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rêve

Maintes fois m'a visité le même songe au cours de ma vie; ce n'était pas toujours par la même vision qu'il se manifestait, mais ce qu'il disait était invariable : "Socrate, prononçait-il, c'est à composer en musique que tu dois travailler!".

Auteur: Platon

Info:

[ Grèce antique ]

 

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déclaration d'amour

Je crois qu’il m’aima autant qu’une personne de son tempérament pouvait le faire. Il ne prononçait jamais le mot "amour". Il préférait des formules du genre : "Ma chère, tu ne peux pas imaginer à quel point je t’apprécie". J’essayais de le comprendre et recueillais avec gratitude la moindre parcelle de compliment qui sortait de sa bouche.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Cahier d'études lovecraftiennes. 1, Lettres d'Innsmouth, Sonia

[ retenue ]

 

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sentiments

A présent, lorsque que Loss prononçait le nom d'Aélita, la dualité de sa signification le troublait : la tristesse de la première syllabe - " AE ", ce qui veut dire " que l'on voit pour la dernière fois " ; et la sensation de la lumière argentée de " LITA " - ce qui signifie " lumière de l'étoile ". Aélita - " lumière de l'étoile que l'on voit pour la dernière fois ". Le langage du monde nouveau coulait en matière impalpable jusqu'au fond de la conscience.

Auteur: Tolstoï Alexis

Info: Aélita, 1920 Le héros, l'ingénieur Loss s'éprend de la belle princesse martienne Aélita.

[ ambivalence ] [ interprétation ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

justification

Dans ma famille, lorsqu'il s'agissait de prendre parti, l'un des recours les plus en vogue, c'était le "compliqué". "Compliqué", c'était le mot magique, le mot clé qui permettait de mettre de côté tous les problèmes non résolus, excluant ainsi de notre monde intact tout ce qui est gênant et inharmonieux.... il suffisait de découvrir qu'une chose "compliquée", et déjà elle était tabou. On pouvait dire: Aha, c'est drôlement compliqué; alors n'en parlons, laissons tomber.... Le mot "compliqué" a pour moi quelque chose de magique: on disait "compliqué" à propos d'une chose comme si on prononçait sur elle une incantation, et la voilà disparue.

Auteur: Zorn Fritz

Info: Mars

[ complexité ] [ bourgeoisie ]

 

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gaz

Et ce que, pour autoriser la toute puissance de notre volonté, Saint Augustin allègue avoir vu quelqu'un qui commandait à son derrière autant de pets qu'il en voulait, et que Vivès, son glossateur, enchérit d'un autre exemple de son temps, de pets organisés suivant le ton des vers qu'on leur prononçait, ne suppose non plus pure l'obéissance de ce membre ; car en est-il ordinairement de plus indiscret et tumultuaire. Joint que j'en sais un si turbulent et revêche, qu'il y a quarante ans qu'il tient son maître à péter d'une haleine et d'une obligation constante et irremittente, et le mène ainsi à la mort.

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Essais, Garnier 1962 t.1 p.106 livre I chap.XXI

[ flatulence ]

 

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personnage

L'archiviste en chef des Archives départementales de Larcheville : Tout était facile pour cette poupée Carabosse. Elle circulait entre les bureaux avec une vélocité gracieuse, déposait une punaise dans un cendrier, compulsait un catalogue, rajustait l'alignement d'une pile de magazines, émettait des sourires menus comme les messages des abeilles, mais si sincères et si profonds qu'on les percevait comme des ondes. Elle prononçait des paroles d'une parfaite accortise. On la sentait amicale. Elle rayonnait. Peut-être pas comme un matin de printemps, mais au moins comme un sapin de Noël. Elle avait les mêmes clignotements joyeux, quelque chose de pailleté comme la fête, une allure de guirlande posée sur un bûche.

Auteur: Bartelt Franz

Info: Hôtel du Grand Cerf

[ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rencontre

"Quel est votre prénom demanda Thérèse.

- Carol. Surtout ne dîtes pas Carôle, comme les Américains prononcent ce qu'ils croient être français.

- Eh bien ne m'appelez pas Thiriise, à l'américaine.

- Comment dois-je dire ? Thérèse ?

- Oui. Comme ça." Carol avait accentué à la française. Thérèse avait l'habitude d'entendre son prénom écorché de toutes les manières et elle-même ne savait pas toujours comment le présenter. Elle aimait la façon dont Carol le prononçait, elle aimait voir les lèvres de Carol dire son nom. Un désir ancien, dont elle n'avait que vaguement conscience par moments, se réveilla, un désir si embarrassant qu'elle l'écarta de son esprit.

"Que faîtes-vous le dimanche ? demanda Carol.

- Je ne sais pas toujours quoi faire. Rien de particulier. Et vous ?

- Récemment, rien. Si vous voulez venir me voir, à l'occasion, vous êtes la bienvenue. Au moins, c'est la campagne, là où je vis. Aimeriez-vous venir dimanche ?" Les yeux gris la regardèrent en face, et pour la première fois Thérèse soutint leur regard. Elle y vit une pointe d'humour. Et encore : de la curiosité. Et peut-être du défi.

"Oui, dit Thérèse.

- Vous êtes une drôle de fille.

- Pourquoi ?

- Tombée d'une autre planète, on dirait ", dit Carol.

Auteur: Highsmith Patricia

Info: Carol - Les Eaux dérobées

[ femmes-entre-elles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

élaboration psychologique

L’enfant n’était nullement précoce dans son développement intellectuel ; à l’âge d’un an et demi, il ne pouvait dire que quelques mots compréhensibles ; il utilisait en outre un certain nombre de sons offrant un sens intelligible pour l’entourage. Il était pourtant en bons termes avec ses parents et leur unique servante et l’on louait son "gentil" caractère. Il ne dérangeait pas ses parents la nuit, il obéissait consciencieusement à l’interdiction de toucher toutes sortes d’objets et d’entrer dans certaines pièces ; et surtout il ne pleurait jamais quand sa mère l’abandonnait pendant des heures, bien qu’il fût tendrement attaché à cette mère qui ne l’avait pas seulement nourri elle-même mais encore élevé et gardé sans aucune aide extérieure. Cependant ce bon petit garçon avait l’habitude, qui pouvait être gênante, de jeter loin de lui dans un coin de la pièce, sous le lit, etc., tous les petits objets dont il pouvait se saisir, si bien qu’il n’était souvent pas facile de ramasser son attirail de jeu. En même temps, il émettait avec une expression d’intérêt et de satisfaction un o-o-o-o, fort prolongé, qui, de l’avis commun de la mère et de l’observateur, n’était pas une interjection, mais signifiait "parti". Je remarquai finalement que c’était là un jeu et que l’enfant n’utilisait tous ses jouets que pour jouer avec eux à "parti". Un jour, je fis une observation qui confirma ma façon de voir. L’enfant avait une bobine en bois avec une ficelle attachée autour. Il ne lui venait jamais, par exemple, l’idée de la traîner par terre derrière lui pour jouer à la voiture ; mais il jetait avec une grande adresse la bobine, que retenait la ficelle, par-dessus le rebord de son petit lit à rideaux où elle disparaissait, tandis qu’il prononçait son o-o-o-o riche de sens ; il retirait ensuite la bobine hors du lit en tirant la ficelle et saluait alors sa réapparition par un joyeux "voilà". Tel était donc le jeu complet : disparition et retour ; on n’en voyait en général que le premier acte qui était inlassablement répété pour lui seul comme jeu, bien qu’il ne fût pas douteux que le plus grand plaisir s’attachât au deuxième acte.

L’interprétation du jeu ne présentait plus alors de difficulté. Le jeu était en rapport avec les importants résultats d’ordre culturel obtenus par l’enfant, avec le renoncement pulsionnel qu’il avait accompli (renoncement à la satisfaction de la pulsion) pour permettre le départ de sa mère sans manifester d’opposition. Il se dédommageaient pour ainsi dire en mettant lui-même en scène, avec les objets qu’il pouvait saisir, le même "disparition-retour". [...] Le départ de la mère n’a pas pu être agréable à l’enfant ou même seulement lui être indifférent. Comment alors concilier avec le principe de plaisir le fait qu’il répète comme jeu cette expérience pénible ? On voudra peut-être répondre que le départ devait être joué, comme une condition préalable à la joie de la réapparition, et que c’est en celle-ci que réside le but véritable du jeu. Mais l’observation contredit cette façon de voir : le premier acte, le départ, était mis en scène pour lui seul comme jeu et même bien plus souvent que l’épisode entier avec sa conclusion et le plaisir qu’elle procurait.

L’analyse d’un exemple unique comme celui-ci ne permet pas de trancher avec assurance ; à considérer les choses sans préjugé, on acquiert le sentiment que l’enfant a transformé son expérience en jeu pour un autre motif. Il était passif, à la merci de l’événement ; mais voici qu’en le répétant, aussi déplaisant qu’il soit, comme jeu, il assume un rôle actif. [...] En rejetant l’objet pour qu’il soit parti, l’enfant pourrait satisfaire une impulsion, réprimée dans sa vie quotidienne, à se venger de sa mère qui était partie loin de lui ; son action aurait alors une signification de bravade : "Eh bien, pars donc, je n’ai pas besoin de toi, c’est moi qui t’envoie promener !" Ce même enfant dont j’avais observé le premier jeu à un an et demi avait coutume, un an plus tard, de jeter à terre un jouet contre lequel il était en colère en disant : "Va-t’en à la guerre !" On lui avait raconté alors que son père absent était à la guerre et, loin de regretter son père, il manifestait de la façon la plus évidente qu’il ne voulait pas être dérangé dans la possession exclusive de la mère. Nous avons d’autres exemples d’enfants qui expriment des mouvements intérieurs hostiles de cet ordre en rejetant au loin des objets à la place des personnes.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 51 à 56

[ fort-da ] [ symbolisation ] [ modalité de suppléance ] [ objet transitionnel ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson