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encouragement

Le seul compliment qui me fasse plaisir à propos de notre cirque : "Votre spectacle nous donne du courage".

Auteur: Romanès Alexandre

Info: Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes, p. 62

[ louange ]

 

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répartie

Un journaliste : "Vous les gitans, vous êtes tous des voleurs."
"Vous les français, vous avez volé la moitié de l'Afrique. Curieusement, on ne dit jamais que vous êtes des voleurs".

Auteur: Romanès Alexandre

Info: Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes, p. 62

[ colonialisme ]

 

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poème

Je suis dans le train, on traverse les Vosges.
De l'homme assis en face de moi
se dégage un parfum extraordinaire.
Je n'ai jamais rien senti d'aussi bon.
J'engage la conversation
et je lui demande ce qu'il fait.
"Je suis bûcheron"
Ce parfum, c'était les arbres.

Auteur: Romanès Alexandre

Info: Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes, p. 62

[ nature ]

 

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art pictural

J'ai encore de là-bas un cyprès avec une étoile, un dernier essai - un ciel de nuit avec une lune sans éclat, à peine le croissant mince émergeant de l'ombre projetée opaque de la terre - une étoile à éclat exagéré, si vous voulez, éclat doux de rose et vert dans le ciel outremer où courent les nuages. En bas une route bordée de hautes cannes jaunes, derrière lesquelles les basses Alpines bleues, une vieille auberge à fenêtres illuminées orangée, et un très haut cyprès, tout droit, tout sombre.

Sur la route une voiture jaune attelée d'un cheval blanc et deux promeneurs attardés. Très romantique, si vous voulez, mais aussi je crois de la Provence.

Auteur: Van Gogh Vincent

Info: Dernières lettres. à Paul Gauguin (sans date). Lettre inachevée trouvée dans ses papiers  après sa mort.

[ épistole ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

Les écrits de Platon ne produisent aucun fruit concret. Ils amènent à juger tout et tout le monde selon des critères moraux très stricts, à rejeter résolument les plaisirs des sens et ce qui fait la vie quotidienne de chacun, et à s’enfermer dans un intellectualisme stérile. Ils ne donneraient naissance qu’à des magistrats méprisants, rigides et inhumains, et à une société immobile. La Bible ouvre sur l’avenir, et sur l’espérance.
Les écrits de Platon ont leur valeur, éminente, dans leur domaine. Ils peuvent constituer un aliment de premier choix pour les rêveries de tous les promeneurs solitaires du monde. Mais ils n’ont rien à voir avec la réalité, ou avec la vérité. Ils sont une expression à peu près pure de l’erreur.

Auteur: Laconique

Info: https://www.legoutdeslettres.com/2019/02/la-verite-sur-platon.html

[ nature humaine ] [ idéalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

La recherche est une aventure dont il est impossible de fixer le point d'arrivée avant de s'y être engagé pleinement. Qu'une vague idée lui serve de départ ou que ce soit une source précise, le bon chercheur est celui qui entreprend un voyage incertain. La destination qu'il s'était fixée est souvent bien éloignée de la terre où ses pas le conduiront. Il doit quitter le dernier hameau connu. D'abord l'allée est large, toujours entretenue ; il y croise encore quelques promeneurs attardés. L'allée fait place à un chemin, puis à un sentier envahi de broussailles, qui finit par se perdre dans une forêt épaisse. Le soir tombe. Lorsqu'il n'y aura plus personne à qui demander sa route, c'est là, dans une solitude aussi angoissante qu'exaltante, que se jouera l'épreuve de son initiation : soit il rebroussera chemin, soit il s'égarera, soit il saura atteindre cette clairière insoupçonnée, ce village oublié, ce palais secret qui l'attendaient quelque part au-delà des confins du monde connu.

Auteur: Weill-Parot Nicolas

Info: La Magie des grimoires, Petite flânerie dans le secret des bibliothèques

[ courage ] [ espérance ]

 

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flâneurs

Un jour, je lis dans un livre de poche, trouvé par hasard dans la bibliothèque de mes parents, les contes du vide parfait de Lie-Tseu. L'un de ces contes évoque la promenade et affirme qu'il existe deux sortes de promeneurs : ceux qui se promènent pour se distraire et ceux qui se promènent pour méditer. Les uns se concentrent sur les paysages qu'ils traversent et tentent de ne faire plus qu'un avec eux ; les autres se tournent vers eux-mêmes, oublieux du monde extérieur, dans un effort de concentration maximum.

Mais il existe une troisième voie, précise le conteur taoïste : "Le promeneur parfait marche sans savoir où il va, regarde sans se rendre compte de ce qu'il voit. Aller partout et regarder tout dans cette disposition mentale, voilà la promenade et la contemplation parfaites."

En lisant ce conte, je pense que c'est peut-être cela que je cherche dans les petites rues anonymes de l'0asis. Marcher sans but, regarder sans vraiment voir, être nulle part en particulier et cependant atteindre une forme de plénitude. Est-ce donc cela la " vie parfaite " : errer, se laisser porter au hasard sans se perdre, atteindre un rythme - celui qu'évoque Lie-Tseu - et le préserver le plus longtemps possible ?

Auteur: Oudghiri Rémy

Info: La société très secrète des marcheurs solitaires

[ attention flottante ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

littérature

Un soir, après le repas, j'allai encore en hâte au bord du lac drapé de je ne sais plus très bien quelle mélancolie pluvieuse et sombre. Je m'assis sur un banc sous les branches dégagées d'un saule et ainsi, m'abandonnant à des pensées vagues, je voulus m'imaginer que je n'étais nulle part, une philosophie qui me procura un bien-être étrange et délicieux. L'image de la tristesse sur le lac, sous la pluie, était magnifique. Dans son eau chaude et grise tombait une pluie minutieuse et pour ainsi dire prudente. Mon vieux père avec ses cheveux blancs m'apparut en pensées, ce qui fit de moi un enfant timide et insignifiant, et le portrait de ma mère se mêla au doux et paisible murmure et à la caresse des vagues. Avec l'étendue du lac qui me regardait comme je le faisais moi-même, je découvris l'enfance qui me considérait elle aussi, comme avec de beaux yeux limpides et bons. Tantôt j'oubliais tout à fait où je me trouvais, tantôt je le savais de nouveau. Quelques promeneurs silencieux allaient et venaient tranquillement sur la rive, deux jeunes ouvrières s'assirent sur le banc voisin et commencèrent à bavarder et là-bas sur l'eau, là-bas sur le lac bien-aimé, où les larmes douces et sereines coulaient paisiblement, des amateurs de navigation voguaient encore dans des bateaux ou des barques, le parapluie ouvert au-dessus de leurs têtes, une image qui me fit rêver que j'étais en Chine ou au Japon ou dans un autre pays de poésie et de rêve. Il pleuvait si gentiment et si tendrement dans l'eau et il faisait si sombre. Toutes les pensées sommeillaient puis toutes les pensées étaient de nouveau en éveil. Un vapeur sortit sur le lac; ses lumières scintillaient à merveille dans l'eau lisse et gris argent du lac qui portait ce beau bateau comme s'il éprouvait de la joie à cette apparition féerique. La nuit tomba peu après, et avec elle l'aimable invitation à se lever du banc sous les arbres, à s'éloigner de la rive et à prendre le chemin du retour.

Auteur: Walser Robert

Info: Retour dans la neige, traduit de l'allemand par Golnaz Houchidar, 1999 pp. 94-95

[ crépuscule ] [ onirisme ]

 

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littérature prolétaire

tous ceux-là,

ventres mous des lettres

enseignant l’anglais à l’université

qui écrivent

de la poésie

sans jambes

sans tête

sans nombril



qui savent où postuler pour obtenir des

bourses

encore des bourses et

toujours plus de bourses

auxquels on doit toujours plus

de poésie

sans mains

sans cheveux

sans yeux

tous ceux-là,

ventres mous des lettres

ont trouvé une bonne planque

parvenant même à ce que des femmes

s’attachent à leurs âmes

d’andouilles



ceux-là,

font des voyages tous frais payés

dans les îles

en Europe

à Paris

le monde entier

dans le but

soit-disant

de rassembler

du matériau

(Mexico, ils s’y rendent juste à titre privé)



pendant que les prisons débordent

d’innocents égarés

pendant que les gros bras descendent

à la mine

pendant que les fils de pauvres

se font virer de boulots

ceux-là

ne se saliront ni les mains ni

leurs âmes

ceux-là,

ventres mous des lettres

intègrent des universités

se lisent leurs poèmes

entre eux

infligent leurs poèmes à

leurs étudiants



ceux-là

prétendent que la sagesse et

l’immortalité

contrôlent les rotatives



gras du bide

tandis qu’en prison se forment les rangs pour des moitiés de repas

pendant que 34 armoires à glace sont coincés dans une mine



ceux-là



embarquent sur un bateau pour une île de la mer du sud

afin d’assembler une anthologie

de petits poèmes

entre amis



et/ou



se pointent à des manifestations contre la guerre

sans même savoir

de quelle guerre

il s’agit



ventres mous des lettres

ils dressent une cartographie de notre

culture –

une division de zéro,

une multiplication de

grâce

dépourvue de sens



"Robert Hunkerford enseigne l’anglais à

S.U. Marié. 2 enfants, un chien.

il s’agit de son premier recueil de

vers. Il travaille actuellement à la

traduction des poèmes de

Vallejo. M. Hunkerford a été récompensé

l’année dernière par un prix Sol Stein."



ceux-là,

ventres mous des lettres

enseignant l’anglais à l’université

qui écrivent

de la poésie

sans cou

sans mains

sans couilles



voilà la manière, la méthode

et la raison pour laquelle les gens

ne comprennent pas

les rues

les vers

la guerre

ou

leurs mains sur la

table



notre culture se cache dans les rêves à dentelles de

nos classes d’anglais

dans les robes à dentelles de nos classes

d’anglais



Ce qu'il nous faut c'est

des cours de langue américaine

et des poètes sortis tout droit

des mines

des docks

des usines

des hôpitaux

des prisons

des bars

des bateaux

et des aciéries

des poètes américains,

déserteurs des armées

échappés des asiles de fous

déserteurs de femmes et de vies étouffantes ;

des poètes américains :

marchands de glace, commerciaux en cravate, distributeurs de journaux, manutentionnaires, chauffeurs-livreurs, maquereaux, liftiers, plombiers, dentistes, clowns, promeneurs de chevaux, meurtriers (on a entendu parler des victimes), barbiers, mécaniciens, garçons de café, groom, passeurs de drogue, boxeurs, barmen, des autres, des autres,

des autres



Tant que ceux-là n'arriveront pas

notre pays restera

mort en honteux.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "ventres mous des lettres"

[ entre-soi ] [ dévitalisation ] [ excès de confort ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson