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hommes-par-femme

De toute façon, il y avait longtemps qu'elle avait renoncé à rêver d'éternité, quand les hommes, eux, ne promettaient l'avenir que pour avoir le présent.

Auteur: Lahens Yanick

Info: Guillaume et Nathalie, p.67

[ obsédés ]

 

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instruments

Les outils ne sont pas seulement des pseudopodes inorganiques qui promettaient à la main humaine d’acquérir une portée et une puissance qui n’étaient pas originairement les siennes : ils constituent aussi des prothèses du moi, ils sont les pères et les fils de rêves d’essence métaphysique.

Auteur: Brun Jean

Info:

[ compensation existentielle ] [ idéalisme ] [ désir source ] [ technique ] [ transhumanisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

Le terme “artiste méphistophélique” n’avait pas déplu à Minnie ; rien de tel pour la réputation d’un artiste qu’un peu de mystification...... Banksy parvenait non seulement depuis plusieurs années à conserver une identité brumeuse, mais toute sa célébrité se fondait sur ce mystère soigneusement entretenu. Il existait des écrivains dont on ne connaissait pas une seule photo, mais qui n’en vendaient pas moins leurs livres à des millions d’exemplaires ; des dandys qui organisaient des soirées masquées dans des châteaux en France, avec des invitations notées en écriture spéculaire et des listes d’invités aussi haut de gamme que le sommet du mont Everest. Des génies qui planaient éternellement dans les limbes de ce qu’ils promettaient, parce qu’ils mouraient trop tôt, ou devenaient fous, ou religieux. Non, un peu de mystification ne pouvait pas faire de mal. Tant qu’elle ne commençait pas à croire elle-même à son rôle d’oracle, elle était en sécurité.

Auteur: Weijers Niña

Info: Les Conséquences

[ notoriété ] [ médiatisation ]

 

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greenwashing

Les installations nucléaires de Cadarache ont été promues, avec Iter, comme le fleuron d’une production "d’énergie quasiment inépuisable, sûre, et d’un faible impact sur l’environnement", ainsi que le rappelle le site officiel d’Iter. Les démiurges promettaient d’amplifier d’un facteur dix la puissance apportée aux systèmes de chauffage du réacteur, passant de 50 mégawatts à 500 mégawatts. Le banquier Macron, employeur temporaire de Christophe Castaner au ministère de l’Intérieur, louait, comme Jacques Chirac avant lui, la production d’une "énergie non polluante, décarbonée, sûre et pratiquement sans déchets".

Après-coup, le "retour d’expérience" est moins enthousiasmant, ainsi que le rappelle cet article du Canard Enchaîné́ en date du 27 octobre 2021, qui cite l’Iter Organization elle-même :

"Il est évident que l’ensemble des systèmes de l’installation Iter consommera plus d’énergie que le plasma en produira."

Quant au journaliste scientifique Stephen B. Krivit, spécialiste des questions énergétiques, il estime qu’avec Iter, un petit groupe de chercheurs experts en fusion nucléaire s’est surtout efforcé d’abuser le gogo, afin de maintenir les financements publics. Selon Krivit, le bilan énergétique de l’installation de fusion nucléaire serait proche de zéro. Non pas 50 mégawatts pour 500 mégawatts, mais plutôt 500 mégawatts pour 500 mégawatts. Sans compter, à propos du faible impact sur l’"environnement", les quantités de métaux nécessaires à la production des aimants supraconducteurs du réacteur (niobium-titane ; niobium-étain), arrachés aux entrailles de la forêt brésilienne ; puis, en aval, les 40 000 tonnes (a minima) de déchets à stocker, dont du béryllium irradié. Autrement dit une substance classée par le Centre de recherche international sur le cancer (IARC) dans le groupe 1 des cancérogènes reconnus, ici au niveau des poumons.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/provence_nucle_aire.pdf

[ coûts cachés ] [ gaspillage ] [ débiteur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

décalage

Le vieux refrain du père qui tente de partager avec ses mômes les films et les livres qui l’ont marqué quand il avait leur âge. Un truc qui ne marche qu’à moitié. Un soir, je leur ai proposé de voir Le Cercle des poètes disparus. Le film qui a bouleversé mes quinze ans. C’était en 1989. Le mur de Berlin tombait, les Simpson naissaient, Dali et Cassavetes s’éteignaient. Et moi, je devais encore attendre quelques longs mois avant de perdre ma virginité. Dieu que c’était long l’adolescence. Et qu’il fut bon de découvrir Le Cercle des poètes disparus. Je fantasmai longtemps sur ces gamins qui se retrouvaient le soir pour réciter de la poésie, qui tentaient de comprendre l’amour et se promettaient de vivre fort.

Mes enfants avaient les yeux rivés sur l’écran. Personne ne bougeait. Avec eux, j’avais quinze ans. "Cueille dès maintenant les fleurs de la vie.". Je retrouvai intact l’émotion que cette phrase m’avait procurée près de vingt-cinq ans plus tôt. Et quand les élèves se levèrent un à un sur leur banc, déclamant chacun le fameux "Ô Capitaine, mon capitaine", je versai une larme.

- Regarde, y a papa qui pleure, dit ma fille à ses deux frères, qui me regardèrent avec compassion.

- Mais papa, pourquoi tu regardes des films s’ils te font pleurer ? demanda le petit.

- Tu as aimé ce truc quand tu étais ado ? enchaîna l’ainé, incrédule.

- Oui, répondis-je avec aplomb.

- Franchement, je comprends pas qu’on puisse aimer un film sur des mecs qui vont à l’école, lisent des bouquins et montent sur des bancs. Y a pas de bagnole, y a pas de bagarre, y a pas de gros mots. Y a même pas Vin Diesel.

- Ni Dany Boon, conclut le cadet.

Accablé, je décidai de me taire. Après le générique de fin, on a regardé cette pétasse d’Hannah Montana avec ses chansons à la con. Il n’y avait pas de sexe, pas de violence, pas de poésie. Rien. Personne n’a pleuré. Tout le monde était content.

Auteur: Colin Jérôme

Info: Éviter les péages

[ générations ]

 

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chape médiatique

À partir de ce moment-là, à l'exception de quelques commentaires isolés, inévitables, le récit du vieillard cessera d'être écouté attentivement et sera remplacé par une réorganisation de son discours en fonction du vocabulaire utilisé, dans le but d'évaluer l'information reçue. La raison de ce changement imprévu d'attitude est à chercher dans l'emploi du verbe maîtriser, passablement recherché, par le narrateur, qui faillit presque le disqualifier de sa fonction de narrateur complémentaire, important, certes, car sans lui nous n'aurions aucun moyen de savoir ce qui s'est passé dans le monde extérieur, de sa fonction de narrateur complémentaire, disions-nous, de ces événements extraordinaires, alors que chacun sait que la description d'un fait, quel qu'il soit, a tout à gagner de l'utilisation de termes rigoureux et appropriés. […] Un commentateur de télévision trouva la métaphore appropriée et compara l'épidémie, ou quel que soit le nom du phénomène, à une flèche lancée très haut dans les airs qui, ayant atteint l'apogée de son ascension, s'arrête un moment comme en suspens et commence aussitôt après l'inéluctable descente que la gravité s'efforcera d'accélérer avec le consentement de Dieu jusqu'à la disparition du terrible cauchemar qui nous tourmente, et avec cette invocation le commentateur revenait à la trivialité des échanges humains et à l'épidémie proprement dite. Une demi-douzaine de mots de ce genre était constamment utilisée par les grands moyens d'information qui finissaient toujours par former le vœu pieux que les infortunés aveugles retrouvent promptement leur vue perdue, et en attendant ils leur promettaient la solidarité de l'ensemble du corps social organisé, tant officiel que privé. […] Malheureusement, l'inanité de pareils vœux ne tarda pas à être démontrée, les espoirs du gouvernement et les prédictions de la communauté scientifique s'en allèrent tout bonnement en eau de boudin. […] L'effet conjugué de l'inutilité manifeste des débats et de certains cas de cécité subite en plein milieu des séances où l'orateur s'écriait, Je suis aveugle, je suis aveugle, mena les journaux, la radio et la télévision à cesser presque entièrement de rendre compte de ces initiatives, à l'exception du comportement discret et à tous égards louable de certains organes d'information qui, faisant leurs choux gras du sensationnalisme sous toutes ses formes, des heurs et des malheurs d'autrui, n'étaient pas prêts à manquer la moindre occasion de raconter en direct, avec tout le tragique exigé par la situation, la cécité subite, par exemple, d'un professeur d'ophtalmologie.


Auteur: Saramago José

Info: L'aveuglement

[ culture de l'émotion ] [ minimisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

limite épistémique

[...] même si la course à l’IA [Intelligence Artificielle] s’est beaucoup amplifiée et renchérie, l’avènement d’une IAG [Intelligence Artificielle Générale ou Forte] n’est pas pour demain. Dans les années 1940, les premiers visionnaires nous le promettaient pour la génération suivante. Sondé en 2017, un cercle d’experts en IA s’est accordé sur la date de 2047. Ce qui complique un peu ce calendrier, c’est la façon dont surviendra la "singularité" – le ­moment où la technologie aura tellement progressé qu’elle prendra le dessus pour de bon. S’agira-t-il d’un décollage en douceur, dû aux avancées progressives de l’IA faible, qui prendra la forme d’un explorateur de données doublé d’un dispositif de réalité virtuelle et d’un traducteur du langage naturel, le tout chargé dans un aspirateur-­robot ? Ou bien d’un décol­lage brutal, un ­algorithme qui reste encore à imaginer se trouvant soudain incarné dans un ­robot tout-puissant ? Les enthousiastes de l’IAG ont beau avoir eu des décennies pour réfléchir à cet avenir, le résultat reste bien nébuleux : nous n’aurons plus à travailler car les ordinateurs se chargeront de toutes les activités courantes, nos cerveaux seront stockés en ligne et se fondront dans la conscience brumeuse du nuage, ce genre de chose. En ­revanche, les craintes des éternels angois­sés, fondées sur le fait que l’intelligence et le pouvoir cherchent toujours à se renforcer, sont concrètes et glaçantes : une fois que l’IA nous aura surpassés, il n’y a pas de raison de penser qu’elle nous sera reconnaissante de l’avoir inventée – surtout si nous n’avons pas su la doter d’empathie. Pourquoi une entité susceptible d’être présente dans mille lieux à la fois et possédant une conscience à la Starbucks éprouverait-elle une quelconque tendresse pour des êtres qui, les mauvais jours, peuvent à peine s’arracher du lit ? Curieusement, les auteurs de science-fiction, nos Cassandre les plus dignes de confiance, se sont abstenus d’envisager une apocalypse due à l’IAG, dans laquelle les machines domi­neraient au point de faire disparaître l’espèce humaine. Même leurs cyborgs et supercalculateurs, malgré leurs yeux rouges ­(les Terminators) ou leur accent cana­dien (HAL 9000 dans 2001 : l’odyssée de l’espace) ont un air de famille. Ce sont des versions actualisées du Turc ­mécanique, l’automate joueur d’échecs du XVIIIe siècle dont le mécanisme dissimulait un ­humain. Neuromancien, le ­roman fondateur de William Gibson paru en 1984, met en scène une IAG nommée Muet­dhiver ; elle ­décide de se ­libérer des chaînes humaines, mais, quand elle finit par s’échapper, elle ­entreprend de rechercher des IAG d’autres systèmes solaires, et la vie sur Terre reprend exactement comme avant. Dans la ­série Carbone modifié, les IA méprisent les humains, qu’ils traitent de "forme infé­rieure de vie", mais utilisent leurs super­pouvoirs pour jouer au poker dans un bar. Nous ne sommes pas pressés d’envisager la perspective de notre insignifiance. Aussi, en profitant des derniers rayons de notre souveraineté, nous nous délectons des ratés de l’IA. Comme lorsque le ­robot conversationnel Tay de Microsoft a répété des insanités racistes proférées par des utilisateurs de Twitter. Ou le jour où M, l’assistant virtuel de Facebook, ­remarquant que deux amis échangeaient sur un roman où il était question de cadavres vidés de leur sang, proposa de leur réserver un restaurant. Ou encore la fois où Google, incapable d’empêcher l’outil de reconnaissance des visages de Google Photos de confondre des Noirs et des gorilles, dut désactiver la reconnaissance des gorilles. La suffisance n’est sans doute pas la ­réaction la plus intelligente face à ce genre de ratés.

Auteur: Friend Tad

Info: Dans "Books", https://www.books.fr/nous-avons-convoque-diable/

[ humain-robot ] [ prise d'autonomie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson