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contrefaçon

Les écoles culturalistes et interpersonnelles, tendances les plus populaires de la psychanalyse d’aujourd’hui, constituèrent le centre du "révisionnisme". Nous allons essayer de montrer comment dans ces écoles la théorie psychanalytique se transforme en idéologie : la "personnalité" et ses potentialités créatrices sont ressuscitées en face d’une réalité qui tend à éliminer les conditions nécessaires au développement de la personnalité. Freud avait mis à jour l’œuvre de la répression dans les valeurs les plus hautes de la civilisation occidentale, civilisation qui présuppose l’aliénation et la souffrance et les perpétue. Les écoles néo-freudiennes proclament ces mêmes valeurs comme moyen de guérison contre l’aliénation et la souffrance, c’est-à-dire comme un prétendu triomphe sur la répression. Cet exploit intellectuel s’accomplit en édulcorant la dynamique des instincts et en réduisant sa portée dans la vie mentale. Ainsi purifiée, l’ "âme" peut à nouveau être sauvée par une éthique idéaliste et par la religion ; ainsi la théorie freudienne de l’appareil mental et psychique peut être réécrite comme une philosophie de l’âme. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 208

[ dévoiement ] [ retour de la croyance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse postfreudienne

Rank désavoue ses opinions freudiennes, et construit une "psychologie rationnelle", selon laquelle tout développement ultérieur, qu’il soit normal ou anormal, est rattaché au traumatisme de la naissance et aux différentes modalités de cette expérience. Klein, dans son récent système de psychologie infantile, soutient que le développement psychique est régi par des organisations datant des six premiers mois de la vie. Bien qu’Adler fasse grand état des facteurs dépendant du milieu, sa "volonté de puissance" correspond essentiellement à une réaction aux facteurs constitutionnels. Par ailleurs, Horney abandonne la psychologie dynamique pour se consacrer à une méticuleuse étude des rugosités superficielles du caractère. En fait, on peut de trois façons différentes essayer de contredire implicitement ou explicitement les vues de Freud concernant les fonctions de l’inconscient, premièrement, en opérant en termes de psychologie consciente ou superficiellement préconsciente ; deuxièmement, en exagérant l’importance des facteurs constitutionnels ou celle des événements qui se situent immédiatement après la naissance ; et troisièmement, en renonçant une fois pour toutes à faire de la psychologie. 

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 21

[ révisionnisme ] [ principaux représentants ] [ idées ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

L’originalité de la découverte freudienne par rapport à ce que la psychiatrie jusqu’alors, chez Kraepelin par exemple, avait pu mettre en place, avait pu construire, c’est en effet de montrer que le symptôme du névrosé – Freud l’avait repéré chez les hystériques, en s’intéressant par exemple à l’origine de leurs paralysies – n’est rien d’autre que l’organisation, l’expression somatique d’une séquence langagière. Autrement dit, le symptôme – le bras paralysé de l’hystérique n’est pas le bras anatomique, c’est le bras tel qu’on en parle – est construit par de la parole, c’est une sorte de phrase, une jaculation verbale, c’est ce qui "nous coupe les bras" et – c’était là l’espoir initial de Freud – il suffirait de déchiffrer ce cryptogramme pour que le symptôme cède. Ce renversement est essentiel par rapport à ce qu’on pensait autrefois – où l’on attribuait une cause somatique ou pithiatique à l’hystérie et dont nous ne sommes pas encore venus tout à fait à bout. Cela tient au fait que le symptôme était construit par une séquence langagière, c’est par le pouvoir de la parole qu’il est capable d’être dissipé. D’où la cure "par la parole" qu’est, pour simplifier, la cure analytique.

Auteur: Melman Charles

Info: Dans "L'homme sans gravité", page 111

[ hypothèse centrale ] [ symbolique ]

 
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impossible

Socrate affirme […] le savoir interne au jeu du signifiant. Il pose en même temps que ce savoir entièrement transparent à lui-même est ce qui en constitue la vérité. 

[…] Le pas sans doute essentiel de Socrate assure l’autonomie de la loi du signifiant, et prépare pour nous ce champ du verbe qui lui aura permis de critiquer tout le savoir humain comme tel. Mais la nouveauté de l’analyse, si tant est que ce que je vous enseigne concernant la révolution freudienne soit correct, c’est justement ceci, que quelque chose peut se sustenter dans la loi du signifiant, non seulement sans que cela comporte un savoir, mais en l’excluant expressément, en se constituant comme inconscient, c’est-à-dire comme nécessitant à son niveau l’éclipse du sujet, pour subsister comme chaîne inconsciente, comme constituant ce qu’il y a d’irréductible, en son fond, dans le rapport du sujet au signifiant.

C’est pour cette raison que nous sommes les premiers, sinon les seuls, à ne pas être forcément étonnés que le discours proprement socratique, celui de l’épistémè, du savoir transparent à lui-même, ne puisse pas se poursuivre au-delà d’une certaine limite concernant tel objet, quand cet objet […] est l’amour.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 145

[ psychanalyse ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

résumé de lecture

Jung avait écrit les Types psychologiques en gardant à l’esprit le primat freudien de la sexualité, et celui de la volonté de puissance chez Adler, et en s’en démarquant.

En réalité, la genèse de l’ouvrage remonte à l’année 1913, quand Jung rompit avec l’orthodoxie freudienne. Tout ce qu’il a écrit jusqu’à la publication de 1921 peut être lu comme une série de notes évoluant progressivement vers l’élaboration d’une théorie unifiée des types. L’ombre de Freud plane sur l’ensemble de l’ouvrage : l’extraversion de Freud et l’introversion de Jung expliquent parfaitement pourquoi les deux hommes furent incapables de tirer parti de leurs différences. Par extrapolation à partir de leur cas et en s’appuyant sur d’autres exemples de querelles célèbres tirant leur origine d’un désaccord intellectuel, Jung avait cherché à comprendre comment les individus percevaient le monde extérieur et entraient en relation avec lui. Dans le domaine philosophico-religieux, il avait pris pour exemples saint Augustin et Pélage, Tertullien et Origène, et Luther et Zwingli. En philosophie, il s’était référé à Nietzsche et à ses deux approches de l’esthétique, apollinienne et dionysiaque, ainsi qu’aux deux types de savants, classiques et romantiques, distingués par le chimiste balte Wilhelm Ostwald. En littérature, enfin, il avait évoqué l’opposition entre les personnages de Prométhée et d’Epiméthée dans le poème de Carl Spitteler et le contraste entre la diastole et la systole, termes forgés par Goethe, pour désigner la dilatation et la contraction. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 433-434

[ objectif de démonstration ] [ psychanalyse ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anti-psychanalyse

Vas-y, demande.
Gitta - La psychanalyse me gêne tellement. Qu'y a-t'il de faux en elle ? (A Budapest on pratiquait la psychanalyse freudienne)
Je sens ce quelque chose de faux mais je ne peux pas dire pourquoi
- Elle démonte mais ne peut pas remonter.
C'est cela qui te trouble. Démonter est facile.
Gitta - Ceux qui la comprennent mieux que moi m'assurent que la psychanalyse reconstruit.
- Oui, ils recontruisent, mais comme les enfants le font sans raison avec des jeux de cubes. Ils jouent avec la tâche la plus sacrée. Ils sont plus coupables que tous les autres, car ils trompent ceux qui leur font confiance. Ils déchirent le vivant, celui qui est en train de prendre forme, et ils le pétrissent, ils l'écrasent.
C'est partout ainsi.
Ils collent ensemble les débris tombés, déchiquetés, morts.
Nous n'allons pas coller, ni l'heure à l'heure, ni le sourire au sourire, ni la main au pied, ni l'homme à l'homme.
Ils ont assez collés !
Le nouveau Vin n'est pas versé dans des cruches recollées, car il les fait éclater.
Cette colle se nomme : devoir, considération... et combien d'autres noms encore !
Inutile de repeindre l'endroit recollé !
Le Vin nouveau n'y sera pas versé.
Déjà, à l'approche du vin nouveau, tout ce qui est collé éclate en morceau.
Et ce n'est pas maintenant que tout cela s'est brisé, mais c'est maintenant que vient le Vin nouveau.
Ne craignez rien, vivez au nom de l'UN.

Auteur: Mallasz Gitta

Info: Dialogues avec l'ange, pp 101-102, Aubier 1990

[ channeling ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

structuration du langage

[…] la métonymie est au départ, et c'est elle qui rend possible la métaphore. Mais la métaphore est d'un autre degré que la métonymie. […]

Anna Freud endormie […] parle dans son sommeil - Grosses fraises, framboises, flans, bouillies.

Voilà quelque chose qui a l’air d’être du signifié à l’état pur. Et c'est la forme la plus schématique, la plus fondamentale, de la métonymie.  Sans aucun doute, elle les désire, ces fraises, ces framboises. Mais il ne va pas de soi que ces objets soient là tous ensemble. Qu'ils soient là, juxtaposées, coordonnés dans la nomination articulée, tient à la fonction positionnelle qui les met en position d'équivalence. C’est le phénomène essentiel.

S’il y a bien quelque chose qui nous montre indiscutablement qu’il ne s’agit pas là d’un phénomène d’expression pur et simple, qu’une psychologie, disons jungienne, nous ferait saisir comme un substitut imaginaire de l’objet appelé, c’est précisément parce que la phrase commence par quoi ? Par le nom de la personne, Anna Freud. C’est une enfant de dix-neuf mois, et nous sommes sur le plan de la nomination, de l’équivalence, de la coordination nominale, de l'articulation signifiante comme telle. C'est seulement à l'intérieur de ce cadre [métonymique] qu'est possible le transfert de signification [métaphore].

C'est le cœur de la pensée freudienne. L'œuvre commence par le rêve, ses mécanismes de condensation et déplacements, de figuration, ils sont tous de l'ordre de l'articulation métonymique, et c'est sur ce fondement que la métaphore peut intervenir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 361-362

[ grammaire ] [ inconscient ] [ psychanalyse ] [ contiguïté ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

crépuscule des idoles

Ce serait une erreur de surestimer l'influence des théories freudiennes sur l'idée que l'amour résulte de l'attirance sexuelle, ou plutôt qu'il n'est rien d'autre que la satisfaction sexuelle, réfléchie en un sentiment conscient. La chaîne causale procède essentiellement en sens inverse. Les théories de Freud furent en partie influencées par l'esprit du XIXème siècle ; en partie aussi , elles durent leur popularité à la mentalité qui s'imposa après la Première Guerre mondiale. Parmi les facteurs qui influencèrent à la fois les conceptions populaires et les conceptions freudiennes, relevons, tout d'abord, la réaction contre la moralité stricte de l'époque victorienne. Un second facteur qui a marqué les théories freudiennes, c'est l'image dominante de l'homme, fondée sur la structure du capitalisme. Pour prouver que le capitalisme correspondait aux besoins naturels de l'homme, il fallait montrer que l'homme était par nature compétitif et rempli d'hostilité envers autrui. Les économistes le "prouvèrent" en invoquant un insatiable désir de gain, et les darwiniens en énonçant la loi biologique de la survie du plus adapté. Pour sa part, Freud aboutit au même résultat en avançant l'hypothèse que l'homme est poussé par un désir sans limites, le désir de conquérir sexuellement toutes les femmes, et que seule la pression de la société l'en empêche. Il en résulte que les hommes sont fatalement jaloux les uns des autres : jalousie et rivalité qui persisteraient même en supposant que disparaissent leurs raisons sociales et économiques. En fin de compte, la pensée de Freud a hérité du matérialisme scientiste qui régnait au XIXème siècle.

Auteur: Fromm Erich

Info: "L'art d'aimer"

[ psychanalyse ] [ positivisme ] [ justification consumériste ] [ avidité disculpée ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma

théologie

PHILITT : À vous écouter, Jung ne satisfait ni au matérialisme exigé par la méthode freudienne, ni à la spiritualité suggérée par ses objets d’étude. Y a-t-il selon vous une contribution positive de Jung à la psychologie ?

AA : Tout n’est assurément pas noir, et le principal intérêt de l’œuvre de Jung, qu’aucune critique ne saurait ravir, est son caractère exemplaire en termes d’élaboration symbolique et imaginaire de ses pensées. Jung déploie une construction fantasmatique qui se constitue au fil des années en un corpus d’une incroyable inventivité et d’une cohérence propre. Il est toutefois important de ne pas oublier que cette démarche originale d’exégèse de soi est marquée par le fer d’une subjectivité qui abolit toute tentative d’objectivation et de généralisation. Le psychologue s’inscrivant dans la continuité de la psychologie analytique s’intéressera donc à Jung comme un exemple et un modèle de créativité, d’inventivité et d’originalité, sans se sentir obligé de transposer les phases typiques du processus d’individuation à sa propre trajectoire, et sans non plus les imposer comme données interprétatives à autrui. La psychologie analytique pourrait alors se rapprocher de la psychanalyse qui ne cherche pas à se résorber dans le discours scientifique, mais qui se propose comme un outil privilégié pour nous inviter à mettre en mots notre souffrance en démêlant les discours dans lesquels notre pensée est prise. J’estime que la psychanalyse ne vise donc pas à remplacer la religion mais, rappelant que le moi n’est pas tout, et qu’il ne pourra jamais l’être, elle invite le sujet à des questionnements d’ordre proprement religieux.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Interview sur https://philitt.fr/, le 17. 1.2022. A l'occasion de la sortie de son ouvrage, Jung et l’occulte. La psychologie analytique au regard de la Tradition (éditions R&N)

[ vingtième siècle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

psychologie analytique

J’ai une grande admiration pour Jung, pour le penseur et pour l’homme qu’il était. Je l’ai rencontré en août 1950 aux Conférences Eranos d’Ascona. Après une demi-heure de conversation, j’avais l’impression d’écouter un sage chinois ou un vieux paysan de l’Europe orientale, encore enraciné dans la Terre-Mère et cependant tout proche du Ciel. J’étais fasciné par l’admirable simplicité de sa présence, par la spontanéité, l’érudition et l’humour de sa conversation. Il avait, à l’époque, soixante-quinze ans. Je l’ai revu ensuite presque tous les ans, à Ascona ou à Zurich ; la dernière fois, un an avant sa mort, en 1960. Et à chaque rencontre j’étais profondément impressionné par la plénitude, et je dirais la "sagesse" de sa vie.

Son œuvre, il m’est difficile de la juger. Je ne l’ai pas lue entièrement et je n’ai pas l’expérience de la psychanalyse, freudienne ou jungienne. Jung s’intéressait au yoga et au chamanisme. L’intérêt pour l’alchimie est un autre de nos points communs. Vous savez que j’étais encore au lycée quand je me suis intéressé à l’alchimie et je crois bien avoir écrit mon premier livre sur l’alchimie indienne avant que Jung ait publié quelque chose dans ce domaine, mais quand je l’ai rencontré il avait écrit Psychologie et Alchimie. Nos voies, en somme, sont parallèles. Pour Jung l’alchimie est une image, ou un modèle, de l’individuation. Je ne sais pas exactement ce que je dois à Jung, j’ai lu bon nombre de ses livres, et notamment Psychologie du transfert ; j’ai eu de longues conversations avec lui à Eranos. Il croyait en une sorte d’unité fondamentale de l’inconscient collectif, et moi je considère également qu’il y a une unité fondamentale des expériences religieuses.

Auteur: Eliade Mircea

Info: (Entretiens avec Claude-Henri Rocquet) – L’épreuve du labyrinthe (Belfond)

[ témoignage ] [ éloge ] [ consensualité ]

 
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