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envie du pénal

[...] la victime di[t] qu’elle "se bat", qu’elle "va se battre". Contre quoi et qui, puisque tout le monde est d’accord avec elle, que les médias lui tendent leurs micros, que le gouvernement est prêt dans la demi-heure à inventer une nouvelle loi particulière adaptée à son cas, et que les juges rendront leur verdict sous sa dictée ? 

La victime est une figure post-historique dans la mesure où son "combat" est intransitivé, autonomisé, et disproportionné de toute façon par rapport au responsable, au méchant, au coupable contre lequel elle "se bat" et qui ne fera jamais le poids face à son malheur célibataire, qui ne le comblera jamais assez (d’où aussi le sentiment de "frustration" rituellement exprimé par la victime lorsqu’elle juge, au sortir d’un procès, que le jugement n’est pas assez sévère, et il ne l’est jamais). L’activisme de la victime, par définition, ne peut plus s’arrêter parce que rien ne serait suffisant pour le rassasier (il en va de même de la rébellion du rebelle, de l’iconoclastie de l’iconoclaste, de la colère des catégories de population en colère, de la dérangeance des artistes dérangeants et de tant d’autres foutaises modernitaires). Après la libération, pour résumer, plus personne ne supporte la liberté.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1511

[ mise en scène ] [ culpabilité ] [ dédouanement politique ] [ expression ] [ prêt-à-penser ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

blagues anti-juristes

- Pourquoi enterre-t-on les avocats plus profond que les autres ?

- Parce que dans le fond, ce sont des gens bien. Mais vraiment dans le fond, hein…



- Quelle différence entre une tique et un avocat ?

- A ta mort, la tique te lâche.



- Combien faut-il d’avocats pour changer une ampoule ?

- Trois. Un qui monte l’échelle, un qui la secoue et le troisième qui fait un procès au fabricant.



- Quel est le point commun entre un spermatozoïde et un avocat ?

- Un sur trois millions a une chance de devenir un être humain.



- Quelle est la différence entre un avocat honnête et le Père Noël ?

- Le Père Noël existe, petit !



- Comment savoir si un avocat ment ?

- Ses lèvres bougent.



- Le fils d’un avocat demande à son père : "Dis, papa, c’est vrai que les avocats répondent toujours par une question ?" 

- Qui t’a dit ça ?



- Quelle est la seule chose que les avocats n’aient pas volée ?

- Leur réputation.



- Que représentent 2500 avocats au fond de l'océan ?

- Un bon début

Auteur: Internet

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[ humour ] [ vacheries ] [ menteurs ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

vacherie

Patrick Poivre naît en 1947, à Reims, dans la Marne, ce qui déclenche en lui une passion immédiate et immodérée pour la Bretagne. Précoce dans tous les domaines, il devient bachelier à quinze ans, giscardien à seize, dégarni à dix-sept... puis, en vrac, diplômé de Sciences Po, journaliste, don Juan. A vingt-deux ans, un après-midi qu'il s'ennuie, il rajoute "d'Arvor" à son nom. Nommé présentateur du journal de 20h de 1975 à 2008, il trouve néanmoins le temps de rapporter un bébé d'Irak sans le déclarer à la douane, d'interviewer Fidel Castro sans qu'il ne s'en rende compte, de participer à quelques retentissants procès médiatiques sans tous les perdre et d'écrire une cinquantaine d'ouvrages (anthologies, essais, romans, etc.) ainsi qu'une dizaine d'autobiographies à lui tout seul sans mettre toutes les citations entre guillemets. Son hyperactivité effraie l'Académie française, qui préfère ne pas l'élire en son sein.
Bibliographie : impossible de citer tous les ouvrages auxquels Patrick a participé de près ou de loin. Retenons qu'en littérature, PPDA est surtout connu pour ses romans émouvants et ses portraits ressemblants, tellement bien documentés que certains esprits chagrins lui reprochent de les avoir recopiés dans des ouvrages existants (comme si Patrick avait le temps de lire les livres des autres).

Auteur: Fioretto Pascal

Info: Concentré de best-sellers - Pastiches, p. 30

[ humour ] [ biographie ]

 

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colonialisme

Bref, toute l'histoire de l'ethnologie ou de l'anthropologie suit ce même chemin, des colonies à l'antiracisme, celui, justement, qui va de Tintin au Congo à l'amitié du héros avec Tchang et Zorrino.

Si Hergé a droit au titre d'expert en sciences humaines, il le doit au parcours de tous les savants de ces disciplines qui, à la même époque, travaillaient sur ces mêmes sujets. Ce trajet fut le sien : mêmes sources troubles, même chemin somptueux, mêmes résultats sublimes. Le procès intenté à Tintin au Congo devrait alors se généraliser à Frazer, Durkheim, Lévy-Bruhl, Marcel Mauss... tous nos maîtres en humanité.

Je rêve parfois d'un retournement : qu'un groupe d'Amérindiens, d'Aborigènes australiens ou de bergers des Pyrénées viennent, en ces hauts lieux, étudier les mœurs et la sexualité des professeurs à Oxford, Harvard ou au Collège de France. Un tel retournement, une telle symétrie, Hergé les suggère à la dernière case de Tintin au Tibet, où le yéti, abominable homme des neiges, comme on sait, mais doué d'une bonté hospitalière transcendante, contemple, de sa solitude glacée, dos courbé pour que nul ne voie ses larmes, la caravane abominable dans les neiges, quitter ce haut pays, après lui avoir volé son nouvel ami. Quelle barbarie que la nôtre !

Auteur: Serres Michel

Info: Hergé mon ami, p. 138

[ vingtième siècle ] [ formacja ]

 
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abêtissement

La source d'inspiration de la soumission par le rire, c'est aussi le /ça/ - les fonctions basses du corps. Ce segment de marché est occupé par Hanouna... Ce bonimenteur, on le croirait sorti tout armé des caricatures. Lui, ce qu'il aime, c'est la chierie : tout ce qui pisse et pète lui plaît ; ça le fait surjouer ses fous rires. Avec ses gloussements de fosse sceptique, on change de public : on s'adresse aux fans des Tuche et aux cagoles de télé-réalité.

On regarde ce sadique sans surmoi avec une stupeur mêlée d'horreur : il pousse un de ses salariés à se verser des nouilles brûlantes dans le caleçon, il confesse avoir chié dans les chaussures d'un autre, ou trempé sa bite dans le verre d'un troisième. Avec lui, on dépasse le gras, le laid, le bête - on rejoint le Mal. D'ailleurs, le pétomane est aussi un caïd, que l'on appelle "Tony Hanouna" ; beaucoup d'ailleurs dénoncent ses pratiques : le "chroniqueur" Julien Cazarre l'a même menacé d'un procès pour "menaces de violences physiques" et "appels malveillants".

L'humour contestait, il oppresse ; il libérait, il soumet. Il a ainsi accompli une complète révolution : parti d'un élan vital, il est retourné à l'état fécal.

Auteur: Lafourcade Bruno

Info: L'humoriste. Eléments, n°179, août-septembre, p. 23 (2° série d'extraits).

[ TV ]

 

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persévérance

Une femme avait un procès au Parlement de Dijon. Elle vint à Paris, sollicita M. le garde des Sceaux, 1784 de vouloir bien écrire, en sa faveur, un mot qui lui faisait gagner un procès très juste ; le garde des Sceaux la refusa. La comtesse de Talleyrand prenait intérêt à cette femme ; elle en parla au garde des Sceaux : nouveau refus. Mme de Talleyrand en fit parler par la reine : autre refus. Mme de Talleyrand se souvint que le garde des Sceaux caressait beaucoup l'abbé de Périgord, son fils. Elle fit écrire par lui : refus très bien tourné. Cette femme désespérée résolut de faire une tentative, et d'aller à Versailles. Le lendemain, elle part ; l'incommodité de la voiture publique l'engage à descendre à Sèvres et à faire le reste de la route à pied. Un homme lui offre de la mener par un chemin plus agréable et qui abrège. Elle accepte, et lui conte son histoire. Cet homme lui dit : "Vous aurez demain ce que vous demandez." Elle va chez le garde des Sceaux, est refusée encore, veut partir. L'homme l'engage à coucher à Versailles, et, le lendemain matin, lui apporte le papier qu'elle demandait. C'était un commis d'un commis, nommé M. Etienne.

Auteur: Chamfort Nicolas de

Info: Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes, Garnier-Flammarion 1968 716 p.212

[ . ]

 

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capitalisme

En Inde, Gandhi n'était pas le seul à dénoncer cette "vaste entreprise de pourvoyeurs" qu'est devenue la civilisation, tout entière occupée à maintenir "des festins permanents à une population de gloutons" qui, pour mieux s'empiffrer, sèment la mort autour d'eux. "Une civilisation animée d'un appétit anormal doit faire d'innombrables victimes pour subsister, et ces victimes se trouveront dans les parties du monde où la chair humaine ne vaut pas lourd. Le bonheur des populations en Afrique et en Asie est sacrifié pour fournir aux caprices de la mode une suite sans fin de respectables déchets." Dans sa critique de l'égoïsme des peuples riches, Tagore, par la même occasion, fait le procès du fonctionnement même des sociétés occidentales où la cupidité se développe sans contrôle, encouragée, voire admirée, tandis que le système laisse ses nombreuses victimes sur les bas-côtés de la route : "Ce qui en Occident se nomme démocratie... ressemble à quelque éléphant, destiné uniquement aux promenades et aux amusements des plus habiles et des plus riches." Encore une fois, c'est l'esprit de profit qui est accusé. Pas plus que Gandhi, il ne croyait l'Occident en possession de la "vraie" civilisation ("Je ne m'oppose pas au progrès, mais si, par amour pour lui, la civilisation doit vendre son âme, je préfère demeurer dans l'état primitif").

Auteur: Jordis Christine

Info: Gandhi

[ nord-sud ] [ colonialisme ]

 

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corporalité

Nous sommes revenus à un âge qui adore les mots et les entités désincarnées. On ne discute plus du sexe des anges mais de l’identité sexuée des enfants ; aussi sérieusement que les cornificiens se demandaient si c’était la corde ou le porcher qui menait le porc au marché, on questionne l’habitude “genrée” qu’ont les petites filles de jouer à la poupée, voire de pisser assises ; et de même qu’on s’est excommunié au nom des universaux, on prend soin de distinguer entre les “femmes” et les “personnes ayant un utérus”, les “hommes” et les “personnes ayant une prostate”.

La théorie butlérienne et ce qui en a découlé, c’est d’abord tout un dispositif sémantique, novlangue ou anti-langue, qui, contrairement au newspeak orwellien, ne nous fabrique pas, chaque année, “de moins en moins de mots”, mais de plus en plus : cisgenré, assignation sexuelle, bicatégorisation, gender-neutral, non-binaire… Le champ de la conscience n’en est que plus restreint à mesure que ces mots la nettoient et l’aliènent de la chair. Sophisme et scolasticisme, totalitarisme enfin : tel un véritable cancer, ce dispositif engloutirait peu à peu les cellules du langage organique, coupant la pensée de ses racines corporelles et l’homme de son passé, voire du passé de son passé – de l’animal qui continue de vivre en lui et qu’aucun performatif n’a fait.

Auteur: Haziza David

Info: "Le Procès de la chair. Essai contre les nouveaux puritains", Grasset, 2022, p.78-79

[ désincarnation ] [ études de genre ] [ gender studies ] [ novlangue ] [ dualisme corps-esprit ]

 

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pouvoir

Il y a quelques temps, un criminel responsable de la mort de milliers de personnes fut capturé. Aucun soin particulier ne fut pris pour le maintenir en vie. On perdit même son cadavre en passant par-dessus un océan non précisé. Un autre grand criminel a été capturé l'autre jour. Il était en vie, et puis, pouf ! il est mort. On ne sait pas pourquoi, et on nous a annoncé hier que les circonstances de sa mort sont à ce point mystérieuses, qu'on ne saura probablement jamais ce qui s'est vraiment passé. Si ça se trouve, il est mort de tuberculose. Allez savoir !
Pourquoi tant de négligence ? Après tout, on apprend bien des choses lors du procès des grands criminels. Je ne crois pas dire une ânerie si j'affirme qu'on a entendu dire à Nuremberg, pour prendre un exemple, des choses qu'il est bon de retenir pour les siècles des siècles.
Si je peux aventurer une hypothèse, je crois que ce qui hante la mémoire de ces négligents, c'est le souvenir du procès d'un très grand criminel qui mit en péril il y a vingt-cinq siècles rien moins que l'admirable cité d'Athènes. On le laissa bavarder tout son saoul lors de son procès, résultat : ses mots infectent encore aujourd'hui les jeunes esprits. C'est le genre de risques que, dans certains cercles, on ne veut apparemment plus prendre.

Auteur: Jorion Paul

Info: 26 octobre 2011, Mouammar Kadhafi était mort le 20 octobre

[ propagande ]

 

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vie professionnelle-vie privée

Le travail (sous forme de loisir aussi bien) envahit toute la vie comme répression fondamentale, comme contrôle, comme occupation permanente en des lieux et des temps réglés, selon un code omniprésent. Il faut fixer les gens partout, à l’école, à l’usine, à la plage ou devant la TV, ou dans le recyclage – mobilisation générale permanente. Mais ce travail n'est plus productif au sens originel : il n'est plus que le miroir de la société, son imaginaire, son principe fantastique de réalité.  [...]

C’est à cela que tend toute la stratégie actuelle qui tourne autour du travail : job enrichment, horaires variables, mobilité, recyclage, formation permanente, autonomie, autogestion, décentralisation du procès de travail, jusqu’à l’utopie californienne du travail cybernétisé livré à domicile. On ne vous arrache plus sauvagement à votre vie pour vous livrer à la machine – on vous y intègre avec votre enfance, vos tics, vos relations humaines, vos pulsions inconscientes et votre refus même du travail – on vous trouvera bien une place avec tout cela, un job personnalisé ou, à défaut, une allocation de chômage calculée selon votre équation personnelle – de toute façon, on ne vous abandonnera plus jamais, l’essentiel est que chacun soit le terminal de tout le réseau, terminal infime, mais terme cependant – surtout pas un cri inarticulé, mais un terme de la langue, et au terme de tout le réseau structural de la langue.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 30-31

[ totalitarisme ] [ télétravail ] [ revenu universel ] [ transformations ] [ sociologie ] [ labeur ]

 

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