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théologien

[...] la doctrine de [saint] Thomas [d'Aquin] est, en profondeur, beaucoup plus platonicienne que ne le laisse apparaître sa présentation aristotélicienne. Et ce ne sont pas seulement les notions de création et d’immortalité de l’âme qui inclinent en ce sens. C’est aussi la doctrine des Idées-Archétypes que S. Thomas fait sienne, qu’il a reprise de S. Augustin et que, à son exemple, il réfère au Verbe divin, lieu de tous les possibles, c’est-à-dire de tous les modèles divins des créatures. Et c’est en outre la doctrine de la participation des créatures à leurs modèles incréés, doctrine reçue d’Augustin mais aussi de Denys l’Aréopagite, l’auteur le plus cité dans l’œuvre de Thomas. Or, la notion de participation est expressément rejetée par Aristote qui n’y voit qu’une métaphore poétique. Il s’ensuit donc que si Thomas est pleinement aristotélicien pour tout ce qui concerne la description et l’analyse de l’ordre naturel, il est non moins substantiellement platonicien pour tout ce qui relève du fondement métaphysique de cet ordre naturel et de son fonctionnement.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 194

[ références ] [ christianisme ]

 

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nord-sud

Les Occidentaux devraient-ils relativiser l’opposition entre l’individuel et le collectif ?  

- Pour l’anthropologue Philippe Descola, l’Europe chrétienne est essentiellement analogiste. Au Moyen Âge, on croyait que tout était relation. L’Europe serait devenue naturaliste autour du XVIe et XVIIe siècle. On s’est mis à croire à une coupure radicale entre  le monde humain et le monde non humain. L’homme se distinguerait au sein du règne animal par son intériorité, qu’on l’appelle l’âme, l’esprit ou la res cogitans. Ce postulat nous coupe de la nature et nous isole. Un symbole fort de cet état d’esprit est L’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Les Occidentaux se réfèrent à ce dessin comme à une représentation de l’humanité. Pourtant, c’est un homme isolé, qui n’est en relation avec rien, ni avec la nature ni avec d’autres humains : il n’y a pas de femmes, pas d’enfants, pas de personnes âgées. C’est un mâle blanc adulte et en bonne santé qui est dans une relation de domination au monde grâce à la technique. Il n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. C’est typique d’un imaginaire anthropologique occidental.

Auteur: Giraud Gaël

Info:

[ colonialisme culturel ]

 
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joug personnel

Je me réfère au type de personnes dont la vie tout entière est subtilement reliée à un pouvoir extérieur à elles-mêmes. Il n’y a rien qu’elles ne font, sentent ou pensent qui ne soit de quelque manière relié à ce pouvoir. Elles s’attendent à être protégées par "lui", elles souhaitent qu’ "il" prenne soin d’elles, elles "le" rendent responsable de tout ce qui peut résulter de leurs propres actions. Souvent, la personne n’est pas du tout consciente de l’existence de cette dépendance. Et même lorsqu’il y a une faible conscience d’une dépendance, la personne ou le pouvoir dont elle est dépendante restent souvent nébuleux. Il n’y a pas d’image précise liée à ce pouvoir. Sa qualité principale est de représenter une certaine fonction, c’est-à-dire protéger, aider et développer l’individu, être avec lui et ne jamais le laisser seul. Le "X" qui rassemble ces qualités peut être appelé l’assistant magique. Fréquemment, bien sûr, "l’assistant magique" est personnifié : il est conçu comme Dieu, comme un principe ou comme des personnes réelles tel un parent, un mari, une femme ou un supérieur.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 166-167

[ concept psychologique ] [ délégation ] [ principe référentiel ] [ dépendance ]

 

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hindouisme

Le matin je baigne mon intelligence dans la philosophie extraordinaire de la Bhagavad Gita - plusieurs années des dieux s'étant écoulées depuis sa composition, et comparés à elle, ce monde moderne et sa littérature paraissent bien dérisoires et triviaux -, je doute que ces choses-là ne se réfèrent pas à un autre état de l'existence que le nôtre, tant cette religion sublime est éloignée de nos conceptions. Je pose le livre pour aller chercher de l'eau à mon puits, et voilà que j'y croise le serviteur du prêtre brahmane de Brahma, Vishnou et Indra, toujours assis dans son temple au bord du Gange en train de lire les Védas - le descendant de l'adepte religieux qui vivait parmi les racines des arbres avec son quignon de pain et sa cruche d'eau.
J'y croise son serviteur venu puiser de l'eau pour son maître, et nos seaux s'entrechoquent dans le même puits.
L'eau pure de Walden se mêle à l'eau sacrée du Gange. Des vents propices la transportent jusqu'aux deux cent dix-sept îles fabuleuses de l'Atlantide et au îles des Hespérides. (...)

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou la vie dans les bois

 
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ésotérisme

[…] chaque Nom réfère au Dieu qui se montre à et par l’Imagination théophanique. S’arrêter à la pluralité, c’est être avec les Noms divins et avec les Noms du monde. S’arrêter à l’unité du Dénommé, c’est être avec l’Être divin sous l’aspect de son Soi (dhât) indépendant du monde et des relations de ses Noms avec les Noms du monde. Mais les deux stations sont également nécessaires et conditionnées l’une pour l’autre. Refuser la première, c’est oublier que l’Être divin ne se révèle à nous que sous les configurations de l’Imagination théophanique, laquelle donne une réalité effective à ces Noms divins dont la tristesse aspirait à des êtres concrets en qui investir leur activité, et qu’ils feraient être ce qu’ils étaient, êtres grâce auxquels et pour lesquels ces Noms figureraient alors comme autant d’hypostases, écloses au pluriel qui les désigne comme "les Seigneurs". Mais manquer la seconde des deux stations, c’est ne plus percevoir l’unité dans la pluralité. En revanche s’arrêter simultanément aux deux, c’est être enfin équidistant du polythéisme et du monothéisme monolithique, abstrait et unilatéral. Reconnaître la pluralité qui s’attache à l’Imagination, ce n’est ni la dévaloriser ni prétendre l’annuler, mais au contraire la fonder.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 207

[ création récurrente ]

 

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christianisme

Les idées ne sont pas, selon cette conception [de l’Église d’Orient], des raisons éternelles des créatures contenues dans l’Etre même de Dieu, des déterminations de l’essence à laquelle les choses créées se réfèrent comme à leur cause exemplaire, selon la pensée de saint Augustin [...]. Dans la pensée des Pères grecs les idées divines ont un caractère plus dynamique, intentionnel. Elles n’ont pas leur place dans l’essence mais dans "ce qui est après l’essence", dans les énergies divines : car les idées s’identifient avec la volonté ou les volontés qui déterminent les modes différents selon lesquels les êtres créés participent aux énergies créatrices. [...] Si les idées divines ne sont pas l’essence même de Dieu, si elles sont, pour ainsi dire, séparées de l’essence par la volonté, alors non seulement l’acte de création, mais la pensée de Dieu n’est pas non plus une détermination nécessaire de la nature, le contenu intelligible de l’Etre divin. Alors l’univers créé ne se présentera pas, comme dans la pensée platonicienne ou platonisante, sous l’aspect pâle et chétif d’une mauvaise réplique de Dieu, mais il apparaîtra comme un être absolument nouveau, comme la création nouvellement sortie des mains du Dieu de la Genèse "qui vit que cela était bon" [...].

Auteur: Lossky Vladimir Nikolaïevitch

Info: "Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient", éditions du Cerf, 2005, page 89

[ orient-occident ] [ archétypes ]

 
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fresque

Supposons que nous ayons à exprimer la situation suivante : "Salomon rencontre la reine de Saba, tous deux sont à la tête d'un cortège de seigneurs et de gentilshommes habillés en style Renaissance, baigné par la luminosité d'un matin enchanté où les corps prennent l'aspect d'intemporelles statues, etc." Tout le monde aura reconnu dans ces expressions verbales une allusion vague au texte pictural de Piero della Francesca qui se trouve dans l'église d'Arezzo, mais on ne saurait avancer que le texte verbal 'interprète' le texte pictural. Au mieux il y renvoie ou le suggère et, s'il y réussit, ce n'est que parce que c'est un texte pictural que notre contexte culturel a très souvent verbalisé. Et même dans ce cas, parmi toutes les expressions verbales, certaines seulement se réfèrent à des unités de contenu reconnaissables (Salomon, la reine de Saba, 'rencontrer', etc.), tandis que les autres transmettent des contenus totalement différents de ceux qui s'exprimeraient en présence de la fresque, si l'on considère en outre qu'une expression verbale comme /Salomon/ n'est qu'un interprétant plutôt générique de l'image peinte par Piere della Francesca. Quand le peintre a commencé son travail, le contenu qu'il voulait exprimer (selon sa nature de nébuleuse) n'était pas encore suffisamment segmenté. Ainsi a-t-il dû INVENTER.

Auteur: Eco Umberto

Info: La production des signes

[ texte-image ] [ indexicalité ]

 
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parité

Confusion des ordres : - Malgré certaines affirmations, ce n'est pas la science qui détermine la politique, mais la politique qui déforme la science et en mésuse pour y trouver justification et alibi. Par une singulière équivoque, on cherche à confondre deux notions pourtant bien distinctes : l'identité et l'égalité. L'une réfère aux qualités physiques ou mentales des individus ; l'autre à leurs droits sociaux et juridiques. La première relève de la biologie et de l'éducation ; la seconde de la morale et de la politique. L'égalité n'est pas un concept biologique. On ne dit pas que deux molécules ou deux cellules sont égales. Ni même deux animaux ; comme l'a rappelé George Orwell. C'est bien sûr l'aspect social et politique qui est l'enjeu de ce débat, soit qu'on veuille fonder l'égalité sur l'identité, soit que, préférant l'inégalité, on veuille la justifier par la diversité. Comme si l'égalité n'avait pas été inventée précisément parce que les êtres humains ne sont pas identiques. S'ils étaient tous aussi semblables que des jumeaux univitellins, la notion d'égalité n'aurait aucun intérêt. Ce qui lui donne sa valeur et son importance, c'est la diversité des individus ; ce sont leurs différences dans les domaines les plus variés. La diversité est l'une des grandes règles du jeu biologique.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981, p.127-128

[ gauche-droite ] [ paradoxe ]

 

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linguistique

Les énigmes étymologiques sont innombrables. En anglais par exemple : comment sommes-nous passés de "man" à "woman ? Ou de "gate" signifiant "porte" à "gate", qui veut dire "scandale" ? La réponse est que pour tout signifiant nous ne partons PAS de quelque part. Aucun terme n'a d'autre sens que celui que nous lui donnons. Si nous convenons que "tourner" signifie "manger du fromage au petit déjeuner", ou que "précarité" veut dire "chat orange", c'est vraiment ce que ces mots signifient, sans autre raison que "c'est parce que nous le disons ainsi". C'est un consensus temporaire. Pour revenir au mot émergence, souvent perçu vu comme un processus lent (l'émergence des mammifères, ou celle d'un escargot qui sorte de sa coquille)... Voilà ti pas qu'on le retrouve sous forme d'"emergency", grande urgence, en anglais. Rien de ce genre en français - mais on s'en fiche. Ici l'idée d'urgence, de vitesse, qui différencie les deux interprétations ci-dessus, se retrouve dans les conjugaisons latines : "emergency" est issu du participe présent d'"emergo", "emergens", qui en latin, signifie action contemporaine ou en cours. Ainsi, "urgence" est l'idée liée à ce qu'il est en train de se produire. C'est donc l'inflexion grammaticale, et non pas le sens de base de "se produire", qui apporte le sentiment d'urgence. Alors qu'"emerge" (en anglais toujours) est un emprunt plus direct, qui conserve plus ou moins intacte la sémantique de base du verbe latin, ce qui en fait un terme plus neutre qui se réfère à "se produire", physiquement ou métaphoriquement. Sans notion de rapidité.

Auteur: Mg

Info: 18 fév. 2010

[ translangues ] [ relativité ] [ contextualisation nécessaire ]

 
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songe

Hervey de Saint-Denys a eu le mérite d'attirer l'attention sur la plasticité du processus onirique. Mais la technique qu'il avait imaginée pour maîtriser et diriger consciemment ses propres rêves s'avéra si difficile qu'il n'eut que fort peu d'imitateurs. L'un d'eux fut le psychiatre et poète hollandais Frederik Van Eeden, qui entreprit, en 1896, d'étudier ses rêves grâce à une technique voisine de celle d'Hervey. Comme Hervey, auquel il se réfère, Van Eeden dit qu'il a pris conscience de ses rêves avant d'être à même de les diriger à volonté. Il publia d'abord ses observations à travers un roman, La Fiancée de la nuit, car il hésitait à assumer la paternité de ses découvertes, en raison de leur caractère insolite. Il en rendit pourtant compte dans une communication à la Société de recherche psychique dans laquelle il distinguait différents types de rêves, entre autres les "rêves démoniaques" où il avait affaire à des êtres non humains, indépendants, capables d'agir et de parler. Il fit aussi l'expérience de "rêves lucides" où il se proposait de rencontrer des morts avec qui il avait été lié. Il affirmait aussi avoir pu transmettre un message subliminal à un medium, par l'intermédiaire d'un rêve lucide. Les expériences de Hervey ont peut-être bien inspiré le roman de George du Maurier, Peter Ibbetson, grand succès des années 1890, où deux amants qui se trouvent séparés découvrent un moyen pour se rencontrer chaque nuit dans leurs rêves, et se mettent à explorer ensemble le monde de leur enfance, celui de leurs ancêtres et celui des siècles passés.

Auteur: Ellenberger Henri-Frédéric

Info: Histoire de la découverte de l'inconscient

[ contrôle ] [ astral ]

 

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