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fric

Plus lucide que tous les pour et les contre, un homme du tiers, le libraire Ruault, est l'un des premiers "non-notables" à connaître la nouvelle, qui mettra du temps à émouvoir "la France profonde". C'est lui qui, dans une lettre à son frère, trouve les mots pour ce lever de rideau : " Il faut de l'argent, c'est tout dire ; il en faut pour les dépenses connues et inconnues ; il en faut pour l'ordinaire et pour l'extraordinaire ; il en faut pour cinq ou six rois qui règnent en France et qui puisent largement dans le trésor public (...) La finance est devenue si puissante, si orgueilleuse, si despote qu'il faut croire qu'elle ne peut aller plus haut et qu'elle périra infailliblement avant peu d'années. Quand la finance est honorée, dit Montesquieu, l'Etat est perdu. Une révolution effrayante est très prochaine, nous en sommes tout près, nous touchons à une crise violente. Les choses ne peuvent aller longtemps encore comme elles vont. Cela saute aux yeux. Tout est agio, finance, banque, escompte, emprunt, pari, virement, etc. Toutes les têtes sont tournées vers l'argent, sont folles de ces sortes de spéculations. Patience, nous verrons beau jeu en 1800 ! Vivons cependant et faisons en sorte de n'être pas emportés par la débâcle future.

Auteur: Manceron Claude

Info: Les hommes de la liberté, la révolution qui lève, 1785-1787, tome 4, p. 376

[ Gaule ] [ pouvoir ] [ historique ]

 

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hiver

le vent est si violent qu’il arrache les toits
il fait tomber les tours
les gens se défendent du froid comme ils peuvent
avec des peaux de bêtes et des braies mal cousues
on ne voit plus que leur visage
leurs cheveux tintent quand ils les secouent
c’est le bruit des glaçons
et leur barbe blanchie de gel scintille
même purs les vins sont durs comme la pierre
ils gardent la forme du pot
les gens ne les boivent pas
ils sucent des morceaux passés de main en main
et les ruisseaux s’arrêtent
contractés par le gel
c’est à la hache qu’on puise l’eau des lacs
le Danube lui-même
large comme le Nil
et qui mange la mer de ses sept embouchures
le Danube lui-même voit durcir ses eaux bleues
elles glissent à la mer par des chemins secrets
on peut passer à pied où voguaient les bateaux
les sabots des chevaux cognent les eaux gelées
et par ces ponts nouveaux les chariots sarmates
attelés à des bœufs avancent pesamment
je sais qu’on ne me croira pas
pourtant je suis témoin de ces prodiges
j’ai vu l’immense mer arrêtée sous la glace
j’ai vu les eaux figées sous sa croûte glissante
on marche sur les flots sans se mouiller les pieds
les dauphins pris dessous se meurtrissent le dos
aucun remous

Auteur: Ovide Publius Ovidius Naso

Info: Tristes Pontiques

[ grand froid ]

 

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reconnaissance

Le savoir et la connaissance ne sauraient faire bon ménage a dit un sage.
Je sais, chère Solrun, qu'il t'était, tout comme à bien d'autres, de plus en plus difficile d'affronter une des douloureuses épreuves de la vie. Cette épreuve-là ne pouvait s'accorder avec ton innocence naturelle et ta foi dans le bien. Solrun, tu n'étais pas forte, dans le sens où tu n'es pas parvenue à résister aux tentations qui, l'espace de quelques instants, donnent l'illusion d'une existence plus supportable. Mais tu étais plus forte que la plupart des gens quand il s'agissait d'atteindre le plus louable des objectifs, celui de faire don de ta personne afin de rendre les autres heureux et de leur insuffler ton énergie. Un jour est venu où tu ne pouvais plus donner, pas parce que tu n'avais plus rien à offrir mais parce que parce que ta générosité était mal interprétée et abusée.
Et, bien que la connaissance des hommes que t'a enseignée la vie ait fini par avoir raison de toi, le lieu dans lequel tu as élu domicile au fond de mon coeur est illuminé par la joie et la gratitude que tu m'aies permis de te connaitre. Tu continueras d'occuper cet espace pour toujours dans mon coeur. Je pourrai revenir puiser force et énergie dans les souvenirs que j'ai avec toi.

Auteur: Thorarinsson Arni

Info: Le temps de la sorcière, p 316

[ éloge ] [ deuil ] [ funèbre ] [ suicide ]

 

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parapsychologie

La maladie de Brocq était incurable jusqu'en 1951, date à laquelle un garçon de seize ans atteint d'un cas avancé de l'affliction fut adressé en dernier recours à un hypnothérapeute nommé A. A. Mason à l'hôpital Queen Victoria de Londres. Mason a découvert que le garçon était un bon sujet hypnotique et qu'il pouvait facilement être mis en état de transe profonde. Pendant que le garçon était en transe, Mason lui a dit que sa maladie de Brocq était en train de guérir et qu'elle disparaîtrait bientôt. Cinq jours plus tard, la couche d'écailles qui recouvrait le bras gauche du garçon s'est détachée, révélant une chair douce et saine. Au bout de dix jours, le bras était complètement normal. Mason et le garçon ont continué à travailler sur différentes parties du corps jusqu'à ce que toute la peau écailleuse ait disparu. Le garçon n'a plus présenté de symptômes pendant au moins cinq ans, après quoi Mason a perdu le contact avec lui. C'est extraordinaire, car la maladie de Brocq est une affection génétique, et s'en débarrasser ne se limite pas à contrôler des processus autonomes tels que les schémas de circulation sanguine et diverses cellules du système immunitaire. Il s'agit de puiser dans le plan directeur, notre ADN se programmant lui-même. Ainsi, il semblerait que lorsque nous accédons aux bonnes strates de nos croyances, notre esprit peut passer outre même notre constitution génétique.

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ thérapie ] [ médecine ] [ anecdote ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

islam

L'Occident est également très redevable de la science arabe, surtout celle qui a rayonné entre les VIIIe et XIVe siècles. Il lui doit non seulement la traduction d'ouvrages scientifiques de la Grèce antique, mais aussi des découvertes et inventions remarquables encouragées par des khalifes tels que Harun-al-Rachid et Al-Ma'mun qui vécurent au IXe siècle. Grâce à Al-Birumi, Al-Sufi Ibn Yunnus parmi d'autres, l'astronomie fait à cette époque des progrès considérables. Le grand mathématicien Al-Khawarizmi (à l'origine du mot "algorithme"), peut être considéré comme le père de l'algèbre (Al-Jabr en arabe). Le travail de ce savant s'appuie sur une longue tradition qui puise ses origines dans les mathématiques babyloniennes, grecques, hébraïques et indiennes. L'introduction de chiffres arabes (eux-mêmes d'origine indienne) a débloqué une arithmétique qui stagnait depuis Euclide. La trigonométrie et la géométrie font des percées décisives grâce à Ibn Rushd (plus connu sous le nom d'Averroès), Al-Battani et Al-Khayyami. La médecine n'est pas non plus en reste notamment avec Avicenne ("le Galien de l'Islam"), Maïmonide (juif espagnol de culture arabe, médecin de Saladin et auteur d'une dizaine de livres), Al-Nafis (spécialiste de la circulation pulmonaire) et Ibn-Al-Quff (auteur d'un traité de chirurgie). [...] Pourquoi l'Europe, si prompte à reconnaître l'héritage de la culture scientifique de la Grèce antique, est-elle donc si réticente à admettre que la civilisation musulmane a largement contribué au patrimoine scientifique de l'humanité sans laquelle elle n'aurait pu se développer ?

Auteur: Girod Michel

Info: Penser le racisme, Calmann-Levy, 2004, pages 101-102

[ histoire ] [ sciences ]

 

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arts modernes

Si la machine est entrée en contact avec la sexualité, ce n’est pas pour collaborer avec elle mais pour puiser dans la violence que celle-ci accumule l’énergie dont elle a besoin ; pour faire de la danse un processus de transformation et, des danseurs eux-mêmes, des transformateurs dont la fonction et le devoir ne consistent qu’à transformer l’énergie animale en énergie mécanique.

[...] Dans la frénésie de la danse, la machine libère bien – puisque, dans son exigence autocratique, elle ne tolère aucune autre énergie – la puissance vitale excédentaire, mais elle ne la laisse se perdre qu’après s’être assurée que le processus de cette dépense emprunte la forme même de son mouvement mécanique. Les musiques qui accompagnent cette danse ont toujours une allure impersonnelle et automatique. La fureur de la répétition, qui neutralise en elles tout sentiment du temps et piétine toute temporalité, est la fureur du fonctionnement de la machine. Et la syncope qu’elles ont érigée en principe n’est peut-être pas seulement une caractéristique "musicale", quelque chose comme une "ritournelle". Elle est aussi le symbole de l’obstination sans faille avec laquelle le rythme de la machine pénètre littéralement celui du corps humain.

[...] ce que le danseur danse n’est plus seulement l’apothéose de la machine mais aussi, en même temps, une cérémonie d’abdication et de mise au pas, une pantomime enthousiaste de la défaite la plus absolue.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 103-104, chapitre consacré au jazz

[ interprétation mécaniciste ] [ mise en conformité technologique ] [ critique ] [ anti ] [ transe mécanique ] [ rythme inhumain ] [ perfection électronique ] [ homme-machine ]

 
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ambiance rasta

La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches.

Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.

Auteur: Clapton Eric

Info: E.C. : The Autobiography

[ haschisch ]

 

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singularités

Bien que le concept d'inconscient collectif de Jung ait eu un impact énorme sur la psychologie et soit désormais adopté par des milliers de psychologues et de psychiatres, notre compréhension actuelle de l'univers ne fournit aucun mécanisme permettant d'expliquer son existence. L'interconnexion de toutes les choses prédite par le modèle holographique offre toutefois une certaine explication. Dans un univers où toutes les choses sont interconnectées à l'infini, toutes les consciences sont également interconnectées. Malgré les apparences, nous sommes des êtres sans frontières. Ou, comme le dit Bohm, "au fond, la conscience de l'humanité est une. "

Si chacun d'entre nous a accès au savoir inconscient de toute la race humaine, pourquoi ne sommes-nous pas tous des encyclopédies ambulantes ? Le psychologue Robert M. Anderson Jr, de l'Institut polytechnique Rensselaer de Troy dans l'État de New York, pense que c'est parce que nous ne sommes capables de puiser dans l'ordre implicite que les informations directement en adéquation avec nos souvenirs. Anderson appelle ce processus sélectif "résonance personnelle" et le compare a un diapason qui n'entre n'entre en résonance (ou ne déclenche une vibration) avec un autre diapason que si ce dernier possède quelque structure, forme ou taille similaires. "Du à  la résonance personnelle, une part assez faible de la variété presque infinie d'images de la structure holographique implicite de l'univers est accessible à la conscience personnelle d'un individu", explique Anderson. "Ainsi, lorsque certaines personnes éveillées ont pu entrevoir cette conscience unitive il y a des siècles, elles n'ont pas rédigé la théorie de la relativité à cause d'un contrexte trop différent de celui dans lequel Einstein a étudié la physique."

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: The Holographic Universe

[ individus ] [ carcan anthropocentrique ] [ collectifs syntonisés ]

 
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culture

L'étude des textes ne peut jamais être assez recommandée ; c'est le chemin le plus court, le plus sûr et le plus agréable pour tout genre d'érudition ; ayez les choses de première main ; puisez à la source ; maniez, remaniez le texte ; apprenez-le de mémoire ; citez-le dans les occasions ; songez surtout à en pénétrer le sens dans toute son étendue et dans ses circonstances ; conciliez un auteur original, ajustez ses principes, tirez vous-même les conclusions ; les premiers commentateurs se sont trouvés dans le cas où je désire que vous soyez : n'empruntez leurs lumières, et ne suivez leurs vues, qu'où les vôtres seraient trop courtes ; leurs explications ne sont pas à vous, et peuvent aisément vous échapper ; vos observations au contraire naissent de votre esprit et y demeurent, vous les retrouverez plus ordinairement dans la conversation, dans la consultation et dans la dispute. Ayez le plaisir de voir que vous n'êtes arrêté dans la lecture que par les difficultés qui sont invincibles, où les commentateurs et les scoliastes eux-mêmes demeurent courts, si fertiles d'ailleurs, si abondants et si chargés d'une vaine et fastueuse érudition dans les endroits clairs, et qui ne font de peine ni à eux ni aux autres. Achevez ainsi de vous convaincre par cette méthode d'étudier, que c'est la paresse des hommes qui a encouragé le pédantisme à grossir plutôt qu'à enrichir les bibliothèques, à faire périr le texte sous le poids des commentaires ; et qu'elle a en cela agi contre soi-même et contre ses plus chers intérêts, en multipliant les lectures, les recherches et le travail qu'elle cherchait à éviter.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères/Oeuvres/la Pléiade/Gallimard 1951, p.430 XV, 72

[ curiosité ] [ littérature ]

 

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théorie psychanalytique

Je ne crois plus à mes neurotica. [...] Les déceptions continuelles dans les tentatives pour mener une analyse à son véritable terme, la fuite des personnes qui pendant un certain temps avaient été les mieux accrochées, l’absence des succès complets sur lesquels j’avais comptés, la possibilité de m’expliquer autrement, de la manière habituelle, les succès partiels : voilà le premier groupe. Ensuite, la surprise de voir que dans l’ensemble des cas il fallait incriminer le père comme pervers, sans exclure le mien, le constat de la fréquence inattendue de l’hystérie, où chaque fois cette même condition se trouve maintenue, alors qu’une telle extension de la perversion vis-à-vis des enfants est quand même peu vraisemblable. [...] Puis, troisièmement, le constat certain qu’il n’y a pas de signe de réalité dans l’inconscient, de sorte que l’on ne peut pas différencier la vérité et la fiction investie d’affect. (Dès lors, la solution qui restait, c’est que la fantaisie sexuelle s’empare régulièrement du thème des parents). Quatrièmement, la considération que dans la psychose la plus profonde le souvenir inconscient ne perce pas, de sorte que le secret des expériences vécues dans la jeunesse ne se trahit pas, même dans le délire le plus confus. [...]

Ainsi influencé, j’étais prêt à renoncer à deux choses, la solution complète d’une névrose et la connaissance certaine de son étiologie dans l’enfance. Maintenant, je ne sais absolument pas où j’en suis, car je n’ai pas réussi à comprendre théoriquement le refoulement et son jeu de forces. Il semble à nouveau envisageable que seules des expériences vécues ultérieures donnent le coup d’envoi à des fantaisies qui retournent puiser dans l’enfance, et de ce fait le facteur d’une disposition héréditaire reconquiert un domaine hors duquel je m’étais donné pour tâche de le refouler dans l’intérêt de l’élucidation de la névrose.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Wilhelm Fliess du 21 septembre 1897, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ doute ] [ remise en question ] [ erreurs ]

 

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