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idiomes

Le langage fonctionne de deux façons : il nous ouvre une petite fenêtre sur l’existence d'un monde indépendant, mais (via ses structures et son vocabulaire propres) il détermine comment nous voyons ce monde. On pourrait avancer que l’action du langage sur notre réalité est restrictive, réductrice, limitante, et peut-être trompeuse. C’est bien le cas. " Le menu n’est pas le repas ". Mais plutôt que de répudier le langage et de marmonner des Vérités Indicibles, nous devons retourner au cœur du langage. Faire du langage une clairvoyance, se libérer grâce à lui et trouver en lui le prisme d’une vision du monde qui nous transcende, cela revient à extrêmement bien connaître l’esprit et le langage, et à jouer avec leurs nombreuses possibilités sans nourrir d’attachement particulier envers elles. En procédant ainsi, une langue dévoile des surprises et des aspects qui nous émerveillent. La créativité n’est pas une chose externe que le poète apporte au langage, mais elle est la fonction d’une lecture double ; un motif caché ou inaperçu dans la fabrique du monde est mis au grand jour depuis les profondeurs du langage.

Auteur: Snyder Gary

Info:

[ retournement ] [ mise en question ] [ dualité ] [ renversement ] [ distanciation ] [ système fermé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réalité

La question est donc de savoir comment distinguer la vraie croyance (ou croyance du réel) de la fausse (ou croyance dans la fiction). Or, comme nous l'avons vu dans l'article précédent, les idées de vérité et de mensonge, dans leur plein développement, n'ont qu'exclusivement le mode empirique pour se forger des opinions. [—]

D'autre part, tous les adeptes de la science sont animés d'un joyeux espoir que les processus d'investigation, si poussés assez loin, donneront une certaine solution à chaque question à laquelle ils l'appliquent. Cette activité de la pensée par laquelle nous sommes conduits, non pas là où nous le souhaitons, mais vers un but prédestiné, est comme l'opération du destin. Aucune modification du point de vue adopté, aucune sélection d'autres faits à étudier, aucun penchant naturel de l'esprit même, ne peut permettre à un homme d'échapper à l'opinion prédestinée. Ce grand espoir s'incarne dans la conception de la vérité et du réel. L'opinion qui est destinée à être finalement acceptée par tous ceux qui enquêtent, est ce que nous entendons par vérité, et l'objet représenté dans cette opinion est le réel.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: How to Make Our Ideas Clear. Popular Science Monthly, 12, 286-302. (1878).

[ consensus anthropomorphe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écologie

Beaucoup de gens demandent : "Pensez-vous que les humains sont des parasites ?" C'est une idée intéressante qui mérite réflexion. On parle volontiers de l'humanité comme d'un virus qui se propage sur la terre. En effet, nous ressemblons à une sorte de biofilm étrange qui se propage dans le paysage. Une bonne métaphore ? Si la biosphère est notre hôte, nous l'utilisons à notre profit. Nous la manipulons. Nous modifions les flux d'éléments tels que le carbone et l'azote à notre avantage, souvent au détriment de la biosphère dans son ensemble. Si on observe la situation actuelle des récifs coralliens ou des forêts tropicales, on s'aperçoit que notre hôte ne se porte pas très bien en ce moment. Les parasites sont très sophistiqués, très évolués et très performants, comme en témoigne leur diversité. Les humains ne sont pas de très bons parasites. Les parasites qui réussissent font un très bon travail d'équilibre, en utilisant leurs hôtes et en les maintenant en vie. Tout est une question d'adaptation à un hôte particulier. Dans notre cas, nous n'avons qu'un seul hôte et devons donc être particulièrement prudents.

Auteur: Zimmer Carl

Info: Discours à l'université de Columbia, "Le pouvoir des parasites".

[ environnementalisme ] [ hommes inconséquents ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophe-sur-philosophe

Alors qu'il [Spinoza] se frottait à je ne sais quel souvenir, il se mit à réfléchir à la question de savoir ce qui était demeuré en lui du fameux morsus conscientiæ* — en lui qui avait rangé le bien et le mal parmi les imaginations de l’homme et avait défendu avec colère son Dieu "libre" contre ces blasphémateurs qui prétendaient que Dieu n’agit que sub ratione boni ("ce qui s’appellerait assujettir Dieu au destin et serait la plus étrange des absurdités" — ). Le monde, pour Spinoza, était revenu à cet état d’innocence où il se trouvait avant l’invention de la mauvaise conscience : que devenait alors le morsus conscientiæ ? "L’antithèse du gaudium, se dit-il enfin, — une tristesse accompagnée de l’image d’une chose passée dont l’événement a trompé toute attente." (Eth., III, propos. XVIII, schol. I. II.) Des milliers d’années durant les malfaiteurs n’ont eu, au sujet de leur "méfait", d’autre impression que celle dont parle Spinoza, comme d’une impression non personnelle : "ici il y a eu un accident imprévu", et non : "je n’aurais pas dû faire cela."

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale, §15. *douleur de conscience

[ culpabilité ] [ moralité ] [ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enseignement

J’avais des élèves réputés nuls, déglingués... Ce n’était pas de leur faute, mais ils étaient dans un désarroi scolaire total et, surtout, ils affirmaient ne pas aimer lire. Si vous croyez un enfant qui vous dit qu’il n’aime pas lire, alors il est foutu. Et vous, en tant que professeur vous êtes foutu aussi. Il ne faut surtout pas le croire ! En réalité, ce qu’il vous dit c’est : " J’ai peur de la question que tu vas me poser inévitablement une fois que j’aurai lu. " Donc, pour réconcilier cet enfant avec la lecture, il faut lui en faire cadeau et lui lire quelque chose à voix haute. Le procédé rencontre d’abord une résistance, ils vous disent : " on a passé l’âge ". Evidemment, vous les piégez en cinq petites minutes avec les textes les plus merveilleux de la littérature. Ils disent : "Le Père Goriot, non c’est chiant, c’est au programme !" Là vous leur lisez la fin, l’agonie de ce pauvre père Goriot, et vous avez une classe de caïds qui chiale ! Et à la mort d’Emma Bovary, ils pleurent !

Auteur: Pennac Daniel

Info: Entretien à Télérama dans le cadre de Nuit de la lecture, 18/01/2018

[ pédagogie ] [ école ]

 

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rangement

Même s'il n'en subsiste aujourd'hui qu'une infime partie, la " Grande Encyclopédie de l'Ere Yongle" (Yongle Dadian), compilée au début du XV°s, appartient au patrimoine culturel de la civilisation chinoise. Cette somme, à vrai dire, et assez inclassable. Est-elle un " congshu", c'est-à-dire une "collection d'ouvrages" ? Ou bien un " leishu", un " ouvrage classé par matières", traduit en français, faute de mieux, par le terme "encyclopédie" ? Stricto sensu, elle n'est ni l'un ni l'autre - ou les deux à la fois - et la traduction par " Grande Encyclopédie" n'est qu'une convention. " Grande bibliothèque" irait tout aussi bien. En effet, les 7 à 8000 ouvrages qu'elle contient y ont été insérés dans leur intégralité (ce qui relève de la bibliothèque), mais par fragments, selon le sujet traité dans tel ou tel de leurs passages (ce qui ressemble à une encyclopédie). La méthode de classement retient l'attention par son originalité : le classement n'est pas par matières, comme il est d'usage dans les encyclopédies chinoises ( administration, rituel etc), mais par mots, comme dans un dictionnaire. Bibliographiquement parlant, la " Grande Encyclopédie" procède donc de plusieurs genres à la fois.

Auteur: Boucheron Patrick

Info: Histoire du monde au XVe siècle, p. 482

[ classification ] [ littérature ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ historique ] [ question ]

 

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démographie

Contrairement à la vulgate véhiculée par l'extrême droite et qui a contaminé une bonne partie des esprits conservateurs, et parfois même progressistes, les flux migratoires vers la France sont à point historiquement bas : de l'ordre de 280 000 personnes par an, dont 80 000 d'origine européenne et 60 000 étudiants (dont un tiers environ ne restera pas en France). Ramenée à la population française, la proportion terrifiante de ces envahisseurs sur le sol national atteint 0,4 %. [...] Ces entrées représentent environ trois fois moins que le nombre de naissances sur le sol français, lui-même alimenté par une contribution des immigrés dix-neuf fois inférieure à celle des autochtones. A ce rythme - celui des entrées et celui des naissances -, on pourra attendre encore longtemps le "grand remplacement" de la population gauloise par des hordes barbares au sang impur : il est matériellement impossible.
[...]
Comme souvent, le discours mythologique est un écran de fumée toxique : la vraie question nationale n'est pas l'insoutenabilité de l'immigration actuelle, mais la défaillance de l'intégration sociale des immigrés d'hier et de leurs enfants.

Auteur: Eloi Laurent

Info: Nos mythologies économiques, P59

[ enfumage ]

 

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question

La beauté du Tout est-elle vraiment rehaussée par notre agonie ?  Le Tout est-il vraiment beau ? Et qu'est-ce que la beauté ? Tout au long de son existence, l'homme s'est efforcé d'entendre la musique des sphères, et il lui a semblé, à l'occasion, en saisir une phrase, voire même un soupçon de la forme entière de cette musique. Pourtant, il ne peut jamais être sûr de l'avoir vraiment entendue, ni même de l'existence d'une musique aussi parfaite. C'est inévitable, car si elle existe, elle n'est pas pour lui dans sa petitesse. Mais une chose est sûre. L'homme lui-même, à tout le moins, est une musique, un thème courageux qui produit une musique inspirée de son univers, sa matrice de tempêtes et d'étoiles. L'homme lui-même, à sa propre échelle, sera à jamais une beauté dans la forme éternelle des choses. Il est très bon d'avoir été un homme. Nous pouvons donc aller de l'avant ensemble, rire au cœur, et en paix, reconnaissants pour le passé et pour notre propre courage. Car il y aura un jour, finalement, une juste conclusion à cette brève musique qu'est l'homme.

Auteur: Stapledon William Olaf

Info: Last and first men

[ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sciences

Grosso modo, les nominalistes ont conçu l'élément principal de la cognition comme étant une simple commodité pour comprendre tel ou tel fait, ne signifiant donc rien d'autre que la connaissance, tandis que les réalistes, encore plus sommairement, considéraient le général, pas uniquement comme la fin et le but du savoir mais aussi comme l'élément le plus important de l'être. Telle était et telle est une question qui est aujourd'hui plus pressante que jamais, Ernst Mach, par exemple, considérait que la généralisation est un simple moyen d'économiser le travail tandis que Hegeler, bien qu'il fasse l'éloge de Mach, pense qu'il a dit que l'homme est immortel alors qu'il a seulement avancé que son influence le fait survivre.

Selon le point de vue nominaliste, la seule valeur qu'a une idée est de représenter le fait, et donc le seul élément par lequel un système d'idées a plus de valeur que la somme des valeurs des idées qui le composent, est qu'il est concis et complet. ; alors que, selon le point de vue réaliste, c'est plus ou moins incorrect selon le degré de réalisme à atteindre.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: Detached Ideas on Vitally Important Topics. Lecture II, 1898

[ historique ] [ progressisme ] [ conservatisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Se lamenter sur un cadavre est aussi inconséquent que de verser des larmes sur une fleur qu'on vient de couper. L'horreur, ce n'est pas la mort mais la vie que mènent les gens avant de rendre leur dernier soupir. Ils n'ont aucune considération pour elle et ne cessent de lui pisser, de lui chier dessus. Des copulateurs sans conscience. Ils ne s'obsèdent que sur la baise, le cinoche, le fric, la famille, tout ce qui tourne autour du sexe. Sous leur crâne, on ne trouve que du coton. Ils gobent tout, Dieu comme la patrie, sans jamais se poser la moindre question. Mieux, ils ont vite oublié ce que penser voulait dire, préférant abandonner à d'autres le soin de le faire. Du coton, vous dis-je, plein le cerveau ! Ils respirent la laideur, parlent et se déplacent de manière tout aussi hideuse. Faites-leur donc entendre de la bonne musique, eh bien ils se gratteront l'oreille. La majeure partie des morts l'étaient déjà de leur vivant. Le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Vous voyez, sans les chevaux je perds mon sens de l'humour.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau, pp 17,18

[ détestable ] [ haine ] [ abrutissement ]

 
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