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philosophes

Un homme exceptionnel : Jean-Jacques Rousseau, allait réaliser, à l’état naissant et dans tous les domaines, l’individu moderne. Sa plus belle œuvre, ce ne sont pas ses idées ou ses romans, c’est lui-même. Le livre décisif n’est pas le Contrat social, qui s’apparente au fond aux constructions théologiques du passé, mais les Confessions où le moi ose enfin prendre la parole. On m’objectera, douze cents ans plus tôt, celles de saint Augustin : mais c’est le témoignage unique d’un moi proclamé haïssable. Et si l’individu Montaigne mérite ce titre encore plus que Jean-Jacques, ce lointain prototype n’a pas été tiré en série parce que sans doute trop difficile à reproduire.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 268

[ individualisme ]

 

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peintre

D’une façon générale, les commentateurs n’y sont pas allés avec le dos du stéréotype lorsqu’ils ont parlé de lui. Torrent de lave, délire morbide, jaillissement de lyrisme, sauvagerie d’entrailles : ils ont préféré en faire le prototype de l’ "artiste maudit", ça ne mange pas de pain, que de comprendre l’hostilité existentielle qui se dégage d’une telle œuvre. Même si elles apparaissent comme tragiques à beaucoup, ses bêtes égorgées, volailles, lièvres, bœufs pendus, étaient des métaphores de la contradiction. Des figures du négatif qui fait vivre. Feuillages dans le soleil, fouillis d’orties dorées, villages en buissons, escaliers de ronces rouges et dégringolades de lumières en lanières : regardez donc en face tout ce qui va disparaître pour que s’installe l’ordre nouveau de la Prévention mondiale et généralisée. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis-Ferdinand Soutine, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 366-367

[ catégorisation réductrice ] [ critiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individuation

La vraie mission de chaque homme était celle-ci: parvenir à soi-même. Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'était pas son affaire; oui, c'était en fin de compte dérisoire; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de la vivre entièrement. Tout le reste était demi-mesure, échappatoire, fuit dans le prototype de la masse et peur de son propre moi. L'idée nouvelle, terrible et sacrée, se présenta à mon esprit, tant de fois pressentie, peut-être souvent exprimée déjà, mais vécue seulement en ce moment même. J'étais un essai de la nature, un essai dans l'incertain, qui, peut-être, aboutirait à quelque chose de nouveau, peut-être à rien; laisser se réaliser cet essai du sein de l'Inconscient, sentir en moi sa volonté, la faire entièrement mienne, c'est là ma seule, mon unique mission.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Demian

[ existence ] [ singularité ] [ floraison ]

 

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musée

Mais voici que pour la France, Beaubourg [le Centre Pompidou] change tout ! Nous assistons au triomphe, à la glorification de l’image, du spectacle, de la culture par la représentation. Tout est voué au visuel dans cet univers culturel, tout est monstratif (car la bibliothèque géante est une plaisanterie à côté des kilomètres d’images, et ce sont encore les livres d’images qui y attirent le plus !). Nous sommes à Beaubourg en présence de la concentration des méthodes, objectifs, attentes et réalisations de la civilisation de l’image. Images de tout et sur tout. un million de visiteurs reçoivent une appréhension du monde dans lequel ils vivent par cette surimpression d’images. On leur fait comprendre l’évolution de leur société par l’image, la photo, le prototype, le plan, le croquis, le schéma, les diapos. Ancrage plus forcené que jamais dans le réel. Le réel seul. Beaubourg a porté l’ex-position (absence du réel par présentation de ce réel) à son comble.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 187

[ conviction visuelle ] [ critique ] [ réductionnisme ]

 

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pensée

"Représentation"  signifie d’abord délégation. Un questionnement nouveau en découle : concevoir ce qui est mis, déposé dans la scène. Ce terme grec (skènè), porteur de négativité – étymologiquement un "lieu d’ombre et de ténèbres" - nous oriente. Comme le suggère le principe même du théâtre (terme venu des Grecs lui aussi) – "voir, examiner avec admiration" - la scène comme telle est un lieu vide, en attente de l’acteur et de la narration, c’est-à-dire d’un donné à voir et à entendre, qui empoigne le sujet.

S’il en est ainsi, si la scène recèle le pouvoir de montrer, cette remarque confirme le bien-fondé, pour l’Anthropologie dogmatique, d’en appeler à l’instance du Miroir, en quelque sorte le prototype de la scène, la structure théâtrale première. L’entrée de l’animal humain dans le lien spéculaire tel que circonscrit par la psychanalyse [...] signe l’avènement de la conscience réflexive, c’est-à-dire de la spéculation. En d’autres termes [...] : l’essor originaire du principe de Raison pour le sujet, c’est la spécularité.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, pages 31-32

[ signification ] [ réflexivité ] [ image ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

méta-moteur

Il est exact que d'habitude nous jugeons le monde d'une narration à partir de notre monde de référence et que nous faisons rarement l'inverse. Mais que signifie alors affirmer avec Aristote (Poétique, 1451b et 1542a) que la poésie est plus philosophique que l'histoire parce que dans la poésie les choses arrivent nécessairement tandis que dans l'histoire elles arrivent accidentellement ? Que signifie reconnaître, à la lecture d'un roman, que ce qui s'y passe est plus "vrai" que ce qui se passe dans la vie réelle ? Que signifie dire que le Napoléon pris pour cible par Pierre Besuchov est plus vrai que celui qui est mort à Sainte-Hélène, que les caractères d'une œuvre d'art sont plus "typiques" et "universels" que leurs prototypes réels, plus effectifs et plus probables ? Il nous semble que le drame d'Athos, qui ne pourra jamais abolir, en aucun monde possible, sa rencontre avec Milady, est le témoin de la vérité et de la grandeur de l'œuvre d'art, au-delà de toute métaphore, par la force des matrices structurales de mondes, nous faisant entrevoir ce que signifie la "nécessité poétique".

Auteur: Eco Umberto

Info: Lector in fabula

[ beaux-arts ] [ imaginaire ] [ femmes-hommes ]

 

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prospective

Je suis immortelle comme tout le monde,
Les réseaux sociaux et le stockage de nos informations personnelles sont le début d'un clonage de l'esprit qui débouchera dans un avenir certain vers une duplication de notre personnalité. Qui dit personnalité dit problèmes, et très bientôt aussi, tout un écosystème naîtra de cette réalité. Nos clones auront besoin de cyber-psychiatres, et de cyber-avocats, pour vivre pleinement. Ayant vécu un drame personnel, je travaille, depuis plusieurs années sur un prototype de robot, Bina48, une amante virtuelle dont la puissance de calcul et la mémoire sont inédites. On en est au point où Bina48 peut soutenir une véritable conversation... Et elle a déjà quelques idées de romans.
Nous allons vers la création de substituts corporels que permettront bientôt les avancées médicales. Bientôt nous aurons des imprimantes 3D organiques, qui nous permettront d'être autonomes, et de remplacer nous même les organes déficients. Ma société, United Therapeutics Corp, à déjà commencé à obtenir des résultats dans ce domaine, en créant à partir d'organes génétiquement modifiés de porc un matériel génétique artificiel compatible avec le corps humain.

Auteur: Rothblatt Martha

Info:

[ informatique ] [ robot ]

 

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cosmologie

[…] la conception de l’Imaginal repose entièrement sur une métaphysique de l’imagination qui permet, nous allons le voir, d’apporter une solution complète aux difficultés que posent les nombreuses modalités ontologiques de cette faculté. Dans l’ouvrage qu’il avait consacré à Ibn’Arabî, H. Corbin avait exposé très nettement les fondements de cette métaphysique. Pour l’essentiel, il fallait concevoir, au-delà de l’imagination humaine qualifiée d’imagination conjointe au sujet (Khayâl mottasil), une imagination divine englobante, dissociable du sujet (Khayâl monfasil), "ayant une subsistance en elle-même". En tant que prototype de la capacité humaine d’imaginer, l’Imagination divine absolue (Khayâl motlaq) est donc, pour ainsi dire, le contenant de l’imagination conjointe. Cette dernière n’est qu’un mode du Khayâl divin, comme l’est la totalité des degrés de la Manifestation qui subsistent par la seule Présence, en eux, du Soutien créateur. Cet enseignement, dont nous présentons ici la synthèse, fut admirablement condensé par Ibn’Arabî dans la formule suivante : "l’existence tout entière est une imagination dans une imagination", qui figure dans le chapitre des Fusus al-Hikam consacré au Verbe de Joseph, l’interprète biblique des songes. De ce fait, l’univers dans son essence peut bien être identifié au "Rêve de Dieu", comme l’écrit W.C. Chittick, ce qui rend possible l’intégration, au sein du Khayâl, des modalités corporelles et non simplement subtiles de l’existence, dont elles formeraient, en quelque sorte, les régions les plus "basses". Chaque être serait donc une réalité projetée à l’intérieur de l’Imagination absolue.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 185

[ conception traditionnelle ] [ islam ] [ songes divins ]

 

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quintils

On appelle limericks de petits poèmes de forme fixe, où l'effronterie et le mordant de l'épigramme s'allient à la malice enjouée de la charade rimée. La ville de Limerick en a fourni le prototype et leur a donné son nom. J'ai gardé un joyeux souvenir de cette ville : la joie était dans toutes les rues, apportée par la musique de la cornemuse ; ce n'était que bouts rimés, calembours et jeunes filles souriantes. Cette joie nous l'avions déjà rencontrée sur la route de Dublin à Limerick : des écoliers de tous âges — beaucoup nu-pieds — trottaient gaiement sous la pluie d'octobre ; on les voyait venir de loin entre les haies, par les chemins boueux, innombrables, courant les uns vers les autres, s'unissant, s'agglutinant comme gouttes de pluie dans une rigole ; puis la rigole devenait un ruisseau qui devenait un peu plus loin une rivière dont les eaux s'écartaient parfois, avec une bruyante complaisance, pour laisser passer une auto. La route restait vide quelques secondes quand l'auto avait fait s'égayer un groupe important, puis les eaux se refermaient, les gouttes retombaient dans la rivière : jeunes écoliers irlandais souvent vêtus au petit bonheur de vêtements aux rapiéçages multicolores ; ils se bousculaient en riant et ceux qui ne montraient pas de la gaieté n'en paraissaient pas moins insoucieux ; ils trottaient ainsi pendant des heures sous la pluie, pour aller en classe et pour en revenir, tenant d'une main leur batte de hurling et de l'autre leurs livres attachés par une courroie. Pendant cent quatre-vingt kilomètres l'auto traversa des troupes d'écoliers, dont beaucoup étaient vêtus pauvrement, mais presque tous avaient l'air heureux.

Auteur: Böll Heinrich

Info: Journal irlandais

[ bouts rimés ]

 

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sacré-profane

Une œuvre d'art, pour avoir une portée spirituelle, n'a pas besoin d'être une "œuvre de génie" ; l'authenticité de l'art sacré est garantie par ses prototypes. Une certaine monotonie est de toute façon inséparable des méthodes traditionnelles ; au milieu de toute la jubilation et de l'apparat qui sont le privilège de l'art, cette monotonie préserve la pauvreté spirituelle - le non-attachement des "pauvres en esprit" (Mt 5,3) - et empêche le génie individuel de sombrer dans une sorte de monomanie hybride ; le génie est comme absorbé par le style collectif, avec sa norme dérivée de l'universel. C'est par les interprétations qualitatives, à quelque degré que ce soit, des modèles sacrés que le génie de l'artiste se manifeste dans un art particulier ; c'est-à-dire qu'au lieu de s'épuiser en "largeur", il s'affine et se développe en "profondeur". Il suffit de penser à un art comme celui de l'Égypte ancienne pour voir clairement comment la sévérité du style peut elle-même conduire à une extrême perfection.

Cela nous permet de comprendre comment, à l'époque de la Renaissance, des génies artistiques ont soudain surgi un peu partout, et avec une vitalité débordante. Le phénomène est analogue à ce qui se passe dans l'âme de celui qui abandonne une discipline spirituelle. Les tendances psychiques qui ont été maintenues à l'arrière-plan se manifestent soudainement, accompagnées d'une éruption étincelante de nouvelles sensations avec l'attrait compulsif de possibilités encore inépuisées ; mais elles perdent leur fascination dès que la pression initiale de l'âme se relâche. Néanmoins, l'émancipation du "moi" étant désormais le motif dominant, l'expansivité individualiste continuera à s'affirmer : elle conquerra de nouveaux plans, relativement plus bas que le premier, la différence de "niveaux" psychiques agissant comme source d'énergie potentielle. C'est tout le secret de la pulsion prométhéenne de la Renaissance.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Fondements de l'art chrétien (L'art sacré dans la tradition)

[ historique ] [ beaux-arts ] [ artisanat ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste