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humour

"On me renvoya d'abord mon exemplaire avec une note : "Veuillez appeler dès que possible concernant la représentation des Cosaques comme des monstres primitifs." Il s'avérait que mon exemplaire manquait de sensibilité culturelle à l'égard des Cosaques. J'ai tenté d'expliquer que, loin de traiter les Cosaques de monstres primitifs, suggérant simplement que d'autres avaient considéré les Cosaques comme tels. Le coordinateur me répondit que c'était là mon erreur : les autres ne considéraient pas les Cosaques comme des monstres primitifs ; en fait, "les Cosaques ont une image plutôt romantique."

J'ai alors envisagé de lui citer l'entrée Cosaques dans le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert : "Mangent de la chandelle" ; mais alors la charge de la preuve m'incomberait à nouveau afin de démontrer que les chandelles sont une forme primitive d'alimentation. Au lieu de cela, j'ai adopté la ligne selon laquelle la probabilité qu'un cosaque assiste à l'exposition était très faible. Mais le rédacteur en chef rétorqua que ce n'était pas la question, "et de toute façon on ne sait jamais en Californie".

Auteur: Batuman Elif

Info: The Possessed: Adventures With Russian Books and the People Who Read Them

[ embrouillaminis sémantiques ] [ représentations prisons ] [ politiquement correct ] [ kafkaïennes verbalisations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage populaire

Non l'argot ne se fait pas avec un glossaire, mais avec des images nées de la haine, c'est la haine qui fait l'argot. L'argot est fait pour exprimer les sentiments vrais de la misère. Lisez L'Humanité, vous n'y verrez que le charabia d'une doctrine. L'argot est fait pour permettre à l'ouvrier de dire à son patron qu'il déteste : tu vis bien et moi mal, tu m'exploites et roules dans une grosse voiture, je vais te crever.

Mais l'argot d'aujourd'hui n'est plus sincère, il ne résiste pas dans le cabinet du juge d'instruction.

J'attends toujours le truand qui fera fuir le juge avec son argot. Dans les prisons d'aujourd'hui, on file doux :

Oui Monsieur, bien Monsieur. On y est bien sage et on n'y parle pas l'argot, j'en ai fait l'expérience. Le temps est loin où Mandrin risquait chaque jour la Grève.

Il n'y a plus aujourd'hui que l'argot des bars à l'usage des demi-sels pour épater la midinette, et l'argot prononcé avec l'accent anglais à l'usage du XVIe.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info:

[ court-circuitage ] [ déstabilisation ] [ violence ] [ pulsion verbales ] [ rage ] [ sémantique primaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

capitalisme

Les trente dernières années ont vu la construction d'un vaste appareil bureaucratique destiné à la création, et à la maintenance, du désespoir. Une machine géante conçue en premier afin de détruire n'importe quel espoir d'avenir alternatif possible. À sa racine il y a l'obsession véritable de la part des dirigeants du monde - en réponse aux bouleversements des années 1960 et 1970 - afin de s'assurer que l'on ne puisse plus jamais voir grandir et fleurir de mouvements sociaux qui proposeraient des alternatives et que ceux qui défient les dispositions des pouvoir existants ne puissent jamais, en aucune circonstance, être perçus comme des vainqueur potentiels. Tout ceci exige ainsi la création d'un appareil énorme : armées, prisons, police, et toutes formes d'autres solutions diverses proposées par les sociétés de sécurité privée. Et bien sûr les outils de propagande de toutes les sortes imaginables, qui pour la plupart n'attaquent pas les alternatives directement, mais plutôt créent un climat pénétrant de crainte, de conformisme chauvin et de simple résignation, qui font que chaque pensée sujette à vouloir changer le monde ressemble à une fantaisie vide de sens.

Auteur: Graeber David

Info: Dette, les 5000 premières années

[ oppression ] [ abrutissement ] [ pouvoir ]

 

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existence

Si je veux vivre libre, il faut pour l'instant que je le fasse à l'intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n'ai rien à opposer que moi même - mais, d'un autre côté, c'est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s'exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n'aurai plus que mon silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant. Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu'une consolation et plus grande qu'une philosophie, c'est-à-dire une raison de vivre.

Auteur: Dagerman Stig

Info: Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1993, 21 p., Actes sud)

[ souffrance ] [ recherche ] [ individu ]

 
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idées prisons

Nous sommes presque tous dans la vie comme les esclaves fugitifs sont aux spectacles. Ces esclaves prennent grand plaisir à voir la pompe des jeux ; ils admirent les acteurs d'une tragédie. Mais ils sont toujours inquiets ; ils regardent de côté et d'autre, et, si l'on vient à nommer leur maître, les voilà remplis de frayeur, ils prennent la fuite. Nous sommes de même. Nous admirons les merveilles de la nature, ce spectacle nous ravit. Mais nous sommes toujours en alarme, et, si l'on nomme notre maître, nous voilà perdus. Qu'est-ce donc qu'un maître ? Ce n'est pas un homme, car l'homme ne peut être le maître de l'homme. C'est la mort, c'est la vie, c'est la volupté, c'est la douleur, c'est la pauvreté, ce sont les richesses. Que César lui-même vienne contre moi sans ce cortège, tu verras ma fermeté. Mais s'il vient avec ces satellites, tonnant, éclairant, menaçant, et que je les craigne, ne suis-je pas cet esclave fugitif qui a reconnu son maître ? Mais si je ne les crains pas, me voilà en pleine liberté, je n'ai plus de maître que moi-même.


Auteur: Épictète

Info: Entretiens, Livre I, LXXVIII

[ peur innée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

résumé

Tommaso Campanella a été un authentique personnage de roman et l'historien n'a besoin d'ajouter aucun détail au récit de sa vie pour révéler au lecteur un parcours biographique fait d'indépendance ombrageuse, de suspicions récurrentes, d'aventures dramatiques, de prisons et de tortures, de retournements surprenants et de dénouements imprévus. C'est pourquoi la première partie du présent livre est tout naturellement intitulée "Un personnage de roman", qui mériterait un film. 

Tel il fut en effet. Ce fils d'un Calabrais analphabète devint un philosophe de renom international. Il put faire des études grâce à l'ordre des Dominicains où il entra à quatorze ans, dans lequel il ne se sentit jamais à l'aise mais avec l'habit duquel il mourut dans un couvent parisien. Il écrivit une œuvre immense et touffue dont la plus grande partie fut rédigée grâce à une prodigieuse mémoire au cours de trente années de séjour en prison : à Padoue, à Rome, à Naples surtout (vingt-sept ans) et encore à Rome. Il aurait logiquement dû être condamné à mort comme hérétique récidiviste ; mais, soumis à une torture de près de quarante heures, il feignit la folie et échappa à la peine capitale.

Auteur: Delumeau Jean

Info: Le mystère Campanella

[ trajectoire ] [ biographie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anarchie

Contre ces ennemis, même aux bords extrêmes du découragement, nous n’avons jamais été complètement seuls. Tout, dans la société actuelle, se dresse, à chacun de nos pas, pour nous humilier, pour nous faire retourner en arrière. Mais nous ne perdons pas de vue que c’est parce que nous sommes le mal, le mal au sens où l’entendait Engels, parce qu’avec tous nos semblables, nous concourons à la ruine de la bourgeoisie, à la ruine de son bien et de son beau. C’est ce bien, c’est ce beau asservis aux idées de propriété, de famille, de religion, de patrie, que nous combattons ensemble. Les poètes dignes de ce nom refusent, comme les prolétaires, d’être exploités. La poésie véritable est incluse dans tout ce qui ne se conforme pas à cette morale qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne sait construire que des banques, des casernes, des prisons, des églises, des bordels. La poésie véritable est incluse dans tout ce qui affranchit l’homme de ce bien épouvantable qui a le visage de la mort /.../ La solitude des poètes, aujourd’hui, s’efface. Voici qu’ils sont des hommes parmi les hommes, voici qu’ils ont des frères.

Auteur: Eluard Paul

Info: Extrait d'une conférence en 1936

[ fraternité ] [ anti-hiérarchie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

développement personnel

[...] on constate que les méthodes du management parviennent à se loger au cœur de l’être pour en faire un sujet gouvernable, prédictible, calculable, classifiable, réflexif et responsable. C’est pourquoi le "management de soi" peut aussi bien être défendu par des responsables des ressources humaines soucieux du bon fonctionnement des entreprises que par des "coachs de vie" soucieux d’optimiser les qualités de leurs clients en mal d’épanouissement. Avec ce dispositif, la société n’a plus besoin de s’appuyer sur toute une série d’institutions répressives (écoles, asiles, prisons, etc.) pour domestiquer les sujets et les intégrer au parc humain – comme le croyait encore Michel Foucault. Au contraire, il lui suffit de mettre en avant la liberté individuelle pour que chaque sujet se transforme en un "moi-projet", isolé et interchangeable avec tous les autres, qui réussit l’exploit de se gouverner et de se contrôler lui-même en fonction de paramètres intériorisés. "La liberté de pouvoir-faire, écrit Byung-Chul Han, engendre même davantage de contraintes que le devoir-faire disciplinaire avec ses commandements et ses interdictions". En définitive, cette forme raffinée d’exploitation de soi par soi, entre un "ego manageant" et un "ego managé", constitue un modèle parfait de servitude volontaire.

Auteur: Internet

Info: https://idiocratie2012.blogspot.com/2019/05/management-de-soi-la-servitude.html?

[ conformisation ] [ égoïsme participatif ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anthropocentrisme

Je viens de découvrir un nouveau gourou. Pas besoin de les chercher, ils sont comme les feuilles d'automnes, un peu partout suivant la saison, il suffit de savoir lire ou écouter. Celui-ci se nomme Jean-Pierre Garnier Malet. Il développe une théorie (comme quoi on a tous un double) qui expliquerait tout et son contraire. Système qu'il tente de rendre cohérent via de nombreuses acrobaties verbales, tout ça en agitant des papiers universitaires et en affirmant qu'il a passé des années et des années à y travailler 18 heures par jour. Bon. C'est toujours fascinant de constater combien on est prêt à gober à peu près n'importe quoi... Le plus drôle c'est que ce mec a peut-être raison ou partiellement raison. Mais comment savoir, pourquoi le croire lui ? Quelle est la différence entre ses dires et un bouqin de SF ? Que peut-il affirmer de différent des autres puisqu'il use des mêmes mots, vocables usés jusqu'à la corde, limités, aveuglants, prisons... Miroirs aux alouettes. Présent, passé, vie, mort... Aah, les conventions du langage, que nous voulons "fixées" puisque ce sont elles qui permettent d'établir un réel homéostatique rassurant. Les humains sont parvenus à créer leur propre réalité. Ils sont des parvenus.

Auteur: Mg

Info: 3 nov. 2019

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Ajouté à la BD par miguel

ironie

Mes lettres de demande d'emploi, pour sincères qu'elles étaient, masquaient l'entière vérité. Les visages auraient blêmi devant l'intégralité des faits dans leur brutalité. "Monsieur" songeai-je, "Auriez-vous un emploi disponible pour un cambrioleur saisonnier, arnaqueur, faussaire, et voleur de voitures? justifiant également d'une certaine expérience en tant que voleur à main armée, maquereau, tricheur professionnel, et autres petites choses. J'ai fumé la marie-jeanne à douze ans (dans les années quarante) et je me piquais à l'héroïne à seize. Je n'ai aucune expérience du LSD et de la méthédrine. Ils sont venus au goût du jour depuis mon emprisonnement. J'ai enculé de jeunes et jolis garçons ainsi que des homosexuels féminins (mais uniquement lorsque j'étais enfermé, privé de femmes). Dans le jargon des geôles, des prisons et des bas-fonds (certains bas-fonds très sélects), je suis un enfoiré capable de baiser sa mère. Pas vraiment en fait, puisque je ne me souviens pas de ma mère. Dans le monde qui est le mien, ce terme, dans l'emploi que j'en faisais, était la revendication orgueilleuse et vantarde d'être un démon en marche, aux réactions imprévisibles, scandaleuses et outrancières, un véritable virtuose du crime. Naturellement, le fait d'être un enfoiré dans ce monde-là fait de moi une raclure de poubelle dans le vôtre. Disposez-vous d'un emploi pour moi?"

Auteur: Bunker Edward

Info: Aucune bête aussi féroce

[ tromperie ] [ apparence ] [ recherche d'emploi ]

 

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