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orient-occident

Dans la perspective "orientale", la réalité ultime est le "Vide", un "Vide positif" à l’aune duquel toute réalité finie et déterminée n’est qu’illusion : le seul accès authentique à la Vérité éthico-épistémologique passe par le renoncement au désir en tant qu’il nous enchaîne aux objets finis et constitue la première cause de notre souffrance. Il s’agit ainsi d’entrer dans la félicité impassible du nirvana. A rebours, le cœur le plus intime de la matrice "occidentale" postule l’existence d’une troisième voie. Pour le dire en termes kanto-nietzschéens, l’éventail ne se réduit pas au choix entre "ne plus désirer" et "désirer" pathologiquement des objets qui nous enchaînent à l’empirisme positif : il existe en l’homme un désir qui n’est pas "pathologique" et qui est le "pur" désir du rien lui-même. [...]

La position lacanienne vis-à-vis de l’idée orientale de nirvana est donc claire : le choix réel n’est pas celui entre le désir (pour quelque chose d’illusoire) et le renoncement (l’extinction). Il existe une troisième option, et c’est le désir du Rien lui-même, c’est-à-dire le désir pour un objet qui représente le Rien. [...] La position lacanienne consiste à faire du "désir pour le Rien" le "médiateur évanouissant" (la troisième option primordiale) qui devient invisible une fois formulée l’opposition entre le désir de quelque chose et le non-désir.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 118-119

[ tiers inclus ] [ triade ] [ psychanalyse ]

 
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dualisme pulsionnel

[...] si les pulsions d’autoconservation sont elles aussi de nature libidinale, il n’y a peut-être absolument pas d’autres pulsions que libidinales. Du moins n’en existe-t-il pas d’autres qui soient visibles. Mais alors il faudrait donner raison aux critiques qui ont cru pressentir dès le début que la psychanalyse expliquait tout par la sexualité ou aux novateurs comme Jung qui, hâtivement, ont utilisé le terme de libido dans le sens de "force de pulsion" en général. Doit-il en être ainsi ?

Une telle conclusion ne serait pas du tout conforme à notre intention. Nous sommes bien plutôt partis d’une distinction tranchée entre pulsions du moi = pulsions de mort, et pulsions sexuelles = pulsions de vie. [...] Notre conception était dès le début dualiste et elle l’est encore aujourd’hui de façon plus tranchée, dès l’instant où les termes opposés ne sont plus pour nous pulsions du moi – pulsion sexuelles mais pulsions de vie – pulsions de mort. La théorie de la libido de Jung est au contraire moniste ; en appelant libido ce qui est pour lui l’unique force de pulsion, il ne pouvait que créer de la confusion, sans que cela doive nous influencer davantage. Nous supposons qu’il y a à l’œuvre dans le moi d’autres pulsions encore que les pulsions libidinales d’autoconservation.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 129-130

[ division ] [ psychanalyse-psychologie ] [ questions ] [ opposition ]

 

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hors-la-loi

A nos yeux, il est désormais hors de doute que les criminels, auxquels s’adresse la législation pénale, sont rongés par un sentiment de culpabilité inconscient fort puissant. Celui-ci n’est donc pas la conséquence du crime, mais bien au contraire son mobile. Ce n’est que lorsqu’il atteint un paroxysme que l’homme se livre à des actes criminels. Le crime est ressenti comme un soulagement affectif car il permet de rattacher le sentiment de culpabilité inconscient à quelque chose de réel et de concret. Il sert à trouver un accommodement avec le sentiment de culpabilité devenu insupportable. En d’autres termes, il fournit une gratification substitutive aux motions proscrites et il justifie et soulage à la fois le sentiment de culpabilité inconscient. Cette tension interne trouve pour ainsi dire en lui un piton où s’accrocher.

Les conclusions des recherches de Freud jettent les bases d’une interprétation psychologique nouvelle du châtiment, d’une théorie psychanalytique du droit criminel. Le châtiment sert à satisfaire le besoin de punition inconscient qui a poussé l’individu à commettre un acte interdit. Nous savons que ce sentiment de culpabilité préexistant plonge ses racines dans le complexe d’Œdipe. Compte tenu de la double fonction du châtiment, nous pouvons ajouter que celui-ci satisfait aussi le besoin de punition collectif par le biais d’une identification inconsciente de la société avec le criminel.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 254

[ délinquants ] [ psychanalyse ] [ origine ] [ explication ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Je crois que, apparemment très loin de ce que l’on a pu, ces dernières décennies, aimer, lire ou écrire, Borges est pourtant un des noms éminents de ce qu’il faudrait cesser d’appeler la modernité, un de ces points cardinaux à partir desquels se redéfinit l’horizon contemporain tourmenté de la littérature. […] En un sens, Borges est une métaphore pour exprimer le tombeau de pas mal d’illusions, à commencer par ce à quoi on attribue une autonomie sous les noms de temps modernes ou modernisme. […]

Que sait-on de lui ? Qu’il a fait un rapide passage par l’avant-garde dans les années 20 (ça s’appelait "l’ultraïsme" en Argentine) ; que ses prises de position politiques ont été bien souvent regrettables ; qu’il avoue une sympathie pour Jung couplée à une antipathie vieillotte contre Freud dont il trouve que les théories peuvent se ramener à "quelques faits désagréables" (ce qui ne veut pas dire, d’ailleurs, qu’il se trompe complètement sur le fondateur de la psychanalyse puisqu’il émet cette hypothèse que Freud, lui au moins, ne prenait peut-être pas trop au sérieux ses propres découvertes ; après tout, comme Freud, Borges est prodigieusement doué pour ce que ce dernier appelait le "consentement fragmentaire", finalement le seul art de vivre supportable) ; qu’il n’est pas très chaud non plus pour le christianisme, et c’est peut-être sa seule vraie faiblesse d’Argentin, de quoi le rendre sympathique aux Européens… 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", le Zimzoum (tsim-tsum) de Borges, éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 178-179

[ portrait intellectuel ] [ psychanalyse ] [ monde des lettres ] [ judaïsme vs protestantisme ]

 
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ésotérisme juif

Le plus important document kabbalistique est le Zohar. Il est officiellement l’œuvre de Siméon ben Yokai, écrit dans la première moitié du XIe siècle et il se compose, pour la plus grande partie, d’un long commentaire des passages de la Thora, voisinant avec divers autres écrits. [...] Pendant environ deux siècles, il resta dans une ombre relative, puis son influence alla grandissant. Il devint un des écrits les plus importants de la pensée juive, l’expression des courants les plus profonds de l’histoire du judaïsme. Non seulement il fut l’expression de la pensée et des sentiments de la communauté juive, mais il servit de base à quelques-uns des événements sociaux les plus lourds de conséquences pour les Juifs d’Europe orientale.

[...] le Zohar présente ses enseignements religieux dans les termes du langage intime propre aux relations familiales et sexuelles. Scholem oppose le kabbalisme d’Abulafia à la Kabbale telle que le Zohar la présente ; celui-là, déclare-t-il, est plus aristocratique, celle-ci plus proche des émotions et des craintes habituelles du peuple, donc plus représentative de ce dernier.

En plus de l’importance singulière qu’il donne aux relations sexuelles et familiales, le Zohar partage avec les écrits psychanalytiques de Freud les caractéristiques suivantes : des considérations sur l’antisémitisme ; une conception de l’homme comme être bisexuel, une théorie du développement socio-sexuel ; et, peut-être la plus importante de toutes, un choix de techniques pour interpréter les productions du langage.

Auteur: Bakan David

Info: "Freud et la tradition mystique juive", traduit de l’anglais par P. Osuky et E. Risler, Payot, 1977, pages 81-82

[ historique ] [ psychanalyse ] [ liens ] [ rapprochements ]

 
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processus défensif

[...] nous nous apercevons [...] que nous avons à combattre dans l’analyse cinq sortes de résistances, provenant de trois directions, le moi, le ça et le surmoi, le moi étant la source de trois formes de résistance différant par leur dynamique. La première de ces trois résistances du moi est la résistance de refoulement [...]. Il faut en distinguer la résistance de transfert, qui est de même nature, mais qui provoque, dans l’analyse, des manifestations différentes et bien plus nettes, car elle parvient à établir une relation avec la situation analytique ou même avec la personne de l’analyste, de sorte qu’elle anime d’une vigueur nouvelle un refoulement qui n’aurait dû être que remémoré. Une autre résistance du moi [...] est celle qui provient du bénéfice de la maladie, et se fonde sur l’intégration du symptôme dans le moi. Elle correspond au fait que le moi se dresse contre la renonciation à une satisfaction ou à un soulagement. La quatrième sorte de résistance – celle du ça – est celle que nous venons de rendre responsable de la nécessité de la perlaboration. La cinquième résistance, celle du surmoi, est celle que nous avons reconnue la dernière ; c’est la plus obscure, mais non pas toujours la plus faible ; elle semble prendre racine dans le sentiment de culpabilité ou le besoin de punition s’opposant à tout succès, et par conséquent aussi à la guérison par l’analyse.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, pages 88-89

[ défense ] [ psychanalyse ]

 

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mythologie comparée

L’interprétation de Gilgamesh et d’Eabani (Enkidu) comme homme et sensualité grossière est indiscutée, on est pourtant frappé de ce que la constitution d’un tel couple, formé d’un élément plus distingué et d’un élément plus commun (le plus souvent des frères), est un motif constant de l’histoire des légendes et de la littérature. Le dernier grand rejeton de ce type est Don Quichotte avec Sancho Pança (littéralement : panse). Parmi les formations mythologiques, il faut classer ici d’un premier jet les Dioscures (l’un mortel, l’autre immortel), et tant de couples de frères ou de jumeaux, dont le modèle peut être Romulus et Rémus. Toujours l’un est plus faible et meurt plus tôt que l’autre. Ce si vieux motif du couple inégal de frères a donc servi dans le Gilgamesh à représenter la relation d’un homme à sa libido.

Ces vieux motifs sont constamment réinterprétés […] ; mais d’où proviennent-ils originairement ?

Pour le motif en question, ce n’est pas difficile à dire. Le frère jumeau plus faible, qui meurt plus tôt, est le placenta ; simplement du fait qu’il est régulièrement mis au monde par la même mère en même temps que l’enfant. […] Dans Frazer (Golden Bough, vol. 1) on peut lire chez combien de peuples primitifs le placenta est appelé aujourd’hui encore le frère (sœur) ou le jumeau, est traité en conséquence, nourri et conservé, ce qui ne dure naturellement pas longtemps.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 2 : 1910-1914", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 13 octobre 1911

[ psychanalyse ] [ tandems légendaires ] [ L'auguste et le clown ] [ paires proverbiales ]

 

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résumé de lecture

Jung avait écrit les Types psychologiques en gardant à l’esprit le primat freudien de la sexualité, et celui de la volonté de puissance chez Adler, et en s’en démarquant.

En réalité, la genèse de l’ouvrage remonte à l’année 1913, quand Jung rompit avec l’orthodoxie freudienne. Tout ce qu’il a écrit jusqu’à la publication de 1921 peut être lu comme une série de notes évoluant progressivement vers l’élaboration d’une théorie unifiée des types. L’ombre de Freud plane sur l’ensemble de l’ouvrage : l’extraversion de Freud et l’introversion de Jung expliquent parfaitement pourquoi les deux hommes furent incapables de tirer parti de leurs différences. Par extrapolation à partir de leur cas et en s’appuyant sur d’autres exemples de querelles célèbres tirant leur origine d’un désaccord intellectuel, Jung avait cherché à comprendre comment les individus percevaient le monde extérieur et entraient en relation avec lui. Dans le domaine philosophico-religieux, il avait pris pour exemples saint Augustin et Pélage, Tertullien et Origène, et Luther et Zwingli. En philosophie, il s’était référé à Nietzsche et à ses deux approches de l’esthétique, apollinienne et dionysiaque, ainsi qu’aux deux types de savants, classiques et romantiques, distingués par le chimiste balte Wilhelm Ostwald. En littérature, enfin, il avait évoqué l’opposition entre les personnages de Prométhée et d’Epiméthée dans le poème de Carl Spitteler et le contraste entre la diastole et la systole, termes forgés par Goethe, pour désigner la dilatation et la contraction. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 433-434

[ objectif de démonstration ] [ psychanalyse ] [ historique ]

 

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théorie des discours

Dans les discours, la place de la vérité qui anime le discours, en étant son origine, est exclue du circuit d’échange intersubjectif, elle ne peut être que mi-dite. La production ne fait jamais retour sur la vérité subjective ou, pour le dire en d’autres termes, la jouissance ne peut jamais être complète. L’insatisfaction subjective est de structure. Dans ce dispositif, deux solutions s’ouvrent au sujet pour tenter de résoudre cette impasse de satisfaction. Il peut se plaindre à l’Autre de ce "monde si mal fait" qui empêche la jouissance, c’est ce que l’on retrouve dans toutes les sociétés régies par une incarnation totale de l’Autre, les sociétés déistes ou royales qui ont constitué l’âge ancien et l’âge classique. Il peut aussi tenter de remédier à l’impasse par la construction d’un savoir qui serait censé apporter la solution, c’est ce que propose la croyance en la science et en son progrès, c’est le moteur de l’âge moderne.

Les discours construisent l’inadéquation du sujet à son objet de jouissance, l’objet (a), l’unique trouvaille de Lacan ainsi qu’il l’affirmait. Ce qui meut alors le sujet, c’est la dimension du fantasme [...]. La castration ne veut pas dire autre chose. Il n’y a pas de souverain-bien qui comblerait le sujet. [...]

Il en va tout autrement dans les parlottes. Dans ce cadre l’objet conjoint au sujet et il y a croyance en une complétude possible par l’objet. La coupure inscrite au cœur du fantasme disparaît.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 166-167

[ différences ] [ psychanalyse ] [ post-modernité ]

 
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structuration du langage

[…] la métonymie est au départ, et c'est elle qui rend possible la métaphore. Mais la métaphore est d'un autre degré que la métonymie. […]

Anna Freud endormie […] parle dans son sommeil - Grosses fraises, framboises, flans, bouillies.

Voilà quelque chose qui a l’air d’être du signifié à l’état pur. Et c'est la forme la plus schématique, la plus fondamentale, de la métonymie.  Sans aucun doute, elle les désire, ces fraises, ces framboises. Mais il ne va pas de soi que ces objets soient là tous ensemble. Qu'ils soient là, juxtaposées, coordonnés dans la nomination articulée, tient à la fonction positionnelle qui les met en position d'équivalence. C’est le phénomène essentiel.

S’il y a bien quelque chose qui nous montre indiscutablement qu’il ne s’agit pas là d’un phénomène d’expression pur et simple, qu’une psychologie, disons jungienne, nous ferait saisir comme un substitut imaginaire de l’objet appelé, c’est précisément parce que la phrase commence par quoi ? Par le nom de la personne, Anna Freud. C’est une enfant de dix-neuf mois, et nous sommes sur le plan de la nomination, de l’équivalence, de la coordination nominale, de l'articulation signifiante comme telle. C'est seulement à l'intérieur de ce cadre [métonymique] qu'est possible le transfert de signification [métaphore].

C'est le cœur de la pensée freudienne. L'œuvre commence par le rêve, ses mécanismes de condensation et déplacements, de figuration, ils sont tous de l'ordre de l'articulation métonymique, et c'est sur ce fondement que la métaphore peut intervenir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 361-362

[ grammaire ] [ inconscient ] [ psychanalyse ] [ contiguïté ]

 
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