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excuse

[...] nous ne pouvons pardonner que si nous faisons preuve d’une certaine tolérance envers notre propre volonté de vengeance et nos désirs de représailles. Cette affirmation implique que le pardon est impossible si l’objet a été introjecté car l’agressivité se retourne alors contre le moi.

En d’autres termes, nous ne pouvons pardonner qu’après avoir tiré vengeance de l'objet ou du moi transformé par l’introjection de ce dernier. Au niveau inconscient, la vengeance est inéluctable : si elle ne porte pas sur l’objet externe, elle porte sur l’objet introjecté dans le moi.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 360

[ miséricorde ] [ indulgence ] [ économie psychologique ]

 
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saturation

Maintenant il y a des centaines de milliers d’écrivains et des milliers de revues littéraires et des tas d’éditeurs et des tas de critiques, mais principalement, des centaines de milliers d’écrivains. Imaginons que t’appelles un plombier demain. Il viendra chez toi avec son serre-tube dans une main, son déboucheur dans l’autre, et un petit livret de ses madrigaux choisis rangé dans la poche arrière près de son trou du cul. Même un kangourou au zoo, va le voir, tu peux être sûr qu’après t’avoir reluqué un moment il sortira une liasse de poèmes de sa poche, dactylographiés, interligne simple sur papier imperméable 21 x 29.7 /format A4.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à Carl Weissner, 23 février 1981

[ phénomène de masse ] [ insignifiance ]

 

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rétrospectif

Dans "ce qui se passe", cela se passe sans que nous ayons l’impression d’y avoir été pour grand chose, ce n’est qu’après-coup que nous "reconstruisons l’histoire" pour essayer de donner du sens, un semblant de cohérence à notre existence, en produisant un récit plus ou moins convaincant qui nous donne l’illusion de maîtriser le cours de notre vie, alors que nous ne sommes le plus souvent que les observateurs passifs de ce qu’on appelle "le cours des choses" (ou "le destin"), raison pour laquelle nous passons notre temps à refouler l’inquiétude que notre radicale passivité génère en nous engageant dans toutes sortes de distractions, d’actions, de divertissements...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 25.11.2020

[ jouets de l'inconscient ] [ surdéterminés ]

 

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trouille

Au moment même de la peur, l’appelle-t-on “peur” ? Ou cela n’arrive-t-il qu’après ? Bien évidemment, cela n’arrive qu’après ! Cela signifie qu’on se rappelle immédiatement après que la réaction se soit produite les peurs plus anciennes remisées dans le cerveau. La mémoire dit : “C’est la peur”. Au moment précis de la réaction, on ne l’appelle pas “peur”. Ce n’est qu’après l’évènement qu’on l’appelle ainsi. On lui donne le nom “peur” parce qu’on se souvient des autres incidents qui se sont produits et que l’on avait appelés “peur”. On se rappelle ces peurs passées et la nouvelle réaction survient que l’on identifie immédiatement avec le mot “peur”. C’est assez simple. Ainsi, la mémoire agit toujours sur le présent.

Auteur: Jiddu Krishnamurti

Info: Le réseau de la pensée

[ émotion ] [ conditionnement ]

 

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symbiose

L’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine. C’est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. […] Les échanges d’influences entre milieux très différents ne sont pas moins indispensables que l’enracinement dans l’entourage naturel. Mais un milieu déterminé doit recevoir une influence extérieure non pas comme un apport, mais comme un stimulant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nourrir des apports extérieurs qu’après les avoir digérés, et les individus qui le composent ne doivent les recevoir qu’à travers lui.

Auteur: Weil Simone

Info: L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949

[ ancrage-passage ] [ interactions ] [ appartenance ]

 

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femmes-hommes

Bonaparte le tueur, à dix-huit ans, rencontra sous les portes de fer du Palais-Royal une petite prostituée. Elle avait le teint pâle et elle grelottait de froid. Mais "il fallait vivre", lui dit-elle. Ni toi, ni moi, nous ne savons le nom de cette petite que Bonaparte emmena, par une nuit de novembre, dans sa chambre, à l’hôtel de Cherbourg. Elle était de Nantes, en Bretagne. Elle était faible et lasse, et son amant venait de l’abandonner. Elle était simple et bonne ; sa voix avait un son très doux. Bonaparte se souvint de tout cela. Et je pense qu’après le souvenir du son de sa voix l’émut jusqu’aux larmes et qu’il la chercha longtemps, sans jamais plus la revoir, dans les soirées d’hiver.

Auteur: Schwob Marcel

Info: Le livre de Monelle, p 152

[ fraternité ] [ anecdote ]

 

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sublimation

Prenez une daphnie. Ça ressemble à une minuscule crevette, mais en beaucoup plus simple. Ça se trouve dans tous les cours d’eau. Dans je ne sais quoi dont on peut dire qu’il lui sert d’organe auditif, mais en même temps vestibulaire, c’est-à-dire équilibratoire, la daphnie a ce qu’on appelle un otolithe*. […] Cela devient très amusant si, à la place de l’otolithe, vous mettez un petit bout de fer, et qu’après vous jouez avec des aimants autour. Ça la fait jouir, on ne peut que le présumer aux attitudes diversement extraordinaires qu’elle prend. C’est tout à fait un homme dans sa vie morale.
L’objet a joue ce rôle par rapport à la vacuole**. Autrement dit, il est ce qui chatouille das Ding par l’intérieur. Voilà. C’est ce qui fait le mérite essentiel de tout ce qu’on appelle oeuvre d’art.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire XVI, l'un autre à l'autre. Leçon XIV. *Concrétion minérale de l'oreille interne, qui sert à l'équilibration **Renvoie à à La Chose, au trou autour duquel danse le désir.

[ culture ] [ dérision ] [ humilité ] [ égocentrisme ]

 

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évolution

Sur le lien entre l’art et l’homme, il y a un très bon passage dans Le Livre du rire et de l’oubli de Milan Kundera. Il raconte comment son père lui a expliqué l’histoire de la musique : au début, il y avait une dominante et toutes les notes étaient au service de la dominante ; après, on a commencé à mettre plusieurs dominantes et cela devenait très compliqué, parce que chaque note était à la fois vassale de l’une et de l’autre. Et, un jour, un grand révolutionnaire est arrivé et a dit : " Toutes les notes sont égales " ; et il a inventé la musique dodécaphonique puis sérielle, avec un système pour que toutes les notes soient égales. Son père conclut par le malheur qu’après lui, on ne pouvait plus rien faire : puisque on peut se donner les règles qu’on veut, on se perd et on ne sait plus où commence la musique et où commence le bruit.

Auteur: Benasayag Miguel

Info: Fabriquer le vivant ?

[ ordre ] [ désordre ] [ tonalité ]

 

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concentration

- Quand tu lui racontais toutes ces histoires sur les fleurs, il était enchanté, dit Cate. Il aime bien apprendre.
- Ne t’y fie pas. Les gosses s’emballent pour ces choses-là comme pour faire la guerre.
Elle me regarda, surprise.
- Moi aussi, par exemple, lui dis-je, j’aimais bien les sciences, quand j’étais môme. Et je ne suis devenu rien du tout.
- Mais qu’est-ce que tu dis ? Tu as passé ta thèse, tu es professeur. Je voudrais bien savoir toutes les choses que tu sais.
- Etre quelqu’un, c’est autre chose, dis-je lentement. Tu n’en as aucune idée. Il y faut de la chance, du courage, de la volonté. Surtout du courage. Le courage de demeurer seul comme si les autres n’existaient pas, et de penser uniquement à ce qu’on fait. De ne pas se troubler si les gens s’en fichent. Il faut attendre des années, peut-être même mourir avant. Et voilà qu’après sa mort, avec un peu de chance, on devient quelqu’un.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La maison sur la colline, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, pages 279

[ individuation ]

 

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source créatrice

Avais-je oublié Humboldt, ce personnage de Saul Bellow qui aimait à rappeler le jour où Artaud avait invité les intellectuels les plus brillants de Paris à une conférence ? Quand ils furent tous réunis, il ne lut rien, il monta sur scène et se contenta de crier comme un animal sauvage. Il semblerait qu’après avoir ouvert la bouche, Artaud n’ait pas arrêté de pousser des cris tonitruants tandis que les intellectuels parisiens effrayés ne bougeaient pas de leurs sièges. Pour eux, c’était un acte délicieux. Pourquoi ? Humboldt dit qu’Artaud avait d’une certaine façon compris que le seul art qui pouvait intéresser les intellectuels était celui qui célébrerait la primauté des idées. Les artistes devaient intéresser les intellectuels, la nouvelle classe. Aussi la situation de la culture et de l’histoire de la culture était-elle devenue le thème de l’art. C’est pourquoi un auditoire raffiné de Français écoutait respectueusement Artaud quand il criait. Pour eux, le but exclusif de l’art était de suggérer et d’inspirer des idées…

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Impressions de Kassel

[ cri primal ] [ beaux-arts ]

 

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