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pardon

Il est de notoriété publique que dans les archives déclassés de la Sécurité vous avez trouvé les noms de deux cent soixante-trois personnes, y compris certains de vos amis, qui vous ont régulièrement dénoncé. Avec votre femme, vous avez pourtant décidé de ne pas rendre publics ces noms et de ne prendre d'aucune façon votre revanche sur ces personnes. D'où vous vient cette indulgence ?

- C'est parce que je suis écrivain, répond Pavel Kohout sans la moindre hésitation.

- Quel rapport ?

- Un écrivain ne doit pas seulement voir l'acte commis par l'homme sur lequel il écrit. Il doit aussi considérer la vie de cet homme, vingt ans plus tôt et vingt ans plus tard. Il doit connaître ses arrière-grands-parents, ses grands-parents, ses parents, ses enfants, ses petits enfants est ses arrière-petits-enfants. Il doit avoir une vision de cet homme avant sa naissance et après sa mort. Et c'est alors seulement qu'il comprend tout.

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Chacun son paradis

[ compréhension ] [ distanciation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

limitation

Afin que la survie biologique soit possible, l'esprit libre doit être canalisé par la valve réductrice du cerveau et du système nerveux. Ce qui en ressort à l'autre extrémité est un minuscule filet du type de conscience qui nous aidera à rester en vie à la surface de cette planète particulière. Pour formuler et exprimer le contenu de cette conscience réduite, l'homme a inventé et élaboré à l'infini des systèmes de symboles et des philosophies implicites que nous appelons les langues. Chaque individu est à la fois bénéficiaire et victime du système linguistique dans lequel il est né - bénéficiaire dans la mesure où la langue lui donne accès aux archives accumulées via l'expérience des autres, victime dans la mesure où elle le conforte dans la croyance que cette conscience réduite est la seule conscience et, d'une certaine manière, elle altère son sens de la réalité, de sorte qu'il n'est que trop apte à prendre ses concepts pour des données, ses mots pour des choses réelles. 

Auteur: Huxley Aldous

Info: The Doors of Perception & Heaven and Hell

[ linguistique ] [ raison restrictive ] [ pensée délimitée ] [ symboles ] [ sémiotique ] [ sémantique ] [ illusion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

donner

Un jour, un jeune garçon entra dans le restaurant d'un hôtel et s'assit à une table. Une serveuse lui apporta un verre d'eau.
- Combien coûte une glace garnie de fraises et de chocolat? demanda le garçon.
- Cinquante cents, répondit la serveuse.
Le garçon fouilla dans sa poche et en sortit des pièces de monnaie qu'il examina.
- Et combien coûte une glace sans rien dessus ? demanda-t-il.
Quelques personnes attendaient qu'on leur assigne une table. Impatiente, la serveuse répondit brusquement :
- Trente-cinq cents.
Le petit garçon compta de nouveau son argent.
- Je vais prendre la glace sans rien dessus.
La serveuse apporta la glace, déposa la note sur la table et repartit. Le garçon mangea toute la glace, paya la note et quitta le restaurant. Lorsque la serveuse revint pour nettoyer la table, sa gorge se serra. À côté de la coupe vide, le petit garçon avait soigneusement placé deux pièces de cinq cents et cinq pièces de un cent : son pourboire.

Auteur: Internet

Info:

[ canevas ]

 

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traumatisme

J'ai le double de ton âge quand tu es mort. Je suis une vieille dame aujourd'hui. Je n'ai pas peur de mourir, je ne panique pas. Je ne crois pas en Dieu, ni à quoi que ce soit après la mort. Je suis l'une des 160 qui vivent encore sur les 2 500 qui sont revenus. Nous étions 76 500 juifs de France partis pour Auschwitz-Birkenau. Six millions sont morts dans les camps. Je dîne une fois par mois avec des amis survivants, nous savons rire ensemble et même du camp à notre façon. Et je retrouve aussi Simone. Je l'ai vue prendre des petites cuillères dans les cafés et les restaurants, les glisser dans son sac, elle a été ministre, une femme importante en France, une grande figure, mais elle stocke encore les petites cuillères sans valeur pour ne pas avoir à laper la mauvaise soupe de Birkenau. S'ils savaient, tous autant qu'ils sont, la permanence du camp en nous. Nous l'avons tous dans la tête et ce jusqu'à la mort.

Auteur: Loridan-Ivens Marceline Rosenberg

Info: Et tu n'es pas revenu

[ camp de concentration ]

 

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gaspillage

Nous possédons, avec la volonté, une force de pétrissage, de réfection, de refonte organique dont nous ne soupçonnons pas encore l'importance. J'appelle application de la volonté non le fait de répéter : - Je veux... en serrant les dents et les poings, mais l'exercice quotidien appuyé, précis, portant au même endroit, de la faculté qui meut toute notre machine. L'assiduité et l'attention sont deux rebouteuses de premier ordre. Chacun de nous, s'il se guette avec clairvoyance et s'il a le courage de se prendre en main, a en soi le docteur idéal, le docteur passionné pour son client, le docteur toujours prêt, dont rêvent les pauvres neurasthéniques et les vieilles dames couvertes de petites lésions. L'homme ignore les trois quarts de ses ressources et il meurt sans les avoir employées, comme il meurt sans avoir joué de la centième partie des combinaisons intellectuelles que lui permettrait la souplesse infinie de son cerveau. Nous sommes comparables à des laboureurs qui vivraient sur un hectare de culture, abandonnant cinq cents hectares à la friche.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs

[ détermination ]

 

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quête

Turing avait cette interrogation métaphysique : Dieu est-il nombres, une immense machine à calculer... Bref : le monde est-il mathématique ? Il faut dire que Turing avait imaginé, encore jeune, non une machine matérielle, mais un "être calculant", qui pouvait être indifféremment un appareil logique très simple ou un humain bien discipliné appliquant des règles - comme le faisaient les employés des bureaux de calcul à l'époque.
Il se trouve que j'ai vécu ceci à ma manière, en allant jouer au casino avec une martingale, ce qui avait pour résultat que pour gagner il fallait rester concentré (et avoir un peu de chance). Ce qui générait beaucoup d'ennui, de lassitude, surtout dans un lieu consacré au plaisir et au délassement. Bref : soit rester un humain/machine concentré et efficace pour gagner du fric soit prendre du bon temps et perdre.
Ce que je veux dire c'est qu'il est peut-être possible de "conclure" avec un monde rigide et matheux. Mais que celui-ci pourrait bien être d'un ennui, d'une tristesse et d'un manque de fantaisie atroce... Létal.

Auteur: Mg

Info: 5 janv. 2014

 

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normalisation

Si l'on ressentait le moindre élancement, on prenait un ibuprofène. Si l'on était endormi, on prenait de la caféine. Après quoi, si l'on arrivait plus à dormir, on pouvait prendre des somnifères. Dans l'intervalle, si l'on ne faisait pas son caca du matin bien dans les temps, on prenait un laxatif, mais s'il ne sortait pas proprement, on pouvait prendre un antidiarhéique. Si l'on restait trop longtemps assis sur le trône à lire le Wall Street Journal, on risquait de choper des hémorroïdes, auquel cas on pouvait se fourrer dans le cul un suppositoire à la glycérine. Si l'on passait une sale journée, on prenait la pilule blanche. Mais si l'on était trop heureux, on prenait la pilule rose pour calmer sa joie. Des pilules, des pilules, des pilules jusqu'à ce que tout le monde soit le même mâle blanc homogène, robotique, souriant (mais pas trop), de la classe moyenne supérieure, possédant une maison de 180 mètres carrés, deux Volvo assorties, 2.5 enfants, une femme pom-pom girl et un golden retriever nommé Sunny.

Auteur: Molles DJ

Info: Les survivants, tome 3 : Réfugiés

[ middle class ] [ médicaments ]

 

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règne machinal

Une des perspectives les plus fascinantes ainsi ouvertes est celle de la conduite rationnelle des processus humains, de ceux en particulier qui intéressent les collectivités et semblent présenter quelque régularité statistique, tels les phénomènes économiques ou les évolutions de l'opinion. Ne pourrait-on imaginer une machine à collecter tel ou tel type d'informations, les informations sur la production et le marché par exemple, puis à déterminer, en fonction de la psychologie moyenne des hommes et des mesures qu'il est possible de prendre à un instant déterminé, quelles seront les évolutions les plus probables de la situation ? Ne pourrait-on même concevoir un appareillage d'État couvrant tout le système des décisions politiques, soit dans un régime de pluralités d'États se distribuant la terre, soit dans le régime, apparemment beaucoup plus simple, d'un gouvernement unique de la planète ? Rien n'empêche aujourd'hui d'y penser. Nous pouvons rêver à un temps où la machine à gouverner viendrait suppléer - pour le bien ou pour le mal, qui sait ? - l'insuffisance aujourd'hui patente des têtes et des appareils coutumiers de la politique.

Auteur: Dubarle Dominique

Info: "Une nouvelle science, la cybernétique", Le Monde, le 28 décembre 1948

[ intelligence artificielle ] [ masses ] [ collecte des données ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

alcool

Fils, ne fais jamais confiance à un homme qui ne boit pas parce qu'il est probablement du type vertueux, le genre de mec qui pense savoir en permanence ce qui est bien ou mal. Certains d'entre eux sont des braves types, mais au nom de la bonté, ils causent la plupart des souffrances dans le monde. Ce sont les juges, les importuns. Et, fils, ne fais jamais confiance à un homme qui boit mais refuse de se saouler. Ceux-là ont généralement peur de quelque chose au fond d'eux, que ce soit une lâcheté qu'ils s'imaginent, quelque folie, ou d'être simplement méchant et violent. Tu ne peux pas faire confiance à un homme qui a peur de lui-même. Mais fiston, tu peux faire confiance à un homme qui s'agenouille à l'occasion, la tête dans les WC. Il y a des chances qu'il apprenne quelque chose sur l'humilité et sa bêtise naturelle, sur son aptitude à survivre. Il est sacrément difficile pour un homme de se prendre au sérieux alors qu'il dégueule ses tripes dans une cuvette de chiottes sale.

Auteur: Crumley James

Info:

[ test révélateur ] [ cuite ] [ vulnérabilité ] [ humilité de l'imperfection ] [ ivresse ] [ excès ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

conseils

Avant, on pensait que le soleil et les étoiles tournaient autour de la Terre, on le croyait simplement parce que c’est ce que l’on voyait. On le croyait aussi parce que c’était ce qu’enseignait l’Eglise chrétienne, que la Terre était le centre de l’univers. Et même, au-delà, l’homme s’est toujours considéré comme au centre des choses, c’est dans sa nature.  (...)

L’homme reste fondamentalement centré sur lui, pour réfléchir comme pour prendre des décisions. Tu t’en apercevra quand tu seras adulte, les personnes qui ont réussi à sortir d’un mode de pensée égoïste sont extrêmement rares. Dès que des questions d’intérêt entrent en jeu en particulier, il est très difficile de se mettre soi-même à distance avant d’émettre un jugement. Seules quelques personnes éminemment remarquables s’avèrent capables de conserver une pensée "copernicienne" dans ce type de situation. La majorité des gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, s’embrouillent dans des réflexions de courte vue, si bien que la globalité de la situation leur échappe et qu’ils s’arc-boutent sur leurs petits avantages personnels.

Auteur: ​​​​​​​Genzaburô Yoshino

Info: Et vous, comment vivrez-vous ?, pp 23, 24 et 25

[ égoïsmes ] [ distanciation ] [ hauteur de vue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel