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composition

Elle aussi hors-sol, la techno a adopté et banalisé l'ersatz comme mode d'expression, de représentation, d'existence. Le son électronique est un son reconstitué, comme le pseudo-bois de la menuiserie industrielle. Découpé en particules élémentaires réagencées et traitées par la machine selon les effets recherchés. Réverbération, filtrages, distorsion, saturation. La musique d'un monde né de la fission nucléaire, nourri au maïs génétiquement modifié, lancé dans la manipulation de la matière à l'échelle nanoscopique.
En musique électronique, on appelle cela le cut et le sampling. Bien sûr, la techno n'a pas inventé le détournement et le recyclage d'échantillons venus d'ailleurs. Bach adopte et réécrit pour l'orgue des concertos pour violons et cordes de Vivaldi; Liszt paraphrase des extraits d'opéra (Don Juan de Mozart, Norma de Bellini); les romantiques déclinent les " variations sur un thème"; Bruckner emprunte à plusieurs reprises un thème du Requiem de Mozart, notamment dans sa messe en ré mineur et dans sa 8ème symphonie. Les musiciens de jazz à leur tour sélectionnent, arrangent, réinventent des thèmes d'emprunt. Mais la techno fait passer cette pratique de l'artisanat au stade industriel.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Techno : Le son de la technopole

[ création ] [ musique ]

 

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mémétique

... pour la plupart, les mots en français n'ont pas d'auteur, pas plus que de concepteurs délibérés. Ils ont été ré agencés inconsciemment au cours des siècles. Cela est trivial. Mais une fois que vous adoptez le point de vue du mème, vous réalisez que les mots ne sont que certaines pratiques culturelles pour lesquelles tout ça est vrai. Dans une culture, les mots sont des mèmes qui peuvent être prononcés, mais il y a aussi des mèmes très complexes qui ne peuvent pas l'être.

Les mots sont très complexes : ils sont des systèmes et les parties d'un système lui-même très complexe - le langage. Si nous voulons comprendre l'agencement de celui-ci et comment ses parties fonctionnent, reconnaissons qu'il est en fait un genre très curieux d'artefact. C'est un produit de la sélection naturelle, mais pas directement : la différence qui existe entre le français et l'anglais n'est pas dans nos gènes. Nous avons connu l'évolution d'une capacité à être des locuteurs, un processus très puissant, mais il y a aussi eu une évolution culturelle du langage : les langues se sont réagencées elles-mêmes, pour s'ajuster au cerveau, et aucun être humain n'a été le concepteur de cet ajustement !

Nous avons donc besoin des mèmes, ces entités compétitives à réplication différentielle, qui sont en compétition pour du "temps de maintien" dans les cerveaux. Les mèmes établissent des structures, qui jouent ensuite des rôles essentiels dans la tendance des mèmes à se répliquer. J'aime l'idée qu'il existe des mèmes sauvages et des mèmes domestiqués. Les mots sont aussi des mèmes sauvages : l'"Académie française" essaie de domestiquer le français, mais avec très peu de succès... Pas besoin de l'"Académie" ! Mais le calcul, lui, a besoin d'une académie : il ne se diffuserait pas sans une aide importante. Le calcul n'est pas assez "accrocheur" pour se reproduire par lui-même. Il a besoin d'une aide et doit être implanté méticuleusement dans les jeunes esprits, avec beaucoup de pratique. Tels sont les mèmes domestiqués - les mèmes de la science, de la religion, de l'opéra... Les humains ont consciemment projeté de les développer, d'être leurs protecteurs. Nous n'en sommes pas justes les vecteurs - comme pour les maladies ou les préjugés - mais aussi les gardiens. C'est une idée très fédératrice, qui comble le fossé entre Shakespeare et... (rires) la publicité, la propagande, les hymnes populaires, les religions, et tout simplement les habitudes.

Auteur: Dennett Daniel C.

Info:

[ vocabulaire ] [ éphémère ] [ métalangage ] [ phonèmes ] [ mimétisme ] [ modes ] [ consensualités conceptuelles ] [ langage du futur ] [ codages humains ]

 
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