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audimat

Vingt journalistes parisiens propriétaires de grandes rubriques ou émissions politiques font et défont les carrières. Avant chacune de ces émissions qui sont des super-examens de passage dans la classe politique supérieure, les personnalités répètent avec des professionnels comme on prend des répétitions particulières avant le baccalauréat. Il ne faut pas risquer de perdre quelques points à l'issue du débat. Seulement exprimer l'opinion que les spécialistes croient qu'il convient d'avoir. Tout est renvoyé à une analyse et une prévision des mouvements attendus de l'opinion publique. Une fois déterminée la vague de celle-ci, les spécialistes recommandent dans leur joli langage de "surfer sur sa crête". Le sondage a remplacé la conscience. Et si l'opinion publique était imprévisible ? Ou, pire encore pour les professionnels, si l'opinion publique attendait des leaders et des élus non pas qu'ils la suivent mais qu'ils la guident ? Et si, dans les périodes de crise ou d'incertitude, elle attendait des responsables qu'ils prennent d'abord leurs responsabilités ?

Auteur: Deniau Jean-François

Info: Ce que je crois/Grasset, LdP 1992, p.62-63

[ cénacles ] [ politiquement correct ]

 

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lavage du linge

Dans les sociétés rurales anciennes, la lessive n'était pas une opération quotidienne mais un vaste chantier collectif d'envergure - qu'on appelait la "grande buée" - qui avait lieu deux fois l'an à l'automne et au printemps. Elle durait plusieurs jours et s'accompagnait de festivités qui réunissaient toute la communauté. D'autres petites lessives avaient lieu ponctuellement, en fonction des temps morts du travail agricole. Le lavage s'effectuait de façon sommaire aux points d'eau disponibles avant que des lavoirs couverts ne soient construits - au XIXe siècle pour l'essentiel - dans tous les villages. En ville, la lessive se professionnalise plus tôt, à partir du XVIIe siècle des blanchisseuses professionnelles apparaissent, des bateaux-lavoirs sont installés sur les cours d'eau - on en compte 68 sur la Seine en 1831 - et les lavoirs publics se multiplient. Il s'agissait d'une opération complexe, très ritualisée, fortement genrée et socialement différenciée : les plus riches confiaient leur linge aux lavandières qui allaient tous les jours au lavoir, ou aux blanchisseuses spécialisées.

Auteur: Jarrige François

Info: Dans "La décroissance" n°160 page 10

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

annaliste

L'histoire est une discipline des plus répandues entre les nations (umam) et les races (ajyâl). Le vulgaire voudrait la connaître. Les rois, les dirigeants la recherchent à l'envi.
Les ignorants peuvent aussi bien la comprendre que les gens instruits. En effet, l'histoire n'est, en apparence, que le récit des événements politiques, des dynasties (duwal) et des circonstances du lointain passé, présenté avec élégance et relevé par des citations. Elle permet de distraire de vastes publics et de nous faire une idée des affaires humaines. Elle fait voir les effets des changements, elle montre comment telle dynastie vient conquérir tel vaste pan de terre, jusqu'au jour où retentit l'Appel, lorsque son temps fut révolu.
Cependant, vue de l'intérieur, l'histoire a un autre sens. Elle consiste à méditer, à s'efforcer d'accéder à la vérité, à expliquer avec finesse les causes et les origines des faits, à connaître à fond le pourquoi et le comment des événements. L'histoire prend donc racine dans la philosophie, dont elle doit être comptée comme une de ses branches.

Auteur: Ibn Khaldoun

Info: Discours sur l'histoire universelle. incipit

[ défini ] [ historiographe ] [ profession de foi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

Par la réflexion et par l’expérience intérieure, j’ai découvert que rien n’a de sens, que la vie n’a aucun sens. Il n’empêche que tant qu’on se démène on projette un sens. Moi-même, j’ai vécu dans des simulacres de sens. On ne peut pas vivre sans projeter un sens. Mais les gens qui agissent croient implicitement que ce qu’ils font a un sens. Autrement ils ne se démèneraient pas. Si on tire la conclusion pratique de ma vision des choses, on resterait ici jusqu’à notre mort, on ne bougerait pas, cela n’aurait aucun sens de quitter le fauteuil où on est. Mon existence en tant qu’être vivant est en contradiction avec mes idées. Puisque je suis vivant, je fais tout ce que les vivants font, mais je ne crois pas à ce que je fais. Les gens croient à ce qu’ils font, car ils ne pourraient pas le faire autrement. Je ne crois pas à ce que je fais, mais j’y crois un peu malgré tout : c’est à peu près ça ma position.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Entretiens

[ profession de foi ] [ positionnement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

jazz

Les premiers musiciens professionnels avec qui j'ai joué étaient John Young (piano), Eddie Calhoun (basse) et Vernel Fournier (batterie). C'était dans un endroit appelé Cadillac Bob's, sur la 70th Street et Stony Island Avenue à Chicago (juste au coin de l'endroit où je vivais à l'époque). Je n'avais aucune idée de la grandeur de ces types à l'époque. Je ne savais rien du tout ! Ignorant total. J'avais environ 17 ans. Je leur ai demandé si je pouvais m'asseoir, John Young m'a regardé et a dit : "Je ne sais pas, le peux-tu ?" Et ils ont tous rigolé. Puis il m'a demandé ce que je voulais jouer. J'ai dit : "Connaissez-vous tous 'Now's The Time' ?" Ils ont tous ri à nouveau, cette fois beaucoup plus fort. Une fois leur rire éteint, John a dit, "Oui, jeune homme, je pense qu'on peut faire ça." 

Après avoir joué (j'étais ridiculement triste), John Young m'a dit de revenir, "mais la prochaine fois, asseye-toi et écoute d'abord." C'était ma première leçon de composition spontanée, toutes les autres furent similaires.

Auteur: Coleman Steve

Info: Sur son fil FB, 24 décembre 2021

[ palier initiatique ] [ réalité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ludification

Comment expliquer un tel degré d'implication d'un joueur dans [les] tâches si futiles [de Farmville] ? La réponse est parfaitement connue des neuroscientifiques. La plupart des jeux sont conçus sur le même schéma : le joueur a un but à atteindre. Sur le chemin de ce but se dresse un challenge, plus ou moins difficile à surmonter. Lorsqu'il atteint l'objectif en venant à bout de la difficulté, le cerveau du joueur sécrète, selon l'expression de Jane McGonigal, un "puissant cocktail" de norépinephrine, d'épinéphrine et de dopamine. Ces neurotransmetteurs sont responsables d'un sentiment "de satisfaction, de fierté et d'une grande excitation" ... Et la dopamine nous incite à répéter le comportement, encore et encore. Gabe Zichermann définit le processeur en trois mots "challenge, accomplissement, plaisir". Selon Zichermann, le jeu n'est pas le seul moyen d'accéder à ces récompenses chimiques, mais il donne la possibilité de réaliser ce processus "100 fois par heure", quand il faut souvent plusieurs semaines dans un contexte professionnel classique par exemple ! Dans ces conditions, on comprendre que les accros ne puissent résister à une heure de jeu supplémentaire

Auteur: Muletier Clément

Info: La gamification ou l'art d'utiliser les mécanique du jeu dans votre business

[ PNL ] [ programmation neuro linguistique ] [ triade ] [ motivation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

profession

Plus pauvre encore (que le bucheron), plus sale, plus chétif et plus inquiétant est le charbonnier. Ne maniant pas le fer mais le feu - le plus grand ennemi du bois, il est réellement diabolique. Le charbonnier ne se marie pas et n'a pas de postérité. Il ne quitte la forêt que pour s'enfermer dans une autre forêt, afin d'y continuer son oeuvre de destruction et de crémation. En toutes régions, les villageois ont peur du charbonnier. Dans les textes littéraires, notamment dans les romans courtois, les auteurs mettent quelquefois en scène un preux chevalier perdu au coeur de la forêt et contraint de demander son chemin à un horrible charbonnier. Pour les lecteurs du XIIe et du XIIIe siècle, cette rencontre constitue celle des extrêmes ; c'est le contraste social le plus fort qui puisse être imaginé. Dans ces textes, le charbonnier est toujours décrit de la même façon : petit, noir, velu, les yeux rouges et enfoncés, la bouche tordue et cruelle ; c'est l'archétype de l'homme situé au plus bas de l'échelle sociale : il est à la fois misérable, animal et démoniaque.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 99

[ hiérarchie ] [ historique ] [ sociologie ]

 

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thérapies

Quand on venait quérir dans son officine quelque médicament et qu’on expliquait son mal, il restait silencieux un instant, comme s’il n’avait point de réponse à fournir, prenait un air absorbé, presque distant, puis il disparaissait dans son laboratoire et revenait enfin avec une préparation dont il ne disait souvent rien mais qui, toujours, apportait au patient toute satisfaction. La scène, inlassablement, se jouait dans un silence théâtral. Plus d’une fois on le vit corriger discrètement le diagnostic d’un illustre médecin – bien que cela fût rigoureusement interdit par les maîtres de la profession – et proposer à ses visiteurs une cure différente de celle préconisée par le supposé savant, et alors, dit-on, jamais il ne se trompait. On raconte même qu’il soigna bien des pauvres âmes que la médecine avait depuis longtemps abandonnées et qu’il ne se privait jamais de faire payer davantage ses clients les plus aisés pour assurer, sans la moindre ostentation, la gratuité aux démunis. Cela, encore, contredisait le serment prêté par les maîtres pharmaciens, mais l’homme était un iconoclaste et faisait passer la santé de ses semblables avant le respect de sa confrérie, ce qui lui valut, comme on le découvrira, quelques mésaventures.

Auteur: Loevenbruck Henri

Info: L'apothicaire

[ personnalisées ]

 

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compulsion

Mais au-delà de l’objet, c’est bien le comportement de la personne tombée dans l’addiction qui interroge : nous observons la même conduite chez des sujets dont le produit ou l’activité qui constituent le centre d’intérêt est différent. Le modèle des addictions proposé par le psychiatre Aviel Goodman en 1990 modifie la perception de cette pathologie centrée sur l’objet en la définissant comme un processus comportemental servant à la fois à produire du plaisir et à soulager un malaise intérieur. Parmi la dizaine de critères de diagnostic proposée par Goodman, nous trouvons la difficulté à résister au comportement en question, le plaisir ressenti en l’effectuant mais aussi la difficulté à se contrôler, donnant lieu à une intensification de la fréquence et de la durée du comportement, et ceci même s’il met en danger la vie sociale ou professionnelle ou entraîne d’autres difficultés. Dans l’addiction, le sujet ne peut pas contrôler sa consommation ou la réduire. Dans cette conception de l’addiction, aucune différence n’est établie entre addiction avec substance ou sans substance, appelée plus simplement addiction comportementale. Ce détail fondamental nous conduit à la réflexion suivante : les objets de l’addiction sont-ils la source du problème si le comportement reste similaire, quel que soit l’objet ?

Auteur: Massemin Charlotte

Info: http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-a-la-musique-serieusement/

[ singularité ] [ troubles comportementaux ] [ dépendance ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

À la nuit tombante, Botul, qui roulait en maraude dans les chics avenues boisées de Neuilly sur Seine, chargea une jeune cliente dénommée Héloïse Poisson, âgée de 18 ans. Elle lui dit "Cours Désir !", ce que Botul interpréta de façon intempestivement freudienne comme un message libidinal à connotation érotique, énergique incitation à l’aventure duelle. En fait, Héloïse était tout simplement élève du Cours Désir, Rue de Rennes, à Paris, une institution catholique pour jeunes filles rangées, et désirait s’y rendre pour un cours du soir. C’est du moins ce qu’elle prétendit après que le scandale eut éclaté. Que se passa-t-il exactement entre la jouvencelle et le penseur mûr dans le huis clos crépusculaire du taxi ? Rien n’est clair dans cette histoire. On est sûr que la course dura toute la nuit Héloïse ne rentra chez elle au petit matin, vers six heures. C’était la première fois qu’elle découchait. Les époux Poisson accusèrent immédiatement Botul de détournement de mineure. Grâce aux relations d’Émilienne de Queylard, le procureur classa la plainte et l’affaire fut étouffée. Pas entièrement… car Botul n’échappa pas à un procès devant le tribunal professionnel des taxis, où il dut s’expliquer sur cette faute professionnelle : il avait oublié de mettre la capote sur le compteur.

Auteur: Botul Jean-Baptiste

Info: in : Nietzsche et le démon de midi. Botul, pseudo d'un journaliste du Canard, a été doctement cité par BHL à la grande joie de l'auteur de la doctrine botulique

[ allusion ] [ dérision ] [ piège ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin