurance

Avoir de l’argent, ce n’est pas seulement pouvoir acheter : cela signifie être hors d’atteinte de la réalité. L’argent en tant que protection, non pour le plaisir. Parce que dans son enfance il en avait été démuni, et donc vulnérable aux caprices de l’existence, l’idée de richesse était devenue pour lui synonyme d’évasion : échapper au mal, à la souffrance, ne plus être une victime. Il ne prétendait pas acheter le bonheur, mais simplement l’absence de malheur. L’argent était la panacée, la matérialisation de ses désirs les plus profonds, les plus difficiles à exprimer. Il ne voulait pas le dépenser, mais le posséder, savoir qu’il était là. Moins élixir qu’antidote : la petite fiole à emmener au fond d’une poche si on va dans la jungle — au cas où on serait mordu par un serpent venimeux.

Auteur: Auster Paul

Info: L'invention de la solitude, p 69

[ anhédonie ] [ viatique ] [ fric réconfort ] [ capitalisation ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

durée

Il voyait clairement comment chacun était habillé de sa propre bulle temporelle. D'abord le temps en lui-même n'existait que comme un attribut de la matière... Et, pour une créature consciente - ou qui se prétendait comme telle - ce temps devenait, par le truchement de la mémoire, une de ses permanences ; le paysage mental des pensées propres de l'individu. Un décor pas encore tissé à l'enfance, donc d'apparence infinie, puis univers flamboyant à l'âge mûr, étendant ses volutes dans toutes les directions possibles et imaginées. Il le voyait bien chez ses aînés, maintenant en fin de l'hiver de leurs vies. Que leur restait il ? Combien le moment présent était-il brouillé ?... Comment ce bel habillage intérieur se défaisait sournoisement ? Tenant encore par le noyau de l'enfance, quelques épisodes marquant de leurs existences... Restait cette guenille, triste oripeau... tricoté de quelques souvenirs rêvés, ruminés, modifiés... recuits.

Auteur: MG

Info: 2007

[ bulle ] [ habit ] [ aura ] [ vieillesse ]

 

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imagination

Je suis allée chez Marta pour lui rendre service en fauchant les orties du sentier qui conduit au ruisseau. Elle piétinait derrière moi, les bras croisés, et elle prétendait que Dieu avait oublié de créer un tas d'animaux.
"Le pataugeur, dis-je. Il serait dur comme une tortue, mais muni de longues jambes et de dents broyeuses. Il se baladerait dans le ruisseau, boufferait toutes les saletés, la vase, les branches mortes, même les ordures que l'eau apporte du village."
C'est ainsi que nous commençâmes à évoquer tous les animaux que Dieu avait omis de créer pour des raisons connues de lui seul. Il a oublié tant d'oiseaux, tant d'animaux qui vivent sous terre. A la fin, Marta déclara que l'animal qui lui manquait le plus, c'était ce grand lourdaud qui vient s'assoir, la nuit, à la croisée des chemins. Elle ne mentionna pas son nom.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Maison de jour, maison de nuit

[ nature ]

 

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homme-animal

Portée par de jeunes militants anticapitalistes et petit-bourgeois, l'idéologie antispéciste m'apparaissait délirante parce qu'en abolissant la pratique de l'élevage, elle prétendait mettre fin à une histoire liant l'homme à l'animal depuis dix mille ans, depuis la domestication de la chèvre dans la région du croissant fertile. Dépasser la révolution néolithique constituait un objectif pour le moins ambitieux, on pouvait laisser cela à ses promoteurs végétaliens, généralement des étudiants en sciences humaines ayant perdu tout lien à la terre et son travail.

Je me souviens qu'à l'école primaire, dans le cadre d'un cours de sciences naturelles, le maître avait tué puis disséqué une grenouille face à un parterre de garçons et de filles ricanant, plus ou moins intéressés ou dégoûtés : une telle leçon de choses serait-elle possible aujourd'hui, sans que les réseaux sociaux ne s'embrasent ?

Étrange monde dans lequel on s'apitoie sur le sort d'une oie gavée en détournant le regard des greniers à foin, recoins où se balancent les corps pendus et déjà assaillis de mouches des paysans endettés.

Auteur: Sansonnens Julien

Info: Septembre éternel

[ ségrégation ] [ discrimination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

- Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston?

Winston réfléchit:

- En le faisant souffrir répondit-il.

- Exactement. En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il soit, non à sa volonté, mais à la vôtre? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies. Commencez vous à voir quelle sorte de monde nous créons? C'est exactement l'opposé des stupides utopies hédonistes qu'avaient imaginées les anciens réformateurs. Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu'il s'affinera, deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. L'ancienne civilisation prétendait être fondée sur l'amour et la justice, la nôtre est fondée sur la haine. Dans notre monde, il n'y aura pas d'autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l'humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout. 

Auteur: Orwell George

Info: 1984, Ed.Folio, trad. Amelie Audiberti, p 376

[ bête politique ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel