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questions véritables

De moi, du moins, il n’existe et il n’y aura certainement jamais aucun ouvrage sur pareils sujets. Il n’y a pas moyen, en effet, de les mettre en formules, comme on fait pour les autres sciences, mais c’est quand on a longtemps fréquenté ces problèmes, quand on a vécu avec eux que la vérité jaillit soudain dans l’âme, comme la lumière jaillit de l’étincelle, et ensuite croît d’elle-même. Sans doute, je sais bien que s’il fallait les exposer par écrit ou de vive voix, c’est moi qui le ferais le mieux ; mais je sais aussi que, si l’exposé était défectueux, j’en souffrirais plus que personne. Si j’avais cru qu’on pût les écrire et les exprimer pour le peuple d’une manière suffisante, qu’aurais-je pu accomplir de plus beau dans ma vie que de manifester une doctrine si salutaire aux hommes et de mettre en pleine lumière pour tous la vraie nature des choses ? Or, je ne pense pas que d’argumenter là-dessus, comme on dit, soit un bien pour les hommes, sauf pour une élite à qui il suffit de quelques indications pour découvrir par elle-même la vérité. Quant aux autres, on les remplirait ou bien d’un injuste mépris, ce qui est inconvenant, ou bien d’une vaine et sotte suffisance par la sublimité des enseignements reçus.

Auteur: Platon

Info: Lettre VII, 341c-342a

[ principes ] [ ineffable ] [ limites discursives ] [ philosophie ] [ mandarinat intellectuel ]

 

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sotériologie

Délivrer l’homme du monde implique d’abord que la possibilité d’une délivrance soit inscrite dans l’ordre de l’être. L’ontologie de la gnose antique la garantit à travers la foi dans un dieu "étranger", "caché", qui vient en aide aux hommes, leur dépêche ses envoyés et leur indique la voie qui leur permet de quitter la prison instaurée par le dieu mauvais de ce monde (qu’il s’agisse de Zeus, de Yahvé ou d’un autre des anciens dieux-pères). Dans la gnose moderne, cette possibilité est gagée sur la conjecture qu’il existe un esprit absolu parvenant à lui-même en se dégageant de l’aliénation au terme d’un développement dialectique de la conscience, ou sur celle qu’un processus dialectique et matérialiste de la nature conduira, par-delà une aliénation incarnée par Dieu ou la propriété privée, à la liberté d’une existence pleinement humaine, voire sur l’hypothèse d’une volonté de la nature qui entraînera l’homme à se transformer lui-même vers le surhomme.

Au sein de cette possibilité ontique, c’est à l’homme gnostique lui-même qu’incombe la tâche d’œuvrer à sa délivrance. De par sa psyché il est partie prenante de l’ordre du monde, de son nomos ("loi") ; ce qui, en lui, le pousse vers la délivrance, c’est le pneuma ("souffle"). […] L’instrument de la délivrance est la gnose elle-même.

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 18-19

[ principes ] [ dualisme ] [ responsabilité ]

 

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spiritualité

Quand on veut définir le gnosticisme, il est nécessaire d'éviter une erreur où l'on tombe ordinairement et qui n'a pas peu contribué à obscurcir la question. Cette erreur, bien naturelle et qui vient de ce qu'on se fie à l'étymologie du mot, consiste à définir dès l'abord le gnosticisme comme étant "la religion de la connaissance". Le mot grec gnosis, gnose, signifie en effet connaissance. Il est certain que les hommes qu'on appelle gnostiques parlaient avec vénération d'une certaine "connaissance", d'une certaine "gnose", qui, d'après eux, apporte aux hommes le salut. Malgré cela, si l'on considère comme gnostiques, ainsi qu'on l'a fait d'abord et qu'on le fait toujours, les hérétiques décrits par saint Irénée, il faut avouer que leur doctrine est très peu et très mal définie par la formule "une religion de la connaissance". Quand on parle d'une religion de la connaissance, on pense à une religion intellectualiste, mettant le salut de l'homme dans la science ou dans une sorte de philosophie, enfin dans une connaissance rationnelle, acquise par les procédés ordinaires de l'intelligence humaine. Or telle n'est pas la religion des gnostiques. Selon les doctrines les plus caractéristiques du gnosticisme, ce n'est pas la connaissance en général qui apporte le salut, mais une certaine connaissance dont le contenu est religieux. En outre, cette connaissance n'a pas été découverte par la raison humaine, mais révélée, apportée d'en haut par un Sauveur issu de Dieu. Le gnosticisme n'est pas la religion de la connaissance ; c'est la prédication d'une connaissance qui elle-même n'est pas autre chose qu'une religion. En outre, cette religion est représentée comme apportée par un Sauveur. Ce Sauveur enfin, dans toutes les gnoses que décrit saint Irénée, à la seule exception peut-être de celles de Simon et de son disciple Ménandre, est le Christ.

Auteur: Pétrement Simone

Info: Revue de métaphysique et de morale, La notion de gnosticisme

[ principes ] [ croyance ] [ révélation ]

 

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catharisme

Quoiqu’il en soit à un certain tournant de la vie commune en Europe, la question de ce qui ne va pas dans la Création comme telle s’est posée. Elle s’est posée pour des gens dont vous verrez très suffisamment la notion qu’actuellement il nous est très difficile de savoir ce qu’ils pensaient bien exactement, je veux dire ce qu’a représenté effectivement, dans toutes ses incidences profondes, ce mouvement religieux et mystique qui s’appelle "l’hérésie cathare".

On peut même dire que c’est le seul exemple historique où une puissance temporelle se soit trouvée d’une telle efficace qu’elle a réussi à supprimer presque toutes les traces du procès. Tel est le tour de force qu’a réalisé la Sainte Église Catholique et Romaine. Nous en sommes à trouver dans des coins des documents dont très peu se présentent avec un caractère satisfaisant. Les procès d’inquisition eux-mêmes se sont volatilisés et nous n’avons que quelques témoignages latéraux de ci de là.

Par exemple, un père dominicain nous dit que ces cathares étaient dans tous les cas de très braves gens, foncièrement chrétiens dans leur manière de vivre et particulièrement de mœurs d’une pureté exceptionnelle. Je crois bien que les mœurs étaient d’une pureté exceptionnelle, puisque le fond des choses était qu’il fallait foncièrement et essentiellement se garder de quelque acte qui pût, d’aucune façon, favoriser la perpétuation de ce monde exécrable et mauvais dans son essence.

La pratique de la perfection consistant donc essentiellement à viser à atteindre, dans l’état de détachement le plus avancé, la mort qui était pour eux le signal de la réintégration dans un monde de lumière, dans un monde animique caractérisé par la pureté et la lumière, et qui était le monde du vrai, du bon Créateur originel, celui dont toute la création avait été souillée par l’intervention du mauvais Créateur, du démiurge, lequel y avait introduit cet élément épouvantable qui est celui de la génération, et aussi bien de la putréfaction, c’est-à-dire de la transformation.

C’est dans la perspective aristotélicienne de la transformation de la matière en une autre matière qui s’engendre elle-même, que cette perpétuité de la matière était le lieu où était le mal. La solution, comme vous le voyez, est simple. Elle a une certaine cohérence si elle n’a peut-être pas toute la rigueur désirable.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'éthique, séance du 27 janvier 1960

[ christianisme ] [ résumé ] [ principes ]

 
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