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éthique

A présent, nous pouvons faire ce que nous voulons, et la seule question est : que voulons-nous ? A la fin de notre progrès, nous nous trouvons au même point qu’Adam et Eve : tout ce à quoi nous sommes confrontés, c’est la question morale.

Auteur: Frisch Max

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[ liberté ] [ limite ] [ stase ] [ problématique récurrente ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

genèse

Le Serpent propose un marché de dupes à Eves, il lui fait croire qu’elle et Adam ne mourront plus, qu’ils seront "comme des dieux". Et en effet, c’est à partir de cette séquence du "péché originel" qu’Adam et Eve ont de la progéniture. C’est-à-dire qu’ils acquièrent une sorte d’immortalité, oui, mais en tant qu’espèce, pas en tant qu’individus. Parallèlement, lorsque Dieu s’aperçoit qu’Adam et Eve lui ont désobéi, les châtiments qu’il leur annonce sont extrêmement différents : à l’homme il promet la mort, tandis qu’à la femme il assigne des "enfantements dans la douleur". Après la Faute, en somme, leurs destins divergent. Et l’équivalent des grossesses pour la femme est la mort pour l’homme. Et, dans les attendus du Jugement divin, la mort n’est nullement programmée pour les femmes, de même que la procréation n’est pas mentionnée dans le cahier des charges des hommes. C’est un épisode extrêmement curieux qui demanderait une très longue analyse… 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 291

[ chute ] [ mystères ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Lénine espérait éveiller intelligemment les masses sur les questions religieuses. Selon lui, la religion n’existait que parce qu’il y avait un chaos terrestre, elle agissait en quelque sorte comme un contrepoids à la misérable condition de l’homme. Sur ce dernier reposait un pouvoir exploiteur. En supprimant le premier et le second, toute forme de mysticisme finirait par être balayé. Mais une simple éducation marxiste ne peut suffire, il souhaitait que l’on transmette une éducation qui soit la plus large possible, en diffusant la littérature du XVIIIe siècle de certains philosophes considérés comme athées (en fait, la plupart étaient déistes). De plus, la proclamation de la liberté de cultes devait principalement favoriser les religions minoritaires pour en finir avec l’orthodoxie, et petit à petit amener celles-ci à prendre conscience de leurs incohérences. Lénine avait une vision purement tactique, n’hésitant même pas à en 1905 à envisager une alliance avec le clergé orthodoxe s’opposant au régime. Il acceptait au sein du parti des croyants et souhaitait que l’athéisme ne soit pas mis en avant. En fait, il suivait la même stratégie qu’Adam Weishaupt, le fondateur des Illuminés de Bavière, dans sa volonté d’éduquer une élite de citoyens vertueux.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 697-698

[ projet ] [ méthode ] [ utopie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

LSD

"J’avais pris ma pilule à onze heures. Une heure et demie plus tard, j’étais assis dans mon cabinet de travail, contemplant attentivement un petit vase en verre. Le vase ne renfermait que trois fleurs - une rose Belle-de-Portugal, largement épanouie, d’un rose-coquillage, avec un soupçon, à la base de chaque pétale, d’une teinte plus chaude, plus enflammée ; un gros oeillet magenta et crème ; et, violet pâle à l’extrémité de sa tige brisée, le bouton fier et héraldique d’un iris. Fortuit et provisoire, le petit bouquet violait toutes les règles du bon goût traditionnel. Au déjeuner, ce matin-là, j’avais été frappé de la dissonance vive de ses couleurs. Mais la question n’était plus là. Je ne regardais plus, à présent, une disposition insolite de fleurs. Je voyais ce qu’Adam avait vu le matin de sa création - le miracle, d’instant en instant, de l’existence dans sa nudité.
"Est-ce agréable ?" demanda quelqu’un. (Pendant cette partie de l’expérience, toutes les conversations étaient enregistrées au moyen d’une machine à dicter, et j’ai pu me rafraîchir la mémoire quant à ce qui a été dit.)
Ni agréable, ni désagréable. "Cela est, sans plus." Istigkeit – n’était-ce pas là le mot dont maître Eckhart aimait à se servir ? Le fait d’être. L’Être de la philosophie platonicienne, – sauf que Platon semble avoir commis l’erreur énorme et grotesque de séparer l’Être du devenir, et de l’identifier avec l’abstraction mathématique de l’idée. Jamais il n’avait pu voir, le pauvre, un bouquet de fleurs brillant de leur propre lumière intérieure, et quasi frémissantes sous la pression de la signification dont elles étaient chargées ; jamais il n’avait pu percevoir que ce que signifiaient d’une façon aussi intense la rose, l’iris et l’oeillet, ce n’était rien de plus, et rien de moins, que ce qu’ils étaient une durée passagère qui était pourtant une vie éternelle, un périr perpétuel qui était en même temps un Être pur, un paquet de détails menus et uniques dans lesquels, par quelque paradoxe ineffable et pourtant évident en soi, se voyait la source divine de toute existence.
Je continuai à regarder les fleurs, et dans leur lumière vivante, il me sembla déceler l’équivalent qualitatif d’une respiration - mais d’une respiration sans retours à un point de départ, sans reflux récurrents, mais seulement une coulée répétée d’une beauté à une beauté rehaussée, d’une profondeur de signification à une autre, toujours de plus en plus intense. Des mots tels que Grâce et que Transfiguration me vinrent à l’esprit, et c’était cela, bien entendu, entre autres, qu’ils représentaient. Mes yeux passèrent de la rose à l’oeillet, et de cette incandescence plumeuse aux banderoles lisses d’améthyste sentimentale qui étaient l’iris. La Vision de Béatitude, Sat Chit Ananda, la Félicité de l’Avoir-Conscience, - pour la première fois je comprenais, non pas au niveau verbal, non pas par des indications rudimentaires ou à distance, mais d’une façon précise et complète, à quoi se rapportaient ces syllabes prodigieuses. Et je me souvins alors d’un passage que j’avais lu dans l’un des essais de Suzuki. "Qu’est-ce que le Corps-Dharma du Buddha ?" (Le Corps-Dharma du Buddha est une autre façon de dire : l’Esprit, l’Être, le Vide, la Divinité.) Cette question est posée dans un monastère Zen, par un novice plein de sérieux et désorienté. Et, avec la prompte incohérence de l’un des Frères Marx, le Maître répond : "La haie au fond du jardin." - "Et l’homme qui se rend compte de cette vérit" demande le novice, d’un ton dubitatif, "qu’est-il, lui, si j’ose poser cette question ?" Groucho lui applique sur les épaules un coup vigoureux de son bâton, et répond : "Un lion aux cheveux d’or."

Ce n’avait été, lorsque je l’avais lu, qu’une absurdité vaguement grosse de quelque sens caché. Maintenant, c’était clair comme le jour, aussi évident qu’un théorème d’Euclide. Bien entendu, le Corps-Dharma du Buddha, c’était la haie au fond du jardin. En même temps, et non moins manifestement, c’était ces fleurs, c’était toute chose qu’il me plaisait – ou plutôt, qu’il plaisait au non-moi béni et délivré pour un instant de mon étreinte étouffante – de regarder. Les livres, par exemple, dont étaient tapissés les murs de mon cabinet. Comme les fleurs, ils luisaient, quand je les regardais, de couleurs plus vives, d’une signification plus profonde. Des livres rouges, semblables à des rubis ; des livres émeraude ; des livres reliés en jade blanche ; des livres d’agate, d’aigue-marine, de topaze jaune ; des livres de lapis-lazuli dont la couleur était si intense, si intrinsèquement pleine de sens, qu’ils me semblaient être sur le point de quitter les rayons pour s’imposer avec plus d’insistance encore à mon attention."

Auteur: Huxley Aldous

Info: Les portes de la perception

[ drogue ] [ spiritualité ]

 
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