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critique

La seule honnêteté réside dans la subjectivité et non pas dans le consensus. Je pense qu'on ne peut pas vivre sans juger, sans se juger soi-même, sans juger les autres, sans juger chaque pas qu'on fait dans la vie, chaque idée qu'on a ou qu'on entend, chaque livre, chaque phrase qu'on lit. Tout le monde le fait, mais la plupart ne l'avouent pas. Le journaliste doit cependant garder, non pas une déontologie (j'ai horreur de ce mot), mais un idéal qui consiste tout simplement à vouloir rendre compte de la réalité avec des moyens honnêtes et subjectifs. C'est un rôle de héros, d'autant plus qu'on est tous de plus en plus perdus dans la vie. (...)

Dans l'esprit des gens, l'objectivité correspond en général à la neutralité, or c'est une notion qui ne peut pas exister. Il faut assumer ses choix, sa vision personnelle, puis il faut faire confiance au fait qu'on n'est pas tout seul, que d'autres subjectivités peuvent, elles aussi, rendre compte de la réalité. Mais la réalité, elle, existe. Si on veut décrire l'éléphant quand on est aveugle, il suffit de se mettre à douze ou à vingt et de tâter ses cuisses.

Auteur: Ophuls Marcel

Info: entretien avec Antoine Spire. Après les grands soirs, revue Autrement, septembre 1996

[ réel grégaire ] [ miroirs ] [ objecter ]

 

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ovnis

Je me suis toujours intéressé aux phénomènes inexpliqués, les ufos par exemple. A ce propos j'ai été longtemps accroché au principe "testis unus, testis nullus". J'en suis revenu, parce qu'il y a quand même tous ces cas/témoignages où les témoins, sis dans un lieu très fréquenté, furent les seuls à assister au phénomène (Ou même l'exemple de Fatima ou seuls les trois mômes "voyaient" l'apparition). Beaucoup dans ces témoignages disant aussi leur certitude d'avoir eu un lien psychique avec le phénomène/entité. 

Deux bouts de la lorgnette : le monde consensuel des hommes (scientifique disons) versus l'univers solipsiste de l'individu (la singularité et sa névrose ?). 

M'extirpant péniblement de cette pénible dualité qui fonde notre univers, il me semble toujours plus qu'une multiplicité de "mélanges" sont imaginables ici. Il suffit d'imaginer avec quelle facilité un intervenant possédant une meilleure et plus avancée commande de notre réalité (projectionniste, extraterrestre, ange gardien  ou autre) pourrait le faire... Pensons : avec quelle facilité nous parvenons à manipuler les souris ou autres bestioles/végétaux pour voir comment ça réagit. Mon opinion bascula pour de bon il y a quelques années, grâce à Nicolas Dumont, dont la citation est liée ici.

Auteur: Mg

Info: 4 sept. 2020

[ univers multidimensionnel ] [ spéculation ] [ niveaux vibratoires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse-psychologie analytique

[Selon Jung] [...] la profonde transformation de la réalité qui se manifeste dans les psychoses est due à une métamorphose de la libido, analogue à celle que Freud a entrevue à propos des névroses. Seulement, chez le psychotique, dit Jung, la libido est introvertie dans le monde intérieur du sujet – notion qui est laissée dans le plus grand vague ontologique. C’est en raison de cette introversion que la réalité sombre pour lui dans un crépuscule. Le mécanisme des psychoses est donc en parfaite continuité avec celui des névroses. 

Freud [...] voit la théorie analytique se transformer chez Jung en un vaste panthéisme psychique, série de sphères imaginaires s’enveloppant les unes les autres, qui conduit à une classification générale des contenus, des événements, de l’Erlebnis de la vie individuelle, et enfin de ce que Jung appelle les archétypes. Ce n’est pas dans cette voie qu’une élaboration clinique, psychiatrique, des objets de sa recherche peut se poursuivre. [...] La réalité est-elle constituée par cette projection libidinale universelle qui est au fond de la théorie jungienne ? Ou bien y a-t-il au contraire une relation d’opposition, une relation conflictuelle, entre pulsions du moi et pulsions libidinales ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 190-191

[ monisme-dualisme ] [ différences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Définir l’anima comme étant le facteur éros nous contraint alors en permanence à prétendre que l’excitation sexuelle est un message de l’âme et ne peut être repoussée – car qui repousserait l’appel de son âme ? Nous sommes donc contraints de prétendre que les relations humaines mouvementées de même que les enthousiasmes délirants nous sont inspirés par l’anima, alors qu’en réalité, ils sont moins le fait de la moiteur de l’âme permettant la réflexion, que celui de la capture de l’âme par éros. Car ici, il nous faut admettre que si l’anima n’est pas l’éros, sa première inclination va cependant vers l’amour. Il est vrai qu’elle séduit : être allumé, enflammé, illuminé. Il est vrai qu’elle fait des avances, afin de faire se transformer la réflexion pure en connexion. Il est vrai qu’elle possède une gamme incroyable d’images voluptueuses afin de s’attirer l’éros, et ceci dans le but de ce que Platon appelait "génération" ou constitution de l’âme. Toutefois, bien que l’amour soit essentiel à l’âme, fait sur lequel insiste la théologie et que confirme la psychothérapie, et bien que l’âme soit ce par quoi nous recevions l’amour, il n’en est pas moins vrai que l’âme n’est pas l’amour.

Auteur: Hillman James

Info: Dans "Anima et animus", page 131

[ passion ] [ simultanéité trompeuse ] [ amalgame ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution

Comme elle rejette la compréhension de la nature des organismes comme étant des "machines" et qu'elle les accepte comme des systèmes auto-suffisants, des êtres hétérogènes, la théorie de la symbiogenèse devient capable non seulement d'accepter le caractère naturel et la nécessité de la lutte interne et de la sélection interne, mais encore permet-elle de comprendre comment ces phénomènes prennent place dans un "indivisible" imaginaire, permettant ainsi de ne voir rien de paradoxal ou de non-naturel dans un tel phénomène.

Quand on reconnaît la cellule [eucaryote] comme la somme d’organismes élémentaires, comme un consortium [de procaryotes], alors on admet la réalité de lutte intracellulaire et de sélection intracellulaire, c'est-à-dire de lutte et de sélection entre les partenaires, entre les composants nucléaires, les chromosomes, et les autres "organites".

[…]

Par conséquent, une nouvelle compréhension de la constitution des organismes donne confiance dans le fait que la signification du principe de lutte et de sélection est encore plus large et plus répandu que ce qui était assumé par Darwin et les autres sélectionnistes. "Der Wiederspruch ist das Fortleitende" ["La contradiction ouvre la voie vers l'avant"] (Hegel). Cette thèse de la dialectique est maintenant acceptable jusqu'aux mitochondries et aux chromosomes.

Auteur: Kozo-Polyansky Boris

Info: Symbiogenesis, a new principle of evolution (1924)

[ fusion constructive ] [ coopétition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

non-voyant

J'ai eu une hémorragie des yeux. Un matin, au réveil, un voile rouge me barrait la vue. Je voyais encore la lumière et les ombres. Après, tout s'est éteint. Un cauchemar. (...) En réalité, aujourd'hui, je ne suis pas dans le noir. Quand cela ne va pas, on peut avoir l'impression d'être dans un gouffre. Mais dès que l'on se sent mieux, on a des couleurs. On peut même "voir" des étoiles !
(...)
Dernièrement, je suis allé voir deux films, Polisse et Intouchables. En disant cela, je ne crois pas usurper quoi que ce soit. Je perçois l'atmosphère, j'entends les sons et je reconstruis l'image dans ma tête...
Je suis allé une fois à une séance de cinéma en "audiovision" : une voix décrivait les scènes trop imagées. J'ai enlevé mon casque : - Décrire ainsi l'image, je trouvais cela pauvre...
Je garde en mémoire les traits de mes parents, mais je préfère ne pas y penser. Je ne veux pas être plaint.
- Et votre définition de la beauté ?
Cela dépend de mes sentiments... Je m'intéresse davantage à l'être humain. Mais c'est peut-être l'âge qui me fait parler ainsi, et non mon expérience d'aveugle.

Auteur: Kerroumi Bachir

Info: a perdu la vue à 18 ans, interview suite au livre de Sophie Calle sur les aveugles

[ témoignage ] [ cinéma ]

 

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science

Il suffit de constater que par l’intermédiaire de votre 0 et de votre 1, à savoir de la connotation présence-absence, nous sommes capables de représenter tout ce qui se présente, tout ce qui a été développé par un processus historique déterminé, tout ce qui a été développé dans les mathématiques. Nous sommes bien d’accord. Toutes les propriétés des nombres sont là, dans ces nombres écrits avec des symboles binaires. Bien entendu, ce n’est pas ainsi qu’on les découvre. Il y a fallu l’invention des symboles, par exemple √, qui nous a fait faire un pas de géant le jour où on a simplement commencé à l’inscrire sur un petit papier. On est resté des siècles la gueule ouverte devant l’équation du second degré sans pouvoir en sortir, et c’est à l’écrire qu’on a pu faire une avancée. Nous nous trouvons donc devant cette situation problématique, qu’il y a en somme une réalité des signes à l’intérieur desquels existe un monde de vérité complètement dépourvu de subjectivité, et que, d’autre part, il y a un progrès historique de la subjectivité manifestement orienté vers la retrouvaille de la vérité, qui est dans l’ordre des symboles. Qui est-ce qui ne pige rien ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", pages 328-329

[ ordre symbolique ] [ résolution de problèmes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

L’opinion que l’attrition proprement dite [qui se réduit à la peur de l’enfer, sans que l’amour de Dieu y ait une place] serait suffisante, avec le sacrement de pénitence, pour que les péchés soient remis, a été fermement soutenue par Richelieu, pour des raisons qui semblent plus politiques que théologiques. Louis XIII souffrait d’un trouble psychologique qui se traduisait par une incapacité d’aimer et une propension à la crainte. Sa crainte de l’enfer était encore accrue par son incapacité de ressentir l’amour de Dieu nécessaire pour une vraie contrition. Richelieu le rassurait, tout en augmentant son ascendant sur lui, par l’affirmation que l’attrition seule suffisait avec le sacrement. Le P. Caussin, confesseur du roi, qui ne partageait pas cet avis, fut exilé à Quimper. Quant à Saint-Cyran, le véritable motif de son emprisonnement au château de Vincennes semble bien avoir été son opposition à la doctrine de l’attrition. Cette première persécution contre le directeur spirituel de Port-Royal est en réalité l’acte de naissance du jansénisme. Sans cette persécution, les adeptes du retour à l’augustinisme strict regroupés autour de Saint-Cyran et de l’Augustinus de Jansénius n’auraient sans doute jamais constitué un "parti" ; il n’y aurait pas eu de jansénisme.

Auteur: Le Guern Michel

Info: Notes aux " Provinciales " de Blaise Pascal, éditions Gallimard, 1987, page 358

[ origine ] [ salut ] [ désaccord ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

illumination

Elle voyait intensément tout ce qui l'entourait, les yeux clairs d'un petit enfant transporté dans un kangourou à hauteur de son visage à elle, la texture de la peau d'une vieille femme, la peinture écaillée autour du bouton du feu pour les piétons. Tous les bruits de la ville, la circulation, les voix, une sirène, et, au-dessus de tout cela, la douceur du ciel. Et ce fut alors que cela se produisit : mais qu'était cela ? Tous les bruits disparurent, tout mouvement cessa, comme si le monde ralentissait sur son axe, comme si le temps lui-même était suspendu. Et elle, au coeur de la cité, était au centre d'une immobilité et d'un silence absolus. C'était, pensa-t-elle après coup, comme si elle avait été transportée derrière le ciel. Comme si elle ne participait pas seulement au moment présent -- celui-ci, ici, maintenant -- mais qu'elle le voyait de très loin, dans le temps et dans l'espace. Tout ce qui l'entourait n'existait plus, avait cessé d'exister des milliers d'années plus tôt. Ce qu'elle voyait était une ombre ancienne ; l'immensité implacable de la ville n'était rien de plus qu'une étincelle. Quelque chose l'avait autorisée à jeter un regard derrière la réalité.

Auteur: Madden Deirdre

Info: Authenticité, p.327

[ littérature ]

 

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durée

Aussitôt que nous jugeons que quelque chose existe dans le temps, nous sommes dans l'erreur. Aussitôt que nous percevons quelque chose comme existant dans le temps — ce qui est la seule manière que nous avons de percevoir les choses —, nous percevons plus ou moins cette chose telle qu'elle n'est pas en réalité... L'événement M peut être simultané avec Q, la perception de X, et R, la perception de Y. À un moment donné, Q peut cesser d'être une partie du présent vécu de X. À ce moment, M sera donc passé. Mais au même moment, R peut continuer à être une partie du présent vécu de Y. Ainsi M sera présent au même moment qu'il est passé... Le présent vécu de nos observations — tel qu'il varie de vous à moi — ne peut correspondre au présent des événements observés. Par conséquent, le passé et le futur de nos observations ne sauraient correspondre au passé et au futur des événements observés. Que l'on retienne l'hypothèse de la réalité du temps ou son contraire, tout ce qui est observé l'est dans un présent vécu, mais rien, y compris les observations elles-mêmes, ne peut être dans un présent vécu.

Auteur: McTaggart John Ellis

Info: The Unreality of Time

[ période ] [ inexistant ]

 

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