nourriture
Le sens commun retient, avec Léo Moulin, que "nous mangeons 100 000 fois environ au cours de notre vie. Nous engloutissons ainsi plus de 5000 quintaux de nourriture. Nous buvons plus souvent encore. Et nous consacrons à ces activités de 40 000 à 60 000 heures de notre existence - sur les 700 000 que le professeur Jean Fourastier nous accorde. Quant à la ménagère, qui prépare les repas trois ou quatre fois par jour, elle sacrifie, à le faire, de 45 000 à 60 000 heures, sans compter la vaisselle et le rangement."
Auteur:
Poulain Jean-Pierre
Années: 19?? - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: sociologue de l'alimentation
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Penser l'alimentation : Entre imaginaire et rationalité
[
statistiques
]
écologie
Si 59 quintaux de riz et 59 quintaux de céréales d'hiver sont récoltés sur un champ d'un hectare tel que l'un de ceux-ci, le champ pourra alors nourrir cinquante à cent personnes, chacune investissant une moyenne de moins d'une heure de travail par jour. Mais si le champ était mis en pâturage ou si le grain devait nourrir le bétail, il ne pourrait nourrir que cinq personnes à l'hectare. La viande devient un aliment de luxe quand sa production requiert de la terre qui pourrait fournir directement les aliments à la consommation humaine. Ceci a été démontré clairement et définitivement. Chacun devrait réfléchir sérieusement aux difficultés qu'il cause en s'offrant une nourriture aussi chèrement produite.
Auteur:
Fukuoka Masanobu
Années: 1914 - 2008
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: microbiologiste spécialisé dans les maladies des plantes
Continent – Pays: Asie - Japon
Info:
La révolution d'un seul brin de paille : Une introduction à l'agriculture sauvage
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sagesse végétarienne
]
révolte
Trois cardinaux, un rabbin, un amiral franc-maçon, un trio d'insignifiants politicards soumis au bon plaisir d'un trust anglo-saxon, ont fait savoir à la population par radio, puis par placards, qu'on risquait la mort par inanition. On crut d'abord à un faux bruit. Il s'agissait, disait-on, d'intoxication. Mais l'opinion suivit. Chacun s'arma d'un fort gourdin. "Nous voulons du pain", criait la population, conspuant patrons, nantis, pouvoirs publics. Ca complotait, ça conspirait partout. Un flic n'osait plus sortir la nuit. A Mâcon, on attaqua un local administratif. A Rocamadour, on pilla un stock : on y trouva du thon, du lait, du chocolat par kilos, du maïs par quintaux, mais tout avait l'air pourri. A Nancy, on guillotina sur un rond-point vingt-six magistrats d'un coup, puis on brûla un journal du soir qu'on accusait d'avoir pris parti pour l'administration. Partout, on prit d'assaut docks, hangars ou magasins.
Auteur:
Perec Georges
Années: 1936 - 1982
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, oulipien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
La Disparition, Incipit, AVANT-PROPOS, Où l'on saura plus tard qu'ici s'inaugurait la Damnation